J.L. Peix, J.C. Lifante
Médecine Nucléaire - Imagerie fonctionnelle et métabolique - 2003 - vol.27 - n°3 137
thyroïdectomie totale associée à un
curage cervical étendu de principe
[1,2,3,6,7]. Il est acquis que dans les
cas considérés comme de bon pro-
nostic, correspondant à des sujets jeu-
nes, porteurs de tumeurs intra-thyroï-
diennes, de moins de 2 cm, de na-
ture papillaire avec un score MACIS
inférieur à 6 (tata
tata
tabb
bb
bleau II :leau II :
leau II :leau II :
leau II : c c
c c
classiflassif
lassiflassif
lassifica-ica-
ica-ica-
ica-
tion MACIStion MACIS
tion MACIStion MACIS
tion MACIS), les résultats à long
terme concernant la mortalité induite
par le cancer ne sont pas meilleurs
après THT qu’après une simple lobo
isthmectomie ou thyroïdectomie sub
totale [8]. Le seul facteur pronostique
important en terme de récidive et de
mortalité induite par le cancer est le
caractère complet ou non de la ré-
section tumorale cervicale, lors de
l’intervention initiale [9,10].
M : Mo = 0, M+ = 3
A : Age < 39 = 3,1 ; Age x 0,08 si > 39 ans
C : Résection complète = 0 ; +1 si incomplète
I : Intra thyroïdien = 0 ; +1 si extra
S : Taille en cm x 0,3.
GROUPE I SCORE < 6 MORTALITE 0,9 % à 20 ans
GROUPE II SCORE < 7 MORTALITE 11,3 % à 20 ans
GROUPE III SCORE < 8 MORTALITE 44,4 % à 20 ans
GROUPE IV SCORE < 9 MORTALITE 76,5 % à 20 ans
GROUPE V SCORE > 9
TT
TT
Taa
aa
abb
bb
bleau II - Classifleau II - Classif
leau II - Classifleau II - Classif
leau II - Classification prication pr
ication prication pr
ication pronostique MAonostique MA
onostique MAonostique MA
onostique MACISCIS
CISCIS
CIS
Si la réalisation d’une THT ou quasi
totale associée à un complément iso-
topique de principe conditionne
pour Mazzaferi [11] et De Groot [12]
le pronostic à long terme, l’expé-
rience globale de la Mayo Clinic con-
cernant les cancers papillaires mon-
tre que l’administration d’iode radio-
actif, qui a concerné 61 % des patients
opérés de 1985 à 1990 , n’a pas amé-
lioré les résultats qui étaient déjà ex-
cellents avant cette période. L’admi-
nistration d’iode complémentaire à la
chirurgie, dans cette série, n’a inté-
ressé que 42 % des patients au cours
de la période 1995 – 2000 [13].
Dans un autre travail, la lobectomie
simple n’était pas associée à un taux
plus important de mortalité liée au
cancer que la THT ou quasi totale ; la
lobectomie était, par contre, associée
à un risque plus important de réci-
dive loco-régionale et de réinterven-
tion. Ils en concluaient que la THT
représentait le meilleur traitement à
proposer, y compris aux patients à
faible risque [6].
Sans vouloir reprendre les arguments
classiques des partisans de la simple
lobo isthmectomie et de ceux de la
thyroïdectomie totale, nous avons
constaté au fil du temps, dans notre
expérience, l’intérêt de la THT. Elle
simplifie la surveillance post opéra-
toire par le dosage de thyroglobuline.
Mais surtout, la généralisation de la
surveillance cervicale par échogra-
phie et non plus par le simple exa-
men clinique a contribué à la mise
en évidence de fréquents nodules ou
micro-nodules dans un lobe restant,
conduisant bien souvent à une
réintervention.
Nous avons constaté à propos des
sujets jeunes de moins de 20 ans,
qu’après lobectomie seule, il existait
un risque de réintervention pour to-
talisation, devant l’apparition d’un
nodule dans le lobe restant, estimé à
14 % avec un recul moyen de 6 ans
[14]. Lorsqu’il n’existait pas de gan-
glion macroscopiquement envahi,
lors de l’intervention initiale, aucun
patient n’a été soumis à une
réintervention pour récidive ganglion-
naire, y compris en l’absence de cu-
rage lors de la première intervention.
Dans la mesure où la morbidité liée
à la THT est à des taux très faibles et
acceptables, en particulier en terme
d’hypoparathyroïdie définitive, la THT
de principe nous paraît indiquée de-
vant tout CDT, quelle que soit sa taille
lors de l’intervention.
A l’inverse, chez un sujet jeune, pré-
sentant une tumeur unique papillaire
de moins de 2 cm de diamètre, lors-
que l’examen anatomo-pathologique
extemporané n’a pas permis d’obte-
nir un diagnostic précis et qu’une
simple lobo-isthmectomie a été réa-
lisée, nous n’imposons pas de prin-
cipe une réintervention chirurgicale
de totalisation.
La THT est le préalable indispensable
à l’administration d’un complément
isotopique, elle doit donc être réali-
sée impérativement, chaque fois que
l’on se trouve en présence d’un pa-
tient âgé de plus de 50 ans, d’un can-
cer thyroïdien multi-focal, d’une lé-
sion atteignant la capsule thyroï-
dienne, de métastases ganglionnaires
ou à distance ; tous ces éléments
constituent des indications absolues
d’administration complémentaire
d’iode radio-actif.
La réalisation de principe d’une THT
évite de soumettre le patient à une
réintervention ultérieure, si une indi-
cation d’administration d’iode radio-
actif était secondairement posée.
Le geste ganglionnaire
ðNous n’aborderons que le cas des
cancers papillaires. Les cancers vési-
culaires sont en effet rares dans le
contingent des CDT et s’accompa-
gnent classiquement rarement d’adé-
nopathies. Celles-ci lorsqu’elles exis-