Savez-vous planter les choux… ou faire des implants ? Fabienne Bergmann ( עץetz) désigne l'arbre, mais aussi le bois. L'arbre se dit aussi ( אילןilan, pluriel : אילנות ilanot). Planter − ( לנטועlintoa – mais aussi לָטַ עַתlataat) ou ( לשתולlichtol) − consiste à faire prendre racine, soit ( להשרישlehachrich), à ne pas confondre avec לשרש (lecharech), arracher, qui est juste le contraire. Le plant est ( נטעneta) ou ( שתילchetil) et si la première racine ne s'applique qu'aux plantes – ( שותלים צמחיםchotlim tsmahim) – la seconde a d'autres applications : ( משתילים איבריםmachtilim evarim), on transplante des organes, par une opération de ( השתלהhachtala), le greffage, qui consiste à placer un implant, une greffe, ( שתילchetil), dans le corps de l'opéré, qui est ( מושתלmouchtal). Le mot ( עץetz) apparait dans plusieurs expressions imagées. Dire qu'on se réfère à une autorité se dit ( נתלה בעץ גבוהnitla beètz gavoa), littéralement : s'accrocher à un arbre élevé. L'expression s'emploie par exemple quand un petit employé se réfère au patron pour se justifier. En posant des conditions trop élevées ou difficilement satisfaisables, on se piège parfois soi-même et on risque de se mettre dans une situation d'où il sera difficile, mais impératif, de se tirer. Il faudra alors trouver le moyen de ( לרדת מהעץlaredet mihaetz), littéralement : descendre de l'arbre, soit se tirer élégamment de là grâce à un quidam qui nous tendra la perche. Notons que des noms d'arbre ont donné nombre de prénoms hébraïques. C'est le cas du palmier – ( עץ תמרetz tamar) ou ( דקלdekel) – d'où vient le joli prénom תמר (Tamar), qui est celui de ma fille ainée, ( דיקלהDikla), ou le prénom masculin תומר (Tomer). On notera aussi le prénom féminin ( אלהElla), de עץ האלה, le pistachier. Et pour les garçons, ( אלוןAlon), le chêne, ( אורןOren), le pin, ( ארזErez), le cèdre. Le Temple a été construit avec des cèdres, réputés pour leur fermeté. La même racine ' א'ר'זa engendré le verbe ( לארוזleeroz), qui désigne à la fois l'action d'envelopper – ( אורזים מצרכיםorzim mitsrakhim), envelopper des marchandises – et celle de faire ses bagages – ( אורזים מזוודותorzim mizvadot), littéralement : empaqueter [le contenu] des valises. Tout comme ( ארזerez), le cèdre, ( אריזהariza), l'enveloppe devrait donc tenir la route… Un proverbe talmudique évoquant le cèdre s'emploie couramment pour exprimer l'impuissance évidente des faibles devant une catastrophe ou un évènement qui nous dépasse, quand même les forts sont atteints. יגידו אזובי/ אם בארזים נפלה שלהבת מה יעשו ( הקירim baarazim nafla chalhévèt ma yaassou/ yaguidou ezové hakir), littéralement : si les cèdres se sont embrasés, que peuvent faire les mousses du mur. ( מרוב עצים לא רואים את היערmirov etsim lo roïm èt hayaar), littéralement : il y a tellement d'arbres qu'on ne voit plus la forêt, décrit une situation où trop de détails estompent l'essentiel. Et si vos interlocuteurs ne vous écoutent pas, ou refusent de se rendre à vos arguments, vous pourrez toujours clamer votre frustration en disant דבר אל העצים ואל ( האבניםdaber el haetsim véel haavanim), autant parler aux arbres et aux pierres.