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430 | La Lettre du Cancérologue • Vol. XXII - n° 11 - décembre 2013
ÉDITORIAL
Cancer : la France dans le peloton de tête
Àl’heure où les Français sont particulièrement moroses, voici, grâce
auxrésultats de l’étude EUROCARE, quelques raisons d’espérer.
Cette étude porte sur 116 registres du cancer de 30 pays d’Europe
etinclut les données de 21millions de patients. Le diagnostic de ceux-ci
aété porté entre 1999 et 2007.
C’est la cinquième analyse de ce baromètre qui, pour10 des principaux
cancers, dénombre les patients, mais surtout évalue leurs chances de survie
en fonction de leur pays et de leur âge.
Globalement, le taux de survie à 5ans s’élève de façon constante,
et ce particulièrement pour le cancer de la prostate (81 %),
les lymphomes non hodgkiniens (60,4 %) et le cancer rectal (57,6 %).
Si, comme les auteurs de l’étude en font l’hypothèse, la survie despatients
atteints de cancer est un élément clé de l’évaluation de l’effi cacité dessystèmes
desanté, “la France n’a pas à rougir de ses résultats”, comme le souligne
leDrJérome Viguier, responsable du pôle santé publique et soins de l’INCa.
Sur 200 000 cas de cancers diagnostiqués entre 2000 et 2007,
les taux desurvie en France sont mesurés au-dessus de la moyenne
européenne, avec des taux supérieurs à 80 % (sein, mélanome, prostate).
Si l’on en croit ce principe, certaines organisations semblent à éviter,
comme celles des îles britanniques et de beaucoup de pays de l’est
del’Europe, où les chiff res sont bien moins spectaculaires. Pour mémoire,
unarticle sur la proportion “shocking” de patients, en particuliers âgés,
dont le diagnostic de cancer était réalisé tardivement et aux urgences
deshopitaux britanniques.
Les raisons mises en avant pour expliquer de bons résultats sont, ainsi,
un bon accès aux soins, l’intensité du dépistage, mais aussi les facteurs
socioéconomiques et le mode de vie.
Espérons que nos responsables ne se contenteront pas
decettephotographie jaunie de 2008, mais sauront s’inspirer de ces résultats
pour maintenir un certain modèle français à l’heure où la précarité guette
deplus en plus de nos compatriotes.
Elliss-Brookes L, McPhail S, Ives A
et al. Routes to diagnosis for cancer
- determining the patient journey
using multiple routine data sets.
Br J Cancer 2012;107(8):1220-6.
De Angelis R, Sant M, Coleman MP
et al.; the EUROCARE-5 Working
Group. Cancer survival in Europe
1999-2007 by country and age:
results of EUROCARE-5-a popula-
tion-based study. Lancet Oncol 2013;
pii: S1470-2045(13)70546-1.
Pr Jean-François
Morère
Rédacteur en chef
de La Lettre du Cancérologue ;
service d’oncologie médicale,
hôpital Avicenne, Bobigny ;
hôpital Paul-Brousse, Villejuif.
J.F. Morère n’a pas précisé
ses éventuels liens d’intérêts.
Hommage