15
Correspondances en médecine - n° 2, vol. IV - avril/mai/juin 2003
Quelques brèves...
❏ Migraine et placebo
Si l’on en croit les résultats d’une méta-
analyse réalisée à partir de 22 essais
thérapeutiques regroupant plus de 2 000
patients, près d’un sujet migraineux sur
quatre “répond” (réduction d’au moins 50 %
de la fréquence des crises) à l’effet placebo...
Lantéri-Minet M. Qu’en est-il de l’effet placebo
dans la prophylaxie migraineuse ? La Lettre du
neurologue, VI, 9 (supplément céphalées) : 10.
❏ AVC et céphalées
L’existence de céphalées lors de la survenue
d’un accident vasculaire cérébral (AVC) est un
facteur prédictif indépendant d’aggravation
des troubles dans les 48 heures.
Lantéri-Minet M. La céphalée contemporaine de la
survenue d’un accident vasculaire cérébral est-elle
péjorative ? La Lettre du neurologue, VI, 9 (supplé-
ment céphalées) : 10-1.
❏ Céphalées en coup de tonnerre
Les céphalées brutales, à savoir les
céphalées atteignant leur maximum
d’intensité dans un délai de 10 secondes,
peuvent être bénignes ou traduire une
hémorragie méningée. Aucun élément
clinique ne permet de différencier ces deux
entités à coup sûr. Notons cependant que les
céphalées brutales bénignes sont plutôt
localisées en région temporale et à type de
pression, alors que celles secondaires à une
hémorragie méningée sont plus volontiers de
localisation occipitale et s’accompagnent
plus fréquemment de nausées, de raideurs de
la nuque et de troubles de la conscience.
Visy JM. Céphalées en coup de tonnerre : quelles
caractéristiques, quelles étiologies, quel bilan ? La
Lettre du neurologue, VI, 9 (supplément cépha-
lées) : 11-2.
❏ Rupture d’anévrisme intracrânien :
quel pronostic ?
En dépit des progrès réalisés depuis une dizaine
d’années dans la prise en charge des
anévrismes intracrâniens, le pronostic vital et
fonctionnel des hémorragies méningées par
rupture anévrismale demeure très sombre : plus
de la moitié des patients décèdent à la phase
aiguë (12 % avant toute prise en charge
médicale et 40 % dans le premier mois en post-
opératoire) et environ un tiers des malades
ayant survécu garde des séquelles
neurologiques invalidantes. Seule consolation,
le risque de rupture de ces lésions (dont la
prévalence est estimée à 1 % de la population
générale... et à 6 % chez les personnes âgées
de plus de 60 ans) serait largement inférieur aux
données habituellement admises : il ne serait
que de 0,05 % par an pour les anévrismes de
moins de 10 mm et de l’ordre de 1 % pour ceux
dont le diamètre excède 10 mm.
Labauge P. Les formes familiales d’anévrismes
intracrâniens. La Lettre du neurologue, VI, 10 :
361-4.
❏ SEP et statines
Plusieurs études in vitro ou sur des modèles
animaux suggèrent que les statines ont un
effet immunomodulateur prometteur dans
certaines affections auto-immunes... dont la
sclérose en plaques (SEP). À suivre !
Vukusik S. Statines et immunomodulation de la
SEP. La Lettre du neurologue, VI, 10 : 367-8.
❏ Alzheimer : quoi de neuf ?
Une nouvelle thérapeutique, au mécanisme
d’action original, vient de faire son apparition :
la mémantine. Celle-ci est indiquée dans le
traitement des patients atteints d’une forme
modérément sévère à sévère de la maladie
d’Alzheimer.
Derkinderen P. La mémantine. Les Actualités en
Neurologie, 3, 10 : 225-8.
❏ Méningite bactérienne
ou tuberculeuse ?
Un score clinique et paraclinique simple peut
vous aider à répondre à cette question.
Additionnez les points : un score supérieur à
4 est en faveur d’une méningite bactérienne
et inférieur ou égal à 4 en faveur d’une
méningite tuberculeuse (avec une sensibilité
de 86 % et une spécificité de 79 %).
C’est “amusant” et pratique... mais il faut
garder à l’esprit que ce score d’aide au
diagnostic a été établi à partir des résultats
d’une étude réalisée dans une région du
globe (Viêt-nam) à forte prévalence de la
tuberculose et à faible prévalence de
l’infection à VIH. Rien ne prouve qu’il est tout
aussi performant dans un contexte
épidémiologique différent !
Grivois JP. Méningite tuberculeuse. La Lettre de
l’infectiologue, XVIII, 1 : 32-3.
– Âge <36 ans (= 0)/≥ 36 ans (= 2).
– Numération des leucocytes <15 000
(= 0)/≥ 15 000 (= 4).
– Durée des troubles avant l’hospitali-
sation <6 jours (= 0)/≥ 6 jours (= 5).
– Numération des leucocytes dans le
LCR <900 (= 0) ≥ 900 (= 3).
– Pourcentage de PNN dans le LCR
<75 % (n = 0) ≥ 75 % (n = 4).
ABONNEZ-VOUS
ABONNEZ-VOUS
ABONNEZ-VOUS p.10