splanchniques et/ou du plexus hypogastrique supérieur
dans les curages gauches [7].
Les techniques de préservation nerveuse avec repérage
et dissection des nerfs sympathiques ont un intérêt
indéniable pour le préservation d’une éjaculation nor-
male [3, 16]. Dans notre expérience, dans tous les cas
où cette technique a pu être appliquée la fonction éja-
culatoire des patients a pu être préservée et ce quel que
soit le coté disséqué. De plus, l’utilisation de cette tech-
nique n’a eu aucune conséquence en terme carcinolo-
gique aucun patient n’ayant eu de récidive locale pen-
dant toute la période de suivi.
La chirurgie des masses résiduelles impose un curage
bilatéral dans la majorité des cas et dans cette situation
les techniques de préservations nerveuses ne sont habi-
tuellement pas possibles [11, 12]. Cependant chez
quatre de nos patients (deux stades IIb et deux stade III)
opérés pour masses résiduelles après un premier cycle
de chimiothérapie, nous avons pu réaliser un curage
unilatéral avec une technique de préservation nerveuse
dans un cas. Tous ces patients ont conservé des éjacu-
lations normales en post opératoire et n’ont pas présen-
té de récidive locale pendant la période de suivi.
La durée moyenne d’hospitalisation a été de 11,4 jours
et seul un patient a eu une complication post opératoire
jugée sévère.
Le taux de fertilité chez les patients porteurs d’un can-
cer du testicule est réduit d’environ 15 à 30% par rap-
port à la population générale. Les explications de cette
réduction du taux de fertilité sont les altérations de la
spermatogénèse dans le testicule controlatéral dans 10 à
15% des cas, les azoo ou oligospermie induite par la
chimiothérapie et enfin les "éjaculations sèches" [9, 19].
Quelques séries ont rapporté les résultats des spermo-
grammes des patients au décours de l’orchidectomie ou
après curage
lymphonodal
. En revanche aucune série
n’a évalué les différences entre les spermogrammes
réalisés immédiatement avant puis après le curage
lym-
phonodal
. Nous avons trouvé dans notre étude que la
principale conséquence du curage est la réduction du
volume de l’éjaculat. En revanche le nombre et la vita-
lité des spermatozoïdes ne semblent pas altérés par le
curage lui-même.
La majorité de nos patients avec éjaculation conservée
n’ont pas essayé d’avoir des enfants depuis l’interven-
tion. En revanche parmi les six qui ont essayé, 5 (83%)
ont abouti. Deux patients qui avaient des éjaculations
rétrogrades ont pu récupérer une éjaculation satisfai-
sante après administration de sympathomimétiques.
CONCLUSION
Le curage lombo-aortique représente toujours un des
éléments essentiels de stadification et de la thérapeu-
tique des tumeurs testiculaires non séminomateuses, et
ce notamment grâce à une amélioration des techniques
chirurgicales qui a permis une réduction significative
de leur morbidité. Ainsi dans notre expérience, tous les
patients qui ont eu des curages unilatéraux droits ont
conservé des éjaculations normales en post opératoire.
En revanche les curages réalisés pour des tumeurs du
testicule gauche sont associés à un risque plus élevé de
complications sexuelles même si ces dernières peuvent
être prévenues par l’utilisation de techniques avec pré-
servation nerveuse. Ces techniques peuvent également
être employées pour l’exérèse de masses résiduelles
post chimiothérapie sans compromettre le contrôle car-
cinologique. En revanche, les curages bilatéraux res-
tent associés à un fort risque d’altération de l’éjacula-
tion.
Cet article a été traduit par François Haab, Service
d’Urologie, Hôpital Tenon, Paris.
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