T
oute douleur abdominale
n’est pas nécessairement
d’origine digestive. Une
atteinte des muscles de la paroi peut
être mis en cause. Ce peut être la pro-
jection d’une douleur extra-abdomi-
nale ou encore le signe d’une affec-
tion métabolique ou hématologique.
De nombreuses étiologies sont pos-
sibles.
Selon une enquête (BKL-THALES-
1999), la gastro-entérologie concerne
20 % environ des consultations en
médecine générale. Trois examens
endoscopiques sur quatre sont effec-
tués à la demande d’un médecin
généralise, et les endoscopies repré-
senteraient 30 % des actes médicaux
techniques des gastro-entérologues.
L’information du patient
L
e patient qui doit bénéficier d’une
endoscopie digestive doit être bien
informé. Ainsi le régime doit être
pauvre en résidus dans les jours qui
précèdent l’examen. Une préparation
destinée à évacuer le colon qui doit
être parfaitement propre doit être
ingérée la veille et/ou le matin de
d’examen. Il faut donc être à jeun
strict (sans boire, ni manger, ni
fumer), sauf avis contraire du méde-
cin qui réalisera l’examen. Pour amé-
liorer la tolérance de l’examen une
anesthésie générale est souvent pro-
posée et programmée. Une consulta-
tion avec un anesthésiste est alors
obligatoire. Elle doit intervenir 8 jours
à 1 mois avant le geste endosco-
pique. Chez les patients sous antivita-
mine K ou sous antiagrégants pla-
quettaires, le relais par un traitement
injectable à base d’héparine permet
de réduire le risque hémorragique.
Par ailleurs, les effets de certains
médicaments, peuvent être modifiés
par le lavage intestinal. Ceci concerne
également la pilule. Malgré des
consignes bien suivies, la préparation
peut parfois s’avérer insuffisante et
faire renoncer à la poursuite de l’exa-
men. Celui-ci pourra alors être repro-
grammé ou complété par un exa-
men radiologique. Toutefois, dans
certains cas, l’examen peut être
incomplet. Un examen radiologique
de l’intestin pourra alors compléter la
coloscopie.
L’examen de référence
L’endoscopie est actuellement
l’examen de référence pour mettre
en évidence d’éventuelles lésions
du colon. Elle permet également de
les biopsier (prélèvement d’un frag-
ment de tissu pour l’étudier au
microscope) ou parfois de les enle-
ver (polypes...). L’ablation de po-
lypes (ou de tumeurs) ne prévient
pas une éventuelle récidive. De
nouvelles coloscopies pourront
donc s’avérer parfois nécessaires.
L’endoscopie est un outil essentiel
pour prévenir ou améliorer le pronos-
tic de certains cancers digestifs. Pour
une population à risque de cancer
colorectal, qui ne relève pas de la stra-
tégie de dépistage par la recherche de
sang dans les selles mais de sur-
veillance par coloscopie, (et bien que
la place de cet examen soit encore
discutée), celle-ci commence à un
âge plus précoce que celui dans la
population à risque moyen.
Depuis 1999, le traitement endosco-
pique du reflux gastro-oesohagien peut
être proposé. Trois types de méthodes
peuvent être employées : la suture, l’in-
jection ou implantation de matière syn-
thétique et la radiofréquence.
Professions Santé Infirmier Infirmière N° 63 • mai 2005
Les complications
Tout acte médical, investigation, explo-
ration, intervention sur le corps humain,
même conduit dans des conditions de
compétence et de sécurité conformes
aux données actuelles de la science et
de la réglementation en vigueur, recèle
un risque de complications.
La perforation de la paroi intestinale
peut rendre une opération nécessaire.
L’hémorragie peut exceptionnellement
nécessiter une intervention chirurgicale
et des transfusions de sang ou dérivés
sanguins.
D’autres complications (exceptionnelles
et elles-mêmes favorisées par des anté-
cédents médico-chirurgicaux ou par la
prise de certains traitements) telles que
les troubles cardio-vasculaires et respi-
ratoires et les infections sont possibles.
Toutes ces complications apparaissent
le plus souvent lors de l’endoscopie,
mais peuvent également se révéler
quelques jours après l’examen (dou-
leurs abdominales, sang rouge dans les
selles, fièvre, frissons...). Il est alors très
important de contacter immédiatement
le médecin concerné ou très rapide-
ment le médecin traitant.
Concernant le risque infectieux des
endoscopies, celui-ci bien qu’excep-
tionnel n’est pas exclu. Ces cas d’infec-
tions persistent toujours en rapport
avec des erreurs de procédures. Les
endoscopes et l’ensemble des acces-
soires utilisés (pinces à biopsies...) doi-
vent toujours être stérilisés ou jetés
(matériel à usage unique) après
chaque acte d’endoscopie digestive. La
technique comporte cinq étapes : le
traitement préliminaire, le rinçage, la
désinfection proprement dite, le rin-
çage terminal et le stockage. Le port de
gants de protection est obligatoire pour
la manipulation du matériel souillé. Le
port des gants à usage unique propres
ou stériles est obligatoire pour manipu-
ler le matériel désinfecté.
ALP
Livre blanc de l’hépato-gastroentérologie
Masson Ed. 2001)
Soins Libéraux
40
Gastro-entérologie
Les endoscopies en pratique
Les endoscopies digestives hautes représenteraient 30 % des actes médi-
co-techniques en gastro-entérologie. Les affections digestives ou hépa-
tiques constituent le septième motif de consultation en médecine généra-
le chez les patients de plus de 65 ans et le premier motif d’hospitalisation.
Infos ...
Méthode nouvelle
L’intestin grêle
pourrait être visualisé
à l’aide d’une
microcapsule
que le patient ingère.
Les avantages
sont le confort
pour le patient,
le diagnostic de
lésions auparavant
inaccessibles (partie
moyenne du grêle).
Les inconvénients
de cette méthode
sont liées à la durée
de vie de la batterie,
la difficulté du
repérage exact
de la situation
d’une lésion
sur le grêle,
la durée du temps
d’interprétation
de l’examen.
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