40 Soins Libéraux Gastro-entérologie Les endoscopies en pratique Les endoscopies digestives hautes représenteraient 30 % des actes médico-techniques en gastro-entérologie. Les affections digestives ou hépatiques constituent le septième motif de consultation en médecine générale chez les patients de plus de 65 ans et le premier motif d’hospitalisation. T oute douleur abdominale n’est pas nécessairement d’origine digestive. Une atteinte des muscles de la paroi peut être mis en cause. Ce peut être la projection d’une douleur extra-abdominale ou encore le signe d’une affection métabolique ou hématologique. De nombreuses étiologies sont possibles. Selon une enquête (BKL-THALES1999), la gastro-entérologie concerne 20 % environ des consultations en médecine générale. Trois examens endoscopiques sur quatre sont effectués à la demande d’un médecin généralise, et les endoscopies représenteraient 30 % des actes médicaux techniques des gastro-entérologues. Infos ... Méthode nouvelle L’intestin grêle pourrait être visualisé à l’aide d’une microcapsule que le patient ingère. Les avantages sont le confort pour le patient, le diagnostic de lésions auparavant inaccessibles (partie moyenne du grêle). Les inconvénients de cette méthode sont liées à la durée de vie de la batterie, la difficulté du repérage exact de la situation d’une lésion sur le grêle, la durée du temps d’interprétation de l’examen. L’information du patient Le patient qui doit bénéficier d’une endoscopie digestive doit être bien informé. Ainsi le régime doit être pauvre en résidus dans les jours qui précèdent l’examen. Une préparation destinée à évacuer le colon qui doit être parfaitement propre doit être ingérée la veille et/ou le matin de d’examen. Il faut donc être à jeun strict (sans boire, ni manger, ni fumer), sauf avis contraire du médecin qui réalisera l’examen. Pour améliorer la tolérance de l’examen une anesthésie générale est souvent proposée et programmée. Une consultation avec un anesthésiste est alors obligatoire. Elle doit intervenir 8 jours à 1 mois avant le geste endoscopique. Chez les patients sous antivitamine K ou sous antiagrégants plaquettaires, le relais par un traitement injectable à base d’héparine permet de réduire le risque hémorragique. Par ailleurs, les effets de certains Professions Santé Infirmier Infirmière N° 63 • mai 2005 médicaments, peuvent être modifiés par le lavage intestinal. Ceci concerne également la pilule. Malgré des consignes bien suivies, la préparation peut parfois s’avérer insuffisante et faire renoncer à la poursuite de l’examen. Celui-ci pourra alors être reprogrammé ou complété par un examen radiologique. Toutefois, dans certains cas, l’examen peut être incomplet. Un examen radiologique de l’intestin pourra alors compléter la coloscopie. L’examen de référence L’endoscopie est actuellement l’examen de référence pour mettre en évidence d’éventuelles lésions du colon. Elle permet également de les biopsier (prélèvement d’un fragment de tissu pour l’étudier au microscope) ou parfois de les enlever (polypes...). L’ablation de polypes (ou de tumeurs) ne prévient pas une éventuelle récidive. De nouvelles coloscopies pourront donc s’avérer parfois nécessaires. L’endoscopie est un outil essentiel pour prévenir ou améliorer le pronostic de certains cancers digestifs. Pour une population à risque de cancer colorectal, qui ne relève pas de la stratégie de dépistage par la recherche de sang dans les selles mais de surveillance par coloscopie, (et bien que la place de cet examen soit encore discutée), celle-ci commence à un âge plus précoce que celui dans la population à risque moyen. Depuis 1999, le traitement endoscopique du reflux gastro-oesohagien peut être proposé. Trois types de méthodes peuvent être employées : la suture, l’injection ou implantation de matière synthétique et la radiofréquence. Les complications Tout acte médical, investigation, exploration, intervention sur le corps humain, même conduit dans des conditions de compétence et de sécurité conformes aux données actuelles de la science et de la réglementation en vigueur, recèle un risque de complications. La perforation de la paroi intestinale peut rendre une opération nécessaire. L’hémorragie peut exceptionnellement nécessiter une intervention chirurgicale et des transfusions de sang ou dérivés sanguins. D’autres complications (exceptionnelles et elles-mêmes favorisées par des antécédents médico-chirurgicaux ou par la prise de certains traitements) telles que les troubles cardio-vasculaires et respiratoires et les infections sont possibles. Toutes ces complications apparaissent le plus souvent lors de l’endoscopie, mais peuvent également se révéler quelques jours après l’examen (douleurs abdominales, sang rouge dans les selles, fièvre, frissons...). Il est alors très important de contacter immédiatement le médecin concerné ou très rapidement le médecin traitant. Concernant le risque infectieux des endoscopies, celui-ci bien qu’exceptionnel n’est pas exclu. Ces cas d’infections persistent toujours en rapport avec des erreurs de procédures. Les endoscopes et l’ensemble des accessoires utilisés (pinces à biopsies...) doivent toujours être stérilisés ou jetés (matériel à usage unique) après chaque acte d’endoscopie digestive. La technique comporte cinq étapes : le traitement préliminaire, le rinçage, la désinfection proprement dite, le rinçage terminal et le stockage. Le port de gants de protection est obligatoire pour la manipulation du matériel souillé. Le port des gants à usage unique propres ou stériles est obligatoire pour manipuler le matériel désinfecté. ALP Livre blanc de l’hépato-gastroentérologie Masson Ed. 2001)