29sept_etudiants - trauma-ptsd

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Intervention en contexte traumatique
Cours du 29 septembre 2010
Présenté par
Line Vaillancourt, Ph.D.
Plan de cours
• Le deuil traumatique
• L’ÉSPT et les comorbidités
–
–
–
–
–
L’épisode dépressif majeur (le suicide)
La consommation de substances
La douleur chronique
Les troubles anxieux
Les troubles psychosomatiques
Le deuil traumatique
Les étapes du deuil « normal »
1ère étape : Choc et sidération
– stupéfaction et incrédulité
– refus de croire à la réalité de la mort
– torpeur et engourdissement ou agitation quasi
hypomaniaque (continue à vivre et à agir mais de façon
automatique)
Les étapes du deuil « normal »
2ème étape : « fuite » et « recherche »
– Attitudes (inconstantes) de « fuite » de la souffrance, tente
d’annuler la réalité de la perte.
– Attitudes (quasi constantes) de « recherche », tente de
préserver le lien interrompu
Les étapes du deuil « normal »
3ème étape : déstructuration
– prise de conscience de l’irrémédiable de la perte.
– souffrance qui devient plus sourde et plus
lancinante (6 à 10 mois après le décès)
– « vécu dépressif »
• tristesse, pleurs, douleur morale, idées de culpabilité
avec autoaccusations, honte, irritabilité, asthénie,
anorexie, insomnie, sentiment de vide.
Les étapes du deuil « normal »
4ème étape : restructuration
– Intégration et apaisement progressif
– Redéfinition à 3 niveaux :
• Rapport au monde et à autrui : retrouve le goût pour ses
intérêts habituels, désir de s’engager dans de nouvelles
relations, dans de nouveaux projets. Pacification du rapport
à autrui.
• Rapport au défunt: évoque les souvenirs de la personne
disparue sans douleur excessive.
• Rapport à soi-même : mieux être psychique et somatique.
Profonds remaniements dans la façon de percevoir
l’existence et de donner un sens à sa vie.
Évolution du deuil « normal »
• Le choc et la sidération:
– de qques hres à qques jours
• La « fuite/recherche » :
– entre 6 et 10 mois (parfois jusqu’à 12 mois)
• La déstructuration varie selon
– la nature du lien avec la personne disparue
– la nature du décès
P.ex. De 1 à 1 an 1½ pour un parent ayant accompagné son enfant
décédé d’un cancer
P.ex. Jusqu’à 2 ans pour un parent ayant découvert le corps pendu
de son enfant.
P.ex. De 6 à 8 mois pour une personne ayant perdu son conjoint
par cancer
Évolution du deuil « normal »
• La restructuration
– difficile à évaluer en temps
– s’inscrit dans la nouvelle identité que l’endeuillé développe
au fil du temps…
– P.ex. Même 10 ans après le décès de son enfant, un père
peut faire part de l’impact de la mort de sa fille sur la
manière de mener sa vie.
Qu’est-ce qu’une mort traumatique?
• La relation avec le décédé est significative
et/ou
• Le décès est soudain, imprévisible, sans adieux
et/ou
• La mort comporte des aspects horrifiants
Qu’est-ce qu’une mort traumatique?
Quelques exemples pour Haïti…
•
•
•
•
•
•
Les décès multiples
Les décès d’enfants
Le corps de l’être cher n’est pas retrouvé
Le décès implique des aspects horrifiants
Le décès par suicide
Le décès résultant de la « négligence » d’autrui
Le deuil traumatique
Critères retenus pour le DSM-V
Critère A
• La personne expérimente la mort d’une personne significative
Critère B
• Trois des 4 symptômes suivants
–
–
–
–
Pensées intrusives concernant le défunt
Désir ardent de se rapprocher du décédé
Cpts de recherche du défunt
Sentiment de solitude résultant du décès
Suite acétate suivante…
Le deuil traumatique
Critère C
Critères retenus pour le DSM-V
• 4 des 8 symptômes suivants:
1) Perte de projets, sentiment de futilité (futur)
2) Hébétude, détachement, absence de réactivité émotionnelle
3) Difficulté à reconnaître le décès (incrédulité)
4) Sentiment que la vie est vide, sans signification
5) Sentiment qu’une partie de soi est morte
6) Croyances du monde et de la vie ébranlées
(perte du sentiment de sécurité, de confiance ou de contrôle)
7) Présente les sx ou les cpts de la personne décédée
8) Irritabilité, amertume ou colère excessive concernant le
décès
Suite acétate suivante…
Le deuil traumatique
Critères retenus pour le DSM-V
Critère D
• Durée de au moins 2 mois
Critère E
• Présence d’un handicap et d’un dysfonctionnement
significatifs
Réactions à une mort traumatique
• Culpabilité concernant les « manquements » avant le décès
• Exacerbation des symptômes aux dates anniversaires
• Impressions de contact avec le décédé
• Idéations suicidaires ou comportements auto-destructeurs
• Symptômes somatiques « fac similés » associés au décédé
ComparaisonÉSPT
ÉSPT et deuil traumatique
Deuil traumatique
Les
phénomènes
cognitifs
Intrusions de la scène
du trauma
Images de la personne
décédée
Préoccupations à
propos du trauma
Préoccupations par
rapport à la personne
décédée
Souvenirs du trauma
Souvenirs de la personne
décédée
Reviviscences
concernant le trauma
Ressent la présence de la
personne décédée
ÉSPT
L’anxiété est l’affect
principal :
Les
phénomènes
affectifs
déclenchée par les
reviviscences
Deuil traumatique
Anxiété de séparation –
pas tjrs présente :
déclenchée par la prise
de conscience que la
personne ne reviendra
pas
La nostalgie :
ne constitue pas un
élément principal
Nostalgie persistante
La tristesse :
ne constitue pas un
élément principal*
La tristesse est fréquente
et profonde.
(intense, profond,
douloureux)
ÉSPT
Deuil traumatique
Évite les stimuli associés Recherche des stimuli
au trauma
Associés au défunt
L’évitement
Difficulté à parler du
trauma
Retrait
Évite de penser à son
absence
Enclin à parler du défunt
Recherche de support
Hypervigilance face aux Recherche du défunt/
dangers
souvenirs s’y rapportant
Réponse intense face à
des stimuli en rapport
au trauma
Réponse intense face à des
stimuli en rapport au
défunt
Endeuillé par suicide
• D’après-vous quelles peuvent-être les
particularités de ce type de deuil ?
Le suicide comme trauma
Selon vous quelles circonstances augmentent les
chances qu’un suicide soit traumatique?
• Si témoin du suicide
• Si lien étroit avec le décédé
• Si antécédent de trouble psychiatrique
• Deuil traumatique :
– Le suicide est un facteur de risque
Trauma et comorbidités
Trauma et comorbidités
• Après un événement traumatique, les gens peuvent
développer :
• des troubles en comorbidité avec un ÉSPT
• d’autres troubles psychologiques
Impacts des états comorbides
• Sur le traitement
• Sur le pronostic
ÉSPT et comorbidités
• Les 2 troubles les plus prévalents
• ____________
• ____________
ÉSPT et comorbidité
•
ÉSPT + autre trouble : 80% des gens
•
Dépression majeure : 48% à 68% (selon études)
•
Abus et dépendance à l’alcool/drogues
- (52% / 35% hommes, 28% / 27% femmes):
•
Troubles anxieux
– Trouble obsessionnel-compulsif (TOC) : 20%
– Trouble panique / agoraphobie (TP/A): 15% (+ femmes)
– Trouble anxiété généralisée (TAG): 16%
– Phobies spécifiques : 30%
– Phobie sociale : 28%
ÉSPT et comorbidités
• Troubles dissociatifs : 10 à 20% (selon les études)
• Troubles somatoformes : 29%
• Dysfonctions sexuelles : 41%
• Douleur chronique : dépendamment des groupes étudiés
– P.ex. Accident de véhicule avec douleur chronique: 50% ÉSPT
L’épisode dépressif majeur
≥ 5 symptômes X 2 semaines – tous les jours
– Intérêt – plaisir
– Poids – appétit
– Sommeil
– Activité
– Énergie
– Estime de soi
– Concentration
– Humeur
– Pensées
Prévalences à vie
• Épisode dépressif majeur
5 à 12 %
• Dépression récurrente

10 à 25 %

50 à 60%
La dépression majeure
•
•
•
•
•
•
•
Symptomatologie
Intensité
Âge moyen 26.5 ans.
50% présenteront 1ou plusieurs autres épisodes
Sans traitement 6 à 24 mois.
Types
À épisode (s) ______________
Épisode dépressif majeur
• Vignette clinique
Relation entre ÉSPT et suicide
• Comparativement aux autre TA:
– taux les plus élevés de risque suicidaire
• Niveau le plus bas de soutien social
• Impact de l’intensité des séquelles
Relation entre ÉSPT et suicide
• Corrélé avec:
–
–
–
–
la fréquence des reviviscences
la colère et l’impulsivité
tendance à « coper » en utilisant la suppression
(chez les militaires) la culpabilité liée au combat
Relation entre ÉSPT et suicide
• Chez les soldats 5 facteurs liés aux tentatives de
suicide:
–
–
–
–
–
L’ÉSPT
La culpabilité envers leurs actions*
La culpabilité du survivant
La dépression
L’anxiété
La consommation de substances
• Pourquoi?
• Quels en sont
?
les effets à long terme
La douleur
• Selon l'International Association for the Study of Pain
(IASP), la douleur est :
• "une expérience sensorielle et émotionnelle désagréable
liée à des lésions tissulaires réelles ou potentielles ou
décrites en des termes évoquant de telles lésions".
• Aigüe ____________
• Chronique____________
La douleur chronique
Fait partie du trouble douloureux (DSM-IV)
• A. De la douleur dans une ou plusieurs localisations
anatomiques, d’une intensité suffisante pour justifier un
examen clinique
• B. La douleur est à l’origine d’une souffrance cliniquement
significative ou d’une altération du fonctionnement
• C. Des facteurs psychologiques jouent un rôle imp. dans le
déclenchement, l’intensité, l’aggravation ou la persistance de
la douleur.
La douleur chronique et l’ÉSPT
• Prévalence élevée selon les cohortes étudiées
– p.ex. DeCarvalho (2003) CLBP: 51% avec ÉSPT
• Important *
– Il existe des liens entre les traumas et les douleurs
développées
• Les plus communes suite à des traumas:
– Douleur au pelvis, dans le bas du dos, au visage, à la
vessie et la fibromyalgie
Les troubles somatoformes
• Déf: présence de symptômes physiques pouvant
évoquer une affection médicale, mais qui ne peuvent
s'expliquer ni par une affection médicale générale, ni
par un autre trouble mental.
–
–
–
–
–
La dysmorphophobie
Le trouble douloureux
Le trouble de conversion
L’hypochondrie
Le trouble de somatisation
Les troubles somatoformes
Le trouble de conversion
• un ou plusieurs sx ou déficits touchant
– la motricité volontaire ou des fonctions sensitives ou sensorielles
– suggérant une affection neurologique ou médicale générale.
• Des facteurs psychologiques sont associés aux sx ou
aux déficits
• Ils ne sont pas produits intentionnellement.
Les troubles anxieux
Troubles
comorbides
Hommes
Femmes
TAG
17%
15%
Trouble panique
7%
13%
Phobie sociale
28%
28%
Phobie
spécifique
31%
29%
Trouble dysthymique
Humeur dépressive presque toute la journée, +
d’1jour /2 X min 2 ans.
• Sx n’ont jamais été absents + de 2 mois
• Au moins 2 des symptômes suivants:
– Perte d’appétit ou hyperphagie
– Insomnie ou hypersomnie
– Baisse d’énergie ou fatigue
– Faible estime de soi
– Difficultés [ ] ou prendre des décisions
– Sentiment de perte d’espoir
Sources
•
Murphy, S.A., Johnson, L.C., Chung, I-J., Beaton, R. D. (2003) The prevalence of
PTSD following the violent death of a child and predictors of change 5 years later.
Journal of traumatic stress, vol. 16, no.1, 17-25.
•
Szylit Bousso, R., Angelo, M. (2003). The family in the intensive care unit: living the
possibility of losing a child. Journal of family nursing, 9(2), 212-221.
•
Cyr, C. (2005). Un enfant meurt à l’urgence. Med Actuel,11 mai, 8-10.
•
Dyregrov, K., Nordanger, D., Dyregrov, A. (2003). Predictors of psychosocial distress
after suicide, SIDS and accidents. Death studies, 27(2), 143-165.
Prédicteurs du deuil traumatique
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•
Être une femme
Les sujets plus jeunes
Les mariages sécurisants (!)
Les liens d’attachement anxieux
Décès d’un proche dans l’enfance
Sentiment que l’on aurait pu agir pour prévenir le décès
Antécédents de dépression
Anxiété de séparation dans l’enfance
Risques liés au deuil traumatique
• Prévalence d’ ÉSPT 5 ans après la mort violente d’un
enfant.
27% des mères (3x plus que dans la pop. normale)
12.5 % des pères (2x plus que dans la pop. normale)
(Murphy et al., 2003)
Protection contre l’ÉSPT suite au décès traumatique
d’un enfant
À court terme:
1) Types de réaction des parents
2) L’intervention offerte
Facteur constant de protection:
Le support social (surtout « support mutuel ») entre les
personnes en deuil (Murphy et al. 2003).
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