2-L’alcool
Ne semble pas augmenter le risque de cancer du rein et semble-
rait même associé à une diminution de l’incidence de cancer du
rein (17).
3-Exposition professionnelle :
L’actualité a fait récemment ressortir que l’exposition prolongée
àdes toxiques professionnels pouvait générer une recrudescen-
ce de cancer. Récemment c’est le chloracétate C5 utilisé dans
une usine d’alimentation animale qui a été incriminé dans la
genèse de cancers. Aucune étude n’a pour le moment était
publié sur le sujet. Le Trichloroethlène a été incriminé avec des
données contradictoires (niveau de preuve IV-1). Il est utilisé
comme solvant des graisses et dans le nettoyage des métaux
dans les industries textiles, de peinture, métallurgiques. Il est
classé comme cancérigène probable mais son rôle dans l’appa-
rition de cancers du rein est débattu (18).
Le pentachlorophenol et le tétrachlorophénol utilisés dans l’in-
dustrie du bois et du textile sont des cancérigènes connus asso-
ciés à la survenue de cancers du rein (19) (niveau de preuve IV-
1).
III. PREVENTION
-Hygiène de vie
De nombreuses publications récentes font part d’un rôle protec-
teur de l’hygiène de vie et de l’alimentation. La consommation
de fruits et légumes semble protectrice (niveau de preuve IV-1).
Parmi les fruits, un diminution de l’incidence a été constatée
chez les consommateurs réguliers de banane. Parmi les légumes,
il a été retrouvé un rôle protecteur du chou, des légumes verts et
de la salade (20,21). Cette notion de protection alimentaire est
néanmoins remise en cause par Weikert sur une étude européen-
ne prospective suivant 375,851 sujets (22).
A l’inverse, il a été retrouvé un risque accru avec la consomma-
tion de hamburgers et de saucisses, de viande de bœuf, de porc
et d’agneau (21).
La consommation de poissons gras une fois par semaine dimi-
nuerait l’incidence du cancer du rein (23) (niveau de preuve IV-
1). Les poissons gras sont représentés par le mulet, la roussette,
le saumon, la sardine, le thon rouge, la truite saumonée et le tur-
bot.L’activité sportive semble protectrice (24).
- Chimioprevention
Les vitamines antioxydantes (Alpha tocopherol (vit E), carote-
ne (vit A), vitamine D ont comme dans de nombreux cancers
été testées et semblent prévenir le cancer du rein (25) (niveau de
preuve IV-1).
L’étude sur la supplémentation de Hu retrouve que la prise pen-
dant plus de 5 ans de vitamine E, de fer,et de suppléments cal-
ciques auraient un rôle protecteur (21).
Il est rapporté un rôle préventif de la graine de nigelle (plante
sauvage commune en Europe, à fleurs bleues, anciennement
utilisées comme succédané du poivre). Cet antioxydant aurait
également un effet préventif (26).
La prise chronique de Fluvastatine (statine), a un effet d’inhibi-
tion sur la croissance tumorale in vitro (27). Cette molécule
semble prometteuse dans la prévention du cancer du rein.
Aucune étude clinique n’a été publiée.
IV. DEPISTAGE
1. Dépistage du cancer du rein dans la population générale
Ilest démontré que le cancer du rein asymptomatique a un pro-
nostic meilleur qu’un cancer du rein entraînant des signes cli-
niques.
La sensibilité de l’échographie dans la détection d’un cancer du
rein est estimée à 91% et sa spécificité à 96% (28) et pourrait en
faire un test de dépistage. Le scanner a été également proposé
sans pouvoir répondre à la question de l’intérêt du dépistage et
en particulier de la surdétection de tumeurs qui potentiellement
n’évolueraient pas, ne permettant pas de conseiller un dépistage
systématique du cancer du rein par échographie(29).
2. Dépistage génétique :
Dans le cadre d’une maladie de Von Hippel-lindau, un typage
génétique du ou des sujets atteints de la maladie permet la mise
en évidence de la mutation du gène VHL et l’identification de
sujets prédisposés dans la famille. Le diagnostic génétique a été
proposé dès l’âge de 5 ans dans les familles atteintes. La muta-
tion causale est identifiable dans quasiment 100% des patients
atteints de cette affection (30) (niveau de preuve IV-1).
Ce dépistage est conseillé même en l’absence de maladie de Von
Hippel-Lindau devant un cancer à cellules rénales bilatéral ou
multiple ou survenant avant 45 ans (1) .
Il repose sur une consultation avec un généticien.
Surveillance des sujets à risque :
Risque génétique :
Chez les patients porteurs ou apparentés à une maladie de Von
Hippel Lindau, une surveillance rénale et surrénalienne est
nécessaire dès l’âge de 5 ans. Cette surveillance repose sur l’é-
chographie, le scanner ou l’IRM.
Il est nécessaire également d’effectuer un fond d’œil annuel à la
recherche d’un hémangioblastome rétinien et effectuer une IRM
cérébrale et médullaire (1) (Niveau de preuve IV-2).
Dans le cadre des cancers du rein familiaux ou survenant chez
un sujet de moins de 45 ans, en l’absence de signes de maladie
de VHL, le dépistage tous les 2 ans par échographie rénale peut
être débuté dès l’âge de 30 ans ou 10 ans avant l’âge correspon-
dant à l’âge du diagnostic du cas le plus précoce dans la famille
(1) (Niveau de preuve IV-2).
Risque acquis
Les insuffisants rénaux et les transplantés nécessitent une sur-
veillance par échographie de leurs reins natifs afin de détecter
un carcinome tubulopapillaire très fréquent dans cette popula-
tion. (niveau de preuve IV-2)
Il n’y a pas de recommandation concernant les sujets présentant
des facteurs de risque comme une obésité, une hypertension
artérielle et un tabagisme mais l’association de ces différents
facteurs de risque peut orienter vers un dépistage individuel.
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