Bangladesh I. ENVIRONNEMENT ÉCONOMIQUE 1) INTRODUCTION WT/TPR/S/270/Rev.1 Page 1 1. L'économie du Bangladesh est sortie relativement indemne de la crise économique mondiale, même si le pays reste vulnérable car ses exportations ne sont pas diversifiées et il dépend fortement des envois de fonds des travailleurs émigrés. 2. L'économie s'est de plus en plus ouverte au cours des dernières années. Durant l'exercice 2011, la valeur totale du commerce des marchandises (exportations + importations) représentait 48% du PIB. Malgré une amélioration enregistrée au cours des dix dernières années, le total des exportations de marchandises s'est élevé à seulement 17,8% du PIB en moyenne pendant la période à l'examen. De plus, les exportations se caractérisent toujours par une forte concentration, en termes de produits et de destinations, ce qui comporte des risques, les exportations de vêtements de confection vers l'UE et les États-Unis constituant actuellement la composante essentielle. Cependant, comme producteur réputé de vêtements de confection à faible coût, le Bangladesh a gagné des parts du marché mondial au cours des dernières années. Cette tendance devrait se poursuivre à moyen terme, ce qui permettrait de compenser partiellement les effets du ralentissement de la croissance dans les économies avancées. 3. Bien que les perspectives d'évolution semblent positives, les exportations de vêtements de confection et les envois de fonds restent vulnérables aux chocs: pour le secteur de la confection, la demande extérieure, les mouvements sociaux dans le pays et les modifications de l'accès aux marchés; et pour les envois de fonds, les modifications des réglementations et politiques en matière d'emploi ou les chocs pouvant intervenir au Koweït ou en Arabie saoudite, qui absorbent plus de la moitié de la population bangladaise émigrée. Une détérioration des perspectives dans ces deux domaines pourrait entraîner une pression extérieure importante, d'autant plus que les flux d'IED restent bas, selon la plupart des mesures utilisées, car ils sont freinés par le régime commercial en place, la médiocrité des infrastructures et le climat des affaires. 2) DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE 4. Le Bangladesh a fait des progrès remarquables dans les domaines économique et social au cours des dix dernières années, malgré la survenue de catastrophes naturelles fréquentes et de chocs externes. La pauvreté a reculé, passant de 57% de la population en 1990 à une estimation de 31,5% en 2010. La croissance diversifiée, tirée par le secteur privé, ainsi que la stabilité macroéconomique ont contribué à beaucoup réduire la pauvreté rurale et urbaine. Le Bangladesh est sur la bonne voie pour remplir l'objectif du Millénaire pour le développement qui consiste à diviser par deux la pauvreté extrême d'ici à 2015.1 Cependant, l'approvisionnement insuffisant en énergie et en gaz reste un obstacle important à la croissance. Seuls 47% des ménages sont raccordés à l'électricité. La pénurie d'espace, problème chronique et croissant, nuit aux bénéfices de l'urbanisation. 1 Selon les autorités, les données récentes de l'Enquête sur les revenus et les dépenses des ménages de 2010 montrent que le taux de pauvreté au Bangladesh a baissé au rythme de 1,4% annuel entre 1992 et 2010, l'objectif du Millénaire pour le développement étant fixé à 1,23%. Le Bangladesh a également atteint une des cibles de l'objectif 1 en réduisant l'écart de pauvreté à 6,5% par rapport à l'objectif de 8% de 2015; si cette tendance se poursuit, les autorités estiment que l'objectif du Millénaire consistant à réduire de moitié la proportion de la population se trouvant sous le seuil de pauvreté (de 56,6% à 29%) sera atteint avant 2015. WT/TPR/S/270/Rev.1 Page 2 Examen des politiques commerciales 5. Le Bangladesh est l'un des pays les plus exposés au changement climatique et aux catastrophes naturelles comme les cyclones et les inondations, ce qui peut entraîner de fortes pertes économiques, ralentir la croissance économique et stopper les efforts de réduction de la pauvreté (encadré I.1). Les inondations de 1998 ont submergé plus des deux tiers du pays, causant des pertes estimées à 4% à 8% du PIB, alors que le cyclone Sidr de 2007 a causé des dommages et des pertes équivalant à 2,6% du PIB. Afin de lutter contre les effets du changement climatique, le gouvernement a élaboré le Plan Delta 2100, un programme à long terme dont l'objectif est la gestion durable du delta, des ressources en eaux et des catastrophes naturelles.2 Encadré I.1: le défi du changement climatique Avec près de 160 millions d'habitants et une superficie de 147 570 kilomètres carrés, le Bangladesh fait partie des nations les plus peuplées du monde. C'est un pays à faible revenu, le revenu par habitant étant de 750 dollars EU, dans lequel 56 millions de personnes environ vivent encore sous le seuil de pauvreté. La géographie est un facteur déterminant du développement du Bangladesh. Le pays est délimité par l'Inde à l'ouest, au nord et au nord-est, par le Myanmar au sud-est et par le golfe du Bengale au sud. Le pays est composé à 80% de plaines alluviales qui ont été créées par plus de 300 rivières et canaux, dont trois grands fleuves: le Gange, le Brahmapoutre et le Meghna. Sa situation géographique et sa densité de population rendent le pays extrêmement vulnérable aux catastrophes naturelles, y compris les inondations, les sécheresses et les cyclones. Le changement climatique a encore aggravé cette fragilité. Chaque année, 30% à 50% du pays sont touchés par des inondations. Depuis les dix dernières années, le pays est mieux préparé pour faire face aux incertitudes climatiques et prendre des mesures d'urgence. Grâce à cela, les dernières catastrophes ont été moins meurtrières que les précédentes. Cependant, les effets du changement climatique accroissent la vulnérabilité du Bangladesh en augmentant la fréquence et la gravité des phénomènes météorologiques. Les effets à long terme du changement climatique sont incertains mais on estime que si la température mondiale augmentait de 4 degrés, le niveau des eaux monterait de 100 cm d'ici à 2100, inondant ainsi 15% de la superficie du pays et entraînant le déplacement de 20 millions de personnes. S'adapter au changement climatique et se préparer davantage à faire face aux catastrophes qui en résultent font partie des priorités du pays. Source: Banque mondiale (2010), Stratégie d'aide-pays du Bangladesh 2011-2014, page 1. i) Évolution de la situation macroéconomique 6. Le taux de croissance moyen du PIB de l'économie du Bangladesh au cours des six dernières années a été de plus de 6% (tableau I.1), et même, selon les estimations, de 6,7% pour l'exercice 2011 grâce notamment à des politiques efficaces, une forte croissance des exportations et des conditions climatiques favorables. La croissance du PIB a été largement répartie, les secteurs de l'agriculture, de l'industrie et des services ayant affiché de bons résultats. Pour l'exercice 2011, la croissance agricole est estimée à 5,0% étant donné que les cultures les plus importantes ont eu un meilleur rendement que prévu grâce à de bonnes conditions climatiques, à la poursuite des mesures de soutien (y compris l'accès aux intrants à des prix subventionnés), à un accès facilité au crédit et à de meilleurs services de vulgarisation. Les services, qui comptent pour la moitié du PIB du pays, ont augmenté de 6,6%, soit un résultat légèrement meilleur que pour l'année précédente, les sous-secteurs du commerce, des transports et des télécommunications ayant continué de progresser. L'industrie a enregistré une croissance rapide de 8,2%, en raison surtout d'une forte reprise des exportations de vêtements de confection. Les secteurs visant le marché intérieur ainsi que les activités liées à la construction et au logement ont également contribué à ce bon résultat. Ces facteurs ont permis de compenser la faible 2 Avec l'aide du gouvernement néerlandais, une Commission relative au delta sera établie pour mettre en œuvre ce plan. Bangladesh WT/TPR/S/270/Rev.1 Page 3 augmentation des envois de fonds des travailleurs à l'étranger, qui, normalement, contribuent fortement à la croissance. Les investissements ont légèrement augmenté pour passer à 24,7% du PIB, contre 24,4% enregistrés l'année précédente. Tableau I.1 Quelques indicateurs économiques, 2005/11 2005/06 2006/07 2007/08 2008/09 2009/10 2010/11 6,6 6,4 6,2 5,7 6,1 6,7 4,4 5,9 5,4 5,9 7,1 .. Dépenses de consommation privée 4,3 5,9 5,5 5,9 7,0 .. Dépenses de consommation publique 6,0 6,4 3,6 5,9 9,2 .. 8,7 8,1 1,8 6,2 5,8 .. Exportations de marchandises et de services 25,8 13,0 7,0 0,0 0,7 .. Importations de marchandises et de services 18,2 16,0 -2,1 -2,6 -,07 .. A. Recettes et croissance Croissance annuelle du PIB (%) Consommation Formation brute de capital fixe B. Épargnes et investissement (prix courants du marché, en % du PIB) Épargne nationale 26,0 25,9 25,1 27,2 28,1 25,6 Investissement intérieur brut 24,7 24,5 24,2 24,4 24,4 24,7 7,2 7,2 9,9 6,7 7,3 8,8 11,06 12,28 12,63 13,30 12,75 12,46 5,77 6,51 7,23 8,03 7,34 7,63 10,2 10,4 11,1 10,5 11,0 11,8, 8,2 8,1 9,0 8,6 9,0 10,1 7,8 7,7 8,6 8,2 8,7 9,7 Dépenses 13,4 13,7 16,9 14,5 14,7 16,2 Solde général -3,2 -3,3 -5,8 -4,0 -3,7 -4,4 Dette totale du secteur public 46,7 44,8 42,9 45,1 41,0 40,2 16,6 16,6 17,4 20,7 19,7 20,8 C. Prix et taux d'intérêt Inflation (IPC, changement en %, moyenne annuelle) Taux de prêt commercial (%) Taux de dépôt, de 3 à moins de 6 mois (%) D. Finances publiques (en % du PIB) Recettes Recettes fiscales Recettes fiscales de l'Administration nationale des impôts Dette intérieure E. Secteur extérieur (en % du PIB, sauf indication contraire) Opérations courantes 1,3 1,4 0,9 2,7 3,7 0,9 -4,7 -5,1 -6,7 -5,3 -5,1 -6,6 Exportations de marchandises 16,8 17,6 17,8 17,4 16,2 20,8 Importations de marchandises 21,5 22,7 24,5 22,7 21,3 27,4 Solde du commerce des marchandises Solde des services -1,7 -1,8 -1,9 -1,8 -1,2 -2,2 Exportations de services 2,2 2,2 2,4 2,1 2,5 2,3 Importations de services 3,8 4,0 4,3 3,9 3,7 4,5 Envois de fonds 7,7 8,7 9,9 10,8 10,9 10,5 Compte de capital 0,6 0,7 0,7 0,5 0,5 0,5 Compte des opérations financières -0,2 0,8 -0,6 -0,9 -0,6 -1,4 Investissement étranger direct 1,2 1,1 0,9 1,1 0,9 0,7 0,5 2,2 0,4 2,3 2,9 -0,6 Termes de l'échange 81,5 71,3 71,0 71,8 71,9 .. Exportations de marchandises (variation annuelle en %) 21,5 15,8 17,4 10,1 4,2 41,7 Balance des paiements WT/TPR/S/270/Rev.1 Page 4 Examen des politiques commerciales 2005/06 2006/07 2007/08 Importations de marchandises (variation annuelle en %) 12,1 16,6 25,6 Exportations de services (variation annuelle en %) 13,8 10,7 27,4 Importations de services (variation annuelle en %) 15,4 16,2 24,4 3 483,8 5 077,2 6 148,8 Réserves de devises (en millions de $EU) En mois d'importations Total de l'encours de la dette extérieure (en millions de $EU; en fin de période) Ratio du service de la dette (% des exportations de biens et de services) PIB par habitant aux prix courants du marché ($EU) 2008/09 2009/10 2010/11 4,2 5,4 41,8 -3,1 35,3 3,7 0,9 7,6 33,9 7 470,9 10 749,7 10 911,6 2,7 3,3 3,2 3,8 4,5 3,9 20 032,3 21 295,8 22 886,1 23 820,2 .. .. 5,0 6,4 4,8 5,5 .. .. 446,5 486,8 558,7 619,7 687,0 748,1 PIB actuel (en milliards de Tk) 4 157,3 4 724,8 5 458,2 6 148,0 6 943,2 7 875,0 PIB actuel (en millions de $EU) 61 975,0 68 445,2 79 565,9 89 359,7 100 364,8 110 649,9 Tk/$EU (moyenne annuelle) 67,08 69,03 68,60 68,80 69,18 71,17 Population (en millions) 138,8 140,6 142,4 144,2 146,1 147,9 Note: Au Bangladesh, l'exercice budgétaire va du 1er juillet au 30 juin. Source: Banque du Bangladesh. Adresse consultée: http://www.bangladesh-bank.org; International Financial Statistics, septembre; FMI (2009), Banque asiatique de développement. Adresse consultée: http://beta.adb.org/countries/bangladesh/main; les chiffres relatifs aux finances publiques ont été fournis par la Division des finances. 7. Pendant l'exercice 2012, la croissance du PIB a ralenti et devrait atteindre 6,3% selon les estimations préliminaires de l'Office de la statistique du Bangladesh.3 Les résultats des exportations, un des éléments moteurs de la croissance, ont baissé tout au long de l'année, en raison surtout des faiblesses que connaît l'UE, grand marché de destination qui doit s'ajuster sur la durée à la crise de la dette. Le ralentissement de la croissance dans le secteur manufacturier à grande échelle est principalement dû à la forte baisse des exportations sous l'effet d'une logistique commerciale moins efficace ainsi que de la faible demande en Europe. Le ralentissement de la croissance concernant les vêtements tissés, les vêtements en bonneterie et le cuir ainsi que la baisse des exportations d'aliments surgelés et d'articles en jute expliquent en partie la plus faible croissance des exportations. D'autres facteurs sont également en cause, y compris: un ralentissement de la croissance du secteur agricole dû aux coûts croissants de l'irrigation et au niveau élevé enregistré l'année précédente; l'adoption récente de mesures macroéconomiques de rigueur et de restrictions dans le secteur financier destinée à stabiliser l'économie; l'absence d'améliorations dans l'environnement de l'investissement privé et un climat extérieur défavorable. ii) Stratégie de croissance à moyen terme 8. Le Bangladesh ambitionne de devenir un pays à revenu intermédiaire d'ici à 2021, ce qui signifierait une croissance de 8% par an. Le Programme Vision 20214 recommande une augmentation significative de la croissance du PIB, de 6% pour l'exercice 2010 à 8% par an pour l'exercice 2015, et jusqu'à 10% pour l'exercice 2017. Le revenu annuel par habitant devrait passer à environ 2 000 dollars EU (en dollars constants de 2013) d'ici à 2021 et franchir ainsi le seuil du niveau de revenu intermédiaire. Pour atteindre ces objectifs, conserver des taux élevés de croissance et parvenir à réduire la pauvreté, il faudra que le Bangladesh réussisse à augmenter rapidement l'investissement 3 4 Banque mondiale (2012a), page 4. Commission du plan (2010). Bangladesh WT/TPR/S/270/Rev.1 Page 5 intérieur brut et l'épargne nationale brute, jusqu'à ce qu'ils représentent environ 38% et 39% du PIB, respectivement. 9. Pendant la période à l'examen cependant, le ratio investissement/PIB est resté dans la fourchette des 24-25%, inférieur à celui d'autres pays d'Asie du Sud comme l'Inde, le Népal et Sri Lanka. Les investissements publics comme privés sont peu nombreux, les premiers en raison de la sous-utilisation du Programme de développement annuel et les seconds en raison d'un climat d'investissement médiocre et de problèmes dans les secteurs d'infrastructures essentiels que sont l'électricité, le gaz et les transports.5 L'approvisionnement en gaz n'a que peu augmenté par rapport à la hausse de la demande au cours des trois dernières années. Pour l'électricité, la situation aurait pu être pire si des capacités supplémentaires n'avaient pas été ajoutées, bien que d'importants déficits en électricité subsistent en raison de la croissance rapide de la demande. 10. Les entrées annuelles d'IED au Bangladesh restent faibles, à moins de 1% du PIB, ce qui montre bien la nécessité d'améliorer le climat d'investissement afin d'attirer l'IED, de stimuler l'investissement en général et d'augmenter la productivité totale des facteurs. Le Bangladesh offre plusieurs avantages stratégiques, y compris une main-d'œuvre bon marché et une situation géographique intéressante dans une région qui se développe rapidement, ce qui peut aider à attirer des flux d'IED dans le secteur industriel. Cependant, pour ce faire, il devra investir fortement dans les infrastructures, résoudre les problèmes d'énergie et de transport, améliorer les compétences de la main-d'œuvre et continuer à supprimer les entraves et les retards administratifs qui grèvent le budget des entreprises. Des incitations et des allégements fiscaux, ainsi que la création de zones industrielles et d'activités spéciales, ont permis de contourner un cadre institutionnel difficile, mais au prix d'une réglementation complexe. 11. Bien que des efforts aient été déployés pour améliorer le climat d'investissement, le Bangladesh figure encore en bas du classement (à la 122ème place sur 183 pays, en recul par rapport à l'année précédente où le pays se trouvait à la 118ème place) selon la dernière enquête annuelle de la Banque mondiale sur la facilité de faire des affaires pour 2012.6 Le Bangladesh est particulièrement mal classé concernant le raccordement à l'électricité (182ème), le transfert de propriété (173ème), l'exécution des contrats (180ème) et le commerce transfrontalier (115ème). Dans le rapport sur la compétitivité mondiale 2010-2011 du Forum économique mondial7, le Bangladesh apparaît à la 107ème place sur les 139 pays interrogés, avec des résultats insuffisants concernant l'infrastructure (134), la qualité de la fourniture d'électricité (134), les droits de douane (120), la lourdeur des procédures douanières (119), les paiements irréguliers et la corruption (124) et les dépenses des entreprises en matière de recherche-développement (129). Le gouvernement a déclaré qu'il travaillerait en coopération avec la Société financière internationale et d'autres partenaires de développement pour renforcer l'enregistrement des biens immobiliers, l'exécution des contrats et les procédures d'adjudication qui représentent actuellement des entraves à l'investissement. En outre, attirer et retenir l'investissement étranger direct sont considérés comme une priorité, en accordant une attention particulière à l'approvisionnement énergétique dans les zones industrielles d'exportation ainsi qu'au soutien logistique.8 5 BAsD (2011), page 8. Banque mondiale (2012c). 7 Forum économique mondial (2010), pages 92 et 93. 8 FMI (2012), page 52. 6 WT/TPR/S/270/Rev.1 Page 6 iii) Examen des politiques commerciales Inflation 12. L'inflation a rapidement augmenté pendant presque tout l'exercice 2011 pour atteindre 10,2% en juin 2011, avec une inflation moyenne annuelle de 8,8%. Cette tendance s'explique principalement par une hausse de plus en plus marquée du prix des produits alimentaires et des produits de base au niveau mondial et par l'augmentation de la demande intérieure, sur fond d'augmentation des prix du carburant et de l'énergie fixés par décision administrative et de dépréciation du taka à partir de janvier 2011. L'inflation des prix des denrées alimentaires, qui était de 12,5% en juin 2011, représente le principal facteur d'augmentation de l'inflation générale. Pour l'exercice 2012, les pressions inflationnistes, provenant en particulier d'une hausse des prix des produits non alimentaires de plus de 10%, se sont aggravées, en raison de la hausse des prix des matières premières et d'une forte demande globale. Dans sa déclaration de politique monétaire pour la deuxième moitié de l'exercice 2010, la Banque du Bangladesh a indiqué que ses efforts viseraient essentiellement à ramener l'inflation à un seul chiffre. iv) Évolution de la situation budgétaire 13. Du côté des recettes, même si les recettes fiscales dépendent de moins en moins des taxes liées au commerce, celles-ci comptent encore pour 35% environ du total des recettes fiscales (voir le tableau III.1 du chapitre III). Inférieur à 10% pendant pratiquement toute la période à l'examen, le ratio des recettes fiscales au PIB compte parmi le plus bas du monde en raison de la faible base d'imposition et des problèmes rencontrés dans le recouvrement d'impôt. De ce fait, l'investissement public dans l'infrastructure et le capital humain a été insuffisant comparé à la plupart des pays de la région. Cependant, les recettes fiscales ont dépassé 10% du PIB pour l'exercice 2011, ce qui marque une étape importante pour le Bangladesh. Cette amélioration est en partie due à des réformes administratives (automatisation, enregistrement et mise en œuvre). La nouvelle loi sur la TVA et un code des impôts directs, adoptés à point nommé, vont servir de point d'ancrage à un nouveau régime fiscal nécessaire pour que le gouvernement atteigne son objectif à moyen terme concernant les recettes fiscales qui est fixé à 13% du PIB. 14. Concernant les dépenses, les coûts des subventions au Bangladesh augmentent rapidement, en raison surtout d'une plus forte demande interne et d'une hausse des coûts liés aux importations de produits fortement subventionnés comme le carburant, l'électricité et l'engrais. Le gouvernement a progressivement augmenté le prix du carburant et de l'électricité afin de réduire les subventions mais ces changements se sont révélés insuffisants pour couvrir la hausse des coûts. Actuellement, les subventions servent surtout à modérer l'impact des mouvements de prix sur les consommateurs. Les subventions sur les carburants, qui sont les plus importantes, pourraient saper la viabilité budgétaire du pays si aucun ajustement de prix n'est effectué. Le FMI estime qu'à lui tout seul ce coût pourrait correspondre à 1,6% du PIB pour l'exercice 2012 contre 1% pour l'exercice 2011. 15. Les pertes enregistrées par les entreprises d'État, qui viennent essentiellement du fait que les prix administrés ne permettent pas de couvrir les coûts des intrants, ont atteint 3% environ du PIB pour l'exercice 2008. Elles concernent principalement quatre entreprises: la Compagnie pétrolière du Bangladesh; la société des produits chimiques du Bangladesh, l'Office du développement énergétique du Bangladesh; et Biman Bangladesh Airlines (transformée en 2007 en société anonyme avec une participation de l'État à 100%). Du fait de la baisse rapide des cours internationaux du pétrole pour l'exercice 2009, les pertes de la compagnie pétrolière publique ont pu être maîtrisées. Cependant, ces cours recommencent à augmenter et les prix intérieurs des produits pétroliers et de l'électricité sont à nouveau inférieurs aux niveaux requis pour couvrir les coûts des entreprises d'État concernées. Bangladesh v) WT/TPR/S/270/Rev.1 Page 7 Balance des paiements 16. Une croissance soutenue et vigoureuse des exportations et des envois de fonds a aidé le pays à conserver un compte des opérations courantes excédentaire et à former des réserves de devises au cours des dernières années. La politique en matière de commerce extérieur sera adaptée afin de maintenir la croissance récente des exportations, d'encourager les flux d'envois de fonds et de garantir la stabilité du flux des importations requise pour atteindre le taux de croissance de l'économie ambitionné et répondre à la demande des consommateurs. Le compte des opérations courantes devrait enregistrer un déficit de 0,5% du PIB pour l'exercice 2012 (et de 1,0% pour l'exercice 2013) en raison du déficit commercial qui se creuse davantage. 17. Le solde de la balance des paiements est resté excédentaire pendant presque toute la durée de la période à l'examen, atteignant 2,9% du PIB pour l'exercice 2010, ce qui a permis au pays de continuer à accumuler des réserves de change. En novembre 2009, les réserves brutes avaient dépassé 10 milliards de dollars EU. Cependant, la croissance rapide et continue du règlement des importations a fait progressivement baisser les réserves de devises qui, en termes de mois d'importation, diminuent depuis deux ans. 18. Pour la première fois en dix ans, la position globale de la balance des paiements est devenue déficitaire durant l'exercice 2011 en raison des effets conjugués de l'augmentation des importations de produits alimentaires, de carburant et de biens d'équipement, et de la faible augmentation des envois de fonds et des aides extérieures. Les importations de carburant vont compter pour une part importante de la facture des importations pour l'exercice 2012. Un nouveau ralentissement de l'économie mondiale pourrait aggraver la situation de la balance des paiements en influant de manière négative sur les exportations, les envois de fonds et les flux d'IED. De ce fait, l'excédent du compte courant s'est réduit de presque 3 points de pourcentage du PIB pour l'exercice 2011 pour s'établir à environ 1% du PIB. Des déficits chroniques de la balance des paiements ont entraîné une baisse supplémentaire des réserves et une dépréciation du taka par rapport au dollar. Pendant l'exercice 2012, les pressions sur la balance des paiements se sont intensifiées, la facture des importations étant plus lourde que les recettes des exportations et des envois de fonds. Le gouvernement a pris des mesures visant à résoudre ces déséquilibres croissants dans le cadre d'un programme de réforme soutenu par la Facilité élargie de crédit du FMI. En avril 2012, le gouvernement a indiqué que malgré des ajustements récents et une importante dépréciation du taux de change, les réserves pourraient passer en dessous de deux mois d'importation et la position extérieure du Bangladesh pourrait faire l'objet de nouvelles pressions en raison de la demande d'importations (en particulier pour les produits pétroliers qui alimentent les centrales électriques en combustibles liquides) et du ralentissement de la croissance des exportations.9 19. Les envois de fonds jouent un rôle de plus en plus important dans l'économie du Bangladesh puisqu'ils ont représenté plus de 10% du PIB au cours des dernières années et atteignent 12,8 milliards de dollars EU pour l'exercice 2012. Le manque de possibilités d'emploi dans le pays et la promesse de salaires plus élevés à l'étranger ont conduit à un exode des travailleurs. En 2010, le Bangladesh était classé à la 7ème position au niveau mondial avec 11 milliards de dollars EU d'envois de fonds reçus, derrière l'Inde, la Chine et les Philippines. Cependant, par habitant, les travailleurs bangladais ont envoyé 2 000 dollars EU par an, ce qui est bien inférieur aux niveaux atteints par les concurrents asiatiques du pays. Au cours des huit premiers mois de l'exercice 2012, les travailleurs à l'étranger ont envoyé 8,4 milliards de dollars EU environ, ce qui traduit bien la forte hausse du nombre de 9 FMI (2012), page 41. WT/TPR/S/270/Rev.1 Page 8 Examen des politiques commerciales personnes qui ont quitté le pays pour aller travailler à l'étranger depuis juin 2011.10 La plupart d'entre eux vont travailler dans les pays du Golfe et sont essentiellement recrutés pour des emplois peu qualifiés. 3) ÉVOLUTION DU COMMERCE DES MARCHANDISES ET DES SERVICES ET DE L'IED 20. Pendant la période à l'examen, le Bangladesh a conservé un déficit de la balance commerciale compris entre 5% et 7% et un solde négatif du commerce des services compris entre 1% et 2%. De façon générale, la part du Bangladesh dans le total des exportations mondiales de marchandises reste très peu élevée, à environ 0,1%, et celle des services commerciaux ne représente que 0,02%. Dans l'ensemble, sur 180 pays, le Bangladesh occupe la 76ème place pour les exportations de marchandises et la 120ème place pour les exportations de services commerciaux. Depuis l'achèvement du présent rapport, selon le FMI, bien que la croissance des exportations ait été plus lente que prévue, la balance des paiements a enregistré un excédent modéré pendant l'exercice 2012 après un léger déficit en 2011. La croissance de la facture des importations a été ralentie par l'adoption de politiques plus rigoureuses et la baisse des prix du pétrole au deuxième trimestre de l'exercice 2012 ainsi que par le fléchissement de la croissance des exportations dû à la forte teneur en éléments importés des vêtements de confection. Par ailleurs, les envois de fonds ont augmenté pendant l'exercice 2012, à la suite du renforcement des flux de travailleurs vers le Moyen-Orient et l'Asie du Sud-Est. Le compte de capital et d'opérations financières a encore contribué à cette tendance par le biais de financements liés aux importations de pétrole et des décaissements au titre de l'aide. Une forte dépréciation du taka et une plus grande flexibilité générale en 2011 ont contribué à supprimer l'écart entre les taux de change (entre le taux officiel et le taux interbancaire) et stimulé la compétitivité à l'exportation. i) Commerce des marchandises 21. Même si les exportations du Bangladesh ont fortement augmenté, le pays souffre d'un compte du commerce extérieur chroniquement faible car il doit importer la plupart des produits essentiels. a) Exportations 22. Au cours des dix dernières années, le Bangladesh a réussi à augmenter de façon régulière sa part dans les importations de vêtements en bonneterie et de vêtements tissés des pays industrialisés. Les exportations de marchandises autres que les vêtements de confection n'ont pas pu suivre ce rythme. Les exportations de vêtements de confection ont également mieux résisté à la crise mondiale et comptent actuellement pour plus de 79% du total des exportations (graphique I.1 et tableau AI.1). Le secteur des vêtements de confection, devenu le moteur principal des exportations, continue à progresser plus vite que les autres secteurs d'exportation, ce qui est en partie dû aux politiques commerciales qui facilitent les flux de crédit et à la disponibilité (par le biais du régime d'entrepôts sur douane) d'intrants aux prix mondiaux pour les exportations de vêtements de confection. En revanche, la part des autres exportations (aliments congelés et crevettes, cuir et produits en jute) a stagné ou baissé. 23. La croissance des exportations a augmenté de plus de 40% pendant l'exercice 2011 par rapport aux 4% de l'année précédente, ce qui reflète la relance de la demande en exportations de vêtements de confection, y compris les vêtements en bonneterie et les vêtements tissés. La hausse des prix à l'exportation, due à l'augmentation du prix du coton, du fil et des accessoires mais aussi à la 10 BAsD (2012), pages 160 et 161. Bangladesh WT/TPR/S/270/Rev.1 Page 9 reconstitution des stocks parmi les acheteurs internationaux et aux ventes à de nouveaux marchés comme l'Afrique du Sud, la Turquie et certains pays d'Amérique latine, a contribué à une hausse sans précédent des gains à l'exportation. D'autres exportations ont également connu un fort rebond du fait d'une augmentation de la demande et du niveau très bas des résultats enregistrés l'année précédente. La hausse des salaires dans d'autres pays exportateurs de vêtements de confection et l'application souple par l'Union européenne des règles d'origine dans le cadre du Système généralisé de préférences dès janvier 2011 devraient continuer à stimuler le secteur du vêtement au Bangladesh. Graphique I.1 Composition des échanges par produit et destination des marchandises exportées, 2011/12 % Vêtements 79,2 Autres produits manufacturés 6,0 Produits alimentaires 3,9 Autes produits de base 3,2 Autres 10,3 États-Unis 21,0 Asie 12,2 Textiles 7,8 Canada 4,1 Autres pays de l'UE(27) 9,7 UE(27) 52,5 Allemagne 15,2 Belgique 3,1 Italie 4,0 Espagne France 4,7 5,7 Royaume-Uni 10,1 Source: Calculs de l'OMC sur la base des données fournies par les autorités et des renseignements en ligne du Bureau de promotion des exportations. Adresse consultée: http://www.epb.gov.bd/statisticshome.php. 24. Selon les estimations pour l'exercice 2012, les principales destinations des exportations du Bangladesh ont été l'Union européenne (52,5%), les États-Unis (21%), le Canada (4,1%), la Turquie (3,2%) et l'Asie (10,6%) (graphique I.1 et tableau AI.2). Les activités commerciales du pays incluent également un commerce informel le long de la frontière avec l'Inde. De ce fait, au cours des dernières années, les exportations vers l'Inde ont été largement sous-évaluées en raison du fort taux de commerce non officiel existant et pour lequel les autorités n'ont donné aucune estimation. 25. Les exportations en provenance du Bangladesh ont été dopées par l'accès en franchise de droits accordé par l'Union européenne, le Canada, l'Australie, le Japon, la Norvège et la Chine. Les États-Unis ne fournissent pas d'accès en franchise de droits pour certaines exportations clés du Bangladesh et seuls quelques produits répondent aux critères d'admissibilité du Système généralisé de préférences américain. Actuellement, 96% des exportations vers les États-Unis sont des vêtements de confection et des produits textiles qui sont achetés par des groupes de détaillants comme Walmart, Gap et Target. Bien que le Bangladesh puisse demander l'application de préférences tarifaires au titre du Système généralisé de préférences des États-Unis, actuellement 0,62% seulement des biens exportés vers les États-Unis remplissent les conditions fixées par ce système. Ainsi, les droits WT/TPR/S/270/Rev.1 Page 10 Examen des politiques commerciales d'importation qui frappent les exportations du Bangladesh aux États-Unis s'élèvent à plus de 500 millions de dollars EU par an. 26. Les perspectives d'évolution du secteur de la confection sont encourageantes. La capacité de production continue d'augmenter et il semblerait que les détaillants japonais qui, jusqu'à présent, se fournissaient surtout en Chine et au Viet Nam commencent à s'approvisionner davantage au Bangladesh pour les produits textiles et les vêtements de confection. b) Importations 27. Bien que les exportations aient enregistré de fortes hausses, les importations du pays ont augmenté encore plus rapidement, ce qui a entraîné un déficit commercial chronique de plus en plus important qui a été heureusement compensé par les envois de fonds de Bangladais travaillant à l'étranger. Les importations du Bangladesh sont avant tout des textiles, des intrants pour le secteur de la confection et des produits alimentaires qui, tous, sont essentiels à l'économie et difficiles à réduire. 28. Parallèlement au rebond des exportations de vêtements de confection pendant l'exercice 2009/10, qui dépendent fortement des matières premières importées, les importations ont augmenté à un rythme similaire. La facture pour les céréales vivrières a enregistré une forte hausse pendant l'exercice 2010/11 qui s'explique par des prix internationaux plus élevés et des volumes plus grands, car le gouvernement a cherché à constituer des stocks et à améliorer la sécurité alimentaire. Les importations de biens intermédiaires et de biens d'équipement ont également beaucoup grimpé, sous l'effet de la reprise des exportations et de l'activité économique nationale (graphique I.2 et tableau AI.3). La base des importations étant plus large que celle des exportations, même avec des taux de croissance similaires, le déficit commercial a atteint près de 11 milliards de dollars EU pour l'exercice 2011, contre 7,5 milliards l'année précédente. Bangladesh WT/TPR/S/270/Rev.1 Page 11 Graphique I.2 Composition des échanges par produit et provenance des marchandises importées, 2011/12 et 2010/11 2011/12 % Matière plastique et caoutchouc Produits 3,8 chimiquesa 8,8 2010/11 Textiles et vêtementsb 19,3 Huiles de pétrole et lubrifiants 11,1 Métaux communs 6,3 Pétrole brut 2,8 Autres produits alimentaires 5,6 Huiles comestibles 4,7 Céréales vivrières 2,5 Machines 5,6 Amériques 6,6 Autres 9,7 UE(27) 6,7 CEI 3,6 Koweït 3,6 Autres pays d'Asie 16,9 Autres pays du Moyen-Orient 5,3 Inde 13,6 Asie 64,4 Importations de ZFI 5,9 Autres 23,6 Chine 17,6 Corée, Rép. de Japon 3,3 Singapour Malaisie 3,9 3,8 5,2 a b Y compris les produits chimiques, les produits pharmaceutiques, les engrais et le matériel de teinture. Y compris les textiles et les articles, le coton brut, les fils et les fibres discontinues. Note: Les chiffres relatifs aux importations ne sont indiqués que jusqu'au mois de mai 2012. Source: Calculs de l'OMC sur la base des données fournies par les autorités. 29. La plus grande catégorie d'importations concerne les intrants liés aux textiles. Afin d'approvisionner son secteur de la confection, le Bangladesh a besoin d'importer des matières premières, en particulier du coton brut et des textiles, qui représentent 50% environ du coût général du vêtement. Les intrants liés aux textiles (19,3%), suivis des produits pétroliers (13,9%) et des produits alimentaires (12,8%), ainsi que les biens d'équipement composent le noyau des importations du pays; tous sont extrêmement importants pour l'économie du Bangladesh. Le pays importe des produits venant principalement des pays asiatiques (64,4%), y compris la Chine (17,6%), l'Inde (13,6%), Singapour et le Japon (presque 4% chacun), et d'autres pays asiatiques (24%), alors que les importations de l'Union européenne et d'Amérique du Nord ne comptent que pour 14,7% de la valeur totale enregistrée pour l'exercice 2010/11 (tableau AI.4). ii) Commerce des services 30. Bien que les services comptent pratiquement pour la moitié du PIB du pays, les exportations de services représentent moins de 10% des exportations, même si elles ont été incluses dans le chapitre 6 de la Politique d'exportation pour la période 2009-2012. Le Bureau de promotion des exportations a été chargé de préparer un plan d'action général visant à augmenter les exportations de services et à tenir des données statistiques relatives aux exportations pour le secteur des services. Selon les statistiques de la Banque du Bangladesh, les importations de services sont environ deux fois plus importantes que les exportations de services, en raison surtout des coûts de transport (tableau AI.5). Les données n'incluent pas le mouvement temporaire des travailleurs bangladais, qui WT/TPR/S/270/Rev.1 Page 12 Examen des politiques commerciales représente actuellement la deuxième plus grande source de devises après les exportations du secteur de la confection. iii) Investissement étranger direct 31. Contrairement à la forte hausse des activités commerciales, l'investissement étranger direct au Bangladesh a stagné depuis les cinq dernières années, comptant seulement pour 1% du PIB en moyenne (tableau I.2). Ces dernières années, plus de 40% des flux annuels d'IED sont venus de bénéfices réinvestis et de prêts interentreprises de sociétés étrangères opérant déjà au Bangladesh plutôt que de nouveaux investisseurs étrangers. Il s'avère qu'entre 2000 et 2009 le stock d'IED du pays n'a augmenté que de 2,9 milliards de dollars EU, ce qui représente la plus faible progression de tous les pays asiatiques. Selon les autorités, ce chiffre a atteint 6 milliards de dollars EU à la fin 2010. Les préoccupations exprimées par les investisseurs concernent notamment les pénuries d'électricité et d'énergie et les moyens de transports insuffisants, ainsi que d'autres goulets d'étranglement liés aux infrastructures. Tableau I.2 Flux entrants d'IED par secteur et par origine, 2005/11 Total des flux d'entrants d'IED (en millions de $EU) % du PIB 2005/06 2006/07 2007/08 2008/09 2009/10 2010/11 744,6 792,7 768,7 960,6 913,0 779,0 1,2 1,2 1,0 1,1 0,9 0,7 6,7 (en % du total) a) Secteurs principaux Production d'électricité 3,7 3,1 3,3 2,4 4,0 Gaz et pétrole 24,4 25,9 17,3 2,4 4,0 9,6 Secteur manufacturier 16,2 18,6 16,8 19,2 25,6 42,4 Textiles et vêtements Services Banques Assurances 9,9 13,3 12,2 13,6 17,3 28,9 55,4 51,8 62,2 73,9 65,1 39,8 17,5 11,6 20,4 11,5 12,2 26,8 0,8 0,8 0,9 0,5 1,2 2,0 36,0 38,4 39,0 60,3 48,8 6,7 États-Unis 25,2 20,4 7,1 3,8 3,8 12,1 UE(27) 15,5 20,6 24,4 18,0 14,9 30,5 2,0 2,3 2,9 4,2 5,3 9,2 Royaume-Uni 10,5 15,6 19,5 11,0 7,3 18,6 Émirats arabes unis 13,5 7,8 17,5 7,3 3,6 2,8 Hong Kong, Chine 5,8 7,9 5,4 5,0 8,0 12,0 Inde 0,8 0,3 1,1 0,6 4,3 2,7 Japon 3,0 3,6 3,5 6,1 2,4 4,5 Singapour 3,5 1,5 4,9 1,5 34,2 2,9 Corée, République de 6,7 3,8 4,8 4,3 5,1 9,5 Télécommunications b) Principaux pays d'origine Pays-Bas Source: Banque du Bangladesh, Foreign Direct Investment in Bangladesh, Survey Report January-June 2011. Adresse consultée: http://www.bangladesh-bank.org. 32. Les quatre secteurs qui reçoivent les montants les plus importants d'IED sont le gaz et le pétrole, les télécommunications, les textiles et les vêtements, et le secteur bancaire. Pris ensemble, Bangladesh WT/TPR/S/270/Rev.1 Page 13 ces secteurs comptaient pour les trois quarts du stock d'IED au Bangladesh à la fin du mois de décembre 2009. Les flux entrants d'IED au Bangladesh se caractérisent par plusieurs investissements importants. Par exemple, pendant la période 2005-2009, l'Égypte était la première source d'IED, avec 675 millions de dollars EU qui représentaient un seul investissement dans les télécommunications. Des entreprises du Royaume-Uni (611 millions de dollars EU) et des États-Unis (546 millions de dollars EU) sont également des investisseurs de premier plan au Bangladesh, et ces montants reflètent des investissements très importants de la part d'entreprises comme Chevron. 4) PERSPECTIVES 33. Le Bangladesh a profité d'une croissance vigoureuse au cours des dix dernières années, en raison surtout de l'expansion du secteur manufacturier et des services nationaux comme le commerce de gros et de détail, le transport et les communications. De par ses atouts – en particulier un secteur privé dynamique et une grande réserve de main-d'œuvre bon marché –, les perspectives de progression durable de cette croissance sont relativement bonnes. Les coûts unitaires de la main-d'œuvre dans le secteur prédominant de la confection sont 50% inférieurs à ceux du concurrent le plus proche et représentent seulement un tiers de ceux de la Chine. Les investisseurs étrangers s'intéressent à la possibilité d'une relocalisation à grande échelle d'industries à forte proportion de main-d'œuvre, en particulier celles des vêtements et des textiles. De plus, des secteurs comme la construction navale, les produits pharmaceutiques, les céramiques et les produits alimentaires transformés et congelés ont fait preuve de dynamisme au cours des dernières années. 34. Les perspectives de croissance à plus long terme dépendront de la production de ressources suffisantes permettant de réduire les goulets d'étranglement liés aux infrastructures et de la compétitivité de l'environnement commercial axé sur les activités à forte intensité de main-d'œuvre. Le faible recouvrement de l'impôt est un obstacle majeur car il nuit à la capacité du gouvernement d'augmenter l'investissement public dans le secteur de l'énergie et des autres infrastructures. Le Bangladesh doit également améliorer le climat de l'investissement et continuer à mettre en place des réformes commerciales afin d'augmenter l'investissement national et étranger et d'obtenir ainsi une croissance plus rapide et générale qui permettra d'améliorer le commerce. Cela signifie que pour pouvoir classer le Bangladesh parmi les économies émergentes d'ici à la fin de la décennie, il faudra que les taux d'investissement public et privé augmentent fortement au cours des prochaines années, y compris l'IED. À cette fin, le gouvernement devra mener des réformes afin de réduire les distorsions des échanges, de limiter au minimum les éléments défavorables aux exportations par le biais de réformes tarifaires et de garantir une meilleure intégration du Bangladesh dans le système commercial multilatéral. L'amélioration du climat de l'investissement devrait être obtenue en conservant un environnement macroéconomique stable, en mettant en place un système transparent de recouvrement de l'impôt ainsi qu'un système financier stable et bien géré, tout en améliorant l'infrastructure sociale et matérielle.