LA CONQUETE DE LA DEMOCRATIE (1840-1880) Les hiérarchies de la France censitaire (les années 1840) Le "système Guizot" Un libéralisme inégalitaire Guizot, protestant, devient, au tournant des années 1840, ministre des affaires étrangères, ouvre la voie à conciliation européenne, veut aussi apaiser tensions intérieures. Le "système Guizot" reconnaît égalité juridique, des chances, mais hiérarchie sociale forte, élite riche au point de défendre ordre et propriété mais intelligente pour comprendre "intérêts généraux de la société" dirige, peuple tenu à l'écart (Victor Cousin "aristocratie légitime et sans cesse renouvelée de la société moderne"). Libéral, mais refuse "Etat minimum". Le long pouvoir du centre droit Ministère de Soult, dirigé en fait par Guizot, avec ses fidèles Duchâtel à l'Intérieur, Humann aux Finances, Villemain à l'Instruction Publique du 29 octobre 18401848. Long car paix dehors et dedans, prospérité, baisse chômage et donc des conflits sociaux. Majorité fragile en 1842 (266/469 députés), stable en 1846 (295168). Affaibli le 13 juillet 1842 lorsque meurt le duc d'Orléans, héritier du trône, libéral et populaire ; le nouvel hériter, comte de Paris, n'a que 4 ans. Thiers (centre gauche conservateur, défend 1789 mais pou monarchie) veut donner régence au fils cadet, duc de Nemours, conservateur, Odilon Barrot (gauche dynastique, réformes pour + de droits et libertés) à duchesse d'Orléans, libérale. A cause du cens, républicains et légitimistes ne sont représentés à juste valeur. La majorité achète députés (par places etc). Guizot, défenseur de l'équilibre européen Depuis 1830, Louis-Philippe désire les grandes puissances conservatrices (Russie, Autriche et Prusse) reconnaissent monarchie des Orléans, alors qu'elles jugent France en désordre. De Broglie s'était rapproché de l'Angleterre pour sortir de l'isolement, Guizot fait alliance Entente cordiale, aussi car liens financiers et courant anglophile chez libéraux (mais toujours prohibitions douanières), mais échec car G trop hégémonique (tente d'installer un Orléans en Espagne, traité de commerce avec Piémont-Sardaigne, intervient dans Empire ottoman). Des ambitions coloniales nouvelles Depuis 1830 France à Alger, Oran et Bône. Gal Clauzel veut dominer pays, mais puissant Abd el-Kader en Oranie traité de Tafna laissant à l'émir majeur partie Oranie et Algérois. Gal Bugeaud le rompt en 1840, vainc Abd el-Kader en août 1844 sur bords de l'Isly. Colonisation militaire, mais administration algérienne (3 provinces : Alger, Oran, Constantine). Problème des Antilles : sucre cher, opposition libnérale contre esclavage. Bouet-Willaumez établit comptoirs fortifiés au Gabon, Amiral Dupetit-Thouars annexe îles Marquises, dsevant colère anglaise, G annule, en fait un protectorat. Nationalisme, anglophobie se développe à Paris, colère quand G aide Metternich qui soutient ligue réactionnaire du Sonderbund et annexe Cracovie, dernier lambeau de Pologne libre. Les notables : une nouvelle élite Les contours de la "classe moyenne" Mélange de propriété foncière (surtout), de richesse mobilière et de connivence avec l'Etat. C'est en payant la contribution foncière qu'elle peut voter. Etre propriétaire foncier rapporte le + d'argent. Au tournant des 1840, noblesse toujours importantes (2/3 des + imposés, 1/3 députés, dans les affaires : marquis de Louvois), mais se fond dans cette notabilité. Terre conquise par bourgeoisie. Richesses colossales se font désormais dans la banque (Casimir Perier, Jacques Laffitte, James de Rothschild). G veut que ce soient des personnes brassant les intérêts généraux qui fassent de la politique, des intellectuels, certes riches : G, Victor Cousin (profs), Thiers (avocat, journaliste), Rémusat (publiciste). Le notable au sommet de la pyramide sociale Vers 1850, 70% parisiens ne laissent rien en héritage. Notables se confondent avec censitaires, qui paient + 200F d'impôt (166 000 en 1831, 241 000 en 1846), Paris compte 1 électeur pour 52 habitants. 8% (18 000) notables sont "grands notables", paient + 1000F. Bourgeoisie : 10-20%. L'ouvrier gagne 300F/an, dès patrimoine de 20 000 on est respectble, la fortune débute à 500 000 (1%), en haut, tout se cumule (député, banquier, propriétaire, administrateur : Joseph Perier). Le notable, homme d'influence Les notables tiennent tous niveaux administratifs (conseil municipal, chambre de commerce, caisse d'épargne etc). Le nom, les relations jouent + qu'un programme pour élections Valeurs et vertus bourgeoises Importance de la famille, pouvoir du père. Entreprises familiales. Mariages d'affaire. Bourgeoisie parisienne paraît, de province ne se consacre qu'à l'entreprise (vie frugale). Culure pas encore très diffusée, il faut position et argent. Déisme très vague. La France paysanne Le "grignotage" du sol ¾ population = rurale en 1840 3/4 vivent du L de la terre. Natalité élevée : 2530‰, baisse mortalité (- crises subsistances) morcellement de propriété. Dans 1er 19e, nombre propriétaires augmente de 55%. Mais + ½ terres appartient à grands propriétaires (5 millions paysans 17% terres, 60 000 1/3). Petites propriétés paysannes dans Nord, Bretagne, Aquitaine intérieure, massifs du Midi. 85% paysans ont – 10 hectares, ce qui ne permet de nourrir une famille, doit travailler chez gros. Les prix de la terre s'envolent. Le paysan, un autre ouvrier Pour vivre, beaucoup de paysans sont aussi artisans, ouvriers à domicile, exode rurale temporaire (période de L dans villes : bâtiment). La communauté paysanne Très sociable : messes, foires, fêtes, marchés. Beaucoup de groupes d'hommes. Souvent soudée contre autorité étatique (Pyrénées). Mariages au sein du même village. Conflits dans village, rancunes, cycles vindicatoires sans fin. Nourriture peu variée (pain dans soupe), mais + abondante. Campagne patriotes et pays "blancs" Religion en recul. A l'Ouest, en Vendée, le souvenir des "blancs" soude noblesse, clergé et paysannerie campagnes "bleues" du Bassin parisien, Nord-est, Centre-est, Alpes : haine des privilèges, des nobles ; culte napoléonien (ordre, défense des petits, grandeur. Dans régions protestantes : opposition à droite catholique. Le monde des "petits" Le nouveau prolétariat Dans 1840 : 4,4 millions ouvriers. Beaucoup ont un lopin de terre qu'ils cultivent en parallèle Indigence dans manufactures (1,2 millions) : 15h/jour, salaire au rendement, poussière de coton, chaleur, humidité (affections pulmonaires), stricte discipline (cloche, amendes. Logement sordide (=caves à Lille) forte mortalité. Peu pratique religieuse. Dans filature (Rouen, Lille, Mulhouse) s'impose le prolétaire ; présence de machines (-dur) permet recrutement de femmes (1/3, ½ salaire) et enfants (dès 6 ans, ¼ salaire). Dès maladie, trop vieux, - de prospérité licenciement, misère. Certain paternalisme à quelques endroits. Les ouvriers de métier Les ouvriers de métier sont peu nombreux, il s'agit souvent d'une étape (compagnon, à son compte), il n'y a pas de cause prolétarienne. Le travailleur type est artisan. Ouvriers de métier (bijoutiers, ébénistes, verriers) ont salaires + élevés ; très demandés, voyagent beaucoup. Artisans et boutiquiers Tout ouvrier rêve d'être petit patron. Mais artisan de père en fils. 847 000 patentés en 1817, 1 443 000 en 1847. Importance de la famille. Communautés de région se retrouvent dans secteur. Petits patrons sont très modestes. Forte menace de déclassement. Pauvres et marginaux 1840, 250 000 mendiants, 1,8 millions indigents, 3 millions inscrits aux bureaux de bienfaisance, 6 millions (1/6) ont besoin d'être secourus, 20% parisiens doivent être assistés. Pauvreté de l'AR + paupérisme lié à industrialisation. Rapide basculement dans misère (accident, maladie, âge). Orphelins, enfants abandonnés (car illégitimes), veuves, filles-mères, femmes abandonnées. 1er 19e libéral veut réduire dépenses d'assistance (0,3% revenu national, 45% municipalités, 52% dotations privées) qui favoriseraient paresse, pas de charité légale. 1848, 1338 hôpitaux, mais 5% (Pais et régions riches) ont ¾ ressources. Des "années décisives" La modernisation de la France Le progrès économique dans un marché national plus cohérent Au tournant des 1840, avec système Guizot, il y a expansion. Surtout revenu agricole sous pression démographique (diversification des cultures, prairies artificielles, production animale développée) développement industriel (laine). Problème : coût des transports Thiers lance en 1836 les bases d'un lacis de chemins et de voies vicinales, 1600 km de canaux sont construits sous Louis-Philippe, 540 km voies ferrées construites en 1841 (très peu Anglais). Exploitation à des compagnies privées, pour éviter domination, Etat morcelle = petites compagnies = peu de moyens = long avancement. Une économie plus lourde en capital Avec voie ferrée, transports + rapides. Emergence de SA de grande taille, d'actionnaires. Environnement très libéral pour développement entreprises, énormes investissements (mines, métallurgie, usines construction de machines à vapeur). Modernisation industries traditionnelles (pullullement des métiers mécanique en Alsace et région rouennaise : 5000 31 000 18361846). Main d'œuvre abondante et peu chère (Angleterre). DT dans industrie luxe et demi-luxe (Paris). Exportations (soirie, vin, draps). L'apparition des "couches nouvelles" Dans expansion, nouvelle "classe moyenne" notables, petits bourgeois. Titulaires de diplômes. 1838, Balzac fonde avec acteurs et auteurs Société des gens de lettres (entraide + défense propriété littéraire). En 1845, docteurs en médecine (11 000) demandent statut et évincement des officiers de santé (7500) (non diplômés), idem pharmaciens et vétérinaires. 1867 diplôme d'architecte, 1848 statut "d'ingénieur civil" et 1ère ENA. L'élargissement des horizons culturels L'effort éducatif La moitié sud est très analphabète, on parle des patois (Alsace, Bretagne, Pays basque, Midi). 28 juin 1833 (Guizot) : chaque commune doit entretenir une école primaire, chaque département une école normale. Gratuité que pour indigents. Dans 1840 : 31 00052 800 ; élèves x2. 1829, 45% des appelés savent lire, 64% en 1848. Instruction imprégnée de morale. Lycée pour élite, 3 000 au bac/an (1 personne/10 000). 5000 étudiants. Développement de sociétés savantes pour ces élites. La formation continue des Français Essor de la presse depuis 1830 prix baisse (40-80F/an). Feuilletons (Balzac, Sand, Eugène Sue Les Mystères de Paris). Fabrication industrielle encre et papier. 1000 titres/an en 1788, 8000 en 1825, 12 000 vers 1860. Prolifération des livres, mais toujours cher. Mais censure. L'éditeur, avec ses écrivains, s'affirme (théâtre pour Michel Lévy, monde du Palais pour Dalloz, université et école pour Louis Hachette). Développement des romans populaires illustrés. En ville : cabinet de lecture, bibliothèque ; celui qui sait lire, lit aux autres, milieux populaires profitent culture. Le libéralisme en procès Critiques bourgeoises Une bourgeoisie de progrès prend connaissance de la conditions des ouvriers, du paupérisme, grâce à enquêtes (Louis Villermé). Accusation des notables. loi 1841 sur limitation du L des enfants. Accusation du libéralisme éco par courant chrétien de "l'éco charitable" (vicomte de Villeneuve-Bargemont, baron de Gérando) : concurrence mènerait à bas prix, à baisse des salaires, pour petite entreprise traditionnelle. Dans 1840, notables ont peur, ont des remords. Concurrence et initiative individuelle sont contestées. Les contradictions du libéralisme français Milieu éco se divisent entre libre-échangisme et protectionnisme. Protectionnisme utile en 1814 lors développement industriel (protection contre Angleterre), mais désormais contesté, MP sont chères. Association pour la liberté des échanges (Cobden) : vignobles, industries du luxe, compagnies chemins de fer Moniteur industriel, protectionniste : cotonniers, métallurgistes, agriculteurs, craignant concurrence = majorité G ne peut abaisser droits de douanes ou faire union douanière avec Belgique. Charles Dunoyer et Bastiat prônent "laisser-faire", affirmant que misère est inéluctable. Idéologues libéraux affirment que paupérisme vient d'une dérive du libéralisme (protectionnisme donnant monopoles : Compagnie des mines de la Loire = prix élevés, menacent petites entreprises, misère ouvrière). Le libre-échange réduirait puissance de ce grand capitalisme (Lamartine, Adolphe Blanqui = certains saint-simoniens), car prix étrangers bas prix du pain bas. Une nouvelle opposition de gauche Naissance du "radicalisme" Depuis lois répressives de 1835, substantif "républicain" = interdit, ils s'appellent alors "radicaux". Meneur : Ledru-Rollin. Pour suffrage universel : "Que tout citoyen soit électeur, que le député soit l'homme de la nation et non de la fortune", extension, démocratisation de la propriété privée pour faire disparaître prolétariat, nationalisation des grandes richesses productives (mines, canaux, chemin de fer), protection des faibles contre capitalistes, extension éducation, crédit bon marché pour petits producteurs. Le National : citoyenneté nouvelle, éducation gratuite, contre socialisme La Réforme : élargie à républicains socialistes (Louis Blanc), droit au L, organisation du L. Régime et notables tournés en dérision (Daumier), almanachs, brochures… Opposition républicaine très minoritaire à la Chambre, mais progresse dans local avec bourgeoisie moyenne et intellectuels. Socialistes (Etienne Cabet) veulent nouveau rapprochement ouviers-république. On se souvient avec bonheur de la Révolution (1847 Lamartine Histoire de Girondins, Michelet Histoire de la Révolution, Louis Blanc Histoire de la Révolution). "L'association" contre l'anarchie libérale Le mot "socialiste" apparaît en 1832 dans Le Globe. Certes, avant 1830, courant autour de Fourier et Saint-Simon, mais éclatement en 1830. Naissent des "corporations ouvrières" (défense des salaires et communauté morale de métier face à déréglementation, niveau produits, statut ouvrier, réglementations), affrontement avec patronat, mais aussi accord. Aussi association ouvrière : chômeurs montant une entreprise, association de secours, assurance mutuelle etc. Mais en France, projet d'émancipation des travailleurs (Pierre Bu- chez : coopérative de production), "capital social commun" à partir cotisations des ouvriers qui deviendront propriétaires, rémunération égale Le socialisme français 1840 est lancé L'Atelier, organe des intérêts matériels, moraux et intellectuels des ouvriers. 1839 Voyage en Icarie de Cabet lance un 1er mouvement communiste. 1839 L'organisation du L de Louis Blanc. 1840 Qu'est-ce que la propriété? de Proudhon = socialisme français : héritage rousseauiste, suffrage universel de 1792, politique sociale de Constitution de l'An III, programmes de Robespierre et Saint-Just (qui défendaient les pauvres), jacobinisme, égalitarisme. L'Evangile devient pour beaucoup un idéal à atteindre, idéal démocratique, égalitaire, fraternel, "le communisme – dit Cabet – c'est le christianisme". Pas de révolution violente, prêchent collaboration des classes. Cabetistes répudient propriété privée. Buchéziens pour petite propriété démocratique. Fouriéristes hostiles à intervention de l'Etat. Louis Blanc défend atelier social, coopérative de production, lancés par crédit de l'Etat, qui limiterait de + effets nocifs de la concurrence. Proudhon "la propriété c'est le vol" (surtout celle qui ne vient du L), veut échange entre petits ("banque d'échange" fruit de la "solidarité réelle"), ennemi de l'Etat, du jacobinisme révolutionnaire, prêche association, mutualisme, crédit gratuit permettant de s'affranchir de "l'exploitation capitaliste", écarte religion, pour société laïque, contre hiérarchies établies, contre utopie. Auguste Blanqui, contre utopie, conspirateur, pour dictature révolutionnaire chargée d'imposer un programme républicain contre les "riches". Des doctrines au militantisme Succès chez travailleurs, création de réseaux socialistes dans monde ouvrier. Cabetistes autour du Populaire, fouriéristes autour de La Démocratie pacifiste. Nouvelle image de la Révolution redécouverte, contre libéralisme des notables. Idées : droit au L, organisation du L, association. Même de grands notables s'opposent au libéralisme, au règne de l'argent, se rapprochent du socialisme. Question sociale (prolétariat), fracture sociale, réforme électorale. La crise du milieu du siècle (1846-1851) L'avènement du suffrage universel La monarchie libérale en crise Mauvaises récoltes et recul violent des productions dès été 1846 prix flambent (prix 1847 = X2 1845) chute demande de biens crise dans manufacture chômage émeutes de la faim contre riches et paysans sévère répression (3 morts à Buzançais). Crise du crédit en 1847 (spéculation sur rail, fort endettement) difficultés pour grandes industries. L'Etat ajourne ses avances pour chemin de fer crise métallurgie chômage ou chute importante du salaire (alors que les blés augmentent). Ravages dans monde ouvrier. La "féodalité financière" en accusation Gouvernement accusé de ne pas avoir freiné spéculation. Le roi a 75. Corruption éclabousse pouvoir (Teste). Rapprochement avec Autriche de Metternich. Avec "système Guizot" se serait établie une "aristocratie financière" (=AR). Nous ne sommes + en 1830 (bourgeoisie+peuplearistocratie), la bourgeoisie est divisée. Moyenne et petite bourgeoisie se sentent exclues par système censitaire, dénoncent concentration industrielle et monopoles. Intellectuels (Lamartine, Michelet, Sand) dénoncent fossé entre nantis et laissés-pourcompte. La réforme électorale au cœur des débats Des "conservateurs progressistes" (Charles de Rémusat, Tocqueville) prennent conscience du danger de révolution et plaident pour réformes. On envisage d'élargir le cens (électeurs X2), été 1847 l'opposition s'unit sur abaissement à 100F, ralliement des républicains. G et roi se braquent. Eté 1847 : banquets en faveur de la réforme (Odilon Barrot, Arago, Ledru-Rollin, Blanc. G interdit le banquet du 22 février à Paris, réformateurs s'inclinent (républicains). La révolution de Février Des étudiants et sociétés secrètes manifestent leur mécontentement le 22 février, dans la soirée, troubles s'étendent. Le 23, l'infanterie de ligne de montre guère d'enthousiasme à rétablir ordre. Il fa ut appeler GN négligée par G et roi qui ne s'oppose au peuple. G démissionne. Dans soirée, 13 manifestants sont tués devant ministère Affaires Etrangères (boulevard des Capucines), ils sont promenés aux flambeaux dans rues de Paris 1500 barricades se dressent. Troupes de Bugeaud ne peuvent investir Paris qui est aux insurgés. Roi abdique en faveur de son petit-fils. Foule saccage Tuileries, gagne Chambre où députés de gauche se résolvent à république. Soir du 24, gouvernement républicain est proclamé devant Hôtel de Ville, liste composée par National et La Réforme : Arago, Dupont de l'Eure (81, relique Révolution) chef du gouvernement, Marie, Crémieux (2 avocats), Ledru-Rollin, Lamartine (ancien aristocrate légitimiste), Carnot, Bethmont, Louis Blanc (journaliste socialiste), Albert (ouvrier sociétés secrètes). Lamartine affirme que "gouvernement veut la République", mais s'oppose au drapeau rouge. La République fraternelle La poussée du "social" 26, peine de mort abolie. République attachée à Révolution, mais contre Terreur An II, veut concilier les classes, contre guerre patriotique, abolition de l'esclavage suffrage universel masculin : 250 0009 millions électeurs. 25 février, ouvriers réunis sur place de Grève réclament mesures sociales ; Lamartine et Blanc proclament "droit au L" et nécessité "d'organiser le L" : "Le gouvernement provisoire s'engage à garantir l'existence de l'ouvrier par le L. Il s'engage à garantir du L à tous les citoyens. Il reconnaît que les ouvriers doivent s'associer entre eux pour jouir du bénéfice légitime de leur L". 26, Emile Thomas met en place ateliers nationaux pour chômeurs, salaire correct (2F/jour). Marché du L réorganisé : lutte contre marchandage, abolition livret ouvrier, bureaux de placement gratuits. Journée de 10h (11h en province). Louis Blanc préside Commission du gouvernement pour les travailleurs composée de représentants élus par travailleurs et patrons. La France en République Province n'a pas encouragé république envoi de "commissaires de la Républiques" (préfets). Nouvelles classes moyennes émergent : avocats, médecins, publicistes ; souvent mêmes que sous Juillet. Tensions sociales, avant confinées, éclatent : machines brisées, forêts étatiques envahies par paysans, château des Rothschild incendié, travailleurs belges malmenés. Paysan comprend qu'il peut tirer avantages de la république. Peuple parisien jubile. Presse=libre, clubs foisonnent. Carnot projette école primaire publique, laïque et gratuite, obligatoire et soutenue par bourses pour méritocratie. La République est une fête République renoue avec Révolution française à travers de grandes manifestations. Désir d'une "figure de la République" (effigies du roi), gouvernement sollicite des artistes ; toujours la figure de Marianne est reprise. Mairies républicaines acquièrent buste de Marianne, de Dubray, coiffée d'un bonnet phrygien, accompagnée du niveau égalitaire et de la poignée de main fraternelle. La République face au socialisme Le conflit de classes dans la République fraternelle Dès février 1848, des travailleurs – hantés par 1830 – entrent en lutte pour salaire, conditions de L, emploi grèves ouvrières progression des corporations, représentants élus à la Commission du Luxembourg, nouveau "parlement des travailleurs". Idée de créer une harmonie sociale autour du L. Meneurs majoritaires socialistes : Pecqueur, Blanc. Inquiétude de la bourgeoisie. Bourse s'effondre, déséquilibre du budget (subventions aux travailleurs et commerçants). Mars, révolution à Vienne et Berlin, Irlande s'agite crainte d'une crise européenne. Panique crise bancaire (retirement des fonds). Banque de France déclare cours forcé. Bourgeoisie accuse république ouvrière de mener à la ruine. Gouvernement augmente de 45% tout impôt payé en 1848, frappant surtout les paysans. Ouvriers restent fidèles à la République, à cause des ateliers nationaux qui repoussent désespoir. Le suffrage universel contre Paris révolutionnaire Face à crise, gouvernement provisoire cherche solution dans élections (=légitimité) Par liste départementale. Clubs réclament report car comprennent que le peuple "encore ignorant et non éduqué" votera une majorité hostile. Des révolutionnaires (Blanqui) croient à nécessité d'une dictature provisoire du prolétariat parisien. Elections que reportées du 9 au 23 avril ; les manifs n'y font rien, période ascendante de révolution = finie. 84% participation, majorité de notables bourgeois élue, courant démocratique (- de 25%), chefs socialistes battus (Barbès). Commission exécutive élue, amputée des socialistes comprend Arago, Garnier-Pagès, Marie, Lamartine et Ledru-Rollin (de justesse). La crainte du socialisme 15 mai, manifs pour Pologne détournée pour renverser gouvernement (Assemblée envahie) échec, Albert, Barbès, Blanqui, Raspail = arrêtés, Louis Blanc compromis, clubs dissous, Commission du Luxembourg supprimée. Ateliers nationaux coûtent chers + politisation socialiste, bonapartiste. Elections complémentaires du 4 juin rapprochent ouvriers du Luxembourg et des ateliers nationaux : Proudhon, Pierre Leroux et Louis-N B = élus. La guerre civile Sous pression conservatrice (comte de Falloux, légitimiste et clérical), Assemblée exige de Commission suppression des ateliers nationaux. Insurrection des ouvriers + GN, barricades dans quartiers ouvriers. Gal Cavaignac (50 000 soldats) + aide de GN provinciales, du 23 au 26 juin, reconquiert dans le sang tout Paris : milliers d'insurgés tués, 1500 fusillés, 11 000 prisonniers ou déportés. Marx et Tocqueville identifieront une "guerre des classes". Mouvement révolutionnaire était très minoritaire (50 000). GN provinciales + élections (province hostile) montrent provinceParis. Cavaignac, un général républicain au pouvoir Jusqu'à fin 1848, pouvoir confié au Gal vainqueur Cavaignac (républicain mais anti-socialiste). Lois répressives sur presse, clubs, réunions. Droit au L (socialiste) disparaît. Inspirations américaines pour constitution. Séparation des pouvoirs, assemblée unique (chambre haute≈monarchie). Exécutif au président de la République élu au suffrage universel : chef d'Etat+gouvernement, pas de réélection après mandat de 4 ans, pas dissolution. La surprise de l'élection présidentielle Constitution votée le 4 septembre 1848. Cavaignac semble s'imposer en tant que président, mais il n'a pas imposé une image forte de la France en Italie, n'a pas aidé Piémontais écrasés par Autrichiens. La gauche républicaine, la Montagne, reproche compromissions à droite. A droite, "parti de l'ordre" derrière Thiers et légitimistes soutien à Louis-N B qui serait manipulable car inconsistant. LNB (74,2%), Cavaignac, Ledru-Rollin, Lamartine, socialiste Raspail. LNB = extérieur à 1848, ralliement paysans bonapartistes hostiles à république favorisant ville et ouvriers et augmentant impôts. La république conservatrice à la recherche de l'ordre social Le "parti de l'ordre"contre les "rouges" LNB nomme ministres des orléanistes (Odilon Barrot) et membres du "parti de l'ordre" cléricaux et antirépublicains (comte de Falloux). Elections législatives du 13 mai 1849, droite attends confirmation de la présidentielle. Parti de la réaction rue de Poitiers (orléanistes, légitimistes, bonapartistes) : ordre, propriété, religion, ralliement du clergé. Montagne avec Ledru-Rollin et Félix Pyat, socialisme défait ; républicains comprennent importances des paysans soutien, baisse des impôts, crédit agricole, instruction populaire, "gros" sont dénoncés ; anticléricalisme. Républicains modérés (bourgeois) 10%, "parti de l'ordre" 53% (victoire des grands notables), 35% Montagne, percée des rouges dans est et ouest massif central, Est, Alpes (crise, endettement, tutelle des notables). Reconstruire la société Ledru-Rollin qui organise sans succès des manifs doit fuir pour Londres où il rejoint Louis Blanc. La répression sur la gauche est forte (presses, sociétés). Pour lutter, conservateurs veulent reconstruire société urbaine, foyer des dangers. Catholicisme social veut s'attaquer à pauvreté parisienne. Prise de conscience de nécessité de l'intervention de l'Etat, contre libéralisme. 10 janvier 1849, création de l'assistance publique sur territoire, crèches publiques ; lutte contre misère. 1851, Dr Lévy défend médecine gratuite. 22 février 1851 création contrats d'apprentissage. 18 juin 1850 Caisse nationale des retraites, mais libéraux (Thiers) ont fait échouer obligation e cotisations patronales. 1849, crédits pour construction de cités ouvrières. 1848-53, préfet de Paris Berger, s'occupe du réseau urbain (rue de Rivoli jusqu'à l'Hôtel de Ville, alignement de rues, pas encore de percées (coût). Le virage à droite de l'Eglise catholique Droite convaincue qu'organisation éducative de l'Empire entretint révolution (démocratisation scolaire de Carnot). Catholiques et bourgeois voltairiens craignant socialisme, veulent fin du monopole de l'Université (libre examen), du rationalisme, de la liberté de l'enseignement. Loi de Falloux du 15 mars 1850 : libre-ouverture d'une école, si directeur = bac ou brevet (ecclésiastique n'a pas besoin) développement rapide d'écoles de l'Eglise. Université perd autonomie. Instituteur, "anti-curés" (Thiers) contrôlés par préfets. Virage de l'Eglise haine durable d'intellectuels la considérant antirépublicaine, effacement du socialisme chrétien. 30 sièges en jeu 10 mars 1850 : 21 Montagnards, Eugène Sue élu lors d'une autre complémentaire en avril Droite inquiète remet en cause suffrage universel 31 mai 1850 : électeur doit vivre depuis 3 ans dans son canton (1/3 écarté : pauvres, migrants temporaires). La République dans l'impasse Une nouvelle France de gauche La politique sociale est vite bridée par libéraux (Thiers), notables hantés par impôts et équilibre budgétaire. Républicains ont compris que suffrage universel nécessitait d'ancrer leur mouvement dans campagnes, où les bonnes récoltes ont fait baisser prix et revenus petits paysans réceptifs au nouveau discours républicain (démocratie+socialisme, les démo-soc). Automne 1848, face à réaction monarchiste, rapprochement démocrate Ledru-Rollin et socialistes (fouriéristes). Démo-soc : défense suffrage universel, grandes libertés (presse, association, réunion), vocation France à aider les peuples à émancipation (Hongrois, Italiens, Polonais), émancipation du propriétaire rural (abolition dettes, argent à bon marché, enseignement gratuit et obligatoire, fiscalité progressive pour frapper "gros", nationalisation des grands services publiques). Meneurs : avocats, médecins, journalistes, négociants. Base : artisans et paysans, instituteurs, petite bourgeoisie, certains ouvriers. Forte diffusion des idées en dépit des procès (journaux, almanachs, chansons politiques de Pierre Dupont, poésie populaire). Enracinement par franc-maçonnerie, sociétés de secours mutuels, chambrées, cafés, cabarets ; charivaris et carnavals sont politisés. Répression sociétés secrètes. Montagne parlementaire refuse coup de force nouvelle Montagne (Michel de Bourges, Mathieu de la Drôme) qui veut préparer insurrection. Le prince président contre l'Assemblée Président se veut défenseur de l'ordre, mais ne s'associe guère à majorité conservatrice qui veut détruire "spectre rouge" ; il a des idées sociales, veut faire amnistier bannis de 1848. Il remplace ministère Odilon Barrot par extra-parlementaire dont il est le chef, désarme assemblée en poursuivant lutterépublicains, accuse conservateurs d'avoir mutilé suffrage universel. La division des républicains et des royalistes lui permet de jouer son jeu personnel. En province, il apparaît comme l'avocat du peuple, mais aussi pouvoir fort qui sortirait France de la crise bonapartisme populaire renaît, mais aussi des notables lassés des querelles entre légitimistes et orléanistes. Création du "parti de l'Elysée". Janvier 1851, il relève Gal Changarnier, commandant la division armée de Paris, royaliste. Printemps 1851 : campagne révisionniste pour que président puisse se représenter soutien des notables qui craignent républicains. Mais majorité des 2/3 non atteinte en juillet 1851 (ultra légitimistes et orléanistes contre). Bonapartistes réclament suffrage universel, soutien de la Montagne. Le Coup d'Etat 2 décembre 1851, anniversaire du sacre de N et d'Austerlitz, LNB qui est sûr de ministres, préfets, armée, police, fait occuper Palais-Bourbon, contestataires (Thiers) arrêtés, assemblée dissoute par décret présidentiel, suffrage universel rétabli. Français appelés le 21 décembre pour approuver ces décisions et donner au prince pouvoirs de faire nouvelle constitution. Militants républicains (Hugo) non raflés appellent aux armes indifférence. Province (Centre, Nièvre, Sud-ouest, Sud-est, Basses-alpes, Gard, Hérault, Drôme) défend république : manifs devenant violentes, violence sociale contre notables, riches. Ces départements (tension sociale extrême) doivent être conquis par armée comme en guerre. Prise de peur, bourgeoisie se jette dans bras de LNB. 7 145 000 "oui". Répression sur presse et associations. Milliers de républicains emprisonnés ou déportés. Le bonapartisme au pouvoir (1851-1870) La nation soumise et encadrée La dignité impériale Novembre 1852, Français consultés pour savoir s'ils approuvent "le rétablissement de la dignité impériale en la personne de LNB" : 7 824 000 "oui", 253 000 "non". 2 décembre 1852, anniversaire du couronnement de N, LNB est proclamé empereur héréditaire des Français et prend nom de Napoléon III. Janvier 1853, il épouse noble espagnole Eugénie de Montijo, dont père avait servi dans armée de N. Nouvelle constitution (Rouher) prête le 14 janvier 1852 : omnipotence du chef de l'Etat (empereur dès décembre) : pouvoir exécutif, initiative des lois, nomme militaire et fonctionnaires, déclare la guerre, signe traités ; justice rendue en son nom, a droit de grâce ; fonctionnaires, députés, ministres lui prêtent serment (ainsi qu'à la constitution). Ministres pas solidaires, pas d'autre opinion. Tout de même personnalités : Persigny (compagnon), Morny (lien avec notables), Achille Fould (homme de confiance, Finances), Baroche (Conseil d'Etat), Rouher, Fortoul (intellectuel) = bonne expérience, bons techniciens. Le législatif, un "outil" du pouvoir Sénat n'a guère de rôle, débouché pour anciens députés proches de N III. Conseil d'Etat (présidé par N III) rédige lois. 261 députés élus au suffrage universel pour 6 ans votent ou rejettent ; Président peut dissoudre. Le président plébiscité incarne nation députés. Aucun rôle sur ministres, tribune supprimé. Disparition des intellectuels au profit des financiers et industriels. L'appareil d'Etat, sauveur de la société N III est au-dessus des partis. Armée prestigieuse. Stricte hiérarchie administrative. "Préfets à poigne" (Haussmann contre "rouges" en Nièvre et Var), représentent Etat fort, corps de gendarmerie accru, "font les élections", surveillent presse, nomment et révoquent maires, aussi négociations avec notables et clientèles locaux. Université domestiquée. Presse muselée. Procureurs généraux à la botte. L'enracinement du bonapartisme Seule Eglise catholique = libre de son action, veut restauration ordre social. N III, qui comprend importance Eglise, accepte congrégations, collèges catholiques se multiplient (loi Falloux). Culte de la personne de N III (buste dans mairies…), reprise éco, adulé lors de ses voyages (Bretagne 1858). Fête 15 mars 1856 : naissance du prince impérial. L'empereur est "l'homme providentiel". Maigre opposition réduite au silence. Presse domptée. Librairie censurée. opposants condamnés à impuissance. Légitimistes toujours pour comte de Chambord, orléanistes pour petit-fils de Louis-Philippe. Division : républicains (LedruRollin), extrême-gauche blanquiste, socialisme humanitaire (L Blanc). Hugo, exilé à Jersey puis Guernesey, s'impose contre N III, dénonciateur du coup d'Etat : N"N le petit (mascarade du neveu)" (Châtiments). Une machine politique efficace Retour prospérité, recul chômage popularité du régime. Certes, suffrage universel, mais candidats choisis bénéficient de l'appui de la machine administrative. "Candidats de l'empereur" sont seuls à pouvoir poser affiches, distribuer brochure et faire pression (secret du vote guère respecté) ; résistance par abstention. En 1857, 4 républicains à Paris (Jules Favre, Ernest Picard, Emile Ollivier, Alfred Darimon), Hénon à Lyon. 14 janvier 1858, Orsini (révolutionnaire italien) jette bombe sur cortège impérial : 150 victimes (N III) "loi de sûreté générale" (emprisonnement/déportation sans jugement). N III ne veut renouer avec violence et répression ayant promis liberté ; 1859 exilés républicains = amnistiés. Vie parlementaire renaît. Les ambiguïtés du césarisme démocratique Louis Napoléon, un "bleu" "C'est beaucoup – dit Guizot – d'être à la fois une gloire nationale, une garantie révolutionnaire et un principe d'autorité". Volonté de N III de conjuguer autorité et légitimité du suffrage universel ; démocratie s'incarne dans un homme choisi par volonté populaire (querelles partisanes parlementaires), négation des pouvoirs intermédiaires. LNB = démocrate convaincu, vieux défenseur du suffrage universel. L'héritier de la gloire impériale Elu en 1848 par son nom qui fait vibrer la grandeur. LNB se devait d'être hostile à Europe de 1815 qui opprime peuples et nationalités, veut Europe républicaine, des nationalités ; France devant libérer peuples, mais à Bordeaux il rassure notables "L'Empire c'est la paix". Pour consensus national, il veut développer rapidement France (prospérité, croissance). Les assises sociales du bonapartisme Le Napoléon des paysans Décembre 1848, France rurale s'est libérée d'une "république des riches" (Marx). Une paysannerie républicaine, inquiète de l'association avec le "parti de l'ordre" avait lutté pour république, ensuite ralliement. Ex "rouges" soutiennent "l'empereur des maçons et des paysans". Revenu agricole en hausse, routes, chemins de fer. Succès en Italie et Crimée = soutien patriote de l'Est et Sud-Est. Régime dur pour délits d'usure des "gros", indulgence pour délinquance des "petits". La bourgeoisie et l'Empire Les notables du "parti de l'ordre" (Thiers) ont soutenu en 1848 LNB pensant que c'était un liais manipulable. Mais il a mené sa propre politique, les meneurs ne l'ont + soutenu, mais la bourgeoisie est restée fidèle devant l'imbroglio de la fin de la 2de république, notables rejoignirent LNB par peur des "rouges" et des "Jacques". Le bonapartisme est ainsi infléchi à droite, mais dès 1852 s'affirme indépendant de la bourgeoisie, supprime pouvoir confié à élite sociale. Bonapartisme désire une nouvelle bourgeoisie favorisant expansion éco (propriétaires, = affairistes, spéculateurs, grands industriels comme Schneider. Pouvoir : fête, luxe. Désertion des intellectuels ; Jules Simon perd sa chaire (refus de prêter serment), Michelet perd direction des Archives Nationales. Le bonapartisme des ouvriers LNB a volonté sociale pour ouvriers (a lu Saint-Simon, Proudhon, a rencontré L Blanc), veut faire intervenir Etat (libéralisme dominant), réformateur socialisant (L'Extinction du paupérisme 1844) attaché à l'association, aux sociétés mutuelles et aux caisses de retraite, au rôle redistributeur de la fiscalité. Mais, au pouvoir, son action sociale reste limitée. Création de crèches, orphelinat, asiles, "prêts sur l'honneur" pour + modestes. 20 avril 1853, médecine gratuite à Paris pour indigents. Encourage prévoyance par mutualisme (allocations financières) : 2400 caisses en 1852 à 6000 en 1870 (900 000 adhérents). Mais ouvriers n'aiment pas surveillance politique qui accompagne mesures sociales. Les coups de théâtre du bonapartisme Le "grand bon en avant" du capitalisme Avant coup d'Etat, affaires = paralysées par peur des "rouges". Après, reprise éco facilitée par accumulation de capitaux. LNB pour éco veut unifier marché national : réseau cohérent de chemin de fer (42sociétés6 compagnies : Nord, Orléans, Midi, Est, Ouest, PLM), Etat accorde baux d'exploitation de 99 ans permettant rentabilité des investissements. Contre endettement, Etat lance obligations de chemins de fer à 3%. Pacte entre pouvoir et possédants = vague de spéculation 1852, 3870 km incohérents ; 1870, 17 000 km. Révolution ferroviaire portée dans toute l'Europe grâce à investissements français, puis perspective d'un vaste marché oriental par nouveau canal de Suez. Banques par actions, pour financement, font leur apparition (1852 crédit mobilier des frères Pereire). 1863, simplification de création de SA nouvelles banques par actions (Crédit Lyonnais, Société Générale). Aussi fortes augmentations de capital, marché financier galopant. La synchronisation de toutes les croissances Secteur textile domine dans industrie (draps). Production métallurgique X5 184050 (chemin de fer, charpentes métalliques pour construction urbaine). France concurrence Angleterre dans machines, locomotives. Petites entreprises de savoir-faire s'enrichissent aussi (soie, bronze, mode, bijoux, meubles) ; triomphe des industries du luxe et demi-luxe aux expos universelles de 1851 à Londres et 1855 et 1867 à Paris. Grands magasins : Le Bon Marché, les Magasins du Louvre + boutiques de mode sur nouvelles avenues. France rurale bénéficie des prix à la hausse, apogée de la viticulture, spécialisation grâce au chemin der fer (fruits dans le Midi). Quasi-plein emploi. La révolution haussmannienne Capitale malade car cœur de ville n'a pas changé depuis Moyen-Age population n'a cessé de croître rapidement (autres villes) : 785 862 en 1831, 1 053 897 en 1846, concentration sur quartiers du centre (détonateurs) + 100 000 hab/km² = maladies urbaines importantes (hygiène, entassement) forte mortalité démoralisation. 1853 LNB, soucieux de population + prestige choisit Haussmann comme nouveau préfet de la Seine. Ville et Etat décident des percées, exproprie et indemnise, construit réseaux d'eau, égouts, grands équipements. Compagnies financières et concessionnaires privés construisent, vendent et louent immeubles. 1852, début de la croisée de Paris : axe nord-sud (boulevard de Sébastopol, de Strasbourg, St-Michel), axe est-ouest (de l'Etoile à la place du Trône [Nation]). Rue de Rivoli et dégagement du Louvre permettent rapide accès au centre. Ile de la Cité devient centre administratif. 1856, début 2e réseau : semis de places circulaires à partir desquelles rayonnent des boulevards (place du château d'Eau [République], Bastille, Opéra, du Trône). 1865, début union 12 anciens arrondissements avec 8 nouveaux. Ville des riches et ville des pauvres Surtout construction d'immeubles bourgeois (Ouest, place de l'Etoile, parc Monceau), somptueux hôtels particuliers. Espaces verts : Bois de Boulogne, de Vincennes. Contre industries qui apporteraient densité de prolétaires. Capitale aplanie. Population aisée sur nouveaux boulevards, ouvriers dans îlots restants. L'absence de transports à bas prix oblige ouvriers à rester près ateliers même si loyers ont augmenté. Aménagements à Marseille, Lyon, Rouen, Bordeaux. Problèmes spéculation, financements incontrôlables par élus, affairisme (Haussmann doit partir en 1870, Jules Ferry dénonçait les "comptes fantastiques d'Haussmann" en 1867). Le reflux des années 1860 Moyenne : 2,2% croissance dans 1850, + que 1,5% dans 1860. Traité de libreéchange en janvier 1860 ; N III voulait que concurrence stimule modernisation. Philosophie éco nouvelle : enrichissement de nation accru par échange avec pays riche, protectionnisme étant indispensable pour lancer une industrie. Patronat prévoit catastrophe. Elle n'a pas lieu, les industries vieillissantes disparaissent, les changements engagés s'accélèrent ; balance commerciale = positive. Extension LE augmentation X (mais traditionnelles : soie, draps, luxe industries modernes). Salaires en hausse fin compétitivité française qui reposant sur bas salaires. Avec l'augmentation du pouvoir d'achat, on mange + et mieux stimulation de l'industrie. Empire inquiète milieu des affaires. Une gloire nationale L'Europe de 1815 en question N III, amoureux de gloire militaire, déteste l'ordre de 1815 ; il faut remaniement en tenant compte des nationalités : Italie libérée des Autrichiens, Allemagne recentrée autour d'une Prusse équilibrant l'Autriche, séparation de la Hongrie. Mais Russie, Prusse, Autriche = gardiennes des traités de 1815. N III veut s'allier avec Angleterre qui n'est + ennemi militaire. L'Angleterre se méfie ; "partie de l'ordre" ne voit que révolution dans mouvements nationaux recours à diplomatie secrète (Dr Conneau, prince Napoléon Jérôme. Le retour de l'armée française sur le théâtre européen Nicolas Ier veut faire de l'empire turc un satellite russe, sultan résiste espérant aide des Anglais, ceux-ci n'ayant pas moyens terrestres nécessaires, N III se fait un plaisir d'aider. Passage victorieux de l'Alma par Franco-anglais (20 septembre 1854), siège de Sébastopol (arsenal maritime russe en mer Noire) : septembre 1854-septembre 1855 = victoire du Gal Mac-Mahon grâce à approvisionnement ar trains et bateaux à vapeur (Russie vieillie). Ne vont + loin, car alliance russo-prussienne, Autriche attentiste. Congrès à Paris début 1856 : intégrité empire ottoman, mer Noire démilitarisée, Russie perd prépondérance sur continent au profit de France et Angleterre. Victoire sur autocratie russe, ennemie des libertés. Russie s'éloigne d'Autriche ingrate et se rapproche de N III ; Russie n'est + une menace pour projets. France place capitaux en Italie, Espagne, Egypte du khédive, Autriche, régence de Tunis, Turquie (chemins de fer, canal de Suez de Lesseps) dessein oriental? Virement à gauche de N III, 21 juillet 1858 accord avec Cavour à Plombières : France prête à intervenir militairement pour libérer Lombardie et Vénétie du joug autrichien ; Nice et Savoie deviendront français. N III pour royaume d'Italie du Nord (unité italienne). Mai 1859, début du conflit, foules françaises enthousiastes (ministres et militaires). Victoires de Magenta (4 juin), Solferino (24 juin), mais lourdes pertes. Soldats acclamés par parisiens. Mais Italiens se soulèvent contre Pape, offuscation des catholiques français. Prusse, inquiète de l'hégémonie française menace d'intervenir. Autriche cède Lombardie au Piémont, mais garde Vénétie. France obtient Nice et Savoie = frontières de 1815 = succès. En 1861, lors de l'unité italienne, N III refuse annexion du "réduit papal" déçoit républicains sans retrouver appui de la droite. Une ambition mondiale France prépondérante en Europe. Certes méfiance des Anglais, mais France veut coexistence pacifique, partage du monde. Conquête de l'Algérie finie en 1857, colonisation (200 000 européens en 1860). N III veut respecter Algériens, Algérie devient "royaume arabe", entité distincte reliée à la France, Arabes doivent être égaux des Français. Mais hostilité des colons et des indigènes. Expédition au Liban (protectorat français sur chrétiens maronites). Recherche de l'accès à la Chine pour richesses (soie) Expéditions contre Chine (1858) = occupation de Pékin et installation en Cochinchine, colonie s'étend à l'Ouest, protectorat au Cambodge (1863). Afrique, Sénégal devient colonie. Idée d'un empire africain, relier la colonie au Niger et à l'Algérie. Expédition au Mexique avec Angleterre et Espagne car un chef libérale mexicain, Juarez, refuse d'honorer sa dette envers banquiers européens. Seule la France reste. N III veut renverser gouvernement de Juarez et installer empire catholique et latin face aux EU, avec Maximilien d'Autriche (frère de François-Joseph comme empereur), mais échec car mésentente avec Bazaine, dirigeant l'armée. Maximilien est pris par Juarez, soutenu par EU, et fusillé le 19 août 1867. 360 millions de F, 6000 soldats tués. Le 3 juillet 1866, à Sadowa, Guillaume I de Prusse écrase empire des Habsbourg. L'Autriche est chassée d'Allemagne et la Prusse s'entoure d'une puissante Confédération de l'Allemagne du Nord (Etats du Sud dans mouvance) = unité allemande en marche. Les contradictions de l'ouverture libérale (les années 1860) L'Empire en quête de nouvelles assises politiques (1859-1865) Patrons sont mécontents du LE, conservateurs du démembrement de l'Etat pontifical, bourgeois des coûteuses guerres ne flattant que nationalistes. Pour N III, liberté éco précède liberté civile, puis politique. Un débat vigoureux naît à l'assemblée, fin de la "dictature" ; accord du corps législatif nécessaire pour tout ce qui a trait au budget. A droite, le ton monte (Louis Veuillot, catholique conservateur, L'Univers). Thiers prend tête de toutes oppositions avec mot "liberté". Elections 1863 (74% participation) : 5 millions pour "officiels", 2 millions pour opposition (17 députés républicains, 15 conservateurs). 11 janvier 1864, pour se rallier au régime, Thiers exige "les libertés nécessaires" : individuelle (loi sûreté générale), presse, de l'électeur (candidature officielle), de l'élu (amendement), parlementaire (responsabilité ministérielle). L'ouverture à gauche N III se rapproche de 1789 et condition du travailleur. 1863, Victor Duruy, ministre de l'Instruction Publique : enseignement moderne sans latin, avec disciplines scientifiques et techniques, histoire contemporaine, fait avancer secondaire des filles, gratuité et obligation, renforcement loi sur congrégations offuscation des conservateurs. Pouvoir soutient journal L'Opinion nationale (Adolphe Guéroult, ex saint-simonien) pour faire émerger "bonapartisme ouvrier" au "Palais Royal". Proudhon, qui canalise élite ouvrière, s'éloigne des républicains, envisage socialisme après coup d'Etat, projet d'organisation ouvrière. Groupe du "Palais Royal" crée cercles ouvriers (modèle : trade-union anglais). Mai 1864, N III autorise "coalitions ouvrières" = reconnaissance du droit de grève. Ouvriers continuent de voter pour républicains (socialistes) Le rejet de l'Etat fort (1866) Dès 1866, N III est vieilli par maladie, perd popularité, enlisement au Mexique inquiète. L'expédition de novembre de 1867, sous pression catholique, qui barre route à Mentana à Garibaldi, dresse contre lui gauche. Rouher devient presque vice-empereur car N III malade. La politique est contradictoire, désir de satisfaire tous électorats. 1867, tribune = rétablie. 1868, presse libéralisée (autorisation préalable, avertissements supprimés), réunions non politiques autorisées bonapartistes durs mécontents, opposition non satisfaite. Républicains (centralisateurs comme Jules Ferry) et conservateurs (légitimistes) contre état centralisé et fort. Le "programme de Nancy" émancipe le département (commission permanente de 5 membres prend décisions préfet). La renaissance d'un parti républicain Mouvement républicain, dépendant mouvance libérale, se sépare des libéraux conservateurs. Nouvelle mouvance : étudiants, médecins (Clemenceau), avocats (Jules Ferry, Léon Gambetta). Républicains méprisent paysans attachés à Empire, repoussent donc suffrage universel tant qu'il n'y a peu eu éducation de l'esprit critique par débat démocratique et école laïque. Mais domination de modération = contre épreuve de force ; Edgar Quintet (historien républicain libéral) condamne jacobinisme et Terreur qui menacent libertés comme absolutisme et despotisme. Réapparition du courant révolutionnaire (Blanqui, condamné mais évadé) : prise de pouvoir par violence, minorité agissante et dictature politique pour régénérer société. Mouvement gréviste et lutte sociale augmentent (socialisme bonapartiste). L'Association nationale des travailleurs, d'abord modérée, tend vers lutte des classes et blanquisme. Mouvements sociaux dans textile, métallurgie, mine. 13 juin 1869, à la Ricamarie, troupe contre mineurs grévistes = 13 morts. Le tournant libéral de 1870 Elections mai 1869 : candidatures officielles, contrôle des préfets discrets. Officiels : 4,3 millions3 millions. Villes à opposition. Républicains modérés dominent (Gambetta, Jules Ferry, Picard, Raspail, Jules Favre, Jules Simon). Mais majorité de bonapartistes et républicains conservateurs. 20 avril 1870, sénatus-consulte, N III change de cap : Sénat devient chambre haute et a initiative des lois avec Corps législatif, mais pas régime parlementaire car ministres responsables que devant empereur. Empereur peut toujours recourir au plébiscite, toujours hérédité. Majorité rassurée (bonapartistes, ex orléanistes, conservateurs quelques républicains, conservateurs, George Sand. Opposition irréconciliable : Gambetta. Tension sociale toujours forte dans monde ouvrier. Rapprochement républicain extrême-gauche et socialisme ouvrier lors des obsèques du journaliste républicain Victor Noir tué dans querelle avec prince Pierre Bonaparte. Habilement, N III soumet le sénatusconsulte au plébiscite du peuple le 8 mai 1870 : 7 350 000 "oui", 1 583 000 "non" ; Paris dans opposition, mais campagne, bourgeoisie (approuve voie libérale et crainte rouge) fidèles. La guerre contre la Prusse, une maladresse fatale Depuis Sadowa, France humiliée sur scène européenne par Prusse et attentisme anglais. N III, avec Mal Niel, met en place service obligatoire (=Prusse), + de remplacement pour bourgeois. Opposition des chefs militaires voulant armée professionnelle, des bourgeois voulant remplacement et républicains voulant pacifisme tirage au sort et remplacement maintenus, formation d'une garde mobile pour défense territoire. Un Hohenzollern, Léopold se porte candidat au trône vacant d'Espagne offuscation de N III craignant d'être encerclé retrait. N III insiste pour que Prusse s'engage à ne + proposer de candidat : accord de principe de Guillaume I, mais Bismarck donne un ton insolent à réponse (dépêche d'Ems) qui révolte France Corps législatif vote crédits pour mobilisation (Thiers), 19 juillet 1870 : déclaration de guerre. 265 000 Français500 000 Allemands (dirigés par Moltke qui a plans prêts depuis 1866). 6 août, Alsace perdue par Mac Mahon à Froechwiller, Lorraine envahie après défaite à Forbach. Nouveau commandant Bazaine décide replis sur Verdun, mais Allemands barrent route le 16 août à Rezonville et 18 août à Saint-Privat bloqué à Metz. Défense de la nation rassemble Français. Blanquistes appellent à insurrection et gouvernement de "salut public" échec car pas soutiens républicain. Mac Mahon marche avec 130 000 hommes du camp de Chalons sur Sedan pour jonction avec Bazaine. Inaction de Bazaine permet aux Allemands d'encercler Français à Sedan, cavalerie ne peut rouvrir route capitulation de l'empereur pour éviter massacre. N III prisonnier abdique, mais ne signe d'armistice. Allemands marchent sur Paris. Défait anéantie gloire de N III. Républicains craignent qu'une insurrection porte extrémistes au pouvoir compromettant république, aussi crainte d'une guerre mal engagée. 4 septembre, Gambetta prononce déchéance de dynastie. Jules Favre, soucieux de modération, se porte à Hôtel de Ville où république est proclamée. Courant révolutionnaire déçu. Tous veulent défendre nation devant ennemi. Les républicains à la conquête de la République (1870-1879) L'"année terrible" : 1870-1871 La guerre républicaine 4 septembre 1870, République proclamée. Le gouvernement de Défense nationale est provisoire (modérés : Jules : Ferry, Simon, Favre ; gauche : Gambetta, Rochefort ; président gal Trochu orléaniste conservateur, mais libéral), France n'est guère républicaine. Prussiens n'accordent pas paix, sont aux portes de Paris le 19 septembre 1870. Jules Favre (Affaires Etrangères) exige la paix car l'ennemi était l'empire, or républicainsempire Bismarck exige Alsace et Lorraine refus. 20 septembre, Paris assiégée, gouvernement ne peut communiquer que par ballons et pigeons. Tentatives de sortie échouent. A Tours, Gambetta, aidé de Charles de Freycinet (ingénieur), constitue armées : Loire, Nord, Est, mais France = toujours divisée union sacrée. Gambetta dirige vigoureusement et républicanise l'administration. Mouvements révolutionnaires à Paris (blanquistes, militants de l'Internationale) = minoritaires. Grandes villes s'émancipent (Lyon = Commune). Domination des radicaux. Tentatives autonomistes et fédéralistes de Marseille, Montpellier, Lyon, Grenoble (Ligue du Midi pour la défense nationale de la République). Echec de l'armée républicaine en janvier 1871, mais G a doté république d'une aura de courage. Paris patriote face à la province Gouvernement signe armistice 28 janvier 1871 stupeur des parisiens. Allemagne exige de signer paix avec gouvernement issu d'une assemblée élue G refuse et démissionne le 5 février. Elections 8 février : 400 monarchistes et cléricaux150 républicains ; 100 indécis. Majorité hostile à république (Charles X, Louis-Philippe). Droite pour paixrépublicains ; paysans se souviennent levée en masse de 1870, du jacobinisme des préfets de G peur rouge = explication. 36/43 républicains à Paris : G, Louis Blanc, Garibaldi, Hugo, Rochefort, Delescluze, Félix Pyat, Benoît Malon. 17 février, assemblée siégant à Bordeaux, nomme Thiers "chef du pouvoir exécutif de la République". Thiers veut signer paix, rétablir ordre et ancrer sa position, pense que seule solution = république conservatrice. Mais députés orléanistes et légitimistes veulent monarchie report du débat sur nature régime. Thiers gouverne avec orléanistes, légitimistes et républicains modérés. France doit céder Alsace-Lorraine N III, jugé responsable, est déchu. Assemblée s'installe à Versailles, parisiens sont humiliés, craignent pour leur ville et la république ; nombreuses provocations à Paris, Thiers veut la soumettre. La République "rouge" Manifestations le 24 février, anniversaire de 1848. Comités populaires se sont constitués dans est de Paris. GN élit 15 mars Comité central "barrière inexorable élevée contre toute tentative de renversement de la République". Ralliement de l'Internationale (Varlin). 18 mars, échec des troupes versaillaises pour prendre canons Thiers quitte Paris pour organiser de l'extérieur écrasement de l'insurrection. Parisiens s'emparent de préfecture de Police, mairies, Hôtel de Ville (crainte d'un coup d'Etat monarchique). Idem Lyon, Marseille, Toulouse, Saint-Étienne, seule Paris persiste. Comité central de GN organise élections municipales. Assemblée s'oppose à statut spécial pour Paris. Partisans Commune 170 000/229 000. Conseil Général de la Commune : élus "rouges" : extrême gauche révolutionnaire blanquiste (Ferré, Rigault) et jacobine (Delescluze) qui veut An II, CSP, imposer, si besoin, dictature de Paris à provinceminorité internationaliste (Varlin, Benoît Malon) ; 1 marxiste. Idée commune : faire de Paris une "ré- publique indépendante", une "commune libre" ; France = "mosaïque de communes librement fédérées" (19 avril, formule avancée dans Déclaration au peuple français). Communard≈sans-culotte ; l'ennemi est le gros, le riche, le propriétaire. Nouveaux clubs, nouvelles solidarités, Le Cri du Peuple de Jules Vallès. Mesures républicaines : service militaire obligatoire (armées permanentes), séparation Eglise/Etat, école laïque, gratuite, obligatoire ; éducation professionnelle. Un projet social se dessine favorable aux ouvriers. La victoire des Versaillais Thiers a organisé 130 000 hommes, commence le 3 avril 1871, refuse tout compromis (Clemenceau), semaine sanglante débute 21 mai = reconquête méthodique. Exécutions massives communards se vengent (sur ecclésiastiques). 20 000 exécutions sommaires, 10 000 condamnations (mort, travaux forcés, déportation) fin : Paris perd 100 000. Beaucoup se réjouissent (Sand, Edmond de Goncourt, Flaubert, Dumas fils), d'autre se taisent (Gambetta), Hugo et Michelet condamnent violence des Versaillais. Province rassurée de menace parisienne ; distanciation des ouvriers de la république. Républicains se taisent, acceptent république conservatrice de Thiers. Spectre rouge écarté. Thiers : la république sera conservatrice Thiers, un orléaniste converti à la République 31 août, cet homme de 73 ans devient Président de la République par loi Rivet. République n'est que de fait. Monarchistes pensent à restauration. Orléanistes acceptent de s'effacer derrière légitimistes, mais duc de Chambord refuse drapeau tricolore. Voie libre pour Thiers. 114 vacants par candidatures multiples, républicains en obtiennent 10010 monarchistes. Pour Français, ordre et stabilité du côté de République. Une stabilisation rapide de la France T veut finir occupation coûteuse doit régler 5 milliards de francs or à Allemagne (traité de Francfort du 10 mai 1871) T refuse réforme fiscalité lourds emprunts. T penche pour armée de métier, service long de 7 ans, Assemblée préfère service court et obligatoire tirage au sort : 5 ans pour les 1, 1 an pour autres, curés, grandes écoles, instituteurs = exemptés. GN disparaît. Droite veut décentralisation. T Maintient préfets et administration. France libérée en septembre 1873. Mars 1872 : Internationale interdite. Redressement français = spectaculaire. Les droites coalisées contre Thiers Légitimistes, bonapartistes se dressent contre cette république (orléanistes). T se montre de + en + républicain. Les élections font gagner toujours plus les républicains convaincus, au détriment des amis conservateurs et orléanistes de T. Droite saisit occasion, accuse T de radicalisme, le met en minorité à l'assemblée le 23 mai 1873 démission assemblée choisit Mac-Mahon. La droite sans issues Un projet politique sans lendemain Général conservateur et catholique semble franchir étape vers monarchie, s'appuyant sur Eglise et armée, il veut établir France de "l'ordre moral". Monarchistes ont trouvé chef en duc de Broglie (orléaniste, petit-fils de Staël), méprisant république et T. Chef du gouvernement, il veut rassembler droites en parti conservateur (≈Angleterre), repousser problème monarchie, éviter dissolution qui serait catastrophique pour droite, limiter pression du suffrage universel, empêcher radicalisme. Projet d'un Sénat non élu au suffrage universel, barrage des élites contre démocratie. Chasse aux républicains et anticléricaux. Nomination des maires, suspension des journaux, main mise sur fonction publique, retrait bustes de Marianne. La pression du catholicisme ultramontain Monarchistes se fixent sur duc de Chambord, l'Eglise lui associe le pape exilé dans Rome, les Italiens unifiés, à chute de l'empire en septembre 1870, s'étant emparés de Rome. Désir de restauration des 2. Eglise=active : processions solennelles, prières communes, pèlerinages. Loi 1875 : liberté de l'enseignement supérieur, fondation de facultés catholiques. Légitimistes ne parviennent à assouplir Chambord orléaniste attendent heure du comte de Paris, car Chambordenfants. Des droites irréconciliables En Mayenne, Vendée, Maine-et-Loire, Flandre, Provence intérieure, légitimistes mobilisent petit peuple blanc lors élections : restauration+contre-révolution (chevaulégers= noyau dur, Falloux prêt à s'adapter au siècle). 1789 rejeté, pour AR. Droite orléaniste=bleus : pour nouvelle société, libéralisme (majorité, 200 députés) : ducs de Broglie, Decazes, - résistants face à république conservatrice, veulent limiter suffrage universel (président+Sénat au suffrage indirect), rapprochement désormais de la religion face aux "rouges", aux "voyous gambettistes". Retour en force du bonapartisme, N III meurt en janvier 1873, prince impérial=prétendant séduisant, beaucoup de notables attachés à Empire jouissant d'influences sur peuple (Sud-Ouest, Centre, Ouest) et de relations tissées sous Empire (administration…), brochures réclament retour dynastie bonapartiste, presse virulente (Le Gaulois, L'Ordre, Le Pays), mais marqué très à droite, autoritaire (impératrice Eugénie, Rouher), éloignement de composante sociale et du reste de la droite. Les droites contraintes d'entrer en République Français assimilent République à ordre et stabilité et restauration à aventure. Elections octobre-novembre 1873, donnent + de sièges à républicains. Droite donne septennat à président (Mac-Mahon) pensant établir sorte de régence, mais, renforcement de république. De Broglie=critiqué par légitimistes, évolue au centre ; légitimistes joignent leurs voix à républicains pour le faire tomber le 16 mai 1874. Elections partielles de mai 1874 à février 1875 : 1 monarchiste, 7 républicains, 5 bonapartistes. Devant bonapartisme, alliance républicains (Gambetta)+orléanistes libéraux, républicains intransigeants. 30 janvier 1875, amendement Wallon reconnaît implicitement république (proclamation) : 1 voix de majorité! Lois constitutionnelles sont votées car peu républicaines, préservent chances restauration. Président a pouvoir monarque constitutionnel (≈LouisPhilippe) : 7 ans, pouvoir exécutif, initiative des lois, droit de grâce, nomme aux emplois civils et militaires, nomme ministres, conclut traités, dissout chambre. Chambre élue au suffrage universel tous les 4 ans, Sénat conservateur : 75 sénateurs inamovibles, 225 au suffrage indirect pour 9 ans, renouvelables par 1/3. Républicains ne veulent qu'une chambre, mais G invite à concessions pour assurer république. La percée républicaine Gambetta : retour à 1789 G avait compris que pour ancrer république, il fallait s'éloigner du socialisme et de la Terreur : il faut certes liberté, mais aussi ordre et propriété. Jules Ferry défendait cette idée dès le 2nd empire. Discours fondateur à Bordeaux le 26 juin 1871 : république comme réconciliatrice, contre opposition villes républicaniséescampagnes, contre dictature de Paris (communards). Il faut gagner les campagnes (majorité, suffrage universel), donc instruction politique pour arracher des griffes des notables monarchistes et bonapartistes. République doit être "sage" pour ne pas faire peur aux propriétaires. G assimile (à tort pour orléanistes) les monarchistes au système de féodalité pour faire peur aux paysans. L'ennemi n'est + le "gros", mais le "blanc" et l'Eglise Une République moderne Méfiance des républicains pour associations (danger syndicats≈socialisme) et liberté enseignement (Eglise). Anticléricalisme profond. République=triomphe de raison, science. Au cœur du projet progressiste : école élémentaire=outil de culture démocratique, lieu mobilité sociale fondée sur mérite. Le "parti républicain" A l'assemblée, Union républicaine autour de G, dès 1874 G rompt avec radicaux pour "opportunisme" : attitude réaliste consistant à construire république selon l'opportunité du moment et à transformer parti républicain en parti de gouvernement. Extrême-gauche socialiste avec quarante-huitards (Louis Blanc, Edgar Quinet, Hugo). Radicaux (Clemenceau, Camille Pelletan), + à gauche que l'Union républicaine Plus modérés qu'Union républicaine : Gauche républicaine (Jules Ferry, Jules Grévy, Jules Simon) : pour république parlementaire, contre Eglise, socialement conservateurs. Anciens orléanistes (Henri Germain, Léon Say, Casimir Perier = centre-gauche. Une machine électorale efficace Début 1870 : républicains forts à l'Est, dans régions frontalières, France industrielle, absents à l'Ouest et dans France rurale. L'ordre moral ferme cercle, interdit journaux…difficultés. Associations dans toute France diffuse propagande républicaine (Ligue de l'enseignement fondée par Jean Macé en 1866) par brochures, fondations écoles laïques, enterrements civils. Associations patriotiques nées de guerre, espèrent revanche, soutiennent G. Loges maçonniques. La République française de G, dès juin 1875 journal à 1 sou (200 000 exemplaires) La Petite République française (Joseph Reinach). Organisation électorale républicaine complète. Comités électoraux : solidarité de région à région, diffusion discours de G. Les républicains au cœur de la République Forts progrès, notamment en milieu rural : législatives complémentaires de juillet 1871 : 99/114 républicains. Elections partielles de juillet 1871 à février 1875 : 143 républicains, 17 monarchistes, 14 bonapartistes. Législatives février-mars 1876 : victoire avec 55% : 360160 (25 légitimistes, 55 orléanistes, 75 bonapartistes) ; forte victoire en Champagne, Lorraine, Jura, Alpes, sillon rhodanien, Provence, Bourbonnais ; Ouest commence à bascu- ler (Haute-Normandie, Touraine) ; régions rouges rattachées à république ; basculement Bassin parisien, Centre-est, Nord-est (régions "bleues"). L'épreuve de force entre la droite et les républicains Le compromis impossible entre les républicains et Mac-Mahon Majorité certes républicaine, mais république dirigée par monarchiste (MacMahon) et tenue par Sénat à vocation conservatrice, l'avantage de la droite au Sénat est mince. Dufaure (centriste) devient chef du gouvernement et parti républicain (G) se modère. Puis gouvernement de Jules Simon (gauche républicaine, très modéré, hostile aux radicaux) qui maintient équilibre. Mais parti catholique (Louis Veuillot), à l'appel du pape prisonnier Pie IX, fait éclater crise : déclarations contre-révolutionnaires. Républicains dénoncent, Mac-Mahon riposte le 16 mai en demandant à Jules Simon de démissionner. Mais de Broglie n'obtient confiance de majorité. Mac-Mahon dissout le 25 juin 1877. Les républicains garants de la stabilité De Broglie utilise tous moyens de pression. La droite, épaulée par Eglise, fait peur (coup d'Etat). G mobilise machine politique. Pour G, désormais, les concessions sont finies. Dissolution est présentée comme acte antiparlementaire et antirépublicain ; G dramatise situation en présentant ennemi comme uni, menaçant, voulant asservir la France, ayant comme objectif de renverser République et d'annuler 1789. Républicains s'imposent comme gardiens de constitution, légalité, ordre. 14 octobre 1877 : victoire 323208 = serré, forte résistance de la droite La République parlementaire Pour Mac-Mahon, la bataille est perdue. Désormais république bascule dans régime parlementaire, alors que Thiers avait pensé au présidentiel. Chambre des députés est la vraie représentation, effacement du Président. Droite perd ses places fortes, 5 janvier 1879, renouvellement d'un 1/3 Sénat : victoire républicains : 6616 Sénat républicain. Municipales de 1877 : 20 000/36 000 communes républicaines. Epuration de l'administration, de l'armée démission de Mac-Mahon 30 janvier 1879 Jules Grévy est élu Président, G président de l'Assemblée, Waddington chef du gouvernement.