´
Ecole Normale Sup´
erieure – Ann´
ee 2012-2013
T.D. de Topologie, Analyse et Calcul diff´
erentiel
Feuille d’exercices no1
1. Espaces lp,1p < .
Pour tout p[1,+[, on note:
lp:= n(uk)kNRN,
+
X
k=0
|uk|p<+o,
et pour toute suite ulp, on d´efinit kukp:= +
X
k=0
|uk|p!1/p
.
1. V´erifier que (l1,k·k1) est un espace vectoriel norm´e.
2. Le but est maintenant de montrer que, plus g´en´eralement, (lp,k · kp) est un espace vectoriel norm´e pour
p[1,+[.
Montrer que pour tout a, b > 0 et tout p, q ]1,+[ tel que 1
p+1
q= 1 , on a
ab ap
p+bq
q.
En d´eduire que pour ulpet vlq(avec 1
p+1
q= 1), on a
+
X
k=0
|ukvk| ≤ kukpkvkq.
En d´eduire l’in´egalit´e triangulaire pour k·kp. Conclure.
(On pourra penser `a ´ecrire la majoration |uk+vk|p(|uk|+|vk|)|uk+vk|p1.)
2. Distance SNCF
Soit k.kla norme euclidienne sur R2. Pour toute paire de points x, y R2, on note
d(x, y) := kxyksi x,yet 0 sont align´es
kxk+kyksinon
1. Montrer que dd´efinit une distance sur R2; on l’appelle parfois la distance SNCF pour des raisons que je
vous laisse deviner.
2. D´ecrire g´eom´etriquement la boule ouverte de centre xet de rayon r, pour xR2et r > 0 quelconque.
3. La distance dest-elle plus fine ou moins fine que la topologie usuelle sur R2?
4. Identifier la distance induite par dsur une droite vectorielle ? sur le cercle unit´e ?
5. Quelles similitudes directes sont continues pour d?
6. Montrer que (R2, d) n’est pas normable.
3. Distance de Hausdorff sur l’ensemble des compacts de Rn
Soit nun entier. On note dla distance euclidienne usuelle sur Rn. On note Kl’ensemble des parties compactes
non-vides de Rn.´
Etant donn´e un compact K∈ K, on note φK:Rn[0,+[ la fonction “distance `a K
d´efinie par
φK(y) = inf
xKd(x, y).
´
Etant donn´es deux ´el´ements K1, K2de K, on note alors
δ(K1, K2) := kφK1φK2k
1. Montrer que δd´efinit une distance sur K. C’est la distance de Hausdorff.
Est-il vrai que δd´efinit ´egalement une distance sur l’ensemble des parties non-vides de Rn?
2. Pour tout compact K∈ K et tout r´eel  > 0, on note
V(K) := [
xK
B(x, )
o`u B(x, ) d´esigne la boule ouverte de centre xet de rayon dans (Rn, d). Montrer que, ´etant donn´es deux
compacts K1, K2∈ K, on a δ(K1, K2)si et seulement si K1V(K2) et K2V(K1).
3. Soit K0le sous-ensemble de Kconstitu´e des parties finies de Rn. Montrer que K0est dense dans (K, δ).
4. Quelques questions sur int´erieur, adh´erence et fronti`ere
1. Soient Aet Bdeux parties d’un espace topologique X. D´eterminez si les affirmations suivantes sont vraies
ou fausses en g´en´eral. Lorsqu’elles d´ecrivent une ´egalit´e fausse, indiquez si au moins l’une des inclusions est
vraie.
a. ˚
\
AB=˚
A˚
B
b. AB=AB.
c. ˚
\
AB=˚
A˚
B.
d. AB=AB.
e. (AB) = A B.
f. (AB) = A B.
2. Montrer que, dans un espace vectoriel norm´e, l’adh´erence d’une boule ouverte est toujours la boule ferm´ee
correspondante, et l’int´erieur d’une boule ferm´ee est toujours la boule ouverte correspondante. Est-ce encore
vrai dans un espace m´etrique ?
3. Soit Xet Ydeux espaces topologiques. Montrer qu’une fonction de Xdans Yest continue si et seulement
si pour tout ensemble Ade X,f(A)f(A).
4. Soit (Xα)αAune famille index´ee d’espaces topologiques. On consid`ere QαAXαmuni de la topologie
produit. Pour tout αA, soit Yαun sous-ensemble de Xα. Montrer que:
Y
αA
Yα=Y
αA
Yα.
5. Si Eest un R-espace vectoriel norm´e, quels sont les parties de Edont la fronti`ere est vide ?
5. Distance sur la sph`ere
On note k.kla norme euclidienne usuelle sur R3, et S2la sph`ere de rayon 1 centr´ee `a l’origine pour cette
norme. Si pet qsont deux points de S2, on note C(p, q) l’ensemble des chemins γ: [0,1] S2qui sont C1
par morceaux, et tels que γ(0) = pet γ(1) = q. On note L(γ) = R1
0kγ0(s)kds la longueur d’un tel chemin, et
on pose
d(p, q) := inf{L(γ)|γ∈ C(p, q)}.
On rappelle qu’un grand cercle de S2est un cercle obtenu comme intersection de S2avec un plan passant
par l’origine de R3. Si pet qsont deux points de S2qui ne sont pas antipodaux, on note γp,q le plus court
des deux arcs de grand cercles qui joignent p`a q. Si pet qsont des points antipodaux, on note γp,q l’un
quelconque des demi-grands cercles joignants p`a q.
1. Montrer que dd´efinit une distance sur S2.
2. Montrer que la topologie d´efinie par dsur S2est la mˆeme que celle induite par la topologie usuelle de R3.
3. Montrer que, quels que soient pet qsur S2, la distance d(p, q) est ´egale `a la longueur de l’arc γp,q .
6. Distances ultram´etriques.
Une distance dsur un ensemble Eest dite ultram´etrique si elle v´erifie
d(x, z)max(d(x, y), d(y, z)) pour tous x,yet z.
1. Dans un espace munit d’une distance ultram´etrique, montrer que :
a. tout triangle est isoc`ele ;
b. n’importe quel point d’une boule est le centre de cette boule ;
c. ´etant donn´ees deux boules, soit elle sont disjointes, soit l’une est contenue dans l’autre ;
d. les boules ouvertes sont ferm´ees, et les boules ferm´ees sont ouvertes ;
e. une suite (xn) est de Cauchy si et seulement si d(xn, xn+1) tend vers 0.
2. Un exemple trivial. Soit Xun ensemble. Pour x, y X, on pose d(x, y) = 0 si x=yet d(x, y) = 1 si
x6=y. Montrer que dest une distance ultram´etrique sur X.
3. Un exemple important : la distance p-adique. Soit pun nombre premier. On consid`ere valuation p-
adique vp:Q[0,+] d´efinie de la mani`ere suivante : pour aZ,vp(a) est la puissance de pdans
la d´ecomposition de aen facteurs premiers ; puis vp(a/b) := vp(a)vp(b) ; enfin v(0) := +. Pour x, y Q,
on note alors dp(x, y) = pvp(xy). Montrer que dpest une distance ultram´etrique sur Q. Comparer cette
distance avec la distance usuelle. Montrer que tout voisinage p-adique de 0 est dense dans Qpour la distance
usuelle.
4. Un autre exemple important : s´eries formelles. Soit E=K[[X]] l’anneau des s´eries formelles `a coefficients
dans le corps K(les ´el´ements de Esont les s´eries de la forme Pn0anXnavec a0, a1,· · · K). On consid`ere
la valuation v:E[0,+] d´efinie par
v(0) := +et si S=X
n0
anXn6= 0, v(S) := min{nN/ an6= 0}.
Pour S, T E, on note alors d(S, T )=2v(ST). V´erifier que dest une distance ultram´etrique sur E.
7. Th´eor`eme de plongement d’Arens-Fells.
Soit (X, d) un espace m´etrique. On note Fl’ensemble des parties finies non vides de X, et B(F) l’espace
vectoriel des fonctions born´ees de Fdans R, muni de la norme uniforme. On fixe un point aX, et, pour
chaque xX, on d´efinit :
fx:A∈ F 7→ d(x, A)d(a, A).
Montrer que l’application x7→ fxest une isom´etrie, puis d´emontrer que tout espace m´etrique est isom´etrique
`a un ferm´e d’un espace vectoriel norm´e.
1 / 3 100%