CHAPITRE 2. SÉRIES NUMÉRIQUES 14
Ainsi :Panest une suite avec une information. Pour chaque N,AN=PN
n=0 anest un nombre. Et (lorsqu’il
existe) P+∞
n=0 anest aussi un nombre. On peut écrire,
+∞
X
n=0
an=lim
N→+∞
N
X
n=0
an.
On dira que deux séries Panet Pbnsontde même nature si elles sontsimultanémenttoutes deux convergentes,
ou toutes deux divergentes. Leursnature est alors définie comme étantsoit ‘convergentes’ soit ‘divergentes’. Lorsque
leur nature est divergente, mais leur somme est définie, c’est-à-dire ±∞,il est utile de préciser, le cas échéant:‘les
séries sontde même nature, divergentes vers +∞’. Souvent, lorsqu’une série est divergente, mais on sait que sa suite
de sommespartielles associées aplusieurs valeurs d’adhérence, on dis que c’est une série oscillante. Ce sontdes façons
de parler bien commodes.
Exemples 2.1.1 P∞
n=0 0=0,P∞
n=0 1= +∞,P∞
n=0 1
2n=2.Lasérie la plus importante sera pour nous, Prnpour
r∈K,dite série géométrique, une section ultérieureles décrit.
Lemme 2.1.1 Quelque soit la façon de définir les premierstermes :a0,a1,...,an0−1,les séries Panet Pn=n0an
sont de même nature. Et on a+∞
X
n=0
an=An0−1+
+∞
X
n=n0
an
avecla convention ±∞ +α=±∞,pour tout α∈R.
Ce qui est clair par la formule AN=An0−1+A∗
N.
Remarque 2.1.1 De façon similaire, on peut définir des séries Pfn,où les fnsont des éléments d’un espace vectoriel
muni d’une norme.
Lorsqu’il s’agit d’un espace vectoriel de dimension finie le traitement se fait ‘composante àcomposante’ et il ne
présentera pas de difficultés, une fois que l’on aurabien compris les relations entreles séries de nombres complexes,
et les séries des parties réelles et imaginaires associées.
Dans ce texte, on mentionnera à l’occasion des résultats non évidents sur les séries de matrices, si importantes dans
les applications et aux équations différentielles et àl’analyse numérique. Ce sont des affirmations ‘hors programme’.
Dans ce chapitrenous étudions les séries numériques. Plus tardnous regarderons des séries de fonctions, et ce sera
les seuls cas d’espaces de dimension infini que l’on aborderacette année.
Proposition 2.1.1 (Linéarité) Si séries Panet Pbnconvergent,alors pour tous λ, µ∈Cla série P(λan+µbn)
converge et (∀n0)
∞
X
n=n0
(λan+µbn)=λ∞
X
n=n0
an+µ∞
X
n=n0
bn.
Ànouveau, clair car la suite des sommes partielles associée àP(λan+µbn)n’est autre que (λA∗
N+µB∗
N)N,et l’on
ala linéarité de la limite des suites.
Corollaire 2.1.1 Si Panconverge mais Pbndiverge,alors P(an+bn)diverge.
Attention. La série P(an+bn)peut être convergente, même si Panet Pbndivergent. Par exemple, P2net
P(1
2n−2n)divergent, mais leur somme, converge, sasomme est 2.
Proposition 2.1.2 (Comparaison des sommes) Si deux séries réelles Panet Pbnconvergent,et si pour tout
n≥n0,an≤bn,alors ∞
X
n=n0
an≤∞
X
n=n0
bn.
Proposition 2.1.3 (Convergence d’une série complexe) Une série complexe Panconverge si et seulement si
les séries PRe(an)et PIm(an)convergent toutes les deux,et dans ce cas
∞
X
n=n0
an=∞
X
n=n0
Re(an)+i∞
X
n=n0
Im(an).
En effet, notons AN=PN
n=0 an;BN=PN
n=0 Re(an); CN=PN
n=0 Im(an).Nous avons BN=Re(An)et CN=
Im(AN).La proposition affirme donc que la suite (AN)Nest convergente si et seulementsi ses paries réelle et
imaginaires convergent, auquel cas la limite de (AN)Nàpour partie réelle la limite de (BN)Net pour partie imaginaire
la limite de (CN)N.Mais cela est bien le cas pour toute suite de nombres complexes !