Les céphalées cervicogéniques
La dénomination « céphalées cervicogéniques » est due aux travaux de Sjaastad (1983).
Le déclenchement mécanique de la douleur est le critère essentiel de ces céphalées cervicogéniques.
Celles-ci seraient en rapport avec des désordres fonctionnels ligamentaux-musculaires et/ou
articulaires au niveau de la région cervico-occipitale.
Le patient se plaint de douleurs temporales, temporo-frontales ou oculaires mais toujours strictement
unilatérales. Certains malades se plaignent d’avoir un fond douloureux continu.
La douleur peut être déclenchée par les mouvements parfois simples du cou mais aussi par la toux,
les efforts de reniflement ou de défécation.
A l’examen, la pression locale avec un doigt au niveau de la racine C2 du grand nerf occipital d’Arnold
et de l’apophyse transverse de C4-C5 peuvent déclencher la douleur. Certains patients peuvent se
plaindre de la persistance pendant quelques heures des douleurs suite à cette palpation.
Le reste de l’examen clinique est strictement normal (évaluations : cf. tableau infra).
Aucune anomalie radiologique spécifique n’est mise en évidence.
Le traitement consiste à rassurer le patient et à pratiquer des infiltrations à l’aide d’anesthésiques
locaux au niveau des racines C2 et C3. Ces infiltrations doivent être répétées et associées à
l’acquisition et l’application d’une technique de relaxation et à des soins de kinésithérapie.
Ce type de céphalées cervico-géniques est très fréquent après un traumatisme du rachis cervical (le
phénomène du « coup du lapin »).
L’évolution de ces céphalées est longue, avec des périodes de rémission et d’exacerbation.
A ce niveau, il faut insister sur l’importance de l’examen clinique initial qui doit être fait par un
médecin. Il faut éviter de focaliser l’attention du patient sur ces douleurs.
Critères des céphalées cervicogéniques
(d'après Sjaastad et Fredriksen ).
I Unilatéralité sans changement de côté
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IIa1 Douleur déclenchée par le mouvement du cou et/ou une mauvaise posture prolongée
IIa2 Douleur provoquée par la pression de la région postérieure et supérieure du cou
ou de la région occipitale
IIb Douleur homolatérale non radiculaire du cou, de l'épaule et du bras
IIc Réduction de la mobilité du rachis cervical
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III Absence d'épisodes douloureux en salve (type algie faciale)
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IV Douleur par épisodes de durée variable ou fluctuante sur fond continu
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V Douleur modérée, non insoutenable et habituellement non lancinante
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VI Douleur partant du cou, éventuellement irradiant à la région oculo-fronto-temporale
où la douleur maximale est habituellement située .
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VII Bloc anesthésique de C2. ou du grand nerf occipital ou autre structure appropriée
du côté symptomatique supprime transitoirement la douleur
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VIII Sexe féminin
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IX Traumatisme cervical ou crânien
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Xa Nausée
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Xb Vomissement
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Xc Oedème homolatéral et, moins fréquemment, rougeur, surtout périorbitaire
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XI Vertiges
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XII Phonophobie ou photophobie
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XIII Vision trouble homolatérale
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XIV Dysphagie
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Le critère I, et au moins un des critères IIa sont considérés comme majeurs
et le critère VII est obligatoire pour les travaux scientifiques.
La combinaison I, IIb, IIc et VII permettrait un diagnostic probable.
1- La céphalée occipito-orbitaire latérale (ou sus-orbitaire)
La plus fréquente des céphalées cervico-géniques, elle a été décrite par Maigne.
L’examen clinique consiste à rechercher le signe du « sourcil de Maigne » : on pince la peau du
sourcil et on la roule entre le pouce et l’index de la racine du sourcil jusqu’à la queue. La manœuvre
est douloureuse du côté atteint.
Le traitement : infiltrations d’anesthésique local au niveau de l’articulation C2-C3. Parfois deux à trois
infiltrations sont nécessaires.
Le patient doit acquérir et appliquer une technique de relaxation.
Les soins de kiné ne sont pas nécessaires pour ce type de céphalées.
2 La céphalée occipitale par irritation des branches postérieures de C2-C3
Un peu moins fréquente que la céphalée occipito-orbitaire latérale.
L’examen clinique doit être précis, à la recherche d’une infiltration cellulitique sous-occipitale et d’une
particulière sensibilité au niveau des dermatomes C2-C3. Il est utile d’avoir à côté de soi un schéma
des dermatomes du corps humain à cause de la distribution particulière de ces deux dermatomes.
Le traitement : infiltrations d’anesthésique local au niveau de l’articulation C2-C3. Parfois, on peut
avoir recours à des infiltrations au niveau de zones gâchettes repérées dans les dermatomes C2-C3.
Les soins de kiné ne sont pas nécessaires pour ce type de céphalées.
Le patient doit acquérir et appliquer une technique de relaxation.
3- La céphalée occipito-temporo-mandibulaire
par irritation de la branche antérieure de C2
A côté de la céphalée, lors l’examen clinique, il existe des douleurs à l’aide du geste du pincé-roulé au
niveau de la région parotidienne et de l’angle de la mâchoire.
Le traitement est identique à celui mentionné pour la céphalée occipitale par irritation des branches
postérieures de C2-C3.
Des soins de kiné (muscles du cou, de la face et du crâne) sont recommandés.
4 La névralgie d’Arnold (cf. chapitre à part sur le site)
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