T

publicité
T
U
M
E
U
R
S
G
Y
N
É
C
O
L
O
G
I
Q
U
E
S
Cancer de l’ovaire
P. Beuzeboc*
CHIMIOTHÉRAPIE DE PRÈMIERE LIGNE
En session orale ont été présentées deux larges études de phase III
négatives :
l’addition d’épirubicine (75 mg/m2/21 jours) à un protocole de
référence paclitaxel-carboplatine n’augmente pas la survie sans
progression (17,2 mois versus 16,3 mois, p = 0,99) avec un suivi
médian de 30 mois dans une étude intergroupe ayant inclus
887 patientes (abstract 5003) ;
augmenter la durée de perfusion du paclitaxel de 3 heures à
24 heures ne modifie pas la survie, comme l’a montré l’étude
GOG 162 (abstract 5004) comparant, associés au cisplatine, les
deux schémas d’utilisation du paclitaxel.
CHIMIOTHÉRAPIE DE CONSOLIDATION HAUTE DOSE
H. Curé et al. (abstract 5006) ont présenté les résultats d’une
étude de phase III multicentrique (GINECO/ FNCLCC/SFGM-TC)
randomisée comparant une chimiothérapie par carboplatinecyclophosphamide à doses standard à une chimiothérapie haute
dose (carboplatine : 1 600 mg/m2, cyclophosphamide : 6 000 mg/m2)
avec support hématologique par cellules souches périphériques
en traitement de consolidation chez des patientes avec un cancer
ovarien avancé après un suivi de 5 ans.
Les critères d’éligibilité étaient un âge inférieur à 60 ans, un stade
FIGO III/IV, une réponse à une première ligne de chimiothérapie
à base de platine (4 à 6 cycles), une maladie résiduelle (0 à 2 cm)
au moment ou après le second look, un PS 0-2. L’objectif principal était la survie, et il était espéré une augmentation de 25 %
de la médiane de survie à 3 ans (75 % versus 50 %). Le nombre
de sujets nécessaire était de 124.
Cinquante-sept patientes ont été traitées dans le bras haute dose,
53 dans le bras conventionnel. Les groupes étaient bien équilibrés
en ce qui concerne l’âge, le stade FIGO, le type histologique, le
grade, le PS, la chimiothérapie antérieure, la stratification au second
look.
Le traitement a été réalisé comme prévu chez 43 patientes du groupe
intensifié (75 %) et chez 48 patientes du groupe conventionnel
(98 %).
Avec une médiane de suivi de 36 mois, la survie sans progression
était significativement meilleure dans le bras intensifié (p = 0,03).
Avec un suivi médian de 65 mois, la médiane de survie sans progression n’est pas significativement différente (p = 0,2), de même
que la survie globale (p = 0,47) (figure 1), enterrant cette approche
thérapeutique…
* Institut Curie, Paris.
126
Figure 1. Essai GINECO/FNCLCC/SFGM-TC/Italie. Survie globale
(suivi médian de 65 mois).
CHIMIOTHÉRAPIE DE RATTRAPAGE DES PATIENTES
PLATINE-SENSIBLES (DÉLAI > 6 MOIS APRÈS LA FIN
DU DERNIER TRAITEMENT)
Une étude de phase III intergroupe (abstract 5005) comparant
gemcitabine (1 000 mg/m2 J1, J8)-carboplatine (AUC = 4) au carboplatine seul (AUC = 5) toutes les 3 semaines a montré, avec un
suivi médian de 13 mois, que la combinaison augmentait la médiane
de survie sans progression (8,6 mois versus 5,8 mois, p = 0,0038).
Ferrero et al. (abstract 5002) ont rapporté les résultats d’une
étude de phase II ouverte du groupe GINECO d’une association
de Caelyx® (30 mg/m2) et carboplatine (AUC = 5) ayant inclus
105 patientes entre avril 2000 et mars 2001, en rechute, avec un
intervalle libre supérieur à 6 mois après une (60 patientes) ou deux
(39 patientes) lignes de traitement par platine et taxane. Un taux
de réponse élevé a été retrouvé (63 %), dont 38 % de réponses
complètes. Le temps médian jusqu’à progression a été de 9,4 mois
et la médiane de survie globale de 32 mois.
Viens et al. (abstract 5023) ont traité avec une association
de paclitaxel (175 mg/m2 en perfusion de 3 heures) et d’oxaliplatine 130 mg/m2 reprise toutes les 3 semaines une population
comparable de 105 patientes en récidive, avec un intervalle libre
supérieur à 6 mois après une et pas plus d’une ligne de platine
(± taxane), et présentant une lésion mesurable. Ils ont obtenu un
taux de réponse de 81 % (IC 95 % : 71-88), dont 23 % de réponses
complètes. Les médianes de survie sans progression et de survie
globale étaient de 10,2 mois et de 30,26 mois.
Ces résultats suggèrent que ces combinaisons pourraient être une
alternative à l’association classique paclitaxel-carboplatine chez
les patientes en récidive après 6 mois.
L’amifostine ne permet pas de diminuer la neurotoxicité de la
combinaison paclitaxel-carboplatine dans une étude randomisée
autrichienne (abstract 5021) ayant inclus 89 patientes.
La Lettre du Cancérologue - Volume XIII - no 3 - mai-juin 2004
TRAITEMENTS CIBLÉS
Les tumeurs ovariennes montrent une forte expression d’EGFR
dans plus de 75 % des cas.
Les résultats préliminaires d’une étude de phase II en deuxième
ligne de cancer de l’ovaire, des trompes ou du péritoine rapportés
par P. Pauthier et al. (abstract 5015) avec le gefinitib (Iressa®)
associé à une chimiothérapie par carboplatine et paclitaxel chez
47 patientes (sur 60 enrôlées) ne permettent aucune conclusion,
avec un taux de réponse de 59,5 %. Il faut signaler que 35,3 %
des tumeurs étaient platine-résistantes ou réfractaires et 73,3 %
platine-sensibles, et relever une bonne tolérance habituelle (15 %
de diarrhées et 3 % de rash de grade 3 ou 4 cependant), une durée
médiane de réponse de 175,5 jours et un temps médian jusqu’à
progression de 260 jours.
Dans une étude de phase II ayant inclus 57 patientes présentant
un carcinome ovarien réfractaire aux platine et taxane (rechute en
cours ou dans les 6 mois), la combinaison de tamoxifène (20 mg/j)
et de gefitinib (Iressa® : 250 mg x 2/j) n’a pas permis d’obtenir d e
réponse objective (abstract 5016). Quinze patientes (26,8 %) ont
présenté une stabilisation. Le temps médian jusqu’à progression
a été de 57 jours (IC 95 % : 54-69 jours). Les principales toxicités
ont été les diarrhées et les éruptions cutanées.
Un traitement par CI-1033, un inhibiteur irréversible de tous
les membres de la famille des récepteurs erbB (erbB1, HER2,
erbB3, erbB4), randomisé à deux niveaux de doses (50 mg/j pour
53 patientes ou 200 mg/j chez 52 autres, 21 jours par cycles de
28 jours), dans les cancers ovariens lourdement traités en échec
d’un traitement par platine, n’a pas entraîné de réponse objective, mais 26 % et 34 % des patientes traitées par 50 et 200 mg
par jour sont restées stables après huit semaines, avec des survies sans progression à un an de respectivement 0 % et 9 % (abstract 5054).
NOUVELLES
DE
P
O
U
R
E
N
S
A
V
O
I
R
P
L
U
S
…
Kristensen GB, Vergote I, Eisanhauer E et al. First line treatment of ovarian/
tubal/peritoneal cancer FIGO stage IIb-IV with paclitaxel/carboplatin with or
without epirubicin (TEC versus TC). A Gynecologic Cancer Intergroup study
of the NSGO, EORTC GCG, and NCIC CTG. Results on progression-free survival. Proc ASCO 2004;Abstr.5003.
Spriggs DR, Brady M, Rubin S et al. A phase III randomized trial of cisplatin
and paclitaxel administered by either 24 hour or 96 hour infusion in patients
with selected stage III or stage IV epithelial ovarian cancer (GOG 162). Proc
ASCO 2004;Abstr.5004.
Curé H, Battista C, Guastalla J et al. Phase III randomized trial of highdose chemotherapy and peripheral blood stem cell support as consolidation in
patients with advanced ovarian cancer: 5-year follow-up of a GINECO/FNCLCC/
SFGM-TC study. Proc ASCO 2004;Abstr.5006.
Pfisterer J, Plante M, Vergote I et al. Gemcitabine/carboplatin (GC) versus
carboplatin in sensitive recurrent ovarian cancer. Results of a Gynecologic
Cancer Intergroup randomized phase III trial of the AGO OVAR, the NCIC
CTG and the EORTC GCG. Proc ASCO 2004;Abstr.5005.
Ferrero J, Weber B, Lepille D et al. Carboplatin and Caelyx/Doxil in patients
with advanced ovarian cancer in late (> 6 months) relaps: survival results of a
GINECO phase II trial. Proc ASCO 2004;Abstr.5022.
Viens P, Petit T, Yovine A et al. Phase II trial of oxaliplatin combined with
paclitaxel in platinum + taxanes sensitive advanced ovarian cancer patients:
final results. Proc ASCO 2004;Abstr.5023.
Sevelda P, Sevelda U, Denison U, Austrian Society of Gynecologic Oncology.
Cytoprotection of amifostine in ovarian cancer patients receiving paclitaxel/
carboplatin first line chemotherapy in a multicenter phase III trial. Proc ASCO
2004;Abstr.5021.
Pautier P, Joly F, Kerbrat P et al. Preliminary results of a phase II study to
evaluate gefitinib (ZD 1839) combined with paclitaxel and carboplatin as
second-line therapy in patients with ovarian carcinoma. Proc ASCO 2004;
Abstr.5015.
Loibl S, Du Bois A, Pfisterer J et al. Safety, tolerability and activity of gefitinib
(ZD 1839) in combination with tamoxifen in ovarian cancer patients refractory
to platinum-taxane based therapy-a phase II study of the Ovarian Cancer
Study Group. Proc ASCO 2004;Abstr.5016.
Campos SM, Seiden MV, Oza A et al. A phase 2, randomized, open-label, single
agent study of CI-1033 administered at two doses levels in ovarian cancer patients
who failed prior platinum-based therapy. Proc ASCO 2004;Abstr. 5054.
L’INDUSTRIE
PHARMACEUTIQUE
C ommun iqué s des co nfére nces d e pre sse, sympo siums, manife station s o rga nisés p ar l’in dustr ie p ha rma ceu tiq ue
Faulding Pharmaceuticals SA annonce
le lancement de Paxene® 6 mg/ml
(paclitaxel)
Mayne Pharma, dont la filiale française est Faulding
Pharmaceuticals SA, vient de lancer Paxene®
6 mg/ml, son nouveau médicament anticancéreux,
en Allemagne, en Finlande, en France, en Irlande, en
Italie, au Luxembourg, aux Pays-Bas, au Portugal, au
Royaume-Uni et en Suède. Paxene® 6 mg/ml (marque
déposée de Ivax Research, Inc) première alternative
à Taxol® (marque déposée et spécialité commercialisée par Bristol-Myers Squibb Company), est indiqué
dans le traitement du cancer métastatique du sein ou
de l’ovaire. Paxene® avait précédemment obtenu une
indication dans le traitement d’une maladie orpheline,
le sarcome de Kaposi lié au sida parvenu à un stade
avancé après échec d’un traitement par anthracycline
liposomale (autorisation de mise sur le marché
[AMM]) européenne centralisée de 1999 modifiée en
mars 2004 pour les indications dans le cancer de
l’ovaire et du sein). Paxene® est disponible en flacon
de 30 mg/5 ml, de 100 mg/16,7 ml et de 300 mg/
50 ml. Un nouveau dosage de 150 mg/25 ml vient
également compléter cette gamme pour une meilleure
maniabilité. Mayne Pharma a obtenu en 1995 une
première AMM pour le paclitaxel en Australie, puis
le produit a été enregistré et fabriqué pour 28 pays
dans le monde. Plus récemment, Mayne Pharma a
acquis les actifs mondiaux de NaPro BioTherapeutics
sur le paclitaxel générique injectable. Propriétaire
des plantations d’ifs et du site de fabrication de la
matière première, Mayne Pharma a dorénavant la
La Lettre du Cancérologue - Volume XIII - no 3 - mai-juin 2004
maîtrise de l’ensemble de la chaîne, de la fabrication
à la mise à disposition du produit auprès des clients
hospitaliers. Mayne Pharma a par ailleurs conclu un
accord de partenariat avec le groupe Ivax (titulaire
de l’AMM européenne) pour la fabrication, la
commercialisation et la distribution de Paxene® dans
la majorité des États de l’Union européenne. Avec
dix ans d’expérience sur le paclitaxel, 1,35 million
de flacons produits et 100 000 patients déjà traités
dans le monde, Mayne Pharma met à la disposition
du corps médical une spécialité reconnue fiable
et efficace. Mayne Pharma a récemment investi
plusieurs millions de dollars dans ses sites de fabrication afin de garantir la souplesse d’approvisionnement permettant de répondre à la demande croissante
du marché européen.
127
Téléchargement