on observe une oligospermie significative. À 50 cgray, il existe une azoospermie
qui va persister environ 6 mois. Au-delà de 400 cgray, l’azoospermie persiste
plus de 5 ans (6).
Lors d’une irradiation sous-diaphragmatique habituelle avec protection du
testicule restant par un cache plombé, Hahn et al. (18) ont estimé chez des
patients ayant reçu une irradiation de 36 cgray que la dose d’irradiation reçu
par le testicule était de 78 cgray. La majorité des 14 patients étaient azoo-
spermiques, 2,5 à 7,5 mois après l’irradiation, avec récupération de leur sper-
matogenèse antérieure entre 7,5 et 20 mois. Fossa et al. (11) rapportent 77 %
de succès de conception chez 53 patients fertiles ayant eu une irradiation sous-
diaphragmatique avec protection du testicule. Le délai entre le souhait de
conception et le succès de celle-ci était de 4 ans.
En cas d’irradiation para-aortique ipsilatérale isolée à dose de 20 à 24 cgray,
telle qu’elle est recommandée par l’étude du Medical Research Council (14),
la toxicité sur la spermatogenèse est réduite. Le nombre de spermatozoïdes
présents dans les 18 premiers mois est significativement supérieur au nombre
obtenu après une irradiation classique en « crosse de hockey » (26), même
avec protection du testicule restant.
Les taux de testostérone et d’œstradiol dans cette étude restent identiques
dans les deux groupes mais il existe 2 % de récidive ganglionnaire iliaque
contre 0 % en cas d’irradiation classique.
Dans tous les cas, soulignons l’impérative nécessité de protéger le testicule
restant (19, 2), afin qu’il ne reçoive qu’une dose d’irradiation inférieure à
50 cgray.
La chimiothérapie
Les spermatogonies sont les cellules germinales les plus sensibles aux effets
cytotoxiques de la chimiothérapie (30), les agents alkylants étant les plus
toxiques. Cette toxicité est dose-dépendante. Pour le cisplatine, la dose cumu-
lative toxique a été rapportée à 400 mg/m2(8).
Si presque tous les patients ayant reçu une chimiothérapie associant cis-
platine vinblastine et bléomycine deviennent azoospermiques (4), environ
50 % d’entre eux vont récupérer une spermatogenèse 12 à 36 mois après la
fin de la chimiothérapie (4, 38, 13).
Avec un recul de 2 à 5 ans après la fin de la chimiothérapie, 25 % des patients
restent azoospermiques. Les facteurs péjoratifs limitant le retour d’une sper-
matogenèse sont : âge supérieur à 30 ans, irradiation abdominale, traitement
de plus de six mois, spermogramme altéré avant le début de la chimiothérapie.
Les effets délétères de la chimiothérapie sur les fonctions gonadiques sont
retrouvés quels que soient les protocoles utilisés avec une exception pour le
BEP s’il est fait moins de trois cures (3, 7).
Enfin, en cas de conception après chimiothérapie, le risque de malforma-
tion congénitale n’est pas accru (4, 38).
180 Cancer du testicule