Sairam ! En parlant aux étudiants, il y a de cela de nombreuses années, Swami a dit :
De nos jours, l’homme pense qu’il est très avancé et très civilisé. Même s’il a peut-être
progressé en termes de science et de technologie, il est moins civilisé que les anciens...
Je peux voir que vous avez l’air plutôt surpris ! Eh bien, jetez un coup d’œil autour de vous et
voyez ce que l’homme fait. Non seulement, il coupe des arbres, mais il abat des forêts
entières ; non seulement il tue les animaux pour se nourrir, mais il est en train d’éradiquer
d’innombrables espèces, comme les tigres, les lions, les éléphants, etc. Il pollue l’air et les
rivières…Maintenant, considérez les anciens. Eux aussi coupaient des arbres, mais
seulement le strict minimum ; sinon, ils vénéraient les arbres. En fait, ils vénéraient toutes
choses – les plantes, les animaux – même les serpents – la terre, les montagnes, les rivières,
l’air, le ciel…Pour quelle raison ? Parce qu’ils voyaient Dieu en tout. Et l’homme moderne se
moque des anciens et il les traite de barbares ! Mais qui est barbare et primaire ? Sont-ce les
anciens ou l’homme moderne qui néglige, bafoue, pollue et détruit même la nature à l’échelle
globale ? L’homme moderne n’a même pas le temps de s’occuper de ses vieux parents, alors
que les anciens respectaient leurs parents et prenaient bien soin d’eux durant leur vieillesse.
Et voilà que l’homme moderne s’attribue une médaille, parce qu’il est civilisé, et il se moque
des anciens en les décrivant comme des barbares ! Maintenant, dites-moi, qui est le plus
civilisé ? L’homme moderne ou les anciens ?
Par ailleurs, ce que disait Swami à propos des anciens s’appliquait aux anciens de partout et
pas seulement aux Indiens (de l’Inde). Pour étayer ce que je dis, permettez-moi de citer
quelques extraits d’une lettre écrite par le chef Seattle quand, il y a environ un siècle et demi,
la tribu dont il était le chef fut contrainte, sous la pression, de vendre sa terre au
gouvernement à Washington. Voici ce que disait le chef Seattle et son tourment est évident :
Chaque parcelle de cette terre est sacrée pour mon peuple.
Nos morts n’oublient jamais cette terre magnifique, car elle
est la mère de l’homme rouge. Nous faisons partie de la
terre et elle fait partie de nous. L’eau scintillante des
ruisseaux et des rivières n’est pas seulement de l’eau, mais le
sang de nos ancêtres. Les rivières sont nos sœurs, elles
étanchent notre soif. L’air est précieux pour l’homme rouge,
puisque tous partagent le même souffle – l’animal, l’arbre et
l’homme partagent tous le même souffle. Le vent, qui offrit
sa première respiration à notre grand-père recueille aussi
son dernier soupir. Tout ce qui retombe sur la terre retombe
sur les fils de la terre. Ainsi, si les hommes crachent sur la
terre, c’est sur eux-mêmes qu’ils crachent.
Nous savons ceci et c’est que la terre n’appartient pas à
l’homme, c’est l’homme qui appartient à la terre. Nous
savons ceci et c’est que toutes les choses sont reliées comme le
sang qui unit une seule famille.
Le Tout-Puissant est au-dessus de tout le monde. Il est le Dieu de tous les hommes. Sa compassion est
la même pour l’homme rouge que pour l’homme blanc. La terre est précieuse pour Lui et nuire à la
terre, c’est mépriser Son Créateur...
Les craintes qu’exprimait alors le chef Seattle se sont malheureusement avérées justifiées.
Revenons à présent à trois expressions clés des paroles de Swami que nous essayons de
comprendre aujourd’hui. Ce sont :