Les accidents de la voie publique ne semblent pas être considérés comme une des
priorités de santé publique :
En vue de préparer la relève dans le cadre du projet, après la cessation de l’assistance technique (AT),
une mission a été effectuée par l’AT et le directeur de l’HNN, afin de se renseigner dans d’autres pays
de la sous région, étant confrontés aux mêmes problèmes de santé, au niveau « hôpital de
référence » sur la situation et la politique de la prise en charge des accidentés. (voir annexe 03
SP3)
Dans la littérature l’accent est presque exclusivement mis sur la prise en charge primaire
des accidentés en périphérie, la prise en charge initiale, le triage, jusqu’à son évacuation
vers un centre. A partir de ce point les publications deviennent très rares. La littérature sur le
sujet semble partir du point de vue qu’une fois l’accidenté est arrivé au centre, le
problème est résolu. Les constats fait ci-dessus semble plutôt corroborer le contraire : c’est
une fois arrivé au centre que les problèmes commencent !!!.
Les constats suivants ont été faits :
• Les hôpitaux de référence visités (sauf Ghana) ne représentent plus le dernier
recours en matière de prise en charge chirurgicale. Un circuit privé s’est développé
qui semble satisfaire, à condition que le patient puisse payer les frais du traitement ;
sinon l’hôpital de troisième niveau ne semble pas apte à l’opérer si nécessaire, par
manque de matériel. Ceci n’est pas le cas pour Niamey : les fractures doivent
obligatoirement être opérées à l’HNN.
• Le fait de ne plus être le dernier recours a comme conséquence pour les hôpitaux de
référence qu’une charge de responsabilité est retirée et ainsi également une
obligation de performance, en particulier en matière de disponibilité de matériel. Les
patients ne pouvant se permettre de se faire soigner en privé (les pauvres) en subissent
les conséquences. Les patients doivent se débrouiller pour trouver le matériel
d’ostéosynthèse (ils doivent aller le chercher au Ghana).
• Les services sociaux peuvent aider dans la mesure où le matériel est disponible dans
l’hôpital, et cette disponibilité semble diminuer de façon catastrophique (plus de
moteurs orthopédiques).
• L’écart en matière de qualité des soins entre pauvres et nantis s’avère ainsi encore
s’accroître en matière de prise en charge des accidentés.