LES NOMBRES COMPLEXES Table des matières 1 Écriture algébrique d’un nombre complexe 2 1.1 Définitions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2 1.2 Propriétés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2 1.3 Somme, produit et inverse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2 1.4 Équation dans C . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2 2 Représentation géométrique d’un nombre complexe 4 2.1 Définitions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4 2.2 Somme et opposé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4 2.3 Conjugué d’un nombre complexe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4 2.3.1 Définitions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4 2.3.2 Propriétés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5 2.4 Opérations ROC . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5 2.5 Module d’un nombre complexe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6 2.5.1 Définition . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6 2.5.2 Propriétés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6 3 Écriture trigonométrique d’un nombre complexe 7 3.1 Définition d’un argument d’un nombre complexe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7 3.2 Remarque . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7 3.3 Propriétés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8 3.4 Définition de l’écriture trigonométrique d’un nombre complexe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8 3.5 Théorème : écritures trigonométrique et algébrique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8 3.6 Théorème : l’argument du produit est égal la somme des arguments. ROC . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8 3.7 Théorème : l’argument d’un quotient est égal la différence des arguments. ROC . . . . . . . . . . . . . . . . 8 3.8 Formule de Moivre. ROC . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9 4 Écriture exponentielle d’un nombre complexe 10 4.1 Définition . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10 4.2 Remarque . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11 4.3 Formules d’Euler . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11 1 Les nombres complexes Lycée Marie Curie de Tarbes → → Dans ce chapitre le plan est rapporté à un repère orthonormal (O; − e1 , − e2 ) 1 Écriture algébrique d’un nombre complexe 1.1 Définitions – L’ensemble des nombres de la forme a + i b , où a et b sont des réels et i est tel que i2 = −1 , est appelé ensemble des nombres complexes. On le note C. Les propriétés des opérations addition et multiplication dans R se prolongent dans C. – L’écriture z = a + i b est la forme algébrique du nombre complexe z. a est la partie réelle de z, b sa partie imaginaire. On note Ré(z) = a, Im(z) = b. R est une partie de C, R contient les nombres complexes dont la partie imaginaire b est nulle. – Tout nombre complexe dont la partie réelle a est nulle est appelé nombre imaginaire pur. Exemple 1 z = −3 + 2 i, 1.2 Ré(z) = −3, Im(z) = 2 Propriétés – Deux nombres complexes sont égaux si et seulement si ils ont la même partie réelle et la même partie imaginaire. – 0 est considéré la fois comme un réel et un imaginaire pur. 1.3 Somme, produit et inverse Soient z = a + i b et z ′ = a′ + i b′ deux nombres complexes. z + z ′ = (a + a′ ) + i (b + b′ ) , z × z ′ = (aa′ − bb′ ) + i (ab′ + a′ b) , (z 6= 0), 1 b a . −i 2 = 2 z a + b2 a + b2 Démonstration 1 – z × z ′ = (a + i b)(a′ + i b′ ) = aa′ + i ab′ + i a′ b + i2 bb′ = aa′ − bb′ + i(ab′ + a′ b) 1 a−ib a −ib 1 a−ib a−ib – = 2 = 2 = = = 2 2 2 z a+ib (a + i b)(a − i b) a − (ib) a − (−1)b a + b2 Exemple 2 1 √ est La forme algébrique de : 3+i 3 1.4 √ √ 1 3−i 3 1 3 √ = = −i . 9 + 3 4 12 3+i 3 Équation dans C Théorème a z 2 + b z + c = 0 . où a, b et c sont des réels, a non nul, ∆ = b2 − 4ac est le discriminant. −b l’équation admet un unique solution : z = . 2a √ √ −b + ∆ −b − ∆ et z2 = . l’équation admet deux solutions réelles : z1 = 2a 2a √ √ −b + i −∆ −b − i −∆ et z2 = . l’équation admet deux solutions complexes : z1 = 2a 2a Soit l’équation – Si ∆ = 0 – Si ∆ > 0 – Si ∆ < 0 Géométrie 1 Page 2 Francis Rignanese Les nombres complexes Lycée Marie Curie de Tarbes Démonstration 2 " # " # 2 2 2 2 b b b b c 4ac c b =a z+ =a z+ − 2+ − 2+ 2 a z2 + b z + c = a z2 + z + a a 2a 4a a 2a 4a 4a # " # " 2 2 b b2 − 4ac ∆ b =a z+ − − 2 . Donc a z 2 + b z + c = a z + 2a 4a2 2a 4a " 2 # b 2 – Si ∆ = 0 alors a z + b z + c = a z + 2a 2 b b = 0 ou z = − Et a étant non nul on doit avoir z + 2a 2a √ 2 √ !2 2 2 ∆ ∆ b b – Si ∆ > 0 alors a z 2 + b z + c = a z + − − = a z + 2 2a 4a 2a 2a √ !2 2 ∆ b − = 0 ou Et a étant non nul on doit avoir z + 2a 2a ! ! √ √ −b + ∆ −b − ∆ z− =0 Ou encore z − 2a 2a √ 2 – Si ∆ < 0, alors ∆ = i −∆ 2 √ 2 b i −∆ Et a étant non nul on doit avoir z + − = 0 ou 2a √ 2a √ −b + i −∆ −b − i −∆ z− =0 Ou encore z − 2a 2a √ ! √ ! ∆ ∆ b b z+ =0 z+ + − 2a 2a 2a 2a √ √ b i −∆ i −∆ b z+ =0 + − z+ 2a 2a 2a 2a Exemple 3 France juin 2007 On considère l’équation : (E) z 3 − (4 + i)z 2 + (13 + 4i)z − 13i = 0 où z est un nombre complexe. 1. Démontrer que le nombre complexe i est solution de cette équation. 2. Déterminer les nombres réels a, b et c tels que, pour tout nombre complexe z on ait : z 3 − (4 + i)z 2 + (13 + 4i)z − 13i = (z − i) az 2 + bz + c . 3. En déduire les solutions de l’équation (E). Soit (E) l’équation z 3 − (4 + i)z 2 + (13 + 4i)z − 13i = 0. 1. On a : i3 − (4 + i)i2 + (13 + 4i)i − 13i = −i + 4 + i − 4 + 13i − 13i = 0 donc i est solution de (E). 2. (z − i)(az 2 + bz + c) = az 3 + (b − ai)z 2 + (c − bi)z − ic. Deux polynômes sont égauxsi et seulement si les coefficients a = 1 a = 1 a c b − ai = −4 − i = 13 ⇔ ⇔ b b−i c − bi = 13 + 4i = −4 − i c 13 − bi = 13 + 4i −ic = −13i sont égaux. On obtient le système : = 1 = −4 = 13 donc z 3 − (4 + i)z 2 + (13 + 4i)z − 13i = (z − i)(z 2 − 4z + 13). 3. L’équation (E) s’écrit (z − i)(z 2 − 4z + 13) = 0. Dans C, un produit de facteurs est nul si et seulement si l’un des facteurs est nul. Géométrie 1 Page 3 Francis Rignanese Les nombres complexes Lycée Marie Curie de Tarbes (a) z − i = 0 ⇔ z = i (b) z 2 − 4z + 13 = 0. ∆ = −36 = (6i)2 < 0. Il y a deux racines complexes conjuguées 4 − 6i = 2 − 3i et 2 + 3i. 2 L’ensemble des solutions est : S = {i ; 2 − 3i ; 2 + 3i} 2 Représentation géométrique d’un nombre complexe 2.1 Définitions Soit M un point de coordonnées (x; y). Le nombre complexe z = x + i y est appel affixe du point M. M (z) y Le point M est appelé image du nombre complexe z. b b On note M(z) le point d’affixe z. → − e2 Remarques −−→ – Le nombre complexe z est aussi l’affixe du vecteur OM . −−→ – Le vecteur OM est aussi l’image du nombre complexe z. → → – Le plan muni du repère orthonormal direct (O; − e1 , − e2 ) est appel plan com- b b O → − e1 x plexe. 2.2 Somme et opposé 1. Soit M et P deux points d’affixe z = x + i y et z ′ = x′ + i y ′ . −→ −−→ −−−→ Le point S défini par OS = OM + OM ′ a pour affixe z + z ′ . −→ −−→ 2. Le point T défini par OT = −OM a pour affixe −z. −−−→ 3. l’affixe du vecteur M M ′ est z ′ − z. b M(z) b b → − e2 S(z + z ′ ) M ′ (z ′ ) b O → − e1 b T (−z) Exemple 4 La réunion 2007 √ √ A, B, C désignent les points d’affixes respectives a = −2 3, b = 3 − 3i et c = 2i. On désigne par E le barycentre du système {(A ; 1) ; (C ; 3)}. Établir l’affixe du point E . √ √ −−→ −−→ 1 −→ 1 3 1 3 3 3 OA + 3OC ⇔ zE = × a + × c = × (−2 3) + × 2 i = − + i. Par définition OE = 4 4 4 4 4 2 2 2.3 2.3.1 Conjugué d’un nombre complexe Définitions Le conjugué du nombre complexe z = x + i y est le nombre complexe z = x − iy . Géométrie 1 Page 4 Francis Rignanese Les nombres complexes 2.3.2 Lycée Marie Curie de Tarbes Propriétés – z + z = 2 × Ré(z), z − z = 2 i × Im(z). – z est un nombre rel si et seulement si z = z . z est un imaginaire pur si et seulement si z = −z. – Si z = x + i y alors zz = x2 + y 2 . 2.4 Opérations ROC Théorème Soient les nombres complexes z = x + i y et z ′ = x′ + i y ′ . – z + z ′ = z + z ′ , z − z ′ = z − z ′, 1 1 = – z z z z = ′ – z′ z – λ tant un rel, (λ × z) = λ × z z × z ′ = z × z ′. n – (z n ) = (z) , n entier naturel. Démonstration 3 On pose z = x + i y, z ′ = x′ + i y ′ . – z + z ′ = (x + i y) + (x′ + i y ′ ) = (x + x′ ) + i (y + y ′ ), et z + z ′ = (x − i y) + (x′ − i y ′ ) = (x + x′ ) − i (y + y ′ ) = z + z ′ – z − z ′ = (x + i y) − (x′ + i y ′ ) = (x − x′ ) + i (y − y ′ ), et z − z ′ = (x − i y) − (x′ − i y ′ ) = (x − x′ ) − i (y − y ′ ) = z − z ′ – z × z ′ = (xx′ − yy ′ ) + i (xy ′ + x′ y) y 1 x 1 −i 2 = = 2 – 2 z x+iy x +y x + y2 – z z′ = et z × z ′ = (x − i y)(x′ − i y ′ ) = (xx′ − yy ′ ) − i (xy ′ + x′ y) = (z × z ′ ) et 1 x y 1 x+iy = 2 +i 2 = = = 2 2 2 z x−iy x +y x +y x + y2 1 z 1 1 z 1 =z× ′ = ′ z× ′ =z× ′ z z z z – (λ × z) = λ × z = λ × z, λ étant réel : λ = λ. n – Montrons par récurrence la propriété : Pn : (z n ) = (z) • Pour n = 0, (z 0 ) = 10 = 1 = 1 0 et (z) = 1 n • On suppose la propriété vraie au rang n, autrement dit : (z n ) = (z) . Montrons qu’elle est vraie au rang suivant n + 1. (z n+1 ) = (z n × z) = (z n ) × z = (z)n × z = (z)n+1 • La propriété est vraie au rang O, et si elle est vraie au rang n elle est aussi au rang n + 1. Elle est donc vraie pour tout n entier naturel. Exemple 5 France juin 2006 → → On considère le plan complexe P rapporté à un repère orthonormal direct (O; − e1 , − e2 ). M est un point du plan P distinct de O et des points d’affixes 1 et i. On admet de même que M ′ est distinct de ces trois points. z′ − 1 1 Établir l’égalité ′ = z −i i Géométrie 1 z−1 z+i z−1 = −i . z−i Page 5 Francis Rignanese Les nombres complexes Lycée Marie Curie de Tarbes Pour tout z 6= 0 : 1 1−z −1 z−1 1−z 1 z−1 1−z 1 z−1 1 z−1 z′ − 1 z z = = × = −i = = = = × = 1 1−iz z′ − i 1 − iz i(−i − z) i z+i i i z−i z−i z−i −i z z 2.5 2.5.1 Module d’un nombre complexe Définition Soit M un point du plan d’affixe z. On appelle module du nombre complexe z la distance OM . On le note |z| = OM . 2.5.2 • • • • Propriétés Soit M et M ′ deux points d’affixes respectives les nombres complexes z et z ′ . p Si z = x + i y alors |z| = x2 + y 2 √ |z| = |z| , z × z = x2 + y 2 =⇒ |z| = z × z z 1 1 |z| ′ ′ |z × z | = |z| × |z |, = , ′ = ′ . z |z| z |z | M M ′ = |z ′ − z|. • |z + z ′ | ≤ |z| + |z ′ | • |z n | = |z|n , n entier naturel. Démonstration 4 • Si z = x + i y alors le point M pour coordonnes (x; y) et donc |z| = OM = p x2 + y 2 • z × z = (x + i y)(x − i y) = x2 − (i y)2 = x2 − (−y 2 ) = x2 + y 2 √ • Nous avons vu que |z| = z × z, q q p p √ d’où |z × z ′ | = zz ′ × (zz ′ ) = z × z ′ × z × z ′ = (z × z) × (z ′ × z ′ ) = z × z × z ′ × z ′ = |z| × |z ′ | r s r 1 1 1 1 1 1 1 1 = × × = =√ = De même = z z z z z z×z |z| z×z z 1 1 1 |z| ′ = z × ′ = |z| × ′ = |z| × ′ = ′ . z z z |z | |z | • |z + z ′ | ≤ |z| + |z ′ | Soit les points M et M’ d’affixes respectives z et z ′ . b M b M ′ P est le symétrique de M’ par rapport l’origine du repère O. P a donc pour affixe −z ′ . b On a ainsi P M ≤ P O + OM . Mais P O = OM ′ d’o P M ≤ OM ′ + OM . O Autrement dit |z + z ′ | ≤ |z| + |z ′ |. b P • On démontre par récurrence la propriété :|z n | = |z|n , – Si n = 0, z 0 = 1 et |z|0 = 1 n entier naturel. Géométrie 1 Page 6 Francis Rignanese Les nombres complexes Lycée Marie Curie de Tarbes – On suppose la propriété vraie au rang n autrement dit, |z n | = |z|n On a alors z n+1 = |z n × z| = |z n | × |z| = |z|n × |z| = |z|n+1 – On a montré que la propriété est vraie au rang 0 et qui si elle est vraie au rang n elle est aussi au rang n + 1. Cette propriété est donc vraie pour tout n entier naturel. −−−→ • L’affixe du vecteur M M ′ est z ′ − z d’où M M ′ = |z ′ − z|. Exemple 6 Polynésie juin 2006 On appelle A et B les points du plan d’affixes respectives a = 1 et b = −1. On considère l’application f qui, à tout point M différent du point B, d’affixe z, fait correspondre le point M ′ d’affixe z ′ définie par z′ = z−1 z+1 1. Déterminer les points invariants def c’est-à-dire les points M tels que M = f (M ). 2. Montrer que, pour tout nombre complexe z différent de −1, (z ′ − 1) (z + 1) = −2. 3. En déduire une relation entre |z ′ − 1| et |z + 1| , pour tout nombre complexe z différent de −1. 4. Traduire ces deux relations en termes de distances. z−1 ⇐⇒ z(z + 1) = z − 1 ⇐⇒ z 2 + z = z − 1 ⇐⇒ z 2 = −1 ⇐⇒ z = i ou z = −i. z+1 Les points invariants par f sont les deux points d’affixes i et −i z−1−z−1 z−1 ′ (z + 1) = z − 1 − z − 1 = −2. − 1 (z + 1) = 2. z 6= −1, (z − 1)(z + 1) = z+1 z+1 3. L’égalité de ces deux complexes entraı̂ne l’égalité de leurs modules 1. Si z 6= −1, z = Soit (z ′ − 1)(z + 1)| = | − 2| ⇐⇒ |z ′ − 1| × |z + 1| = 2 ⇐⇒ AM ′ × BM = 2. 3 Écriture trigonométrique d’un nombre complexe 3.1 Définition d’un argument d’un nombre complexe Soit M un point d’affixe le nombre complexe z non nul. On appelle argument de z tous les réels θ, mesure en radians de −−→ → l’angle − e1 ; OM . On note arg(z) = θ + 2kπ, k ∈ Z ou arg(z) = θ [2π] (modulo [2π] ). b M → − e2 θ Autrement dit, un nombre complexe non nul a une infinité d’arguments. b Si θ est l’un d’entre eux, tout autre argument de z s’crit θ + 2kπ. O → − e1 On dit aussi qu’un argument de z est défini modulo 2π. 3.2 Remarque −−→ − suppose M 6= 0. Le nombre complexe 0 n’a pas d’argument car la définition arg(z) = → e1 ; OM Géométrie 1 Page 7 Francis Rignanese Les nombres complexes 3.3 Lycée Marie Curie de Tarbes Propriétés 1. Si z est un rel strictement positif alors arg(z) = 0 b 2. Si z est un rel strictement négatif alors arg(z) = π [2π]. π [π]. 3. Si z est un imaginaire pur non nul alors arg(z) = 2 4. Si arg(z) = θ [2π] alors arg(−z) = θ + π [2π] 5. Si arg(z) = θ 3.4 alors arg (z) = −θ [2π] A [2π]. [2π]. → − e2 θ θ+π b O → − e1 −θ Bb b C Définition de l’écriture trigonométrique d’un nombre complexe Tout nombre complexe z non nul, de module r et dont un argument est θ, peut s’écrire z = r (cos(θ) + i sin(θ)) . y Cette écriture est appelée écriture trigonométrique du nombre complexe z. b M (z) r N 3.5 Théorème : écritures trigonométrique et algébrique b sin(θ) Soit z = x + i y un nombre complexe non nul. On a z = |z| (cos(θ) + i sin(θ)) x et avec cos(θ) = p x2 + y 2 Réciproquement : si z = r (cos(θ) + i sin(θ)) , r > 0 Démonstration 5 p z = x + i y = x2 + y 2 3.6 x θ b O y sin(θ) = p x2 + y 2 cos(θ) x . alors |z| = r et arg(z) = θ [2π]. y p +p x2 + y 2 x2 + y 2 ! = |z|(cos θ + i sin θ) Théorème : l’argument du produit est égal la somme des arguments. ROC Soit z de module r et d’argument θ, z ′ de module r′ et d’argument θ′ deux nombres complexes non nuls. arg(z × z ′ ) = arg(z) + arg(z ′ ) . Démonstration 6 On écrit z = r(cos θ + i sin θ) et z ′ = r′ (cos θ′ + i sin θ′ ) On a alors z × z ′ = r(cos θ + i sin θ) × r′ (cos θ′ + i sin θ′ ) = r r′ (cos θ + i sin θ) × (cos θ′ + i sin θ′ ) D’o z × z ′ = r r′ (cos θ cos θ′ + i cos θ sin θ′ + i sin θ cos θ′ − sin θ sin θ′ ) Soit z × z ′ = r r′ [cos θ cos θ′ − sin θ sin θ′ + i(sin θ cos θ′ + cos θ sin θ′ )] = r r′ [cos(θ + θ′ ) + i sin(θ + θ′ )] Autrement dit multiplier deux nombres complexes non nuls revient multiplier les modules et ajouter les arguments. 3.7 Théorème : l’argument d’un quotient est égal la différence des arguments. ROC Soit z et z ′ deux nombres complexes non nuls. z 1 = −arg(z) et arg ′ = arg(z) − arg(z ′ ) . On a arg z z Géométrie 1 Page 8 Francis Rignanese Les nombres complexes Lycée Marie Curie de Tarbes Démonstration 7 1 1 = arg(1) = 1 et donc arg z × z z 1 1 Or arg z × = arg(z) + arg et arg(1) = 0. z z 1 =0 Et donc arg(z) + arg z 1 1 ′ • On a arg(z × z ) = arg(z) × = arg(z) − arg(z ′ ) = arg(z) + arg z′ z • z× 3.8 Formule de Moivre. ROC Soit z = r(cos θ + i sin θ) et n un entier naturel. On a z n = rn (cos(n θ) + i sin(n θ)) . • |z n | = |z|n Autrement dit • arg (z n ) = n × arg(z) Démonstration 8 On démontre par récurrence la propriété : • Si n = 0, z n = rn (cos(n θ) + i sin(n θ)). z 0 = 1 et rn (cos(n θ) + i sin(n θ)) = r0 (cos(0) + i sin(0)) = 1 • On suppose la propriété vraie au rang n autrement dit, z n = rn (cos(n θ) + i sin(n θ)), ou |z n | = |z|n , et arg (z n ) = n × arg(z) * z n+1 = |z n × z| = |z n | × |z| = |z|n × |z| = rn × r = rn+1 . * arg z n+1 = arg (z n × z) = arg (z n ) + arg(z) = n × arg(z) + arg(z) = (n + 1) × arg(z). * Autrement dit z n+1 = rn+1 [cos ((n + 1) θ) + i sin ((n + 1) θ)]. • On a montré que la propriété est vraie au rang 0 et qui si elle est vraie au rang n elle est aussi au rang n + 1. Cette propriété est donc vraie pour tout n entier naturel Exemple 7 La réunion sept 2007 Soit les nombres complexes : z1 = √ √ 2 + i 6, z2 = 2 + 2i et Z= z1 . z2 1. Écrire Z sous forme algébrique. 2. Donner les modules et arguments de z1 , z2 et Z. π π et sin . 3. En déduire cos 12 12 4. Écrire sous forme algébrique le nombre complexe Z 2007 . √ √ √ √ √ √ √ √ √ √ √ √ 2 2 + i 2 6 − 2 2ı − 2 i2 6 (2 − 2 i)( 2 + i 6) 2 6+2 2 2 6−2 2 2+i 6 = = = +i . 2 2 2+ 8 8 8 √ 2i √ √ 2 +√2 6+ 2 6− 2 Et donc Z = +i . 4 4 z1 = 1. Z = z2 Géométrie 1 Page 9 Francis Rignanese Les nombres complexes Lycée Marie Curie de Tarbes √ √ √ √ √ 2 + i 6, |z1 | = 2 +!6 = 8 = 2 2. √ √ √ ! √ √ 2 6 3 1 √ +i √ D’o z1 = 2 2 =2 2 . +i 2 2 2 2 2 2 √ π 1 3 et sin θ = . Soit θ = [2π]. Et donc cos θ = 2 p 2√ 3 √ 2 2 – z2 = 2 + 2i, |z2 | = 2 + 2 = 8 = 2 2. √ √ ! √ ! √ √ √ 2 2 2 2 1 2 √ +i √ =2 2 √ +i√ =2 2 D’o z2 = 2 2 . +i 2 2 2 2 2 2 2 2 √ √ π 2 2 et sin θ = . Soit θ = [2π]. Et donc cos θ = 2 2 4 √ z1 |z1 | 2 2 – Z = , donc |Z| = = √ = 1. z2 |z | 2 2 2 z1 π π π Et arg(Z) = arg = arg(z1 ) − arg(z2 ) = − = [2π]. z2 3 4 12 √ √ π √6 + √2 π 6− 2 + i sin = +i . 3. Z = cos 12 12 4 4 π √6 + √2 π √6 − √2 Et donc cos = = et sin . 12 4 12 4 π π + i sin 2007 × . 4. D’après la formule de Moivre : Z 2007 = cos 2007 × 12 12 2007 π 1992 π 15 π 15 π 5π Or = + = 166 π + = 83 × 2 π + . 12 12 12 4 12 5π 5π Et donc Z 2007 = cos + i sin 4 4 √ √ π π π π 5π 2 2 5π = cos π + = − cos =− = sin π + = − sin =− , sin Or cos 4 √ 4 4 2 4 4 4 2 √ 2 2 2007 D’o Z =− −i 2 2 2. – z1 = 4 Écriture exponentielle d’un nombre complexe On considère la fonction f définie sur R et valeurs dans C par f (θ) = cos θ + i sin θ, θ rel. Ainsi f (θ + θ′ ) = cos(θ + θ′ ) + i sin(θ + θ′ ). f (θ) a pour module 1 et argument θ f (θ′ ) a pour module 1 et argument θ′ f (θ) × f (θ′ ) a pour module 1 et argument θ + θ′ Mais aussi f (θ + θ′ ) a pour module 1 et argument θ + θ′ Donc f (θ + θ′ ) = f (θ) × f (θ′ ) (même module et même argument) De plus f (0) = cos 0 + i sin 0 = 1. La fonction f vérifie les propriétés d’une fonction exponentielle, soit f (θ) = eiθ . 4.1 Définition – Le nombre complexe de module 1 et dont un argument est θ est not eiθ . – Si z est un nombre complexe de module r et d’argument θ on écrit z = r eiθ . Autrement dit Géométrie 1 eiθ = cos θ + i sin θ Page 10 Francis Rignanese Les nombres complexes 4.2 Lycée Marie Curie de Tarbes Remarque 1. ei 0 = 1, e iπ 2 ′ = i, e = −1, e iπ 4 √ √ 2 2 = +i . 2 2 ′ eiθ = ei(θ−θ ) eiθ′ n eiθ = ei n θ . ′ 2. eiθ × eiθ = ei(θ+θ ) , 3. Formule de Moivre : 4.3 iπ Formules d’Euler eiθ = cos θ + i sin θ donne e−iθ = cos θ − i sin θ cos θ = eiθ + e−iθ 2 et sin θ = eiθ − e−iθ 2i Exemple 8 Antilles juin 2005 Soit A le point d’affixe 1 ; soit B le point d’affixe −1. Soit f l’application du plan P privé de O dans P qui : à tout point M d’affixe z distinct de O associe le point M ′ = f (M ) d’affixe z ′ = −1 . z π 1. Soit E le point d’affixe ei 3 ; on appelle E ′ son image par f . Déterminer l’affixe de E ′ sous forme exponentielle, puis sous forme algébrique. 2. Soit K le point d’affixe 2ei 5π 6 et K ′ l’image de K par F . Déterminer l’affixe de K ′ sous forme exponentielle, puis sous forme algébrique.. 3. On désigne par R un point d’affixe 1 + eiθ où θ ∈] − π ; π[. R appartient au cercle C3 de centre A et de rayon 1. z−1 . z En déduire que : |z ′ + 1| = |z ′ |. (a) Montrer que z ′ + 1 = (b) Si on considère maintenant les points d’affixe 1 + eiθ où θ ∈] − π ; π[, montrer que leurs images sont situées sur une droite. On pourra utiliser le résultat du a.. ′ 1. L’affixe E est − ′ 2. L’affixe de K est 1 π ei 3 =− −1 2ei 3. (a) On a : z ′ + 1 = 5π 6 −1 1 iπ 3 π e−i 3 = = −e −1 2e−i +1= 5π 6 iπ i π 3 =e e i 4π 3 = e √ 3 1 =− −i 2 2 √ −1 i 5π 1 iπ i 5π 1 i 11π 3 1 = e 6 = e e 6 = e 6 = − i 2 2 2 2 2 z−1 . Donc |z ′ + 1| = |z − 1| z z |z| Comme R est un point du cercle de centre A, d’affixe 1, et de rayon 1, alors : 1 1 ′ = = |z ′ | |z − 1| = 1 ⇔ |z − 1| = 1 ⇔ |z − 1| = 1. Donc, |z + 1| = |z| z (b) Comme |z ′ + 1| = |z ′ |, alors BR’=OR’ car B a pour affixe -1, donc R’ appartient la médiatrice du segment [OB]. Ainsi l’image de R, point distinct de O, appartenant au cercle C3 de centre A et de rayon 1 est sur une droite : la médiatrice du segment [OB] . Géométrie 1 Page 11 Francis Rignanese