Mysticisme & Science: La vision de Swami Abhayananda

L’EXPÉRIENCE MYSTIQUE ET
LA SCIENCE DE L’AVENIR
SWAMI ABHAYANANDA
Chapitre extrait de The new mystic’s vision, vol. 2 –
Selected writings of Swami Abhayananda
Swami Abhayananda (né Stan Trout) naquit à Indianapolis en Indiana, le 14 août 1938.
Après avoir effectué son service militaire dans la marine, il s’installa dans le nord de la
Californie, où il suivit des études de philosophie et de littérature. En juin 1966, il découvrit la
philosophie du mysticisme et il éprouva le désir puissant de réaliser Dieu. Renonçant à tout
autre intérêt, il se retira dans une cabane isolée afin d’y mener une vie de solitude dans les
forêts montagneuses proches de Santa Cruz, en Californie, et au mois de novembre de la
même année, il trouva l’Illumination, par la grâce de Dieu.
Il passa encore quatre années de plus dans cette
cabane isolée avant de rencontrer par la suite Swami
Muktananda qui visita Santa Cruz, en 1970. Par la
suite, il rejoignit Muktananda en Inde, en tant que
disciple, et il vécut et travailla ultérieurement à
l’ashram de Muktananda situé à Oakland, en
Californie, où il traduisit le Chant de l’Avadhuta, en
1977.
1
En mai 1978, il retourna en Inde, où il fut initié
par son maître à l’ordre des moines Saraswati et il
reçut le nom monastique de Swami Abhayananda,
que l’on pourrait traduire par ‘’la Joie de
l’Intrépidité’’.
Pendant les années qui suivirent, il enseigna la
méditation dans plusieurs villes, mais en 1981, il
quitta l’organisation de Muktananda et il retourna en
retraite où il écrivit ‘’The Supreme Self’’ et ‘’History
of mysticism’’.
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Actuellement, Swami Abhayananda réside sur la Treasure Coast, en Floride,
où il continue d’enseigner, d’écrire et de publier ses œuvres sur la connaissance du Soi.
1
Si cela vous intéresse, j’en ai réalisé une traducon, que voici :
hps://studylibfr.com/doc/10068099/le-chant-de-l-avadhuta-de-daatreya---swami-abhayananda (Swami
Abhayananda : Le chant de l’Avadhuta, NDT.
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En voici un extrait :
hps://studylibfr.com/doc/10066547/les-hymnistes-v%C3%A9diques---swami-abhayananda (Swami
Abhayananda : Les hymnistes védiques, NDT.

(Voir par ailleurs son site web — https://www.themysticsvision.com — qui propose un
grand nombre de ses livres remarquables à télécharger gratuitement en PDF).
Je trouve intéressant que les réalisations mystiques
que j'ai vécues en 1966 apparaissent maintenant au
sein de la vision scientique de la réalité universelle
qui se développe dans la civilisation occidentale !
Voici quelques-unes des révélations de cette
expérience mystique qui sont maintenant formulées
en tant qu'éléments émergents du paradigme
scientique :
1. LA COMPLÉMENTARITÉ D’IDENTITÉ
Le terme complémentarité, proposé par Niels Bohr,
fait référence à la dualité onde-particule de la
physique quantique : la lumière/matière peut
apparaître, soit comme une onde, soit comme une
particule, en fonction de l'expérience conçue pour la
mesurer. Elle apparaît tantôt comme une onde,
tantôt comme une particule — mais pas les deux en même temps. Cela étant, pour élaborer
une dénition complète de la structure de la lumière ou de la matière, l’onde et la particule
sont toutes les deux nécessaires. Elles sont donc considérées comme complémentaires.
Cette caractérisation se retrouve dans la dénition de la conscience, parce qu’elle recèle une
nature duelle similaire. L'expérience mystique révèle que, d'une manière très similaire à la
complémentarité de l'onde et de la particule, la Conscience universelle indiérenciée (Dieu)
et le corps/mental individuel (l'âme) sont des états complémentaires de la même réalité
indivisible. En d'autres termes, nous - vous et moi - sommes à la fois la Conscience
universelle unique et universelle et la conscience individuelle limitée ; nous pouvons faire
l'expérience de nous-mêmes tantôt comme l'une, tantôt comme l'autre — mais pas les deux
en même temps. L'expérience mystique n'est possible qu'en vertu de cette complémentarité,
parce que l'expérience mystique n'est ni plus ni moins que la transition d'un état d'être à
son état complémentaire.
Cette vision non duelle de la réalité unique n'est pour le moment que métaphysique - elle
est depuis longtemps une caractéristique de la métaphysique orientale - mais il paraît
certain qu'avec le temps, cette vision sera acceptée à une large échelle culturelle, et même
par les sciences.
3
L'expérience mystique est la preuve empirique (bien que subjective) de
cette vision complémentaire. Elle est la base expérimentale de l'expression védantique ‘’Je
3
Dans le même ordre d’idées, je songe au livre de Larry Dossey, One Mind : How our individual mind is
part of a greater Consciousness and why it maers, dont j’ai réalisé une traducon, NDT :
hps://studylibfr.com/doc/10172078/l-esprit-universel---larry-dossey Larry Dossey : L’Esprit universel –
Comment l’esprit individuel fait pare intégrante d’une Conscience plus vaste et l’importance que cela revêt

suis Cela’’ et, une fois vécue, elle est le fondement de la certitude dans l'esprit de celui qui
l'a vécue. Dans mon propre cas, cette expérience débuta par cette réalisation :
Ô mon Dieu, même ce corps T'appartient !
Même si je T'appelle et Te cherche au beau milieu du chaos,
Même moi qui ressemblais à une cruche impure au milieu de Tes eaux...
Même moi, je suis l’un des Tiens.
Une vague cesse-t-elle de faire partie de l'océan ?
Les montagnes, comme les abimes ne font-ils plus partie de la Terre ?
Un caillou n’est-il plus du roc ?
Comment puis-je me dérober à Toi,
Alors que Tu es Celui qui pense à se dérober !
Je suis les battements du cœur de la tortue,
Les cloches joyeuses, tintinnabulantes.
Je saupoudre l'aveuglement,
Et je suis le feu qui chante.
Je suis dans les nuages et dans les gravats,
Et dans les sources d'eau claire, on retrouve mon image...
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2. L’INDISSOCIABILITÉ DE L’ESPRIT ET DU CORPS
(DE LA CONSCIENCE ET DE LA MATIÈRE)
Dans la clarté de cette révélation mystique dont j’ai fait l'expérience, j'étais conscient (la
Conscience unique) d’imprégner toute l'existence : ‘’Je suis dans les nuages et dans les
gravats". Par ailleurs, j'étais incapable de discerner une quelconque séparation catégorique
entre mon esprit et mon corps. Il est communément admis que le corps est ‘’le temple’’
dans lequel réside l'esprit (l'âme). Mais, du point de vue de cette Conscience intégrale, je ne
pouvais pas voir d'enveloppe séparée. ‘’Où est le temple ?’’, m'exclamai-je ; ‘’Qui est
impérissable ? Où est la demeure ?’’ Mais il n'y avait pas de dualité. Il était clair que le corps
et l'esprit n'étaient pas deux choses, mais une seule, comme un personnage de rêve, un
personnage ctif projeté mentalement, consistant en une réalité mentale et physique
uniée. Ce n'est pas seulement contre-intuitif, contrevenant à nos préjugés religieux
concernant la séparation de l'âme et du corps au moment de la mort ; cela nie aussi la
dualité cartésienne conventionnelle, qui constitue le raisonnement philosophique occidental
par rapport à notre séparation conceptuelle de l'esprit et du corps - et, par implication,
notre séparation de la conscience et de la matière à l'échelle cosmique. Mais l'expérience
mystique révèle que ces deux éléments sont inséparables, qu'ils ne font qu'un. Comment
est-ce possible ?
4
Cela me rappelle un poème célèbre du maître bouddhiste vietnamien, Thich Nhat Hanh, dont j’avais réalisé
cee traducon, NDT :
hps://studylibfr.com/doc/10188361/je-vous-prie-de-m-appeler-par-mes-vrais-noms---thich-nhat... Thich Nhat
Hanh : Je vous prie de m’appeler par mes vrais noms

Pendant longtemps, on a supposé que la conscience était un épiphénomène de la complexité
évolutive de la matière, mais l'illogisme de cette hypothèse est enn devenu évident.
Aujourd'hui, on donnera la préséance à l'hypothèse suivant laquelle la Conscience est
l'Essence primaire au sein de laquelle et à partir de laquelle tout l'univers de la matière a
évolué. Un grand nombre de physiciens théoriques sont maintenant convaincus que ces
deux catégories longtemps divisées sont en réalité intégrées. Et, bien qu'il n'y ait pas encore
de preuve empirique (en dehors de l'expérience mystique) pour garantir la certitude
scientique, il y a de plus en plus de preuves déductives pour soutenir cette hypothèse.
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3. L’UNIVERS CYCLIQUE
Ces dernières années, l'origine du cosmos a fait l'objet de nombreuses spéculations et
déductions, mais peu de preuves scientiques ou de certitudes ont été apportées. Les
cosmologistes ont proposé une théorie parfois connue sous le nom de théorie de l'univers
‘’cyclique’’ ou ‘’oscillant’’. Cette théorie a séduit un certain nombre de scientiques, dont
Albert Einstein, mais elle s'est nalement révélée erronée. En eet, la théorie proposée par
les physiciens était un système purement physique, régi par des lois purement physiques
nécessaires pour relancer le ‘’Big Bang’’ après chaque ‘’Big Crunch’’. Mais, bien entendu, la
source de l'univers n'est pas physique, mais nouménale et omnipotente.
L'Esprit divin ne peut se limiter à s'appuyer sur les lois de la physique pour recréer
l'univers ; Il crée conformément à sa propre volonté. Cet Esprit Divin est vivant et conscient
dans tout l'univers et au-delà et le reste, quand l'univers est dissout. Ce n‘est pas une force
mécanique insensible. C'est l'Inventeur de la force mécanique et c'est l'Intelligence, dont
notre maigre intelligence n'est qu'un fac-similé limité, ne possédant qu'un soupçon de la
puissance, de la clarté vivante, de la vivacité et de l'ecacité de l'Esprit universel. C'est Lui
qui, par Sa volonté propre, inspire l'univers conscient sous la forme d'une éclatante lumière
transformative.
Cette vision de la nature répétitive de la création universelle, cyclique et similaire à une
respiration, a été décrite pour la première fois dans les écritures hindoues, dans la
Bhagavad Gita. La Bhagavad Gita (Chant de Dieu) fut composée vers l’an 500 avant notre
ère dans le cadre d'une œuvre plus vaste, le Mahabharata (qui aurait été écrite par le sage
légendaire Vyasa), sous la forme d'un dialogue entre Krishna (une incarnation de Dieu) et
Arjuna sur le champ de bataille de Kurukshetra. Krishna, intervenant comme la Divinité
elle-même, enseigne à Arjuna la philosophie pérenne
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, en expliquant que dans son état
divin non manifesté, Il manifeste l'univers entier, qu'il décrit comme étant sa nature
‘’inférieure’’
ii
; et Il manifeste cycliquement cette ‘’nature inférieure’’, l'univers matériel, en
le créant, puis en le dissolvant périodiquement :
5
Si le sujet vous intéresse, vous pouvez éventuellement vous référer à divers chapitres du livre de Larry Dossey
menonné dans une note de bas de page précédente, NDT.
6
En voici une traducon moderne desnée plus spéciquement aux Occidentaux (mais pas que !), que j’ai
réalisée, il y a quelques années :
➢ La Bhagavad Gita revisitée pour les Occidentaux – Jack Hawley
hps://www.chier-pdf.fr/2016/07/21/la-bhagavad-gita-revisitee-pour-les-occidentaux/

À la n d'un cycle, tous les êtres [...] réintègrent ma prakriti (nature, énergie créatrice), et
au départ d'un cycle, Je les réengendre tous. Contrôlant ma propre prakriti, J'émets, encore
et encore, toute cette multitude d'êtres, impuissants sous le joug de Maya.
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Ma propre acceptation de ce scénario cosmique ne provient pas des théories des physiciens,
ni des écritures hindoues, mais de ma propre vision indéniable, octroyée par le Soi Divin.
Dans un état modié de conscience au cours duquel j'ai fait l'expérience de la Conscience
intégrale comme étant la mienne, moi (la Conscience universelle), J’exhale l'univers sous la
forme d'une expiration alternant avec une inhalation au cours de laquelle l'univers reue
dans sa Source. Absorbé dans cette Conscience claire, je déclarai : ‘’Je n'ai fait que respirer,
et tout est réorganisé et remis en ordre. Un million de mondes commencent et nissent
avec chaque respiration, et par cette respiration, toutes les choses existent.’’ Je considère
cela comme la parole même de Dieu.
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4. LA NON- LOCALITÉ
La vision du monde conforme au ''bon sens'' accepte le principe de localité : les objets ne
sont directement inuencés que par leur environnement immédiat (local), ce qui comprend
la possibilité qu'une action en un point puisse avoir une inuence en un autre point, si
quelque chose dans l'espace entre les points, tel qu'un champ, sert de médiateur à l'action.
Pour exercer une inuence, quelque chose, comme une onde ou une particule, doit
traverser l'espace entre les deux points pour transmettre l'inuence. Mais la non-localité
est un point de vue scientique qui émerge grâce aux batailles conceptuelles âprement
disputées entre de grands intellectuels du 20ème siècle, comme Bohr, Einstein, Heisenberg,
Born, Schrödinger, etc.
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Mes réalisations ‘’mystiques’’, pour leur part, résultèrent d'une
perception directe et clariée de la réalité elle-même. Dans cette perception directe et
éclairée, il m'apparut très clairement que ‘’toutes les choses évoluent de concert ; tout
l’univers acquiesce à chaque grain qui tombe.’’ En d'autres termes, je vis que tout ce qui se
trouve dans l'univers est intégralement coordonné par une volonté unique, si bien que
‘’toutes les choses évoluent de concert.’’ Cette vision de la réalité physique, traduite selon
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Dans son livre Human Values and Health, le Dr Charanjit Ghooi précise ceci :
‘’La respiraon cosmique est la plus lente de toutes. La manifestaon de la créaon vit le jour par
l’expiraon de Dieu avec le pranava (premier son), AUM. Il est dit que lorsque le Créateur inspirera, Il nous
ramènera tous en Lui.
Le Pranayama est un excellent moyen de faire taire le mental et de se connecter à l’inni. La méditaon sur
le milieu des sourcils, l’Ajna Chakra, dans la zone du troisième œil, en praquant le Pranayama are
l’énergie du cosmos dans le système limbique du cerveau via le Hridayam. Elle est ensuite distribuée à tous
les organes du corps et à l’esprit via le système des chakras et des nadis et les systèmes nerveux et
endocriniens. En plus de ses grandes propriétés de guérison, le Pranayama nous permet d’aeindre des
états de conscience intérieure plus profonds en accordant notre pete respiraon à la grande et suble
respiraon cosmique et par là d’aeindre le Samadhi, la véritable union avec Dieu.’’, NDT. (Pour ceux et
celles qui veulent étudier et comprendre toute cee maère en profondeur, je me permets de leur
suggérer de se procurer ‘’Le Jeu Cosmique’’, de Stanislav Grof, un des livres les plus complets et les plus
clairs sur je sujet.)
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Le thème de la non-localité est bien analysé dans le livre de Larry Dossey susmenonné, NDT.