LA IIIe RÉPUBLIQUE Chapitre 8 La capitulation de Napoléon III à Sedan en 1870 marque la fin du Second Empire. La IIIe République est proclamée le 4 septembre 1870 et durera jusqu’en 1940. Ce nouveau régime est d’abord fragile mais il se renforcera peu à peu à partir de 1880 et s’enracinera durablement. Dès sa proclamation, la IIIe République doit affronter différents problèmes : La défaite contre la Prusse : L’assemblée constituante est divisée sur la poursuite de la guerre mais une majorité se dessine en faveur de la paix et le traité de Francfort est finalement signé en mai 1871. La France perd l’Alsace et la Lorraine. L’insurrection de la Commune de Paris : une partie de la population n’accepte pas la défaite et se soulève. Un Conseil de la Commune de Paris est élu et le gouvernement se retire à Versailles. Les “Communards”, principalement des ouvriers et des artisans, proposent des réforme sociales. Mais en mai 1871, pendant la “semaine sanglante”, la répression des “Versaillais” contre la Commune de Paris est terrible et s’étend aussi aux autres Communes qui s’étaient constituées dans toute la France. Le mouvement ouvrier et le socialisme sont donc fortement frappés par cette répression. Le risque de restauration monarchique : les nostalgiques de la monarchie sont majoritaires à l’Assemblée Constituante en 1871. Pendant les années suivantes, les royalistes (divisés entre Orléanistes et Légitimistes avec le petit-fils de Charles X) tentent de restaurer la monarchie. Aux élections législatives de 1876, les Républicains obtiennent malgré tout la majorité. Le Président de la République, Mac-Mahon, favorable à la monarchie, dissout l’Assemblée. Mais le camp républicain se renforce et gagne les élections suivantes, aussi bien à la Chambre des députés qu’au Sénat. Mac-Mahon démissionne et est remplacé par le Républicain Jules Grévy. En 1881, les monarchistes sont définitivement vaincus et les Républicains modérés sont au pouvoir. En 1884, la République est proclamée “gouvernement définitif de la France” et ses symboles deviennent importants : Marianne, la Marseillaise, la fête nationale le 14 juillet…. Le gouvernement promulgue des lois en faveur des grandes libertés : Liberté de réunion et de presse en 1881. Lois scolaires de 1881 et 1882 : l’enseignement primaire devient gratuit, laïque et obligatoire. Loi autorisant les syndicats en 1884. Mais vers 1885, la France traverse une période de difficultés économiques entraînant un mécontentement social qui se traduit par le recul des Républicains modérés. La majorité plus restreinte au Parlement provoque l’instabilité ministérielle et permet à l’antiparlementarisme de se développer. Le Général Boulanger réunit à la fois les “antiparlementaires” et les nostalgiques de la monarchie. Il est élu député et ses partisans le poussent à prendre le pouvoir mais il hésite à faire un coup d’état. Les Républicains réagissent et Boulanger est contraint à se réfugier en Belgique. En 1889, la IIIe République sort donc victorieuse de la crise boulangiste et peut fêter le centenaire de la Révolution avec l’Exposition Universelle à Paris. Dans les années 1890, le gouvernement doit encore faire face à d’autres crises : Le scandale de Panama en 1892 : des députés et des ministres ont été corrompus pour voter la loi permettant le financement du canal. L’agitation des anarchistes qui organisent des attentats et provoqueront la mort du Président de la République Sadi Carnot en juin 1894. Le gouvernement réagit en promulguant des lois répressives vivement critiquées par les socialistes. L’affaire Dreyfus : le pays est divisé devant la condamnation pour espionnage du Capitaine Dreyfus. L’écrivain Emile Zola prend sa défense. Enfin reconnu innocent, il ne sera réhabilité que douze ans plus tard. Finalement, malgré toutes ces crises, le régime qui a même obtenu le soutien des catholiques et des paysans, fait preuve d’une grande solidité. À la fin du XIXe siècle, la République Française est un régime politique presque unique, (seule la Suisse est aussi une République) et est un modèle de démocratie parlementaire en Europe.