D:e
Σg→P1(C) est une immersion ρ-´equivariante 2, qui est localement un isomorphisme
de structures projectives complexes, appel´e son application d´eveloppante. Par analycit´e,
l’application d´eveloppante Dd´etermine la repr´esentation d’holonomie ρ, mais il est utile
pour cette exposition de mettre en avant le couple (D, ρ). Ce couple est uniquement d´efini
modulo l’action de PSL2(C) o`u g∈PSL2(C) agit par (D, ρ)7→ (D◦g, gρg−1). Voir par
exemple [Thu] pour ces notions.
Nous noterons CP1(Σg) le quotient de l’ensemble des structures projectives complexes
sur Σgpar le groupe Diff0(Σg) des isotopies 3de Σg. Ainsi CP1(Σg) est identifi´e `a l’ensemble
des classes de couples (D, ρ) o`u ρ: Γ →PSL2(C) est un morphisme de groupes et D:
e
Σg→P1(C) est une immersion ρ-´equivariante, modulo l’action de PSL2(C) d´efinie par
g·(D, ρ)=(D◦g, gρg−1). Nous noterons [D, ρ] la classe de (D, ρ). Nous munirons CP1(Σg)
de la topologie quotient de la topologie produit des topologies compactes-ouvertes.
Notons T(Σg)l’espace de Teichm¨uller de Σg, c’est-`a-dire le quotient de l’ensemble
des structures de surface de Riemann sur Σgpar le groupe des isotopies de Σg, muni de
la topologie quotient de la topologie C∞sur les sections du fibr´e des endomorphismes
du fibr´e tangent r´eel de Σg(donn´ees par les multiplications par i). Nous noterons [X] la
classe dans T(Σg) d’une structure de surface de Riemann Xsur Σg. Puisque les homogra-
phies sont holomorphes, toute structure projective complexe sur une surface Sd´efinit une
structure de surface de Riemann sur S, dite sous-jacente. D’o`u une application continue
d’affaiblissement de structure
CP1(Σg)→T(Σg).
Si Xest une structure de surface de Riemann sur Σg, nous noterons CP1(X) la fibre
au-dessus de [X] pour cette application.
Le groupe modulaire 4Mod(Σg) = Diff+(Σg)/Diff0(Σg) de Σgagit naturellement (`a
droite) sur CP1(Σg) et sur T(Σg) par passage au quotient des pr´ecompositions de struc-
tures. L’application d’affaiblissement de structure ci-dessus est Mod(Σg)-´equivariante, et
admet une section continue ´equivariante dite fuschienne, par le th´eor`eme d’uniformisation
(en uniformisant par le disque les structures complexes sur Σg).
Apr`es avoir introduit les objets utiles, nous allons donner un param´etrage de l’espace
CP1(Σg), qui montrera en particulier qu’il est hom´eomorphe `a R12g−12.
1.2 Diff´erentielles quadratiques holomorphes
Nous renvoyons par exemple `a [Abi, Gar, Nag, Hub] pour le contenu de cette partie.
Soit Yune surface de Riemann. Une diff´erentielle quadratique holomorphe sur Yest
une section holomorphe φdu fibr´e vectoriel holomorphe K2
Ydes 2-formes holomorphes sur
Y, c’est-`a-dire la donn´ee pour toute carte locale (U, z) de Yd’une application holomorphe
φU,z :U→Ctelle que si (V, w) est une autre carte locale, alors φV,w (w)dw2=φU,z(z)dz2
sur U∩V. Nous noterons par abus encore φl’application φU,z pour toute carte locale
(U, z) de Y.
2. Si Eet Fsont deux ensembles munis d’une action d’un groupe G, une application f:E→Fest dite
G-´equivariante (ou ρ-´equivariante si ρ:G×F→Fest l’action de Gsur F) si pour tous les x∈Eet g∈G,
nous avons f(gx) = gf (x). Si l’action de Gsur Fest triviale, nous dirons aussi que fest G-invariante
3. Une isotopie de Σgest un diff´eomorphisme de Σgisotope `a l’identit´e (ou, de mani`ere ´equivalente,
homotope `a l’identit´e, ou encore, agissant par conjugaisons sur les groupes fondamentaux de Σg).
4. “Mapping class group” en langue anglo-saxonne.
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