Cela s'entend
Fabienne Bergmann
Entendre – (lichmoa) – est une chose, écouter – (lehakchiv) – en est une
autre qui implique du (kechev), de l'attention, comme le dit bien l'expression
(hekchiv berov kéchèv), écouter avec attention, ou le terme un peu
littéraire (hiskit). Le verbe (lehaazin), écouter, vient du mot (ozen),
l'oreille. (maazinim lemusica), on écoute de la musique. Mais être à
l'écoute serait plutôt (zakaf ozen) soit littéralement : tendre l'oreille ou
(hita ozen), prêter oreille, ou mieux (hita ozen kachévèt), ou encore
l'expression littéraire (assa ozno keafarkéssèt), qui évoque le pavillon
de l'oreille. Pour une écoute empathique, on dira (kara ozen) et boire les
paroles de quelqu'un se dit (chata èt dvarav betsama). Je suis tout
ouïe se dit en hébreu (couli ozen).
Le verbe (chama) signifie aussi obéir. Là aussi, les synonymes sont nombreux, à
commencer par la forme passive du verbe, (lehichama), mais aussi
(letsayet) s'il s'agit d'un ordre ou d'une injonction, (lehianot) ou
(lehéater), s'il s'agit d'une demande, (lasour lemarouto), accepter l'autorité
de quelqu'un, ou (laassot kedvarav), faire ce qu'il a dit.
Attention, on est parfois écouté par des oreilles indiscrètes : (oznayim
lakotel), les murs ont des oreilles ou, ce qui ne vaut guère mieux, nos paroles tombent
souvent dans l'oreille d'un sourd, ce qui se dit fort joliment en hébreu
, littéralement : est tombé dans une oreille insensible ou… non juive. Pour ne pas
entendre, point n'est besoin de (atamé oznayim), protections auditives
comme les boules Quies, on peut le faire délibérément et (leetom
oznayim), se boucher les oreilles ou écouter (behatsi ozen), distraitement.
(lessaber èt haozen) signifie donner une explication simple et claire ou
un exemple probant pour être mieux compris. (kvad ozen) est un malentendant
et d'un bruit insupportable, on dira qu'il est (mahrich oznayim),
littéralement : qui rend sourd.
Pour signifier à quelqu'un que ce qu'il dit n'a aucun sens, on lui fera remarquer,
emphatiquement (yichméou oznéha machépiha medaber),
littéralement : que tes oreilles écoutent ce que dit ta bouche, expression que l'on peut
traduire prosaïquement par "tu te rend compte de ce que tu dis".
Et en entendant des nouvelles insupportables, on peut s'écrier – au même niveau de
langage – (oy léoznayim chékhakh chomo't), malheur aux
oreilles qui entendent cela.