3.3.1.3.1 Les causes de la Commune
Elles sont nombreuses et complexes. Parmi les facteurs qui expliquent le soulèvement de la
commune, on peut avancer :
• La situation de Paris.
Paris capitale politique est de ce fait aussi la ville révolutionnaire par excellence.
Sociologiquement et politiquement, on constate au moment de la Commune un
changement : Une partie des Parisiens aisés a quitté la ville avant le siège ou après
l’armistice La population est donc à majorité constituée par les couches plus modestes
(petite bourgeoisie, artisans, ouvriers, etc.). De plus les parisiens sont politisés : une
profusion de clubs, de journaux, de brochures a entretenu un esprit révolutionnaire (la
conduite de la guerre, la capitulation sont jugées sévèrement) et on constate une
polarisation vers la gauche et l’extrême gauche. Les Parisiens avaient envoyé, à
l’Assemblée nationale élue en 1871, 37 députés d’extrême gauche sur 43
représentants. De plus Paris a particulièrement souffert des rigueurs de siège de la
capitale tout en faisant preuve d’un esprit de résistance nourri par l’illusion d’une
victoire possible contre la patrie en danger (Cf. la Révolution). Frustrés et se sentant
trahis, les parisiens dispose d’un important arsenal d’armes (armes enlevés au
Allemands).
• L’attitude de l’Assemblée Nationale
Entre Paris et l’assemblée Nationale, on constate un clivage politique entre
provinciaux pacifistes et conservateurs et citadins révolutionnaires. Obligée de se
réunir à Bordeaux du fait du siège de Paris, elle décide de siéger dorénavant à
Versailles. Paris se sent « décapitalisé ». Elle prend des mesures économiques qui
obèrent un peu plus les classes modestes (suppression de la solde pour les militaires,
fin du moratoire sur les loyers).
• L’attitude de Thiers (chef de l’exécutif)
Il tente de désarmer les parisiens (tentative de reprendre les canons acquis par
souscription populaire et situés sur la butte Montmartre). Cette tentative suscite le
début de l’insurrection. Malgré l’avis de ses ministres et celui des maires de Paris qui
voudraient s’entremettre, il isole Paris laisse l’émeute se développer pour mieux
l’écraser. Le gouvernement et les troupes attendent à Versailles le moment propice
pour reprendre Paris.
3.3.1.3.2 L’œuvre politique de la Commune
Les parisiens élisent le 26 mars un Conseil général mais ce Conseil n’est qu’en partie
représentatif car la moitié seulement des électeurs votent. Sur 86 députés, les modérés
n’obtiennent que 15 sièges et ne viendront du reste pas siéger. C’est la victoire des socialistes
d’extrême-gauche, toutes tendances confondues.
Les mesures prises par la Commune sont peu nombreuses et de courte durée. Elles reflètent la
lutte révolutionnaire des communeux au-delà de toutes les nombreuses divergences politiques
contre la bourgeoisie et l’Église (conflit des deux France) :
• séparation de l’église et de l’état
• laïcisation des écoles publiques
• projet d’enseignement primaire gratuit et obligatoire
Contrairement à la Révolution de 1789, l’insurrection restera cantonnée à Paris (quelques
révoltes à Marseille, Saint Etienne, Le Creusot, Limoges, Lyon seront rapidement réprimées)
Thiers confie le commandement d’une expédition punitive à Mac-Mahon.