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L’impact de la qualité du sommeil
sur la sévérité de l’État de Stress Post-Traumatique et la perception de la santé
Geneviève Belleville, Ph.D.1,2, Stéphane Guay, Ph.D.2,3 & André Marchand, Ph.D.1,2
1
2
Université du Québec à Montréal, Montréal, Québec, CANADA
Centre d’Étude du Trauma, Centre de Recherche Fernand-Seguin, Hôpital Louis-H.
Lafontaine
3
Université de Montréal
Introduction. Plus des deux tiers des individus souffrant d’un État de Stress Post-Traumatique
(ÉSPT) rapportent des difficultés de sommeil significatives. Cette étude vise à évaluer
l’impact de la qualité du sommeil sur la sévérité des symptômes de l’ÉSPT et la perception de
la santé. Un objectif secondaire est d’explorer les corrélats cliniques des perturbations du
sommeil associées à l’ÉSPT.
Méthode. Quatre-vingt-douze volontaires adultes atteints d’un ÉSPT se sont soumis à une
entrevue clinique (SCID-IV) et ont rempli une série de questionnaires évaluant la sévérité des
symptômes de l’ÉSPT, la santé perçue, le sommeil et la consommation d’alcool. Afin de
connaître l’impact des difficultés de sommeil sur les symptômes de l’ÉSPT, la santé mentale
perçue et la santé physique perçue, trois analyses de régression multiple hiérarchique ont été
effectuées.
Résultats. La qualité du sommeil a un impact sur la sévérité de l’ÉSPT, expliquant 10% de la
variance associée à la sévérité de ces symptômes même après que l’effet d’autres variables
potentiellement confondantes (données socio-démographiques, caractéristiques de
l’événement traumatisant, comorbidités psychiatriques et utilisation d’alcool ou de
psychotropes) ait été statistiquement contrôlé. Le sommeil explique 5% de la variance
associée à la santé mentale perçue, mais n’explique pas une portion significative de la
variance associée à la santé physique perçue. Des difficultés de sommeil plus sévères ont été
observées chez les individus souffrant d’un Trouble de Dépression Majeure et d’un (ou plus
d’un) Trouble Anxieux comorbides, en plus de l’ÉSPT, de même que chez les participants
utilisant une médication psychotrope. Le genre, l’âge, l’intervalle de temps depuis
l’événement traumatique, le type d’événement traumatique et la consommation d’alcool n’ont
pas montré d’influence sur la qualité du sommeil.
Conclusions. La qualité du sommeil contribue de façon indépendante à la sévérité des
symptômes de l’ÉSPT. De plus, un sommeil perturbé influence négativement comment les
individus atteints d’ÉSPT perçoivent leur santé mentale. La plupart des individus souffrant
d’un ÉSPT semblent présenter des difficultés de sommeil, peu importe leurs caractéristiques
socio-démographiques ou cliniques. D’autres recherches paraissent importantes afin
d’investiguer les caractéristiques spécifiques des difficultés de sommeil associées à l’ÉSPT et
le besoin d’ajouter des interventions ciblant le sommeil dans le traitement de cette
problématique.
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