Théorie et pratique de l'Indépendance
Fabienne Bergmann
La guerre d'Indépendance est aussi appelée (milhémèt hakomemiyout).
Le mot (komemiyout), qui s'entend au sens d'indépendance ou de souveraineté,
apparaît dans un verset du Lévitique (26 : 13) au sens de : tête haute. Il s'apparente au
verbe (kam), se lever, mais aussi se réveiller, se lever du lit, et également être
établi, construit ou créé – (medinat Israël kama be tachah),
l'Etat d'Israël a été créé en 1948 – ou, dans un style littéraire : apparaître, comme dans
le verset (Il n'a plus paru, en Israël, un prophète tel que
Moïse - Deutéronome 34 : 10). De la même racine vient aussi le verbe
(hitkomem), se rebeller, se révolter. Le terme (komemiyout) convient tout à fait
à définir la guerre d'Indépendance, puisque celle-ci fait suite à l'établissement de l'Etat
d'Israël, soit (koum hamedina), littéralement : le fait que l'état se soit "levé",
soit né, suite à une rébellion contre la diaspora, contre le mandat britannique et parce
que les Juifs se sont "levés" pour prendre les armes et arracher leur indépendance
nationale.
(koum), infinitif du verbe (kam), se lever, est devenu un substantif et apparaît
aussi dans l'expression (machkimé koum), ceux qui se lèvent tôt, les
matinaux.
Le mot (koma) signifie dans la Bible la hauteur de quelque chose – celle de
l'arche de Noé est de trente coudées – et aujourd'hui la taille d'une personne. Un
(baal koma) ou (gueva koma) est dans un langage châtié, quelqu'un de
grand. Quand il est apparaît (bemelo koumato), dans toute sa hauteur, à
côté d'un (namoukh koma) ou (ketan koma), petit de taille, ou même
d'un homme (memoutza koma), de taille moyenne, l'effet est
impressionnant. Un homme (baal chiour koma), est une personnalité
vénérable et respectable, laquelle ne se promène pas forcément (bekouma
zekoufa), la tête haute, fièrement, conscient de son importance. (koma) est aussi
un étage.
A la question : que font les Israéliens le jour de l'Indépendance, la réponse sera
unanime, mais les expressions variées : (al haèch), qui se prononce en
accentuant la première syllabe, littéralement : sur le feu ; (mangal), mot qui nous
vient de l'arabe et auquel l'Académie de la langue hébraïque a trouvé l'équivalent
(matzlé), qui est aussi le gril lui-même. Vous aurez compris : tout Israélien qui se
respecte s'offre un barbecue dans la nature.
Notons que le mot (matzlé) est formé sur le schème des instruments, comme par
exemple (maklèf), l'éplucheur, ou (mamhé), le mixeur. La grille métallique
servant au gril est aussi (askala), mot emprunté au grec par le biais de la langue
des Sages. Pour attiser le feu, on utilise un (nafnèf), qui peut être un simple
morceau de carton qu'on agite ou un instrument spécialement conçu pour cette tâche.