Algèbre -chap 2 1/7 Algèbre 2 – ENSEMBLE DES NOMBRES COMPLEXES – Dans l’ensemble du chapitre, on se place dans le plan P muni d’un repère orthonormé direct → → (O ; e1 ; e 2 ) (appelé plan complexe ou plan d’Argand Cauchy). 1. ELEMENTS DE TRIGONOMETRIE 1.1 Définitions Définition 1 : Dans le plan P on considère un point M situé sur le cercle de centre O, de rayon 1 (cercle trigonométrique). On note θ une mesure en radian de l’angle e1 ;OM . ( → ) → On appelle cosinus du réel q l’abscisse de M dans (O ; e1 ; e 2 ) et sinus de ce réel l’ordonnée de M, respectivement notés cos(q) et sin(q). sin ( θ ) π Pour θ ≠ + kπ ( k ∈ ℤ ) , on définit la tangente du réel q par : tan ( θ ) = . 2 co s ( θ ) Propriété : ∀θ ∈ ℝ , cos 2 ( θ ) + sin 2 ( θ ) = 1 . Remarque : Soient OAB un triangle rectangle en A et θ = AOB Soit M(x ; y) sur C(O, 1) tel que x = cos( θ ) et y = sin( θ ). OA x = cos (θ ) = OB OA OB AB AB Le théorème de Thalès donne : = ⇒ y = sin (θ) = = x OM y OB sin (θ) AB tan (θ ) = cos θ = OA () On retrouve les notions de trigonométrie dans le triangle rectangle. 1.2 Formules de trigonométrie 1.2.1 Formules d’addition cos(a + b) = cos a cos b − sin a sin b sin(a + b) = sin a cos b + cos a sin b cos(a − b) = cos a cos b + sin a sin b sin(a − b) = sin a cos b − cos a sin b tan(a + b) = tan a + tan b 1 − tan a tan b π 2 ( k ∈ ℤ) tan(a − b) = tan a − tan b π si a , b et a – b sont différents de ( 2k + 1) 1 + tan a tan b 2 ( k ∈ ℤ) Math Sup PTSI- ICAM Toulouse si a , b et a + b sont différents de ( 2k + 1) Sophie Touzet Algèbre -chap 2 2/7 1.2.2 Formules de duplication cos 2a = cos 2 a − sin 2 a cos 2 a = 1 + cos 2a 2 sin 2a = 2sin a cos a sin 2 a = 1 − cos 2a 2 1.2.3 Transformation de produits en sommes cos ( a + b ) + cos ( a − b ) 2 cos ( a − b ) − cos ( a + b ) sin a sin b = 2 sin ( a + b ) + sin ( a − b ) sin a cos b = 2 cos a cos b = 1.2.4 Transformation de sommes en produits a+b a−b cos a + cos b = 2 cos cos 2 2 a+b a−b sin a + sin b = 2sin cos 2 2 a+b a−b cos a − cos b = −2sin sin 2 2 a −b a+b sin a − sin b = 2sin cos 2 2 2. L’ENSEMBLE DES NOMBRES COMPLEXES 2.1 Définition Définition 2 : On note i un nombre imaginaire. On appelle nombre complexe tout nombre z qui s’écrit sous la forme z = x + i.y (dite forme algébrique) où x et y sont des réels. ( On note aussi z = x + y.i) x est appelé partie réelle de z , on note x = Re(z). y est appelé partie imaginaire de z , on note y = Im(z). L’ensemble des nombres complexes est noté C . Remarques : (i) z = z’ ⇔ (Re(z) = Re(z’) et Im(z) = Im(z’)). (ii) Si y = 0, z est un nombre réel. (iii) Si x = 0, on dit que z est un imaginaire pur (z∈i.R). 2.2 Représentation géométrique Définition 3 : L’application de C dans P qui à z = x + i.y associe M(x ; y) est une bijection. On dit que z est l’affixe de M et que M est l’image ponctuelle de z. On note M(z). L’application de C dans l’ensemble V des vecteurs du plan qui à z = x + i.y associe → → → v (x ; y) est une bijection. On dit que z est l’affixe de v et que v est l’image vectorielle de z. → On note v (z). Remarque : Pour tout point M du plan, M et OM ont la même affixe. Math Sup PTSI- ICAM Toulouse Sophie Touzet Algèbre -chap 2 3/7 2.3 Forme trigonométrique Définition 4 : Soient z = x + i.y un nombre complexe et M son image ponctuelle dans le plan → → complexe rapporté au repère orthonormal direct (O ; e1 ; e 2 ) La distance OM est appelée le module de z, noté I z I. → → Si z est non nul la mesure de l’angle (e1 ,OM ), définie à 2π-près, est appelée un argument de z, notée arg(z ). Remarque : Si θ1 et θ 2 sont deux arguments d’un nombre complexe z, alors θ1 = θ 2 [ 2π] Propriété : Soit z∈C*, tel que z = x + i.y (x , y S IR) avec IzI = ρ et arg(z) = θ [2p]. x y On a : z = ρ (cosθ + i sinθ ) avec ρ = x 2 + y 2 , cos θ = et sinθ = . ρ ρ Définition 5 : La forme z = ρ (cosθ + i sinθ ) (avec IzI = ρ et arg(z) = θ [2p] ) est appelée forme trigonométrique de z. Proposition 1: Deux nombres complexes non nuls sont égaux si et seulement si ils ont le même module et des arguments égaux à 2p-près. 3. OPERATIONS SUR LES NOMBRES COMPLEXES 3.1 Lois internes On munit C de deux opérations internes + et . définies par : • (x + i.y) + (x’ + i.y’) = (x + x’) + i.(y + y’) • (x + i.y) . (x’ + i.y’) = (xx’ – yy’) + i.(xy’ + yx’) Remarques : (i) Avec la loi . on a : i . i = -1. On note i² = -1. En appliquant cette propriété, on constate que les opérations sur C sont compatibles avec les opérations sur R et possèdent les mêmes propriétés (associativité, distributivité, commutativité). (ii) Pour tout nombre complexe z = x + i.y, il existe un nombre complexe, noté –z, tel que z + (-z) = 0. C’est le nombre –z = - x + i.(-y). On note pour tous nombres complexes z et z’ : z – z’ = z + (-z’). (iii) Pour tout nombre complexe non nul z = x + i.y, il existe un nombre complexe, 1 x − yi 1 1 . noté tel que z . = 1. C’est le nombre = 2 z x + y2 z z z 1 On note pour tous nombres complexes z et z’ (z’ non nul) : =z. . z' z' Math Sup PTSI- ICAM Toulouse Sophie Touzet Algèbre -chap 2 4/7 3.2 Conjugaison Définition 6 : Soit z = x + i.y (x, y réels). On définit le conjugué de z par z = x – i.y . 2 ∀(z ; z’)∈ C on a : Propriétés : • z =z • z + z' = z + z' ; • Re(z) = • Si z = x + i.y (x, y réels) alors z . z = x2 + y2. 1 1 = z z z z' = z z' ; si z ≠ 0, 1 (z + z ) 2 et Im(z) = et z' z' = z z 1 (z – z ) ; z ∈ R ⇔ z = z 2i 3.3 Propriétés du module 2 ∀(z ; z’)∈ C on a : • z . z = | z |2 • |z|=0⇔z=0 • | z | = | -z | = | z | • | z z’| = | z | | z’| ; ∀z∈C*, • | z + z’| ≤ | z | + | z’| (Inégalité triangulaire) • 1 1 = z z et z' z' = z z z − z' ≤ z − z' 3.4 Propriétés de l’argument ∀(z ; z’) ∈ C*2 on a : • arg(z) = 0 [2π] ⇔ z ∈R[ et • arg(z) = • arg( z ) = - arg(z) [2π] • arg(z z’) = arg(z) + arg(z’) [2π] • 1 z arg = - arg(z) [2π] et arg = arg(z) – arg(z’) [2 π] z z' π 2 arg(z) = 0 [π] ⇔ z ∈R* [ π ] ⇔ z est un imaginaire pur (non nul). Math Sup PTSI- ICAM Toulouse et arg(-z) = arg(z) + π [2π] Sophie Touzet Algèbre -chap 2 5/7 3.5 Notation exponentielle Notation exponentielle d’un nombre complexe de module 1: ∀θ∈R, on note eiθ = cos θ + i sinθ. Propriétés : ∀(θ ; θ’) ∈ R2 on a : eiθ i θ−θ ' =e( ) iθ ' e • ei(θ + θ’)= ei θ e i θ’ ; • ∀n ∈ ℤ, (eiθ ) = (cos θ + isin θ) = einθ = cos (nθ) + isin (nθ) (formule de Moivre) • ( eiθ ) = e− iθ • ei θ = 1 ⇔ θ ∈ 2π Z . • cosθ = n n et − e i θ = e i ( θ+ π ) 1 iθ -iθ 1 ( e + e ) et sinθ = (eiθ – e-iθ) (formules d’Euler) 2 2i Remarque : De la forme trigonométrique d’un nombre complexe z = ρ (cosθ + i sinθ ) on obtient la forme exponentielle d’un nombre complexe : z = ρ eiθ. 3.6 Exponentielle complexe Définition 7 : Pour tout nombre complexe z, on pose : e z = eRe( z ) ei Im( z ) . Remarque : e z = eRe( z ) et arg ( e z ) = Im( z ) [ 2π] . Propriétés : ∀ ( z; z') ∈ℂ2 on a : • ez+z' = ez ez' ; • ez = ez' ⇔ • ez + ez' = e 1 = e− z ez z − z' ∈ 2iπℤ z+z ' 2 z−z ' z−z ' − 2 2 e + e 4. RACINES n-ièmes Proposition 2 : l’ensemble U des nombres complexes de module 1 est stable pour la multiplication. Définition 8 : Soient n∈N* et a∈C. On dit que z ∈C est une racine n-ième de a si zn = a. Remarque : zn = 0 ⇔ z = 0. Math Sup PTSI- ICAM Toulouse Sophie Touzet Algèbre -chap 2 6/7 Théorème 2 : ∀n ∈ ℕ, n ≥ 2 , tout nombre complexe non nul a = ρeiθ admet n racines nièmes : z k = ρ e n θ 2kπ i( + ) n n , k ∈ 0; n −1 . Remarque : Les images ponctuelles des racines n-ièmes de z sont les sommets d’un polygone régulier inscrit dans un cercle de centre O et de rayon n ρ . Définition 9 : ∀n ∈ ℕ * , l’équation Zn = 1 possède n racines complexes : ωk = e 2 ikπ n où k ∈ 0; n −1 appelée racines n-ièmes de l’unité. Exemples : • pour n = 2 , les solutions de l’équation Z2 = 1 sont : 1 et -1 (dans ℝ comme dans ℂ ) • pour n = 3 , les solutions complexes de l’équation Z3 = 1 sont : 1 ; j = e • pour n = 4, les solutions complexes de l’équation Z4 = 1 sont : 1 ; - 1 ; i ; - i 2 iπ 3 ; j2 =e 4 iπ 3 Proposition 3 : ∀ n∈N/ n ≥ 2 : • l’ensemble des racines n-ièmes de l’unité, Un = {z ∈ ℂ / zn = 1}, est stable pour la multiplication • la somme des n racines n-ièmes de l’unité est nulle 5. INTERPRETATION GEOMETRIQUE DES NOMBRES COMPLEXES 5.1 Interprétation d’une différence Remarque : Si le point A a pour affixe α et B a pour affixe β alors AB a pour affixe β – α . Proposition 4 : Soient A un point d’affixe α , et B un point d’affixe β , alors : β −α = AB et, si A ≠ B, arg (β −α ) = e1 ; AB [ 2π ] ( ) Proposition 5 : Soit (a ; r ) ∈ ℂ × ℝ*+ . L’ensemble C = {z ∈ ℂ, z − a = r} est le cercle de centre A d’affixe a et de rayon r ; L’ensemble D = {z ∈ ℂ, z − a ≤ r} est le disque fermé de centre A et de rayon r. 5.2 Interprétation d’un rapport Proposition 6 : Soient A(a), B(b), C(c), D(d), a ≠ b, c ≠ d alors d − c CD d−c = ( AB ; CD ) [2π]. et arg = b − a AB b−a Math Sup PTSI- ICAM Toulouse Sophie Touzet Algèbre -chap 2 7/7 Proposition 7 : Soient A ≠B et C ≠D, alors : d−c (AB) // (CD) ⇔ arg = 0 [π] b−a d−c π (AB) ⊥ (CD) ⇔ arg = [ π] b−a 2 Proposition 8 : Soient A(a), B(b), C(c), trois points distincts. Le triangle ABC est rectangle isocèle (direct) en A si et seulement si Le triangle ABC est équilatéral (direct) si et seulement si π i c−a =e3. b−a c−a = i. b−a 5.3 Applications dans C et transformations du plan 5.3.1 z ֏ z + b Proposition 9 : Soit b∈ C. L’application F : P → P telle que F : M(z) ֏ M’(z + b) est une → translation de vecteur v d’affixe b. 5.3.2 z ֏ a z Définition 10 : Soit a∈ ℝ \{0 ; 1}. L’application F : P → P telle que F : M(z) ֏ M’(az) est appelée homothétie de centre O de rapport a. Proposition 10 : Soient O un point du plan usuel P, et a un réel non nul. L’application F : P → P est une homothétie de centre O de rapport a si et seulement si pour tout point M de P, le point image M’ vérifie : OM ' = a OM . Définition 11 : Soit a∈ ℂ tel que a = ei θ . L’application F : P → P telle que F : M(z) ֏ M’(az) est appelée la rotation de centre O et d’angle q. Proposition 11 : Soient O un point du plan usuel P, et q un réel non nul. L’application F : P → P est la rotation de centre O et d’angle q si et seulement si : pour tout point M de P, le point image M’ vérifie : OM’ = OM et OM;OM ' = θ [ 2π] ( ) 5.3.3 z ֏ z () Proposition 12 : L’application F : P → P telle que F : M(z) ֏ M’ z est la symétrie d’axe → O;e1 Math Sup PTSI- ICAM Toulouse Sophie Touzet