Beutin, Wolfgang,
Anima. Untersuchungen zur Frauenmystik des Mittelelters,
t. 2 :
Ideengeschichte, Theologie und Ästhetik
, Frankfurt etc. : Peter Lang (Bremer Beiträge zur Literatur-
und Ideengeschichte Bd. 23), 1998
1) Religion et philosophie = réponse à la nécessité de gérer se pulsions face aux contraintes
de la nature et de la société. L’a. réduit la religion à une gestion de la souffrance.
Toutes les religions sont misogynes (p.17, 20) car la femme représente la sexualité, la vie
dans le monde et le dualisme avec son refus du corps est un des éléments majeurs pour expliquer la
souffrance.
Les caractéristiques communes de la mystique à travers les âges proviennent de la similitude
des problèmes existentiels et des façons de les gérer.
Dieu et d’autres êtres surnaturels = résultat de projection ; de même l’âme comme
représentation éternelle du Moi. Les conceptions de l’âme des mystiques est marquée par le
chamanisme, la philosophie antique et le christianisme. Projection narcissique.
2) Mystique = rencontre de cette âme avec des personnes surnaturelles (également des
projections) décrite comme union d’amour. La fonction la plus importante de cet amour est la
gestion de l’angoisse. Souligne le paradoxe que le christianisme, religion d’amour, a infiniment plus
massacré que d’autres.
A travers le dualisme l’amour a été scindé en amour de Dieu et sexualité. A. de Dieu =
amour d’une absence. (p.180)
L’utilisation du vocabulaire érotique pour exprimer la relation amoureuse entre Dieu et âme
laisse transparaître les dimensions sexuelles refoulées (p.186s) et parle des expériences mystiques
comme d’états orgasmiques ». Pour l’a. la sexualité est centrale pour la mystique et non métaphore.
3) Recuse le topos de l’ineffable : toute expérience humaine, surtout chargée d’affectivité, est
ineffable (p.195).
Extase = phénomène répandu, non spécifique de la mystique.
Mystique comme poésie marquées par créativité. Recuse l’idée que la question de la réalité
des expériences ne serait pas pertinent : si elles n’est pas accessible à notre savoir il faut au moins
faire son possible pour s’en approcher (p.204)
La dramaturgie des femmes mystiques comme Ersatz de celle du culte (p.206) Mystique =
forme intériorisée et de la liturgie et du drame théâtral (p.207) « mystique scénique » où tous les
rôles sont joués par les projections de son auteur (p.208) scénario = restitue la production
psychique (p. 229) Mise par écrit = production de la pièce qui rend possible sa réception ;
implication des lecteurs pour faciliter l’identification.
Mystique = à la fois sensualisation d’idées rationnelles et création d’idées phantasmées. A la
différence de la poésie la mystique du Moyen Age est reçue comme effectivement vécue et donc
origine d’une empathie de ses destinataires.