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ABSTRACTS
La Lettre du Cardiologue - n° 350 - décembre 2001
Stent coronaire à partir de 80 ans
À partir de six études multicentriques réalisées de
septembre 1995 à mars 1999, les auteurs comparent les
résultats de la pose de stents coronaires sur 304 lésions
traitées chez 301 patients âgés de 80 ans et sur 5 909 lésions
traitées chez 5 885 patients plus jeunes.
Les patients 80 ans (301 patients, soit 4,9 % des sujets inclus)
ont plus souvent des lésions multitronculaires (16,5 % contre
9,6 %, p = 0,001), un angor instable (50,8 % contre 42,1 %,
p = 0,003), des lésions coronaires calcifiées (30,4 % contre
15,3 %, p = 0,001, ce qui explique l’emploi plus fréquent du rota-
blator), des diamètres vasculaires plus petits (2,90 mm contre
2,98 mm,p=0,004).
Le taux de succès de la procédure est comparable pour les
deux groupes de patients (80ans ou < 80 ans), respectivement
de 97,4 % et de 98,5 %, p = 0,14. Parmi les événements consi-
dérés,la mortalité hospitalière (1,33 % contre 0,1 %, p = 0,001),
les complications hémorragiques (4,98 % contre 1 %,
p<0,001) et la mortalité à un an (5,65 % contre 1,41 %,
p<0,001) sont significativement plus élevées pour les sujets
80 ans (tableau). Le taux de resténose est identique pour les
deux groupes (11,19 % contre 11,93 %,p=0,78).
L’âge élevé, la présence d’un diabète, un antécédent d’infarctus
du myocarde, des lésions coronaires tritronculaires constituent
des facteurs indépendants prédictifs de mortalité à long terme.
Conclusion. La pose de stents coronaires chez des patients âgés
80 ans est réalisée avec un taux de succès > 97 %, en dépit de
vaisseaux plus petits et plus souvent calcifiés, d’où le recours plus
habituel au rotablator. Le taux de resténose n’est pas influencé
par l’âge.
Cependant, les sujets âgés ont un pronostic moins favorable que
leurs cadets, avec un taux de mortalité hospitalière et à un an plus
important, et davantage de complications vasculaires post-pro-
cédure et hémorragiques. L’âge constitue un facteur prédictif de
mortalité, mais aussi la diffusion des lésions coronaires plus fré-
quente pour les patients 80 ans (avec pour corollaire une revas-
cularisation souvent incomplète).
C. Adams, service de cardiologie, CH Argenteuil
Coronary artery stenting in the aged.
Chauhan MS, Kuntz RE, Ho KKL et al.
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J Am Coll Cardiol
2001 ; 37 : 856-62.
Tableau. Complications observées à long terme.
80 ans < 80 ans p
(n = 301) (n = 5 885)
Suivi moyen 262 ± 95 j 283 ± 84 j 0,81
Complications
Décès 5,65 % 1,41 % < 0,001
IDM 10,63 % 8,55 % 0,21
–Q 0,33 % 0,46 % 1
–non Q 10,3 % 7,53 % 0,09
Revx/stent 8,3 % 10,9 % 0,19
Complications vx 5,32 % 1,63 % < 0,001
Hémorragie grave* 4,98 % 1,14 % < 0,001
AVC 0,66 % 0,51 % 0,67
*nécessitant une transfusion.
IDM : infarctus du myocarde ; Q : transmural ; non Q : non transmural ; Revx : revascula-
risation ; vx : vasculaire ; AVC : accident vasculaire cérébral.
Multitronculaires : pontage aorto-coronaire ou angioplastie avec stent
Environ 60 % des patients revascularisés par angioplastie
coronaire sont des patients multitronculaires pour lesquels
les deux options thérapeutiques sont envisageables. Le choix est
donc ouvert, et l’étude Arterial Revascularization Therapies Study
a pour but une comparaison randomisée concernant
1205 patients multitronculaires accessibles aux deux traite-
ments (600 sont assignés au stent et 605 au pontage). Le cri-
tère de jugement principal est l’absence à 12 mois de complica-
tions incluant les décès, accidents vasculaires cérébraux et
accidents ischémiques transitoires, infarctus du myocarde (IDM)
non fatals, nouvelles procédures de revascularisation myocar-
dique.
L’intervalle entre la randomisation et la procédure de revascula-
risation a été plus court pour l’angioplastie avec stent (11 ±
16 jours contre 27 ± 39 jours). Au total, 99 % des patients ran-
domisés dans le groupe stent et 96 % des patients randomisés
dans le groupe pontage ont effectivement reçu le traitement auquel
ils étaient assignés.
Pour le groupe stent, 40 % des complications majeures survenues
lors des 30 premiers jours sont dues à une thrombose de stent
(1,1 % des lésions traitées et 2,8 % des patients). Une des com-
plications recherchées est observée pour 157 des 600 patients
du groupe stent (26,2 %) et pour 74 des 605 patients du
groupe pontage (12,2 %), p < 0,001 : la différence est le fait