Biologie - Urofrance

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Chapitre X
Biologie
Tableau 1. Les facteurs de mauvais pronostic.
PLAN
I. Vitesse de sédimentation
II. Hémogramme
III. Bilan hépatique
IV. Fonction rénale
V. Calcémie
Les constantes biologiques sériques sont importantes à
doser en présence d’un cancer du rein car elles peuvent
avoir une signification pronostique (Tableau 1).
I. Vitesse de sédimentation
HYMEN, en 1950, décrit une accélération de la vitesse
de sédimentation (VS) dans les cancers du rein.
Une accélération de la VS supérieure à 30 à la première heure est un facteur de mauvais pronostic. Cette
accélération de la VS existe dans 40 à 50% des cas [2].
VS accélérée (> 30 à 1 h.)
Hypercalcémie > 2,80 mmol/l
-GT > 20 UI/l
Phosphatases alcalines > 100 UI/l
Elle est isolée sans splénomégalie et disparaît après
néphrectomie.
Elle serait en rapport avec une sécrétion accrue d’érythropoïétine (glycoprotéine élaborée par le cortex rénal
pour réguler l’érythropoïèse), dont des taux sériques
élevès sont retrouvés chez les patients atteints de cancer du rein. Cette substance serait sécrétée par la celule tumorale ou par la cellule rénale normale en réponse
à l’hypoxie relative induite par la tumeur [7].
Le cancer du rein représente 4% des étiologies de polyglobulie [12].
La vi tesse de sédimentation se normalise après
néphrectomie radicale [3].
Ce paramètre pronostique est actuellement contesté, en
effet un dosage isolé de la VS ne renseigne pas sur le
caractère localisé ou métastatique du cancer du rein [5].
2. Anémie
Pour le suivi des cancers du rein opérés, le dosage de
la VS est un moyen simple et peu coûteux.
Il s’agit le plus souvent d’une anémie ferriprive secondaire à une sidération médullaire par effet toxique
d’une substance circulante sécrétée par la tumeur [11].
II. Hémogramme
La numération formule sanguine montre plus souvent
une anémie qu’une polyglobulie.
L’anémie (hémoglobine
10g/l ou hématocrite
33%) est l’anomalie hématologique associée à un carcinome à cellules rénales la plus fréquente, retrouvée
chez 30% des patients [9].
Elle peut aussi être secondaire à des métastases
osseuses, à un trouble du métabolisme du fer ou à une
résistance à l’érythropoïétine (IL - 6).
III. Le bilan hépatique
1. Polyglobulie
Son association avec un cancer du rein est décrite en
1934 par MEDVEI .
1. Phosphatases alcalines
Cette association classique est rare, elle existe dans 3%
des cas [14].
Les phosphatases alcalines sont parfois élévées (au
dessus de 100 U.I./l) sans autre anomalie biologique
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hépatique [1]. Cette élévation est considérée comme un
paramètre pronostique significatif [10]. Cette élévation
existe dans 30% des formes métastatiques.
REFERENCES
2. Gamma - glutamyl transpeptidase (gammaGT)
1. ATLAS I., KWAN D., STONE N. Value of serum alkaline phosphatase and radionuclide bone scans in patients with renal cell carcinoma. Urology, 1991, 38, 220.
Une élévation des gamma-GT existe dans 70% des
formes métastatiques [13].
2. BEST B.G. Renal cell carcinoma: a ten-year review, 1971-1980. Br.
J. Urol., 1987, 60, 100-102.
Ce dosage n’est pas utile en pré-opératoire pour les
cancers du rein de faible stade.
3. BOXER R.J., WAISMAN J., LIEBER M.M., et al. Renal cell carcinoma: computer analysis of 96 patients treated by nephrectomy. J.
Urol., 1979, 122, 598.
Lors du suivi, une élévation des gammaGT doit faire
rechercher des métastases osseuses ou hépatiques.
4. CHASAN S.A., POTHEL L.R., HUBEN R.P. Management and prognostic significance of hypercalcemia in renal cell carcinoma.
Urology, 1989, 33, 167-170.
Ce dosage est le meilleur paramètre biologique pronostique sur le plan des métastases [13].
5. DONMEZ T., KALE M., OZYUREK Y., ATALAY H. Erythrocyte
sedimentation rates in patients with renal cell carcinoma. Eur. Urol.,
1992, 21 (suppl. 1), 51-52.
IV. La fonction rénale
La créatinine sanguine est le plus souvent normale en
l’absence de néphropathie.
6. FAHN H.J., CHEN M.T., HUANG J.K., CHEN K.K., CHANG L.S.
The incidence and prognostic significance of humoral hypercalcemia
in renal cell carcinoma. J. Urol., 1991, 145, 248-250.
V. La calcémie
7. LJ UNGBERG B., RASM USON T., GRANKVIST K.
Erythropoietin in renal cell carcinoma: evaluation of its usefulness
as a tumor marker. Eur. Urol., 1992, 21, 160-163.
8. LUBENSKY J.D., GANGAI M.P. The hypercalcemia of genitourinary malignancy. J. Urol., 1979, 121, 259-261.
Une hypercalcémie associée à un carcinome rénal est
rapportée par A LBRIGHT en 1941.
L’incidence de l’hypercalcémie varie de 3 à 15% [4, 14].
Cette hypercalcémie est due à une production de substances «parathormone-like» («PTH-related protein»)
[15] ou de prostaglandines par la tumeur [8, 9].
Elle peut être associée à une hypophosphorémie, une
augmentation de l’excrétion rénale du calcium, une
parathormone normale ou faible.
L’hypercalcémie est un paramètre pronostique significatif au stade métastatique (la moyenne de survie est de
45 jours chez les patients normocalcémiques et de 286
jours chez les patients hypercalcémiques, dans la série
de FAHN, 1991) [6].
L’essentiel
• DONMETZ T. , KALE M., OZYUREK Y., ATALAY H.
Erythrocyte sedimentation rates in patients with renal cell carcinoma. Eur. Urol., 1992, 21 (suppl. 1), 51-52.
• FAHN H.J., CHEN M.T., HUANG J.K., CHEN K.K., CHANG
L.S. The incidence and prognostic significance of humoral
hypercalcemia in renal cell carcinoma. J. Urol., 1991, 145, 248260.
• RICHARD F., SCHAETZ A., CHATELAIN C. Facteurs pronostiques du cancer du rein. In : Séminaires d’Uro-Néphrologie de
la Pitié-Salpêtrière. Edité par C. Chatelain et Cl. Jacobs. Paris,
Masson, 1988, 14, 157-175.
9. PRITCHETT T.R., LIESKOVSKY G., SKINNER D.G.: Clinical
manifestations and treatment of renal parenchymal tumors. In:
Diagnosis and therapy of genitourinary Tumors. Edited by D.G.
Skinner and G. Lieskovsky. 1988, 19, 337-361.
10.RICHARD F., SCHAETZ A., CHATELAIN C. : Facteurs pronostiques du cancer du rein. In: Séminaires d’Uro-Néphrologie de la
Pitié-Salpêtrière. Edité par C. Chatelain et Cl. Jacobs. Paris: Masson,
1988, 14, 157-175.
11.ROBSON C.J. The natural history of renal cell carcinoma. Prog. Clin.
Biol. Res., 1982, 100, 447-452.
12.ROUSSET H. Les formes trompeuses de cancer du rein en médecine
interne. Cah. Med., 1977, 2, 1709-1711.
13.SANDOCK D.S., SEFTEL A.D., RESNICK M.I. The role of
gamma-glutamyl transpeptidase in the preoperative metastatic evaluation of renal cell carcinoma. J. Urol., 1997, 157, 798-799.
14.SKINNER D.G., COLVIN R.B., VERMILLON C.D. Diagnosis and
management of renal cell carcinoma: a clinical and pathologic study
of 309 cases. Cancer, 1971, 28, 1165-1177.
15.WEISSGLAS M., SCHAMHART D., LOWIK C., PAPAPOULOS
S., VOS P., KURTH K.-H. Hypercalcemia and cosecretion of interleukin-6 and parathyrroid hormone related peptide by a human renal
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• SANDOCK D.S., SEFTEL A.D., RESNICK M.I. The role of
gamma-glutamyl transpeptidase in the preoperative metastatic
evaluation of renal cell carcinma. J. Urol., 1997, 157, 798-799.
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