1848 1879 La République hésitante
I) La deuxième république 1848 1851
1848 : « L’illusion lyrique »
La République est proclamée dans la confusion.
Le gouvernement provisoire est un compromis entre les libéraux (Lamartine Ledru Rollin) et
les républicains socialistes (Louis Blanc)
Mesures phares :
- suffrage universel masculin (jamais remis en cause depuis)
- fin de l’esclavage
- augmentation des impôts et création des ateliers nationaux
- abaissement de la journée de travail à 10 heures
Mais alors que Paris est pris d’une agitation sociale, les élections d’avril sont remportées par
les modérés, qui font arrêtés les meneurs populaires.
Journées de juin 1848 : suppression des ateliers nationaux, manifestations puis rétablissement
de l’ordre par Cavaignac (plusieurs milliers de morts).
Le parti de l’ordre s’installe au pouvoir.
Constitution de 1848 :
- une seule assemblée
- séparation des pouvoirs : le président de la République est élu pour 4 ans au suffrage
universel direct, sans rééligibilité de suite
Décembre 1848 : élection de Louis Napoléon Bonaparte. Thiers : « C’est un crétin qu’on
mènera ».
1850 : durcissement du régime :
- épuration de l’administration
- liberté de l’enseignement (loi Falloux de 1850)
- interdiction du droit de vote des indigents
- nouvelles restrictions de la liberté de la presse
1851 : Coup d’Etat du 2 décembre, car Napoléon souhaitait se faire réélire.
Le coup d’Etat est un succès à Paris, où le peuple n’apprécie pas l’assemblée bourgeoise.
En Province, certains départements se révoltent (Var).
Le coup d’Etat passe rapidement à droite et réprime fortement les républicains (expulsion vers
l’Algérie)
Louis Napoléon : « Je ne suis sorti de la légalité que pour rentrer dans le droit ».
Bilan de la seconde république
La République a montré qu’elle était très fragile, pour tomber face à un seul nom, celui de
Napoléon.
La seconde république a vu l’union des droites, qui résulte de la « peur sociale », peur qui a
notamment motivé le ralliement à Napoléon.
Toutefois, l’idée républicaine se précise. Le suffrage universel est assuré
II) Le second empire 1852 1870
L’empire autoritaire 1852 1860.
1852 : proclamation de l’Empire
Le pouvoir exécutif est renforcé : il dispose d’un pouvoir de direction sur l’armée, la
diplomatie, l’administration. Il a l’initiative des lois, nomme les ministres et les conseillers
d’Etat.
Le « corps législatifs » n’a aucun pouvoir : il n’a pas d’initiative et ne peut faire que des
amendements aux projets de loi du Conseil d’Etat, si celui-ci l’autorise. Il n’y a pas de
publicité des débats.
Les élections sont totalement pilotées via les « candidatures officielles ».
Napoléon III mène des politiques industrielles et étrangères ambitieuses (participation à la
guerre de Crimée de 1854 1855).
1858 : attentat d’Orsini, durcissement policier. La loi sur la presse est particulièrement dure :
régime de l’autorisation préalable avec forte caution et fort timbre, couplé à un système
d’amendes et d’avertissements.
L’empire libéral 1860 1870.
Le virage libéral de Napoléon peut s’expliquer par la volonté de Napoléon de chercher de
nouveaux alliés chez les libéraux, après que les catholiques intransigeants l’aient quitté, en
raison du soutien de Napoléon à l’unité italienne.
1859 : Victoire de Solferino, soutien à l’unité italienne
1860 : traité de commerce franco britannique.
Etapes de la libéralisation :
- 1859 : amnistie des proscrits
- 1864 : droit de grève, tolérance à l’égard de l’Internationale
- 1867 : droit d’interpellation accordé au corps législatif
- 1868 : fin de l’autorisation préalable pour la presse.
De fait, la libéralisation libère les mécontentements. Ex : Thiers demande les 5 libertés :
liberté individuelle, liberté de la presse, liberté des élections, droit d’interpellation et
responsabilité des ministres.
Le républicanisme se renforce (Ferry, Gambetta).
1870 : réforme libérale parlementariste :
- les ministres sont responsables devant le Corps législatif
- succès large du plébiscite libéral, même si à Paris le non l’emporte.
Les mutations économiques du second empire :
La croissance de la population est lente sous le second empire (0,27% par an).
L’Etat est au cœur des grands programmes de modernisation (train, par exemple, dont le
premier réseau est achevé en 1858 on compte 20 000 km de voies ferrées à la fin de
l’empire), même si il n’y a pas d’étatisation.
L’empire favorise les grandes sociétés, et de fait, le second empire voit de nombreuses
concentrations sectorielles.
Le capitalisme financier se développe : expansion monétaire, hausse de la capitalisation
boursière, recours développé aux systèmes d’obligation, d’actions, et à l’emprunt. Cf.
personnage de Saccard.
La croissance stagne après 1860.
La France exporte massivement ses capitaux pour financer les investissements étrangers, qui
offrent de hauts rendements (Canal de Suez…).
Secteurs à la forte croissance : transport, sidérurgie, charbon, bâtiment, textile.
La croissance profite surtout à l’est et au nord de la France.
Toutefois, la France reste un pays dans lequel les agriculteurs représentent 50% de la
population active (70% de la population) contre 30% pour la population « industrielle ».
La population urbaine est toutefois en hausse : en 1866, 11% des Français vivent dans des
grandes villes (50 000 habitants) et on compte 30% d’urbains.
III) 1870 1871 La guerre et la Commune.
Septembre 1870 : défaite de Sedan.
4 septembre : proclamation de la République
Mais le gouvernement provisoire est un échec politique et militaire.
Bismarck fait signer l’armistice en 1871 puis exige des élections, remportées par les
conservateurs. Les républicains ne représentent qu’un tiers de l’assemblée.
Thiers est nommé chef de l’exécutif.
1871 : traité de Francfort : la France doit verser 5 milliards de franc or à l’Allemagne. Elle
perd l’Alsace (sauf Belfort) et la Moselle.
Mars à Mai 1871 : Commune de Paris, née des divergences entre le peuple parisien, la garde
nationale ralliée à la Commune et l’assemblée conservatrice.
La commune prend de nombreuses mesures politiques novatrices (libertés, séparation de
l’Eglise et de l’Etat, instruction laïque et gratuite) mais est réprimée par « Versailles » (20 000
morts)
Les significations de l’échec de la Commune sont nombreuses :
- Paris ne domine plus la politique de la France
- L’histoire de la Commune devient un mythe de la gauche française
- La Commune favorise les Républicains, car elle a montré leur capacité à rétablir
IV) 1871 1879 : La République des ducs
Echec d’une éventuelle Restauration.
1871 : manifeste du duc de Chambord, qui montre un candidat au trône trop légitimiste pour
se rallier l’ensemble des royalistes
Thiers, nommé président de la République, rassure dans un premier temps les conservateurs.
1873 : démission de Thiers, élection du maréchal Mac Mahon.
1873 1876 : l’ordre moral
Mac Mahon, un légitimiste, nomme le duc de Broglie comme vice président du conseil, un
orléaniste.
La France connaît une « flambée cléricale » (construction de Montmartre, entrave aux
enterrements civils).
La Restauration échoue définitivement, suite à l’hostilité de Bismarck et au part de France
du duc de Chambord en 1873.
1875 : vote des premières lois constitutionnelles « orléanistes » :
- le président de la République est élu pour 7 ans par les chambres. Il a l’initiative des
loi et un droit de dissolution
- la chambre des députés est élue au suffrage universel, pour 4 ans.
- le sénat est censé dominer la chambre. Il est représentatif de la France rurale.
1876 1877 L’offensive républicaine.
Gambetta et les républicaines mènent une campagne de 1876 centrée sur l’anti cléricalisme et
l’hostilité aux « barons » de l’Ancien Régime que sont les orléanistes.
La chambre des députés est dominée par les Républicains.
1877 : Mac Mahon dissout l’assemblée, car il refuse que la présidence du conseil soit
accordée à Simon, un républicain.
Face au nouveau succès républicain aux élections, Mac Mahon se soumet et démissionne
deux ans plus tard, en 1879, lorsque les républicains deviennent majoritaires au Sénat.
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