Guay 1er nov 2013-copie.pptx

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ÉTAT DE STRESS POST-TRAUMATIQUE:
MISE À JOUR SUR LES APPROCHES DE
TRAITEMENT ET LES MODALITÉS DE
RÉINSERTION AU TRAVAIL
3/4
Stéphane Guay, Ph.D.
- 
Directeur, Centre d’étude sur le trauma, IUSMM
- 
Professeur, École de criminologie, Université de Montréal
Des canadiens vont vivre entre 1 et 3 événements
potentiellement traumatisants au cours de leur vie
1/5 vont survenir en milieu de travail
DSM 5 : Troubles liés à des traumatismes et à des stresseurs
L’État de stress post-traumatique
ou « ÉSPT"
Troubles dont l’exposition à un événement stressant
ou traumatique fait partie des critères
Regroupement de 6 troubles :
1) État de stress post-traumatique (ÉSPT)
2) État de stress aigu (ÉSA)
3) Trouble d’adaptation
4) Trouble réactionnel de l’attachement
5) Trouble de l’engagement social désinhibé
6) Autre trouble lié à des traumatismes et
à des stresseurs spécifiés/non spécifiés
American Psychiatric Association (2013)
L’État de stress post-traumatique
Qu’est-ce que l’état de stress posttraumatique?
Critère A:
!  Tout d’abord, la personne a été exposée à un ou
plusieurs des événements suivants:
¤  Mort
ou menace de mort
grave ou menace de blessure grave
¤  Délit sexuel ou menace de délit sexuel
¤  Blessure
Qu’est-ce que l’état de stress posttraumatique?
De l’une ou l’autre des façons suivantes:
! 
¤  Vivre
l’événement soi-même
¤  Être témoin d’un tel événement
¤  Apprendre que l’événement s’est produit à un ami proche ou
un parent
¤  Vivre une exposition répétée ou extrême aux détails de
l’événement
! 
Quelles réactions puis-je observer chez
une personne qui a un EPST?
! 
! 
! 
! 
Ré-expérience du traumatisme
Évitements persistants associés au traumatisme
Perturbations sur le plan des pensées et des émotions
Hyperactivation du système nerveux
Note :
"  Plus de critère A2 (émotions)
Ne comprend pas les médias, la télévision, les films ou les images (sauf si cela
fait partie de la profession)
"  L'exposition à des détails aversifs de la mort non naturelle seulement
" 
DSM-5:
DSM-5:
► 
Critère B. Réexpérience du traumatisme
► 
Au moins 1 manifestation (/5):
Critère C. Évitement persistant des stimuli associés au trauma
Au moins 1 manifestation (/2):
► 
1.  Souvenirs récurrents, intrusifs, involontaires générant de la détresse
Rêves perturbants récurrents dont le contenu ou l’affect est associé à
l’événement
3.  Réactions dissociatives (p. ex., flashbacks) où l’individu sent/agit comme
si l’événement se reproduisait (continuum de dissociation)
4.  Détresse intense et prolongée à des stimuli internes ou externes
5.  Réactions physiologiques à des stimuli internes ou externes
2. 
American Psychiatric Association (1994 ; 2013)
DSM-5:
Critère D. Altérations cognitives et émotionnelles
(commencées ou aggravées après l'événement)
► 
Au moins 2 manifestations (/7):
1. 
Souvenirs, pensées ou sentiments qui éveillent des souvenirs de
l'événement ;
2. 
Stimuli externes (personnes, endroits, conversations, activités, objets ou
situations) qui éveillent des souvenirs, pensées ou sentiments associés
à l'événement;
American Psychiatric Association (1994 ; 2013)
DSM-5:
Critère E. Symptômes persistants d’activation neurovégétative
(commencées ou aggravées après l'événement)
► 
1. 
2. 
3. 
4. 
5. 
6. 
7. 
Incapacité à se rappeler d’un aspect important de l'événement;
Perceptions négatives, persistantes et exagérées de soi, des autres,
ou du monde;
Blâme persistant exagéré de soi/autres quant aux causes/
conséquences de l'événement;
État émotif négatif envahissant (p. ex., peur, horreur, colère, culpabilité
ou honte);
Perte d'intérêt ou de participation marquée pour des activités
importantes.
Sentiment de détachement émotionnel ou d'éloignement des autres.
Incapacité persistante à ressentir des émotions positives (p. ex.,
amour, joie)
1. 
2. 
3. 
4. 
5. 
6. 
Au moins 2 manifestations (/6)
Irritabilité, crises de colère, agression verbale/physique envers des
personnes/objets
Comportements imprudents ou auto-destructeurs (conduite, substance,
automutilation)
Hypervigilance
Réaction de sursaut exagérée
Problèmes de concentration
Problèmes de sommeil
Critères F, G et H : détresse et altération du fonctionnement
(équivalent à E, F, G )
American Psychiatric Association (1994 ; 2013)
American Psychiatric Association (1994 ; 2013)
DSM-5: Sous-type d’ÉSPT
Avec symptômes récurrents de dissociation (1/2):
1) Dépersonnalisation : sentiment d’être détaché ou à l’extérieur de
son corps
Prévalences à vie
ESPT:
¤ 
• 
2) Déréalisation : impression d’irréalité quant à l’environnement
• 
*le traitement demande plus de stabilisation et de soutien avant les expositions
• 
¤ 
• 
Population générale:
9,2% au Canada (Van Ameringen et al., 2008)
6,8% aux États-Unis (Kessler et al., 2005)
1,9% en Europe (Alonso, 2004)
Victimes d’acte criminel violent:
17,8% à 38,5% (plusieurs études)
American Psychiatric Association (2013)
Friedman, Resick, Bryant, Srain, Horowitz, & Spiegel (2011)
* Femmes = risque 2 x plus élevé
De quels types d’événements s’agit-il?
Détec&on et évalua&on des réac&ons post-­‐trauma&ques L’individu est-il à risque?
Gravité de l’événement
Dissociation
!  Détresse durant l’événement
Accidents graves (voiture, incendie…)
Catastrophes naturelles (tremblements de terre,
inondation, tornade…)
!  Agressions violentes (physiques, sexuelles, vol à
main armée…)
!  Guerre, expérience militaire, incident terroriste…
! 
! 
Facteurs de risque/ÉSPT
! 
! 
Violence par un autre être humain
Risque de récidive
Soutien social déficient
Attribution de la responsabilité
Stress de l’appareil judiciaire, de l’employeur
Dépistage: 4 questions oui/non
! 
Durant votre vie, avez-vous déjà vécu un événement si terrifiant,
horrible ou bouleversant qu’au cours du dernier mois :
Conseils aux agents/conseillers
Lors de la cueillette de renseignements,
! 
# 
1. vous avez eu des cauchemars à propos de celui-ci ou y avez pensé sans le
vouloir ?
2. vous avez fait de gros efforts pour ne plus y penser ou pour éviter des situations
vous rappelant celui-ci ?
3. vous avez été constamment sur vos gardes et hypervigilant ou avez sursauté
facilement ?
4. vous avez eu de la difficulté à ressentir des émotions ou l’impression d’être
détaché des autres, de vos activités ou de votre entourage ?
! 
# 
# 
# 
# 
3/4 « oui » = probabilité élevée d’avoir un ÉSPT
Évitez l’interrogatoire, les questions répétitives
Démontrez de l’empathie à la victime
Respectez le rythme de la victime
Ne minimisez pas même si l’événement VOUS apparaît
insuffisant pour développer un ÉSPT (ex. menaces seulement,
absence de blessures)
Ayez en tête que plusieurs victimes sont incapables
de se souvenir de portions importantes de l’événement et ce,
même lorsque celui-ci vient de se produire et même si elles
n’ont pas perdu conscience.
NICE Guidelines
Efficacité des traitements psychologiques
Na&onal Ins&tute for Clinical Prac&ce (NICE), Royaume Uni (www.nice.org.uk) $ 
Recommanda&ons pour la pra&que clinique basées sur les données probantes $ 
$ Comité composé de 17 membres: chercheurs, cliniciens, pa&ents, économistes, assistants de recherche NICE Guideline
Niveaux de preuve: A = Recommanda&on établie d’après des études méta-­‐analy&ques et randomisées OU d’après au moins 1 étude contrôlée avec randomisa&on Recommandations - Adultes
1. 
Interven&ons post-­‐immédiates pour toutes les vic&mes: ¤ 
Offrir du sou&en social, pra&que et émo&onnel aux personnes touchées par l’événement (PRC) B = Recommanda&on établie d’après au moins 1 étude contrôlée sans randomisa&on OU d’après au moins un autre type d’études quasi-­‐
expérimentales ¤ 
Ne pas offrir un débriefing psychologique individuel d’une séance à toutes les vic&mes d’un événement trauma&que (A) C = Recommanda&on reposant sur l’opinions d’experts. Pas d’étude de qualité encore disponible ¤ 
Considérer un traitement pharmacologique dans la phase aigue d’un ÉSPT (entre 1 et 3 mois) pour les difficultés de sommeil (C) :
PRC = Pra&que recommandée par le comité NICE " Court-terme:
" Long
Hypnotique
terme: Antidépresseur
Recommandations - Adultes
Recommandations - Adultes
2. Interven&ons préven&ves pour l’État de stress aigu: 3. Interven&ons thérapeu&que pour l’ÉSPT: ¤ 
¤ 
¤ 
La thérapie cogni&vo-­‐comportementale axée sur le trauma (TCC-­‐T) devrait être offerte aux individus avec un ÉSA sévère dans le mois suivant l’événement trauma&que. (B) La durée de la TCC-­‐T devrait être d’environ 5 séances, donnée sur une base régulière et par la même personne. (B) 3. Interven&ons thérapeu&ques pour l’ÉSPT (suite): ¤ 
¤ 
Des interven&ons non axées sur le trauma, comme la relaxa&on ou une thérapie non-­‐direc&ve, ne devraient pas être offertes aux individus avec un ÉSPT dans les 3 mois suivants l’événement. (B) Recommandations - Adultes
¤ 
¤ 
Le thérapeute devrait prendre en considéra&on la per&nence de prolonger le traitement au-­‐delà de 12 séances si plusieurs problèmes doivent être abordés notamment en présence d’un cas de traumas mul&ples, d’un deuil complexe, d’incapacités découlant du trauma, de troubles comorbides ou encore de stresseurs psychosociaux importants. La psychothérapie devrait être intégrée dans un plan de traitement global. (C) Une psychothérapie axée sur le trauma (TCC-­‐T ou Désensibilisa&on par mouvements oculaires et reprogramma&on ) devrait être offerte aux individus avec un ÉSPT sur une base individuelle (A) peu importe l’intervalle de temps écoulé depuis le trauma. (B) La durée de la TCC-­‐T devrait être de 8 à 12 séances quand l’individu n’a vécu qu’un seul trauma. Les séances durant lesquelles le trauma est abordé peuvent être d’une durée de 90 min. Le traitement devrait être donné sur une base régulière (1 fois/sem.) et par le même thérapeute. (B) Recommandations - Adultes
3. Interven&ons thérapeu&ques pour l’ÉSPT (suite): ¤ 
Lorsqu’un individu avec un ÉSPT demande à recevoir d’autres formes d’interven&ons psychologiques (ex. thérapie non-­‐direc&ve, hypnothérapie, thérapie systémique ou psychodynamique), il devrait être informé que ces types d’interven&ons ne présentent pas encore de preuves d’efficacité importantes. (PRC) La psychothérapie devrait être donnée par un thérapeute formé adéquatement et compétent. Le thérapeute devrait pouvoir bénéficier d’une supervision appropriée. (C) Recommandations - Adultes
3. Interven&ons psychologiques pour l’ÉSPT (suite): ¤ 
Lorsqu’un individu avec un ÉSPT présente peu ou pas de progrès durant une psychothérapie axée sur le trauma, le thérapeute devrait considérer l’une des 2 op&ons suivantes: % 
U&liser une autre forme de psychothérapie axée sur le trauma % 
Combiner un traitement pharmacologique (C) Évolution et réinsertion au travail
Évolution de l’ESPT
ÉSPT et retour au travail
! 
Difficile
¤  MacDonald
et al. (2003): ÉSPT suite incident travail:
RT & 34,1% ø RT
%  43,2% même emploi, 2,3% autre position, 4,5% même
domaine, 34.1% autre domaine
%  65,9%
! 
! 
Paradigme de l’incapacité au travail
Peu ou pas de gestion du retour ou réadaptation
Paradigme de l’incapacité au travail
Retour au travail: Modalités
Culture et politique
Système de l’entreprise Relation avec le travail, programme d’aide aux employés, travail allégé
Anticipation du retour au travail
!  Préparation du retour au travail
!  Retour progressif
!  Agir sur environnement
psychosocial
!  Collaboration entre acteurs
concernés
! 
Affectif
Relations sociales Filet de protection sociale
Cognitif
Lois provinciales et fédérales
Physique
Réglements administratifs
Poste
Travailleur ayant une
incapacité
Agent d’indemnisation
Conseiller en réadaptation Département
Md traitant
Autres professionnels
de la santé
Équipe multidisciplinaire
Système de santé Équipe interdisciplinaire et interorganisationnelle
(diversité dans la gestion des soins de santé)
Organisation
Système législatif et d’assurance Environnement externe Système personnel / Adaptation personnelle
Loisel, P. et al. 2005
Ce qu’un rapport d’évaluation
psychologique devrait contenir:
5. 
Identification et situation psychosociale
Motifs de consultation et objectifs thérapeutiques
Description de l’événement et manifestations de l’ÉSPT
Impressions diagnostiques
Plan de traitement:
6. 
Recommandations:
7. 
Échéancier
1. 
2. 
3. 
4. 
" 
" 
Type de thérapie, objectifs, durée et fréquence des séances
Admission d’urgence, arrêt de travail, etc.
Loisel et al., 2001, 2005; St-Arnaud et al., 2011
Suivi et fin de traitement
• 
Le psychologue devrait communiquer au médecin traitant et au
conseiller en réadaptation:
¤ La
progression du client en fonction de ses difficultés initiales, du plan de
traitement et des objectifs thérapeutiques fixés
¤ Des
• 
rapports évolutifs approximativement aux 10 séances
L’employeur devrait collaborer, s’il y a lieu et autant que
possible, au processus de retour progressif au travail
Suivi et fin de traitement
• 
La fin du traitement psychologique peut prendre fin à des
moments variables et en fonction de différents facteurs:
¤ Rémission
de l’ESPT
des troubles comorbides (ex. dépression)
¤ Retour au travail complété
¤ Rémission
Isabelle Bernier
! 
Coordonnatrice de recherche
514 251-4000, poste 3734
!  [email protected]
! 
! 
facebook.com/plusqu1souvenir
Michel Ouellette
! 
Coordonnateur de l’équipe de recherche VISAGE
514 251-4000, poste 3738
!  [email protected]
! 
! 
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