Neurologie r e v u e d e ... É :

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revue de presse spécialisée
résumé
et
a n a ly s e
d’articles
sélectionnés
Neurologie
(300 à 600 mg au coucher) ou de flunarizine.
ÉTIOLOGIE DES CÉPHALÉES
CHEZ LES PERSONNES ÂGÉES : EN PRATIQUE
Un tableau vaut parfois mieux qu’un long discours !
Céphalées primitives (deux tiers des cas)
• Migraine
• Céphalées de tension
• Algie vasculaire de la face
• Céphalée hypnique *
Céphalées secondaires (un tiers des cas)
• ...d’origine lésionnelle :
• Maladie de Horton
• Pathologie vasculaire ischémique
• Pathologie tumorale
• Pathologie neurodégénérative (maladie de
Parkinson)
• Hématome sous-dural chronique
• Cervicarthrose C1-C2 (névralgie d’Arnold)
• ...d’origine métabolique :
• Insuffisance respiratoire chronique
• Insuffisance rénale
• Hypercalcémie
• ...d’origine iatrogène (AINS, vasodilatateurs,
bronchodilatateurs, etc.)
Ne pas omettre en outre que des chiffres tensionnels élevés (PA diastolique > 120 mmHg)
peuvent être à eux seuls source de céphalées !
(*) Cette entité, décrite pour la première fois il y
a une quinzaine d’années, est spécifique du
sujet âgé. Il s’agit d’une céphalée le plus souvent bilatérale, réveillant quotidiennement le
patient en deuxième partie de nuit, de durée
brève (30 à 60 minutes), et s’accompagnant
dans la moitié des cas de nausées. Son traitement repose sur l’administration de lithium
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Dousset V. Les céphalées du sujet âgé. La Lettre du neurologue, VI, 9 (supplément céphalées) : 15-8.
INFARCTUS CÉRÉBRAL ET rt-PA :
“MODE D’EMPLOI”
L’administration par voie intraveineuse de rt-PA
(activateur tissulaire du plasminogène recombinant) dans le traitement de l’infarctus cérébral aigu
est aujourd’hui autorisée... mais sous certaines
conditions : elle doit être initiée – par un médecin
formé à la prise en charge des urgences neurologiques (dans une structure équipée de façon adéquate) – moins de 3 heures après le début des
symptômes et après avoir exclu formellement
l’éventualité d’une hémorragie intracrânienne par
une technique d’imagerie appropriée.
Cela n’est bien évidemment pas sans poser d’importants problèmes d’organisation et suppose
notamment que :
– le public soit informé des signes révélateurs d’un
accident vasculaire cérébral (AVC), afin que les
patients atteints ou leurs proches puissent
s’adresser sans attendre aux services de soins et
de transport d’urgence ;
– les médecins traitants adressent impérativement
leurs malades suspects d’infarctus cérébral dans
une unité spécialisée moins de 3 heures après le
début des troubles, au besoin en transférant directement l’appel aux SAMU ou pompiers;
– des structures d’accueil disposant d’un CT scan
ou d’un IRM et, en permanence (24 heures sur 24),
de praticiens rompus aux urgences neurovasculaires et à la lecture de l’imagerie cérébrale,
soient rapidement mises en place... car, actuellement, seule une minorité de centres hospitaliers
français disposent de telles unités !
Orgogozo JM. Que va changer l’AMM pour le rt-PA ?
Correspondances en neurologie vasculaire, II, 4 : 148-50.
Correspondances en médecine - n° 2, vol. IV - avril/mai/juin 2003
Quelques brèves...
❏ Migraine et placebo
Si l’on en croit les résultats d’une métaanalyse réalisée à partir de 22 essais
thérapeutiques regroupant plus de 2 000
patients, près d’un sujet migraineux sur
quatre “répond” (réduction d’au moins 50 %
de la fréquence des crises) à l’effet placebo...
Lantéri-Minet M. Qu’en est-il de l’effet placebo
dans la prophylaxie migraineuse ? La Lettre du
neurologue, VI, 9 (supplément céphalées) : 10.
❏ AVC et céphalées
L’existence de céphalées lors de la survenue
d’un accident vasculaire cérébral (AVC) est un
facteur prédictif indépendant d’aggravation
des troubles dans les 48 heures.
Lantéri-Minet M. La céphalée contemporaine de la
survenue d’un accident vasculaire cérébral est-elle
péjorative ? La Lettre du neurologue, VI, 9 (supplément céphalées) : 10-1.
❏ Céphalées en coup de tonnerre
❏ Rupture d’anévrisme intracrânien :
quel pronostic ?
En dépit des progrès réalisés depuis une dizaine
d’années dans la prise en charge des
anévrismes intracrâniens, le pronostic vital et
fonctionnel des hémorragies méningées par
rupture anévrismale demeure très sombre : plus
de la moitié des patients décèdent à la phase
aiguë (12 % avant toute prise en charge
médicale et 40 % dans le premier mois en postopératoire) et environ un tiers des malades
ayant survécu garde des séquelles
neurologiques invalidantes. Seule consolation,
le risque de rupture de ces lésions (dont la
prévalence est estimée à 1 % de la population
générale... et à 6 % chez les personnes âgées
de plus de 60 ans) serait largement inférieur aux
données habituellement admises : il ne serait
que de 0,05 % par an pour les anévrismes de
moins de 10 mm et de l’ordre de 1 % pour ceux
dont le diamètre excède 10 mm.
Les céphalées brutales, à savoir les
céphalées atteignant leur maximum
d’intensité dans un délai de 10 secondes,
peuvent être bénignes ou traduire une
hémorragie méningée. Aucun élément
clinique ne permet de différencier ces deux
entités à coup sûr. Notons cependant que les
céphalées brutales bénignes sont plutôt
localisées en région temporale et à type de
pression, alors que celles secondaires à une
hémorragie méningée sont plus volontiers de
localisation occipitale et s’accompagnent
plus fréquemment de nausées, de raideurs de
la nuque et de troubles de la conscience.
Labauge P. Les formes familiales d’anévrismes
intracrâniens. La Lettre du neurologue, VI, 10 :
361-4.
Visy JM. Céphalées en coup de tonnerre : quelles
caractéristiques, quelles étiologies, quel bilan ? La
Lettre du neurologue, VI, 9 (supplément céphalées) : 11-2.
Une nouvelle thérapeutique, au mécanisme
d’action original, vient de faire son apparition :
la mémantine. Celle-ci est indiquée dans le
❏ SEP et statines
Plusieurs études in vitro ou sur des modèles
animaux suggèrent que les statines ont un
effet immunomodulateur prometteur dans
certaines affections auto-immunes... dont la
sclérose en plaques (SEP). À suivre !
Vukusik S. Statines et immunomodulation de la
SEP. La Lettre du neurologue, VI, 10 : 367-8.
❏ Alzheimer : quoi de neuf ?
traitement des patients atteints d’une forme
modérément sévère à sévère de la maladie
d’Alzheimer.
Derkinderen P. La mémantine. Les Actualités en
Neurologie, 3, 10 : 225-8.
❏ Méningite bactérienne
ou tuberculeuse ?
Un score clinique et paraclinique simple peut
vous aider à répondre à cette question.
– Âge < 36 ans (= 0)/≥ 36 ans (= 2).
– Numération des leucocytes < 15 000
(= 0)/≥ 15 000 (= 4).
– Durée des troubles avant l’hospitalisation < 6 jours (= 0)/≥ 6 jours (= 5).
– Numération des leucocytes dans le
LCR < 900 (= 0) ≥ 900 (= 3).
– Pourcentage de PNN dans le LCR
< 75 % (n = 0) ≥ 75 % (n = 4).
Additionnez les points : un score supérieur à
4 est en faveur d’une méningite bactérienne
et inférieur ou égal à 4 en faveur d’une
méningite tuberculeuse (avec une sensibilité
de 86 % et une spécificité de 79 %).
C’est “amusant” et pratique... mais il faut
garder à l’esprit que ce score d’aide au
diagnostic a été établi à partir des résultats
d’une étude réalisée dans une région du
globe (Viêt-nam) à forte prévalence de la
tuberculose et à faible prévalence de
l’infection à VIH. Rien ne prouve qu’il est tout
aussi performant dans un contexte
épidémiologique différent !
Grivois JP. Méningite tuberculeuse. La Lettre de
l’infectiologue, XVIII, 1 : 32-3.
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