interpolateurs de Lagrange, c’est qu’on sait donner exactement l’erreur commise.
Plus précisément, on peut montrer que
Lemme. Pour tout x ∈[xi,xi+1], il existe un réel cx∈[xi,xi+1]tel que
f(x)−fi(x) = (x−xi)(x−xi+1)f00(cx)
2
Démonstration. Soit x∈[xi,xi+1]fixé. Si x=xiou x=xi+1, la propriété est évidem-
ment vraie car dans ce cas f(x)−fi(x) = 0 et n’importe quel nombre c∈[xi,xi+1]
convient. Nous pouvons donc supposer xdifférent de xiet de xi+1.
Introduisons la fonction définie sur [xi,xi+1]par
g(t) = f(t)−fi(t)−(t−xi)(t−xi+1)
(x−xi)(x−xi+1)f(x)−fi(x)
Pourquoi cette fonction ? Parce qu’elle s’annule en xi, en xet en xi+1. Ainsi, d’après le
theorème de Rolle :
– Comme g(xi) = 0=g(x), il existe c1∈]xi,x[tel que g0(c1) = 0
– Comme g(x) = 0=g(xi+1), il existe c2∈]x,xi+1[tel que g0(c2) = 0
Ainsi, la fonction g0s’annule deux fois (en c1et c2), donc une nouvelle application du
theorème de Rolle nous donne l’existence d’un réel cxtel que g00(cx) = 0.
D’autre part, calculons, pour tout t∈[xi,xi+1],g00(t). Tout d’abord, f00
i(t) = 0 car fiest
une fonction affine. Ensuite, l’expression (t−xi)(t−xi+1)
(x−xi)(x−xi+1)f(x)−fi(x)est un polynôme
du second degré en t. Son monôme de plus haut degré est t2
(x−xi)(x−xi+1)f(x)−fi(x)
et on voit qu’en dérivant 2 fois ce monôme, on obtient 2 [f(x)−fi(x)]
(x−xi)(x−xi+1). Ainsi,
g00(t) = f00(t)−0−2f(x)−fi(x)
(x−xi)(x−xi+1)
De la relation g00(cx) = 0 on tire que 0 =f00(cx)−2[f(x)−fi(x)]
(x−xi)(x−xi+1), ce qui donne bien
f(x)−fi(x) = (x−xi)(x−xi+1)f00(cx)
2
Du lemme précédent, on déduit que pour tout x∈[xi,xi+1]:
|f(x)−fi(x)|¶|x−xi|.|x−xi+1|M
2= (x−xi)(xi+1−x)M
2
où Mest un majorant de |f00|sur l’intervalle [xi,xi+1]. Ainsi, la différence entre
l’aire de la fonction et l’aire du trapèze est majorée par
Zxi+1
xi
f(x)−fi(x)d x
¶M
2Zxi+1
xi
(x−xi)(xi+1−x)d x
Cette dernière intégrale peut se calculer à l’aide du changement de variable affine
x=xi+ (xi+1−xi)u⇔u=x−xi
xi+1−xi:
2