tous les 21 jours, un taux de réponse de 34 % (14/41) chez des
patients hormonorésistants chimio-naïfs. Vingt-neuf pour cent
des patients sont sortis de l’étude pour toxicité. Les toxicités de
grades 3/4 les plus fréquentes ont été, en dehors de la toxicité
hématologique, la fatigue (3 patients) et les neuropathies péri-
phériques sensitives (3 patients). La survie sans progression a été
de 8 mois (IC 95 % : 6-11 mois).
Kelly (abstract 4509) a présenté les résultats d’une étude de
phase II randomisée ayant inclus 99 patients et comparant l’épo-
thilone B (35 m g / m
2
à J2, toutes les 3 semaines) seule ou associée
au phosphate d’estramustine (280 m g x 2/j, 5 jours) sous couver-
ture de coumadine (2 mg/j).
Le taux de réponse biologique obtenu a été de 48 % (21/44 p a t i e n t s ,
IC 95 %: 32,9-63,5 %) avec l’épothilone et de 69 % pour la com-
binaison (31/45 patients, IC 95 %: 55,2-82,3 %). La tolérance a
été dominée par la toxicité neurologique apparaissant après une
médiane de trois cycles.
Traitements ciblés
L’atrasentan est un inhibiteur spécifique du récepteur A de
l ’ e n d o t h é l i n e 1. Dans une étude (M96-594) de phase II rando-
misée contre placebo dans les cancers de prostate métastatiques
hormonorésistants publiée par Carducci (J Clin Oncol
2003;21:679-89), il avait été rapporté une amélioration en termes
de temps jusqu’à progression. L’étude de phase III MOO-211
( a b s t r a c t 4508) ayant randomisé 809 patients (408 traités par
atrasentan 10 mg/j, 401 par placebo) devait permettre de le véri-
fier. Les deux groupes étaient bien équilibrés. En intention de
traiter, la différence en termes de temps jusqu’à progression
n’est pas significativement différente (p = 0,123). Par contre, en
poolant ces résultats dans une méta-analyse (1 0 9 7 p a t i e n t s ) ,
l’atrasentan permet de retarder le temps jusqu’à progression
( 1 9 6 jours versus 129 jours, p = 0,021) et d’améliorer la qualité
de vie avec un très bon profil de tolérance, les effets secondaires
étant souvent limités à une rhinite, des céphalées et des œdèmes
périphériques.
Lors de la discussion, cette présentation a été critiquée. Cette méta-
analyse sur deux études ne permet pas de tirer de conclusion. Il
faudra attendre les résultats de l’étude de phase III (MOO-244)
conduite dans les cancers hormonorésistants non métastatiques
pour mieux évaluer l’intérêt thérapeutique de l’atrasentan…
CANCER DE LA VESSIE
Le cancer de la vessie a été le parent pauvre, avec une seule com-
munication orale.
Radiothérapie dans les cancers de la vessie localisés
Chung et al. (abstract 4519) ont rapporté l’expérience rétros-
pective du Princess Margaret Hospital de Toronto sur une série
de 131 patients présentant une tumeur vésicale classée T2-T3a
N0 M0 : 108 patients traités par radiothérapie seule, 20 par radio-
thérapie et chimiothérapie concomitante par cisplatine, 3 par
chimiothérapie néoadjuvante. Les survies globale, spécifique et
sans récidive à 5 ans étaient respectivement de 44 %, 58 % et 49 % .
Au total, rien de bien neuf…
Cancer de la vessie localement avancé ou métastatique
chez des patients “unfit”
Dans la pratique quotidienne, le standard thérapeutique gemcitabine-
cisplatine des carcinomes avancés de la vessie n’est pas appli-
cable, en particulier en raison des altérations fréquentes de la fonc-
tion rénale et de l’âge, expliquant la nécessité de disposer
d’alternatives thérapeutiques efficaces dans cette population dite
“ u n f i t ” . Alors que l’oxaliplatine ne s’est pas montré efficace en
seconde ligne métastatique, un groupe espagnol (abstract 4544)
a testé, chez 47 patients “unfit” (la plupart en raison d’une clai-
rance de la créatinine inférieure à 50 ml/mn), un protocole non
néphrotoxique associant gemcitabine (1 200 mg/m
2
J1 et J8) et
oxaliplatine (100 m g / m
2
à J1 toutes les 3 semaines). Les taux de
réponse objective préliminaire (62 % sur les 24 premiers patients
évaluables) sont encourageants. Notons que le GETUG, en
France, vient d’activer un protocole GEMOX multicentrique
dans cette indication.
Chimiothérapie de deuxième ligne
En deuxième ligne métastatique, il n’existe pas de standard, et
il paraissait logique de tester un protocole de paclitaxel hebdo-
madaire, l’association paclitaxel-carboplatine ayant démontré
une certaine efficacité en première ligne métastatique. Les résul-
tats d’une étude française de phase II du GETUG (abstract 4619)
chez 45 patients utilisant le paclitaxel à la dose de 80 mg/m
2
en
u n e heure J1, J8, J15/28 jours ont montré un taux de réponse très
faible, avec seulement deux réponses objectives sur 37 patients
évaluables, mais peut-être un bénéfice clinique en termes de
qualité de vie.
Nouveaux traitements ciblés
Machiels et al. (abstract 4615) ont rapporté une analyse inter-
médiaire d’une étude européenne de phase II évaluant un traite-
ment oral de deuxième ligne par lapatinib (GW57016), un inhi-
biteur double, puissant et sélectif d’erbB1 et erbB2, pris oralement
à la dose de 1 250 mg par jour.
Dans les cancers de la vessie, la surexpression d’erbB1 et erbB2 a
été corrélée à un stade évolué et à un grade élevé. Ils sont exprimés
respectivement dans 72,2 % et 44,5 % des cas, avec une expres-
sion combinée des deux dans 33,9 % des cas.
Cinquante-cinq patients ayant une tumeur exprimant en immuno-
histochimie erbB1 ou erbB2 (99 patients s c r e e n é s ), en pro-
gression après une première ligne avec platine, ont été inclus.
L’analyse sur les 30 premiers patients a retrouvé un bénéfice cli-
nique (PR plus stabilisation) chez 37 % d’entre eux (11/30).
À suivre…
CANCER DU TESTICULE
Chimiothérapie des séminomes de petits stades
Un cycle de carboplatine fait aussi bien que la radiothérapie
dans les stades I
Le traitement de référence des stades I de séminomes du testicule
fait appel à une radiothérapie postorchidectomie (20-25 Gy). La
surveillance étroite peut être une alternative, sachant que le taux
de rechute sera alors de l’ordre de 20 %. R.T. Oliver ( a b s-
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La Lettre du Cancérologue - Volume XIII - n
o
3 - mai-juin 2004
T
U M E U R S U R O L O G I Q U E S