Le mot du mois ment présent à l’état muté dans le rétrovirus de Harvey), ces degènes n’étant que rarement altérés dans les tumeurs digestives. L’oncogène Ki-ras est égaleou quel curage ganglionnaire ment présent à l’état muté dans le rétrovir pour lesà cancers de l’estomac ment présent l’état muté dans le?rétrovirus de Harvey), ces degènes n’étant que rarement altérés dans les tumeurs D2R2 D2R2 ? Certes cette dénomination pourrait faire croire à un droïde. Pourtant c’est de chirurgie dont il s’agit. De chirurgie du 3 e millénaire alors ? C’est ce qu’ont cru nos collègues japonais, lorsque, confrontés à une prévalence du cancer de l’estomac bien supérieure à celle des pays occidentaux, ils ont voulu en codifier le traitement. Il faut toutefois leur reconnaître une cohérence complète en ce qui concerne l’approche de ce cancer, puisqu’ils ont commencé par modifier la nomenclature anatomique, qui régit le drainage lymphatique de l’estomac, dès 1981. Ils ont numéroté les relais ganglionnaires de l’estomac de 1 à 16. Ces groupes ganglionnaires ont ensuite été réunis en trois régions, qui permettent de définir trois niveaux de dissection ganglionnaires, appelées initialement R1, R2 et R3. Cette appellation a ensuite été supprimée, afin d’éviter une confusion avec la classification de l’Union internationale contre le cancer, dans laquelle la dénomination “R” est réservée à la présence ou non d’un résidu tumoral postopératoire (R0, R1, Act. Méd. Int. - Gastroentérologie (13), n° 6, juin 1999 142 R2). Cette confusion a donc conduit à changer cette dénomination en D (pour “dissection”), donc D1, D2, et D3. Quel curage ganglionnaire se cache derrière cette terminologie et pourquoi ? • Quel curage ganglionnaire ? Dans le curage D1, les ganglions allant du groupe 1 au groupe 6 (périgastriques = N1) sont habituellement réséqués. Dans le curage D2, outre les ganglions N1, les ganglions des groupes 7 à 11 (N2) sont emportés de manière complémentaire. Enfin, dans le curage D3, les ganglions N1 et N2 sont réséqués ainsi que les ganglions des groupes 12 à 16 (N3). Point important, l’exérèse des groupes 10, 11 et 14 nécessite, pour être complète, une splénopancréatectomie gauche. Enfin, on admet qu’un curage ganglionnaire D2 est fiable si au moins 26 F. Lacaine, hôpital Tenon, Paris ganglions par pièce sont retrouvés et analysés. • Pourquoi proposer un curage ganglionnaire D2, c’est-à-dire extensif ? La nécessité d’obtenir un “staging” ganglionnaire précis a été l’un des arguments mis en avant pour étendre la lymphadénectomie, dans le but d’obtenir un nombre important de ganglions. Mais l’argument principal a été celui d’un bénéfice attendu sur la sur vie. Depuis 1962, sur plus de 5 000 résections gastriques, la survie à cinq ans des cancers de l’estomac, répertoriée par le National Cancer Center Hospital de Tokyo, s’est régulièrement améliorée. Cette amélioration a été mise sur le compte de l’extension, au fil des années, du curage ganglionnaire. Plusieurs études rétrospectives japonaises ont étayé cet argument. Mais cette argumentation n’a pas paru suffisante aux chirurgiens occidentaux pour justifier un curage ganglionnaire extensif. C’est pourquoi quatre études contrôlées ont été conduites sur le sujet (les études contrôlées n’étant pas licites au Japon) (1, 4). Ces études n’ont pas abouti aux mêmes résultats que les études japonaises. La morbidité et la mortalité des curages D2 sont relativement élevées, dues surtout à la splénopancréatectomie gauche. Les résultats de la plus importante de ces études, en nombre de malades et d’un point de vue méthodologique, viennent d’être publiées (5). Ils ne confirment pas l’hypothèse d’un bénéfice sur la survie d’un curage extensif, de type D2, dans la chirurgie d’exérèse à visée curative pour les cancers de l’estomac* . Références 1. Bonenkamp J.J., Songun I., Hermans J. et coll. Randomized com- 143 parison of morbidity after D1 and D2 dissection for gastric cancer in 996 Dutch patients. Lancet 1995 ; 345 : 745-8. 2. Dent D.M., Madden M.V., Price S.K. Randomized comparison of R1 and R2 gastrectomy for gastric carcinoma. Br J Surg 1988 ; 75 : 110-2. 3. Robertson C.S., Chung S.C.S., Woods S.D.S. et coll. A prospective randomized trial comparing R1, subtotal gastrectomy with R3 total gastrectomy for antral cancer. Ann Surg 1994 ; 220 : 176-82. 4. Cushieri A., Fayers P., Fielding J. et coll. for the Surgical Cooperative Group. Postoperative morbidity and mortality after D1 and D2 resections for gastric cancer : preliminary results of the MRC randomized controlled surgical trial. Lancet 1996 ; 347 : 995-9. 5. Bonenkamp J.J., Hermans J., Sasako M., Van de Velde C.J.H. Extended lymph-node dissection for gastric cancer. N Engl J Med 1999 ; 340 : 908-14. * Voir à ce sujet dans la revue de presse “Ça y est, les résultats de l’étude contrôlée hollandaise sur le curage D2 dans les cancers de l’estomac sont disponibles. Ce curage n’est pas justifié !”