40-970-A Cancers de la vésicule biliaire. Technique chirurgicale A. Gainant, M. Mathonnet L’exérèse chirurgicale complète, R0 constitue le seul traitement des cancers de la vésicule biliaire autorisant des survies prolongées. Le mauvais pronostic de ces cancers est lié à la précocité de l’envahissement du parenchyme hépatique et de l’extension ganglionnaire. L’étendue de l’exérèse prend en compte l’infiltration du parenchyme hépatique, des viscères voisins et la dissémination lymphatique. Pour les tumeurs de stade pT1a, la cholécystectomie simple constitue une exérèse carcinologique. Pour les stades supérieurs non métastatiques, la résection du parenchyme hépatique adjacent au lit vésiculaire est indiquée. Il peut s’agir d’une résection limitée au lit vésiculaire sur une épaisseur de 2 cm, d’une bisegmentectomie 4b–5, pouvant être étendue au segment 6 ou d’une hépatectomie droite élargie au 4 en cas d’envahissement du hile hépatique. La résection de la voie biliaire principale nécessite alors une anastomose biliodigestive. L’extension au duodénum ou au pancréas impose une duodénopancréatectomie céphalique, qui permet aussi d’effectuer une lymphadénectomie portale rétropancréatique. Celle-ci doit être associée à la résection hépatique dès lors que le stade est supérieur à T1a et que les ganglions du pédicule hépatique sont atteints. Elle emporte les ganglions du pédicule hépatique, et les ganglions rétropancréatiques, mais nécessite une duodénopancréatectomie céphalique ou au mieux un décollement rétroduodénopancréatique. Ces interventions étendues sont cependant grevées de taux de morbidité et de mortalité élevés qui les font réserver à de rares patients de moins de 70 ans, sans comorbidité, ayant un état nutritionnel convenable. Lorsque le cancer n’a été découvert que secondairement après une cholécystectomie pour lithiase, la nécessité d’obtenir une résection R0 conduit à réintervenir pour effectuer l’exérèse adaptée dès lors que le stade est supérieur à T1a. Le pronostic est corrélé à l’extension ganglionnaire et au caractère complet de l’exérèse. Lorsque l’exérèse n’est pas réalisable, les traitements palliatifs relèvent en premier lieu des méthodes endoscopiques. © 2014 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. Mots-clés : Cancer de la vésicule biliaire ; Cholécystectomie ; Bisegmentectomie 4–5 ; Lymphadénectomie portale ; Hépatectomie droite élargie Plan ■ Introduction 2 ■ Bases du traitement chirurgical Rappel anatomique Rappel histologique Diagnostic et évaluation de l’extension préopératoire Principes de la chirurgie curative Préparation à l’intervention Contre-indications à l’exérèse chirurgicale 2 2 3 4 4 4 5 ■ Techniques d’exérèse à visée curative Cholécystectomie Lymphadénectomie du pédicule hépatique Résection du lit vésiculaire Résections hépatiques réglées Lymphadénectomie portale EMC - Techniques chirurgicales - Appareil digestif Volume 9 > n◦ 4 > novembre 2014 http://dx.doi.org/10.1016/S0246-0424(14)57367-0 © 2014 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. - Document téléchargé le 14/11/2014 par SCD Paris Descartes (292681) 5 5 5 6 6 11 ■ Chirurgie palliative Drainage du canal hépatique gauche Drainage du canal biliaire du segment 3 Drainage du canal biliaire du segment 5 11 12 12 12 ■ Indications Indications en fonction du stade histologique Indications en cas de diagnostic postopératoire du cancer sur une pièce de cholécystectomie Place de la laparoscopie Chirurgie prophylactique 12 12 13 14 14 ■ Résultats 14 ■ Conclusion 15 1 40-970-A Cancers de la vésicule biliaire. Technique chirurgicale Introduction Les cancers de la vésicule biliaire (CVB) représentent les deux tiers des cancers des voies biliaires extrahépatiques. Leur incidence est trois fois plus élevée chez la femme que chez l’homme, traduisant le rôle favorisant de la lithiase biliaire qui est associée au cancer dans 75 à 90 % des cas. La lithiase est considérée comme le principal facteur de risque de cancer, mais seulement de 0,3 à 3 % des patients porteurs de calculs vésiculaires développeront un cancer. La taille du calcul supérieure à 3 cm multiplie par dix le risque relatif de développer un cancer par rapport à ceux ayant une taille inférieure à 1 cm [1] . Dans plus de 70 % des cas, l’âge lors du diagnostic de cancer est supérieur à 65 ans [2] . Le pronostic est globalement mauvais, la médiane de survie étant de cinq mois. La survie relative à cinq ans est comprise entre 11 et 15 % [2, 3] . Ce mauvais pronostic est lié à l’absence de possibilité d’exérèse R0 chez la moitié des patients en raison d’un diagnostic tardif et de l’âge avancé des patients limitant la possibilité d’une exérèse extensive. La prévalence des exérèses curatives a cependant augmenté de 22 à 56 % en France entre 1994 et 2009, permettant d’obtenir des taux de survie globale à un et cinq ans de 59 et 27 % [4, 5] . L’exérèse chirurgicale R0 est en effet la seule thérapeutique permettant une survie prolongée chez les patients atteints d’un CVB. Si les tumeurs de stade inférieur ou égal à T1a peuvent être traitées par simple cholécystectomie, les tumeurs de stade supérieur nécessitent une résection hépatique à la demande. Celleci peut consister en une exérèse parenchymateuse étendue au lit vésiculaire selon Glenn [6] , à une bisegmentectomie 4–5 ou à une lobectomie droite. L’extension extrahépatique vers le pédicule hépatique, le duodénum, l’angle colique droit implique des exérèses extensives ne pouvant être réalisées que chez un petit nombre de patients susceptibles de les supporter. Elles sont grevées de taux de morbidité élevés, mais autorisent des survies prolongées [7, 8] . La lymphadénectomie rétropancréatique de principe est réalisée par certains auteurs pour les tumeurs de stade supérieur à T1a [9] . Les principaux facteurs de bon pronostic sont la réalisation d’une résection R0 et le stade N0. La possibilité de réaliser une telle résection est corrélée au stade histologique de la lésion, à l’extension ganglionnaire, et locale, à la différenciation cellulaire, à l’infiltration des nerfs [10] . Les tumeurs les moins différenciées sont les plus invasives. Certains patients sont récusés d’emblée pour l’exérèse en raison de la présence de métastases viscérales. Ils relèvent d’un traitement palliatif, dévolu aux techniques endoscopiques de drainage par endoprothèses, associées à une radiochimiothérapie. Dans les autres cas, l’indication relève de l’évaluation de l’extension locorégionale par l’imagerie. Un problème spécifique est soulevé par la découverte incidente d’un cancer au cours ou après une cholécystectomie laparoscopique pour lithiase. Bases du traitement chirurgical L’obtention d’une résection R0 peut nécessiter pour les formes avancées T3 et T4 des exérèses multiviscérales. En effet l’envahissement de contiguïté du duodénum, du côlon, du foie, de la voie biliaire principale, de la branche porte ou de l’artère hépatique droites ne constitue pas une contreindication absolue à une chirurgie d’exérèse, mais la morbidité (48–54 %) et la mortalité (15–18 %) de ces résections élargies, sont élevées [11] . Rappel anatomique La vésicule biliaire a des rapports étroits avec les segments 4 et 5 du foie auxquels elle est appendue, le pédicule hépatique, le duodénum et l’angle colique droit. Selon la situation de la tumeur, (collet, bord libre ou lit vésiculaire) les rapports, le drainage lymphatique et vasculaire varient (Fig. 1). Le collet vésiculaire est séparé du canal hépatique droit par une distance estimée à 2 mm, et de la convergence biliaire par une distance de 6 mm [12] . L’envahissement hilaire est donc précoce pour les tumeurs du collet. La vésicule est reliée au pédicule hépatique, ou ligament 2 1 3 4 5 6 Figure 1. Rapports de la vésicule biliaire et voies d’extension des cancers. 1. Vésicule biliaire ; 2. foie ; 3. convergence biliaire ; 4. voie biliaire principale ; 5. genu superius ; 6. angle colique droit. hépatoduodénal, par le canal cystique et ses éléments vasculaires et lymphatiques de drainage. En cas de cancer l’envahissement du pédicule hépatique se fait par contiguïté. Toutefois, la définition de cet envahissement est variable. Il peut s’agir d’un envahissement massif, d’une atteinte ganglionnaire ou de micronodules. Shimizu a ainsi décrit quatre types d’envahissement pédiculaire : • type 1 : envahissement direct par la tumeur ; • type 2 : infiltration à partir du canal cystique ; • type 3 : nodule métastatique sans continuité avec la tumeur ; • type 4 : nodule de perméation à partir de ganglions métastatiques [13] . Les trois derniers types peuvent passer inaperçus par l’évaluation macroscopique. Le drainage veineux de la vésicule se fait préférentiellement vers le système porte des segments 4 et 5. L’envahissement hépatique de ces segments est précoce surtout pour les tumeurs du corps vésiculaire [14] . Les premiers relais lymphatiques sont les ganglions cystiques et péricholédociens. L’envahissement des ganglions hilaires se fait de manière rétrograde. La vésicule biliaire a trois voies de drainage lymphatique : une voie droite, cholécystorétropancréatique, une voie antérieure, cholécystomésentérique, s’étendant de la face antérieure de la veine porte jusqu’aux ganglions mésentériques supérieurs, et une voie gauche, sur le bord gauche du pédicule hépatique. Ces trois voies convergent vers les ganglions rétroportes, puis au-delà vers les ganglions para-aortiques [14] (Fig. 2). En cas de cancer, l’envahissement ganglionnaire est précoce et massif. Ainsi l’incidence de l’envahissement ganglionnaire atteint pour les tumeurs T1a 2 à 5 %, les T1b 15 %, les T2 de 20 à 62 % et les T3/4 60 à 80 %. Les ganglions péricholédociens et rétropancréatiques sont les plus souvent envahis, respectivement 41,5 et 36,6 %. Vingt pour cent des patients ont un envahissement des ganglions rétroportaux, cœliaques, mésentériques supérieurs ou para-aortiques au moment du diagnostic, et ce même pour des T2 [15–17] . 2 © 2014 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. - Document téléchargé le 14/11/2014 par SCD Paris Descartes (292681) EMC - Techniques chirurgicales - Appareil digestif Cancers de la vésicule biliaire. Technique chirurgicale 40-970-A Tableau 1. Classification TNM des cancers de la vésicule biliaire. Tumeur primitive (T) 1 4 2 5 6 TX Impossible d’évaluer la tumeur primitive T0 Aucun signe de tumeur primitive Tis Carcinome in situ T1a Atteinte de la lamina propria T1b Atteinte de la musculeuse T2 Atteinte de la sous-séreuse (tissu conjonctif périmusculaire) sans franchissement de la séreuse T3 Perforation de la séreuse sur le bord libre de la vésicule et/ou envahissement d’un organe adjacent, < 2 cm au niveau hépatique T4 Envahissement de plus d’un organe de voisinage, ou supérieur à 2 cm au niveau hépatique, ou envahissement de la veine porte ou de l’artère hépatique 3 7 Ganglions lymphatiques régionaux (N) Figure 2. Drainage lymphatique de la vésicule biliaire. Lymphadénectomie N1 : exérèse des ganglions du pédicule hépatique (1, 2, 4, 5, 6) ; lymphadénectomie N2 : exérèse des ganglions rétropancréatiques, mésentériques supérieurs, et para-aortiques (3, 7). 1. Ganglion cystique ; 2. chaîne portocholédocienne externe ; 3. chaîne pancréaticoduodénale postérieure ; 4. chaîne portocholédocienne interne ; 5. chaîne aorticocœliaque ; 6. chaîne hépatique commune ; 7. chaîne aorticolombaire. Rappel histologique La paroi vésiculaire est constituée de dedans en dehors, d’une muqueuse reposant sur la lamina propria, d’une seule couche musculeuse et de la séreuse. Au niveau du lit vésiculaire, la muqueuse est en contact direct avec le parenchyme hépatique par l’intermédiaire des sinus de Rokitansky Aschoff qui sont des cryptes muqueuses traversant la musculeuse. Les carcinomes développés dans le lit vésiculaire sont donc d’emblée invasifs [18] . Enfin la richesse des réseaux vasculaires et lymphatiques de la sousséreuse expose à une diffusion rapide des cellules malignes dès le franchissement de l’unique couche musculaire de la paroi. Ainsi, sur une série autopsique, l’incidence de l’envahissement veineux et lymphatique pour des cancers asymptomatiques infiltrant la sous-séreuse, était respectivement de 20 et 60 % [19] . La propagation de la tumeur se fait selon trois modes : par contiguïté aux organes de voisinage (foie, estomac, duodénum, angle colique droit, voie biliaire principale, péritoine), par voie veineuse vers le foie (Fig. 1), et par voie lymphatique vers les ganglions du pédicule hépatique, et plus à distance vers les ganglions rétropancréatiques, et les ganglions para-aortiques. L’ensemble des constatations macroscopiques et histologiques aboutit à la classification des tumeurs selon la classification TNM (tumor, node, metastasis) (Tableau 1) qui a été complétée par une classification en stades (Tableau 2). Sur le plan histologique, 85 % des tumeurs malignes de la vésicule biliaire sont des adénocarcinomes. Les carcinomes épidermoïdes d’origine épithéliale se présentent habituellement sous forme polypoïde, plurilobé et sont de meilleur pronostic que les adénocarcinomes ou les carcinomes adénosquameux associant les deux composantes [18] . Les autres tumeurs primitives développées aux dépens de la muqueuse (carcinome à cellules indépendantes en bague à chaton, à cellules claires, à petites cellules, indifférencié), ou d’autres contingents (tumeur neuroendocrine, mélanome, lymphome, sarcome) de même que les métastases, sont rares. L’aspect macroscopique des carcinomes de la vésicule biliaire se présente soit sous la forme infiltrative qui envahit la sous-séreuse – siège du plan de dissection du lit vésiculaire –, puis rapidement toute la vésicule, soit sous la forme nodulaire de progression plus EMC - Techniques chirurgicales - Appareil digestif © 2014 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. - Document téléchargé le 14/11/2014 par SCD Paris Descartes (292681) NX Impossible d’évaluer les ganglions lymphatiques régionaux N0 Absence de métastase dans les ganglions lymphatiques régionaux N1 Présence de métastases dans les ganglions lymphatiques cystique, cholédocien, hilaire, ligament hépaticoduodénal N2 Présence de métastases dans les ganglions régionaux, péripancréatiques céphaliques, périduodénaux, périportaux, cœliaques, mésentériques supérieurs ou para-aortiques Métastases à distance (M) Mx Impossible d’évaluer la présence de métastase M0 Absence de métastases à distance M1 Présence de métastases à distance Tableau 2. Stadification de l’UICC/AJCC des cancers de la vésicule biliaire. Stade UICC TNM Explication Stade 0 Tis N0 M0 Carcinome in situ Stade Ia T1 N0 M0 T1a ou T1b Le cancer ne s’est pas propagé aux ganglions lymphatiques voisins ni à des sites distaux Stade Ib T2 N0 M0 Le cancer a traversé la paroi vésiculaire sans franchir la séreuse, mais ne s’est pas propagé aux ganglions lymphatiques voisins ni à des sites distaux Stade IIa T3 N0 M0 Le cancer s’est propagé aux structures ou organes adjacents, mais pas aux ganglions lymphatiques voisins ni à des sites distaux Stade IIb T1 à T3 N1 M0 Le cancer s’est propagé aux structures ou organes adjacents et aux ganglions lymphatiques voisins, mais pas à des sites distaux Stade III T4 Tout N M0 Le cancer s’est propagé aux vaisseaux, veine porte ou artère hépatique, quel que soit l’envahissement ganglionnaire, mais pas à des sites distaux Stade IV Tout T Tout N M1 Le cancer, quels que soient son évolution locale ou l’envahissement ganglionnaire, s’est propagé à des organes à distance AJCC : American Joint Committee on Cancer ; UICC : Union for International Cancer Control ; TNM : tumor, node, metastasis. 3 40-970-A Cancers de la vésicule biliaire. Technique chirurgicale lente, mieux limitée, envahissant le foie ou les organes de voisinage sous l’aspect d’une masse blanchâtre souvent polylobée [18] . CVB et cholécystite chronique sont difficiles à différencier macroscopiquement. C’est pourquoi tout épaississement, induration de la paroi, ou infiltration des tissus adjacents constatés lors d’une cholécystectomie imposent un examen histologique extemporané. D’autant plus qu’un état inflammatoire chronique favorise la survenue de lésions dysplasiques qui, par un jeu de diverses activations moléculaires, pourront passer d’un état de carcinome in situ, à un état de carcinome invasif [20, 21] . Les lésions dysplasiques se présentent, macroscopiquement, sous forme de surélévation de la muqueuse vésiculaire. Elles peuvent être sessiles ou pédiculées et se manifester alors sous forme de polypes. Dysplasie sévère et carcinome in situ sont associés dans 90 % des vésicules, siège d’un cancer primitif. Le délai de transformation d’un polype en carcinome a été estimé à 15 ans [18] . Les polypes ayant un diamètre de plus de 15 mm sont a priori malins [22] . Diagnostic et évaluation de l’extension préopératoire Le diagnostic du CVB est le plus souvent tardif. Il est porté dans les deux tiers des cas chez une femme de plus de 65 ans. Symptomatique, il se présente sous forme d’une masse siégeant au niveau des segments 4 et 5 associée parfois à un ictère. Dans presque la moitié des cas, il est découvert sur une pièce de cholécystectomie [23] . Il n’y a aucun marqueur sérique spécifique. L’échographie reste l’examen de première intention chez les patients présentant des douleurs abdominales ou un ictère. Dans ce dernier cas, elle confirme l’obstruction canalaire, dans 90 % des cas par la mise en évidence de la dilatation des voies biliaires intrahépatiques. Le cancer se manifeste par un épaississement de la paroi vésiculaire ou une masse remplaçant la vésicule. La tomodensitométrie (TDM) thoraco-abdominale, l’imagerie par résonance magnétique (IRM) permettent d’évaluer la présence de métastases viscérales, l’extension hépatique et ganglionnaire, l’envahissement de la voie biliaire et des vaisseaux. La sensibilité de la TDM pour la stadification du cancer a été évaluée entre 71 et 90 % [24] . Celle de l’IRM incluant la cholangio-IRM et l’angio-IRM atteint 100 % pour l’envahissement biliaire, vasculaire, hépatique, et 90 % pour l’extension ganglionnaire [25] . La cholangiographie directe percutanée ou endoscopique doit être réservée à la réalisation de prélèvements tumoraux ou la mise en place d’une endoprothèse du fait du risque septique qu’elle génère. La tomographie par émission de positons (TEP) au 18-fluorodéoxyglucose (18-FDG) a une sensibilité de 80 à 90 % pour le diagnostic de CVB. L’échoendoscopie a sa place dans les diagnostics différentiels du cancer que sont : • la cholécystite xanthogranulomateuse provoquée par une fibrose proliférative intense secondaire à des phénomènes inflammatoires, caractérisée à la TDM par de nombreux nodules pariétaux hypodenses ; la cholécystite chronique lithiasique qui se différencie du cancer à la TDM injectée, par ses deux couches pariétales bien identifiables ; • l’adénomyose ou maladie diverticulaire de la vésicule biliaire identifiée sur la TDM par de multiples lésions pseudokystiques pariétales. Lorsqu’une lobectomie droite est envisagée en préopératoire, les investigations ont aussi pour objectif d’évaluer la fonction hépatique et le volume de parenchyme restant après exérèse. Cette évaluation est basée sur la volumétrie du lobe gauche par la TDM. Lorsque le diagnostic de CVB est suspecté, et que l’imagerie par TDM ou IRM n’a pas montré de dissémination, la cœlioscopie exploratrice première évaluant l’extension locorégionale, permettrait d’éviter de 38 à 48 % de laparotomies inutiles liées à l’irrésecabilité de la tumeur [26] . Principes de la chirurgie curative L’exérèse chirurgicale R0 implique la résection en bloc de la vésicule biliaire et des tissus adjacents envahis ou susceptibles de l’être, et la lymphadénectomie des relais ganglionnaires du pédicule hépatique, de la région cœliaque et dans les cas sélectionnés des ganglions rétropancréatiques. La nécessité d’obtenir des marges saines implique des exérèses qui en fonction de l’extension locale de la tumeur pourront être extensives. L’atteinte de la voie biliaire principale nécessite la résection de celle-ci suivie d’une reconstruction par anastomose biliodigestive. Pour les lésions ne dépassant pas la lamina propria de la paroi vésiculaire, c’est-àdire de stade inférieur ou égal à T1a, la cholécystectomie seule se justifie en particulier si la tumeur siège à distance du lit vésiculaire. Si la lésion est de stade supérieur ou égal à T1b, il existe un risque de dissémination des cellules tumorales par voie veineuse, la veine cystique se drainant vers les segments hépatiques 4b (4 antérieur) et 5 [27] . Ce risque constitue l’argument pour effectuer la résection de principe du parenchyme hépatique adjacent au lit vésiculaire afin de limiter les récidives locales à ce niveau. Glenn a proposé dès 1954 la résection atypique du parenchyme hépatique sur une épaisseur de 1 à 2 cm en regard du lit vésiculaire [6] . Cette méthode permet de réséquer le parenchyme hépatique le plus susceptible d’être envahi, lorsque l’envahissement n’est pas macroscopique. Elle a été supplantée par la résection anatomique du segment 5 et du sous-segment 4 antérieur qui est moins hémorragique. Cependant dans une étude récente, les résultats sur la survie étaient identiques entre la résection du lit vésiculaire, la bisegmentectomie 4 et 5, et l’hépatectomie droite pour les lésions de stades pT2 et pT3, non métastatiques [28] . Les différentes techniques d’exérèse indiquées iront ainsi de la cholécystectomie seule en cas de tumeur in situ à la résection en bloc par hépato-duodénopancréatectomie céphalique en cas de tumeur infiltrant le duodénum ou le pancréas. Dans tous les cas une lymphadénectomie est indiquée. En effet dès lors que la tumeur atteint la sous-séreuse la prévalence des métastases ganglionnaires est de 40 à 50 % [9–30] . Pour les tumeurs de stade T2, la survie globale serait significativement meilleure chez les patients ayant au moins un ganglion examiné que chez ceux n’en ayant aucun [31] . “ Point important L’exérèse carcinologique implique la résection à la demande, en bloc, des tissus envahis : vésicule biliaire, parenchyme hépatique, viscères voisins, voie biliaire principale. La lymphadénectomie du pédicule hépatique doit être, en cas d’envahissement ganglionnaire, étendue aux ganglions périportaux rétropancréatiques. Préparation à l’intervention Chez les patients devant bénéficier d’une résection hépatique étendue ou présentant un ictère par sténose de la voie biliaire, une préparation à l’intervention est nécessaire pour limiter la mortalité postopératoire. Deux méthodes sont utilisées séparément ou associées : le drainage biliaire et l’embolisation de la branche portale droite. Le drainage biliaire par voie endoscopique ou transpariétohépatique est indiqué lorsque le taux de bilirubinémie est supérieur à 50 mol/l. Son indication a été controversée, bien qu’il ait été proposé classiquement. Une étude multicentrique récente concernant les tumeurs de Klatskin a montré que ce drainage en ramenant la bilirubinémie à moins de 50 mol/l avait permis de diminuer la mortalité postopératoire par défaillance hépatique après hépatectomie droite élargie [32] . Ce drainage doit être réalisé en premier lieu si une embolisation portale est envisagée. L’embolisation de la branche droite de la veine porte a pour objectif d’atrophier le foie droit et d’obtenir l’augmentation de volume compensatrice du foie gauche. Celle-ci se produit en deux à trois semaines. L’embolisation est indiquée lorsque l’étude de 4 © 2014 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. - Document téléchargé le 14/11/2014 par SCD Paris Descartes (292681) EMC - Techniques chirurgicales - Appareil digestif Cancers de la vésicule biliaire. Technique chirurgicale 40-970-A la volumétrie hépatique par le scanner montre que la résection emportera 50 à 60 % du parenchyme hépatique. Cette technique n’a pas été validée par des études randomisées, mais, dans des séries importantes, elle a permis de ramener la mortalité postopératoire au niveau de celle des patients ayant eu une hépatectomie moins étendue. La mortalité des hépatectomies supérieures à 50 % pour CVB atteignait cependant 18 % [33] . Contre-indications à l’exérèse chirurgicale Certains patients ne relèvent pas d’une exérèse chirurgicale curative et doivent donc être traités par des méthodes palliatives, qu’elles soient endoscopiques ou médicales. Les contre-indications à l’exérèse sont la présence de métastases viscérales, l’extension locorégionale de la tumeur, ou l’altération des fonctions vitales ne permettant pas de réaliser une résection extensive. Les métastases hépatiques, pulmonaires, ou péritonéales contre-indiquent classiquement la résection. La présence de métastases ganglionnaires péripancréatiques constitue aussi pour certains une contre-indication à l’exérèse [34] , de même que l’envahissement des ganglions para-aortiques. Cependant des attitudes agressives incluant une duodénopancréatectomie céphalique pour lymphadénectomie rétropancréatique dans des cas d’extension N2 ont permis à des auteurs japonais d’obtenir de rares survies prolongées [35] . L’extension locorégionale constitue aussi un critère de non-résécabilité lorsque sont constatés : l’envahissement ou l’obstruction du tronc porte près de sa bifurcation, ou l’atrophie d’un lobe hépatique et l’envahissement de la branche porte controlatérale, ou l’atrophie d’un lobe hépatique et l’envahissement des voies biliaires secondaires controlatérales, ou l’extension aux voies biliaires secondaires [36] . Enfin la présence de comorbidités cardiaques, pulmonaires, la dénutrition, l’âge supérieur à 75 ans ne permettent pas de réaliser des résections hépatiques majeures, éventuellement élargies à la voie biliaire ou aux viscères voisins. Techniques d’exérèse à visée curative Cholécystectomie Elle ne constitue pas le traitement spécifique du CVB. Elle est le plus souvent réalisée pour lithiase vésiculaire, la découverte du cancer jusque-là ignoré se faisant secondairement par l’examen anatomopathologique de la pièce opératoire. En cas de suspicion de cancer devant les aspects macroscopiques décrits ci-dessus, lors d’une cholécystectomie banale, il est nécessaire de demander un examen anatomopathologique extemporané de la vésicule qui permet d’identifier les cellules cancéreuses. Cette stratégie a une sensibilité et une spécificité respectives de 79 et 93 % [37] . Si le stade TNM de la tumeur est inférieur ou égal à pT1a, et si la lésion siège à distance du lit vésiculaire, l’exérèse par cholécystectomie peut être suffisante, mais il est préférable de prélever et examiner le ganglion cystique. Si celui-ci est envahi, il faut alors effectuer une lymphadénectomie du pédicule hépatique. S’il s’agit d’un stade plus avancé, la résection du parenchyme hépatique est indiquée, selon l’une des techniques décrites infra. Le risque de cancer implique qu’au cours de la cholécystectomie par laparotomie ou laparoscopie pour indication bénigne, il faut de principe réséquer le ganglion cystique, et éviter d’ouvrir la vésicule dans la cavité péritonéale. En cas de laparoscopie il faut extraire la pièce dans un sac, et évacuer le pneumopéritoine, trocarts en place, de manière à éviter le contact des cellules potentiellement en suspension dans le pneumopéritoine avec les zones pariétales dépéritonisées. Si le diagnostic de cancer n’est fait qu’en postopératoire la réintervention pour complément d’exérèse est indiquée selon une des techniques décrites infra, dès lors que le stade est supérieur à T1a. Si une laparoscopie avait été effectuée, il est recommandé de procéder en outre par laparotomie à l’excision des orifices de trocarts. EMC - Techniques chirurgicales - Appareil digestif © 2014 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. - Document téléchargé le 14/11/2014 par SCD Paris Descartes (292681) 2 3 4 1 Figure 3. Lymphadénectomie du pédicule hépatique (N1). Squelettisation des éléments du pédicule. 1. Voie biliaire ; 2. artère hépatique ; 3. tronc cœliaque ; 4. tronc porte. Il en est de même si la vésicule a été ouverte au cours de la dissection. Cependant cette résection aurait pour principal intérêt de permettre un examen histologique à la recherche de cellules tumorales, et n’aurait pas d’influence sur la survie [38] . “ Point important En cas de suspicion peropératoire de cancer de la vésicule biliaire, un examen histologique extemporané doit être réalisé. Si le diagnostic est confirmé il faut effectuer la résection du lit vésiculaire et une lymphadénectomie pédiculaire. En cas d’abord laparoscopique, il est recommandé de convertir en laparotomie. Au cours de toute cholécystectomie il importe d’éviter l’ouverture de la vésicule. Lymphadénectomie du pédicule hépatique (Fig. 3) Elle nécessite la dissection du ligament hépatoduodénal et la résection des tissus cellulolymphatiques entourant les vaisseaux et canaux du pédicule hépatique. La dissection débute au niveau du hile hépatique, de la droite vers la gauche. On identifie en premier lieu la voie biliaire principale qui peut être fine, en suivant le canal cystique, puis l’artère hépatique propre, et enfin le tronc porte qui est plus postérieur. Le prélèvement est poursuivi le long de l’artère hépatique commune, jusqu’au tronc cœliaque. Cette lymphadénectomie de type N1 est en règle suffisante si l’examen anatomopathologique extemporané des ganglions ne découvre pas de cellules malignes. Si des adénopathies métastatiques sont découvertes, une lymphadénectomie de type N2 qui prélève les ganglions mésentériques supérieurs rétropancréatiques a été proposée par les auteurs japonais [39] . L’alternative à la duodénopancréatectomie céphalique, pour réaliser ce curage est un abord par décollement rétroduodénopancréatique. 5 40-970-A Cancers de la vésicule biliaire. Technique chirurgicale Figure 5. Contrôle du pédicule hépatique par clampage vasculaire après ouverture du petit épiploon. Le lacs péripédiculaire est positionné en attente. Le clampage n’est effectué qu’en cas d’hémorragie. Figure 4. Résection hépatique atypique emportant 2 à 3 cm de parenchyme en regard du lit vésiculaire, selon Glenn. Résection du lit vésiculaire [6] (Fig. 4) Il s’agit d’une résection atypique emportant le parenchyme hépatique situé en regard du lit vésiculaire. Le canal cystique est sectionné à sa terminaison sur le canal hépatique commun qui doit être identifié. La capsule de Glisson est incisée au bistouri électrique à 20 à 30 mm en dehors du lit vésiculaire. Le parenchyme hépatique est progressivement ouvert sur une épaisseur de 20 mm par kellyclasie ou en utilisant un bistouri ultrasonique. Les vaisseaux et les canaux biliaires identifiés sont coagulés, clippés ou ligaturés, puis sectionnés. Cette section peut être aussi réalisée en utilisant les instruments de thermofusion, avec d’autant plus de prudence que l’on se rapproche du hile hépatique. L’utilisation de ces techniques réduit les pertes hémorragiques, les vaisseaux sectionnés au cours de cette hépatotomie étant de petit calibre. L’épaisseur du parenchyme réséqué est limitée au niveau du collet vésiculaire, ne dépassant pas 20 mm, en raison de la proximité du pédicule glissonien droit. La résection peut être plus étendue au niveau du fond vésiculaire. L’hémostase est complétée par la pose d’une compresse hémostatique au niveau de la tranche de section parenchymateuse. Un drainage non aspiratif peut être laissé au contact de cette zone. Une lymphadénectomie pédiculaire N1 est associée de principe à cette exérèse parenchymateuse. Exploration intrapéritonéale Après exploration de la cavité péritonéale à la recherche de métastases péritonéales, biopsies et examen anatomopathologique extemporané éventuels, l’évaluation de l’envahissement hépatique fait appel à l’échographie peropératoire. En l’absence d’extension macroscopique vers le pédicule hépatique, le canal cystique est disséqué, et sectionné près de son abouchement dans le canal hépatique commun. Sa portion proximale est prélevée et examinée en extemporané afin de contrôler l’absence d’envahissement. Une cholangiographie est réalisée de principe. La vésicule n’est pas séparée du foie afin de réaliser une résection en bloc. Contrôle du pédicule hépatique (Fig. 5) Le pédicule hépatique peut alors facilement être contrôlé. Un lacs est placé autour du pédicule en dehors des tissus celluloadipeux l’entourant, ce qui protège les éléments vasculaires et biliaires qu’il contient. Ce lacs est passé dans une tirette et laissé en attente sans être serré. En cas d’hémorragie, il permettra d’effectuer un clampage pédiculaire selon la classique manœuvre de Pringle. Mobilisation du foie Elle est obtenue par la section du ligament rond, qui est ligaturé, puis du ligament falciforme au bistouri électrique jusqu’à son insertion postérieure, et par la section du ligament triangulaire droit. Le lobe droit peut ainsi être extériorisé hors de la cavité abdominale. Il est maintenu ainsi exposé par des champs placés dans l’hypochondre droit. Il faut lors de cette manœuvre éviter de tracter ou comprimer la veine cave rétrohépatique. Résections hépatiques réglées Temps communs Voie d’abord L’abord du foie est au mieux effectué par une incision sous-costale droite plus ou moins étendue vers la gauche en fonction des segments à réséquer et de la morphologie thoraco-abdominale. Chez les sujets longilignes, à angle xyphoïdien fermé une laparotomie médiane peut être préférable. L’opérateur se place à droite du patient, la portion de foie à réséquer se situant au niveau du lobe droit. L’abord laparoscopique dont la faisabilité est démontrée est réservé aux équipes spécialisées [40] . Bisegmentectomie 4b–5 C’est la résection hépatique type de l’exérèse du CVB, car elle emporte le parenchyme hépatique adjacent à celle-ci. Il s’agit de l’exérèse du segment 4 antérieur (4b) et du segment 5. Les segments 4b et 5 sont délimités en dedans par la scissure ombilicale, en dehors par la scissure latérale droite contenant la veine hépatique droite identifiable par échographie, à la face supérieure du foie par la ligne horizontale située à mi-distance du feuillet antérosupérieur du ligament coronaire droit et du bord antérieur du foie, et à la face inférieure par le hile hépatique et la ligne virtuelle le prolongeant jusqu’au bord latéral droit (Fig. 6). 6 © 2014 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. - Document téléchargé le 14/11/2014 par SCD Paris Descartes (292681) EMC - Techniques chirurgicales - Appareil digestif Cancers de la vésicule biliaire. Technique chirurgicale 40-970-A 5 Figure 6. Bisegmentectomie 4 antérieur-5. A. Tracé de l’incision de la capsule de Glisson à la face supérieure du foie. B. Tracé de l’incision à la face inférieure. 4b 4b 5 A B 3 4b 1 4 5 2 5 Figure 7. Bisegmentectomie 4 antérieur-5 : pédicules vasculaires et biliaires devant être sectionnés. 1. Branches droites du récessus de Rex ; 2. pédicule artériel du 4 antérieur ; 3. veine hépatique médiane ; 4. pédicule portal du 5 ; 5. branche d’origine de la veine hépatique droite. Les pédicules glissoniens devant être sectionnés sont : à gauche les branches antérieures du pédicule du 4 nées du récessus de Rex, dans la scissure ombilicale, au nombre de deux à trois, à droite le pédicule du 5 qui est vertical et long de 1 cm. La veine hépatique médiale doit être sectionnée dans sa portion initiale. Le ligament rond et le ligament falciforme ont été sectionnés (Fig. 7). L’incision de la capsule de Glisson est effectuée au bistouri électrique. À la face supérieure du foie, elle débute au bord antérieur, à 1 cm à droite du ligament suspenseur jusqu’à mi-distance de son triangle d’insertion postérieure, puis s’oriente transversalement vers la droite, jusqu’à 1 à 2 cm à gauche de la scissure latérale droite, soit 4 à 5 cm à gauche du bord latéral du foie. Elle se dirige ensuite vers le bas jusqu’au bord inférieur du foie, 3 à 4 cm à droite de la vésicule biliaire. À la face inférieure du foie, elle se prolonge jusqu’à la hauteur de la ligne horizontale prolongeant le hile hépatique vers la droite, et suit cette ligne en avant de la lèvre antérieure du hile jusqu’à la scissure ombilicale (Fig. 7). La section du parenchyme et des pédicules vasculaires est effectuée en utilisant un bistouri ultrasonique. Si celui-ci n’est pas disponible, les pédicules intraparenchymateux peuvent être individualisés en écrasant le parenchyme entre les doigts (digitoclasie) ou à l’aide d’une pince de Kelly (kellyclasie). Les pédicules sont ainsi progressivement isolés et peuvent être contrôlés par des ligatures ou des clips en fonction de leur diamètre, puis sectionnés. Le foie est ouvert d’avant en arrière en le tractant par le ligament rond, ce qui permet de découvrir les pédicules provenant du récessus de Rex. Ils sont sectionnés après hémostase (Fig. 8). L’identification du sous-segment 4b peut être facilitée par l’injection de carmin d’indigo dans les branches antérieures émanant du récessus de Rex (Fig. 9). Cette manœuvre colorant le 4b permet de déterminer la ligne de section à la face supérieure du foie. Puis le foie est ouvert à sa face inférieure en se dirigeant EMC - Techniques chirurgicales - Appareil digestif © 2014 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. - Document téléchargé le 14/11/2014 par SCD Paris Descartes (292681) Figure 8. Bisegmentectomie 4 antérieur-5. Section des veines antérieures naissant du récessus de Rex, après hépatotomie 1 cm à droite du ligament rond, et de la scissure ombilicale. horizontalement vers la droite, au-dessus du pédicule hépatique (Fig. 10). Il est nécessaire de décoller la plaque hilaire, ce qui permet d’isoler et de sectionner les vaisseaux et canaux biliaires pénétrant dans le lobe carré. Le bord postérieur du segment 4 est ainsi progressivement mobilisé. La section est prolongée vers la scissure latérale droite qu’elle suit d’avant en arrière (Fig. 11). En soulevant vers le haut les segments mobilisés, on découvre le pédicule du 5 qui est vertical. Il est clampé et sectionné. L’ouverture du parenchyme le long de l’incision supérieure permet d’aborder la veine hépatique médiane qui est sectionnée à distance de sa terminaison. L’hémostase est réalisée par des points appuyés de fil non résorbable 4/0. L’hémostase et la biliostase sont vérifiées. Les fuites biliaires peuvent être identifiées par injection de bleu de méthylène à travers un drain cystique. Une colle biologique peut être appliquée sur la tranche de section parenchymateuse, et un drainage non aspiratif laissé au contact de la section parenchymateuse. Bisegmentectomie 4b–5 et résection de la voie biliaire [40] En cas d’extension tumorale à la voie biliaire principale par une tumeur siégeant au niveau du collet vésiculaire, sans atteinte de la convergence et des vaisseaux, l’exérèse R0 en implique la résection 7 40-970-A Cancers de la vésicule biliaire. Technique chirurgicale Figure 9. Bisegmentectomie 4 antérieur-5. Injection de carmin d’indigo dans une branche portale antérieure pour délimiter le segment 4 antérieur qui a été dévascularisé. Figure 11. Bisegmentectomie 4 antérieur-5. Hépatotomie latérale droite, à gauche de la veine hépatique droite, repérée par échographie. 5 4b 6 A 5 4b 6 B Figure 12. Bisegmentectomie 4 antérieur-5, étendue au 6. A. Incision à la face supérieure du foie. B. Incision à la face inférieure. Figure 10. Bisegmentectomie 4 antérieur-5. Hépatotomie horizontale au-dessus du sillon hilaire, prolongée vers la droite. associée à celle du parenchyme hépatique. Après mobilisation du foie, le pédicule hépatique est squelettisé, et la voie biliaire principale est identifiée et mise sur lacs. Elle est sectionnée et suturée le plus bas possible dans le pancréas. Un examen histologique extemporané est réalisé sur la section distale. Un envahissement doit faire envisager une duodénopancréatectomie céphalique. En l’absence d’infiltration, la dissection du pédicule hépatique est poursuivie vers le foie. L’artère hépatique propre et le tronc porte sont identifiés et mis sur lacs. L’artère gastrique droite qui naît de l’hépatique propre est ligaturée et sectionnée. La dissection du hile isole les divisions artérielles et portales de second ordre. Les vaisseaux à destination du lobe caudé qui ne sera pas réséqué doivent être respectés. Cette dissection permet de réaliser une lymphadénectomie qui est étendue vers la gauche jusqu’à la région cœliaque en suivant l’artère hépatique commune. La résection hépatique est effectuée selon la technique décrite précédemment. Lorsqu’elle est complète, la voie biliaire est sectionnée en amont de la convergence, permettant l’exérèse de la pièce. Les canaux biliaires droit et gauche peuvent être adossés afin de faciliter l’anastomose biliodigestive terminolatérale (Fig. 12). Celle-ci est réalisée sur une anse en Y de 70 cm, par des points séparés de fil à résorption lente 5/0. Après contrôle de l’étanchéité de l’anastomose et lavage péritonéal, deux drains sont laissés en place, un en arrière de l’anastomose, l’autre sous-hépatique. 8 © 2014 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. - Document téléchargé le 14/11/2014 par SCD Paris Descartes (292681) EMC - Techniques chirurgicales - Appareil digestif Cancers de la vésicule biliaire. Technique chirurgicale 40-970-A 7 8 1 2 3 4a 5 4b 6 4 5 6 4b 6 A 5 5 4 6 Figure 13. Bisegmentectomie 4 antérieur-5, étendue au 6 : sections vasculaires et biliaires. 1. Veine hépatique médiale ; 2. branche porte antérieure du segment 8 ; 3. branche porte antérieure du segment 5 ; 4. branche porte postérieure du segment 6 ; 5. tronc porte ; 6. récessus de Rex. 7 B Figure 15. Hépatectomie droite élargie au 4. A. Tracé de l’incision de la capsule de Glisson à la face supérieure du foie. B. Tracé de l’incision de la capsule de Glisson à la face inférieure du foie. terminée par la section de l’origine de la veine hépatique droite, et le complément de section parenchymateuse en avant du plan hilaire. Hépatectomie droite élargie au 4 Figure 14. Bisegmentectomie 4 antérieur-5, étendue au 6. Dissection et section du pédicule du 6 à direction postérieure. Segmentectomie 4b–5, 6 Elle consiste à faire l’exérèse de la portion du lobe droit qui se trouve en avant du plan transversal hilaire, incluant la pointe du foie droit, et le segment 4 antérieur. Elle nécessite outre la dissection décrite pour la bisegmentectomie médiane, les sections du pédicule glissonien du 6 qui naît du pédicule postérieur droit, et de la veine hépatique droite à son origine (Fig. 13). Il est nécessaire de mobiliser le lobe hépatique droit par section du ligament triangulaire droit jusqu’au bord droit de la veine cave rétrohépatique. Des champs placés en arrière du lobe droit permettent d’extérioriser la pointe du foie. L’incision de la capsule de Glisson à la face supérieure du foie prolonge vers la droite l’incision décrite pour la bisegmentectomie 4–5 jusqu’au bord latéral droit du foie. À la face inférieure, l’incision horizontale en avant du plan hilaire est prolongée vers la droite, et rejoint par un trajet d’arrière en avant l’incision antérieure. Le plan séparant les segments 6 et 7 est situé à mi-distance du bord droit de la veine cave et du bord inférieur du foie (Fig. 14). L’hépatotomie débutée pour la segmentectomie 4–5 permet d’aborder le pédicule du 6 qui a un trajet récurrent. Le pédicule du 7 à direction antérieure doit être respecté. L’exérèse est EMC - Techniques chirurgicales - Appareil digestif © 2014 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. - Document téléchargé le 14/11/2014 par SCD Paris Descartes (292681) Elle est indiquée en cas d’envahissement du hile hépatique, de la convergence biliaire, de la branche porte et de l’artère hépatique droites. L’extension au foie gauche est imposée par la nécessité de réséquer le segment 4 en rapport étroit avec la vésicule biliaire. Cette résection n’est réalisable que si le parenchyme est sain et si le lobe gauche a un volume suffisant. Un volume insuffisant peut faire envisager une embolisation portale droite. Il est donc nécessaire d’effectuer une volumétrie hépatique préopératoire. D’autre part si le patient a été précédemment gastrectomisé, il faudra s’assurer que l’artère hépatique gauche n’a pas été liée lors de la ligature de l’artère gastrique gauche dont elle naît fréquemment. L’hépatectomie droite emportant les segments 5, 6, 7, 8 est étendue au segment 4, avec conservation du lobe caudé (Fig. 15). Sa réalisation implique le respect absolu du pédicule glissonien des segments 2 et 3 et de la veine hépatique gauche. Le premier temps est l’abord du pédicule hépatique et l’identification de la voie biliaire principale, qui est mise sur lacs. Une cholangiographie peut être nécessaire pour évaluer l’extension de l’infiltration biliaire. Si la voie biliaire principale est envahie, elle est sectionnée à sa portion distale en zone saine. Si l’envahissement siège au niveau du canal hépatique droit, le canal et l’artère cystiques sont liés et sectionnés. La voie biliaire principale est conservée. Le foie est mobilisé par section du ligament rond, du ligament suspenseur, et du ligament triangulaire droit. Le bord droit de la veine cave rétrohépatique est identifié (Fig. 16). La mise en place de champs dans l’hypochondre droit en arrière du lobe hépatique permet de l’extérioriser. Le parenchyme entre le segment 4 et le lobe gauche est sectionné. L’incision de la capsule de Glisson au niveau de la face supérieure du foie débute au bord inférieur du foie et longe le ligament suspenseur jusqu’à son triangle postérieur et se recourbe ensuite à droite le long de la ligne d’insertion du ligament coronaire droit, jusqu’au bord droit de la veine cave inférieure. À la face inférieure du foie l’incision suit le flanc droit de la scissure ombilicale, d’avant en arrière vers le hile, puis se dirige vers la droite en avant du hile jusqu’à l’extrémité droite du sillon hilaire. À ce niveau, l’incision se dirige vers l’arrière pour rejoindre le bord droit de la veine cave inférieure (Fig. 16). Le 9 40-970-A Cancers de la vésicule biliaire. Technique chirurgicale Figure 17. Hépatectomie droite élargie au 4 : section de la veine hépatique médiane par abord transparenchymateux. “ Point important Figure 16. Hépatectomie droite élargie au 4 : mobilisation du lobe hépatique droit permettant la libération du bord droit de la veine cave inférieure. clampage pédiculaire peut alors être réalisé. Il n’est pas systématique. La section parenchymateuse est débutée à 1 cm à droite de la scissure ombilicale, en utilisant un dissecteur ultrasonique, ou s’il n’est pas disponible par digitoclasie, ou kellyclasie. Les pédicules issus de la corne droite du récessus de Rex sont ligaturés au fil non résorbable 5/0 et sectionnés. Au bord droit du sillon transverse, à la partie postérieure du lobe carré le pédicule droit est identifié, après décollement de la plaque hilaire. Il est isolé sur toute sa circonférence. Les vaisseaux et le canal biliaire sectionnés en intraparenchymateux sont suturés par des surjets de fil non résorbable 5/0. La section parenchymateuse est poursuivie d’avant en arrière, pour aborder la veine hépatique médiane qui est sectionnée après clampage et surjet d’hémostase sur la tranche de section. Cette section doit se faire en amont du tronc commun de manière à respecter la veine hépatique gauche (Fig. 17). Cette section peut utiliser une agrafeuse linéaire, chargeur vasculaire. Plus en arrière la veine hépatique droite est aussi sectionnée. De haut en bas le foie est séparé de la veine cave inférieure après hémostase des veines hépatiques accessoires. Si la voie biliaire principale a été réséquée une anastomose biliodigestive sur anse en Y est réalisée. L’hémostase et la biliostase de la tranche de section sont complétées par des points de fil non résorbable 5/0. Elles peuvent être renforcées par l’application d’une colle biologique ou de compresses hémostatiques. Deux drains tubulaires sont laissés au niveau de l’hypochondre droit. Hépato-duodénopancréatectomie La duodénopancréatectomie céphalique associée à la résection du parenchyme hépatique étendue à la demande a pour objectif de réséquer l’infiltration du duodénum ou du pancréas et d’effectuer l’exérèse des adénopathies rétropancréatiques situées au niveau des chaînes mésentérique supérieure et pancréaticoduodénale postérieure. Elle n’est indiquée que si la résection hépatique est R0, si le curage N1 révèle que des ganglions sont envahis, si le cholédoque rétropancréatique est envahi sur l’examen anatomopathologique extemporané de la voie biliaire distale, et si le patient est apte à supporter cette exérèse [9] . L’exérèse débute par la résection hépatique nécessaire pour obtenir des marges parenchymateuses saines. Il paraît préférable de limiter l’étendue de la résection parenchymateuse de manière à préve- En cas d’envahissement du hile hépatique, l’hépatectomie droite élargie doit être réservée aux patients sans comorbidité. Elle doit être préparée par drainage biliaire en cas d’ictère et, si besoin, embolisation portale droite. nir les défaillances hépatiques postopératoires. La résection des segments 4b et 5 paraît être préférable à une hépatectomie élargie lorsqu’elle permet l’exérèse du parenchyme infiltré [41] . Cette exérèse est complétée par la lymphadénectomie du pédicule hépatique et l’examen extemporané des ganglions. En l’absence de ganglions métastatiques la résection pancréatique n’est pas nécessaire. Elle est réalisée avec ou sans conservation pylorique selon la technique décrite [42] . Résections hépatiques par laparoscopie En dehors des exérèses fortuites de cancers lors de cholécystectomies, des résections hépatiques ont été réalisées par laparoscopie. Si cette technique demeure l’apanage des centres experts à la fois en chirurgie hépatique et en chirurgie laparoscopique sa faisabilité a été montrée, en particulier pour les bisegmentectomies 4b–5 [40] . Ces segments font en effet partie des segments antérieurs dits « cœlioscopiques ». Le patient est installé en décubitus dorsal. Le chirurgien se place entre ses jambes, selon la position dite « à la française ». Le pneumopéritoine est créé par ponction péritonéale, et maintenu à une pression de 12 à 15 mmHg. Un premier trocart de 10 mm est placé en sus-ombilical sur la ligne médiane. Il reçoit l’optique. Deux trocarts de 12 mm sont placés à droite et à gauche de ce trocart. Ils recevront l’échographe, et les instruments de dissection et de coagulation. Ces trois trocarts peuvent suffire pour les résections limitées. Sinon un autre trocart de 5 mm est placé dans l’hypochondre droit sur la ligne axillaire antérieure droite, et un autre dans l’hypochondre gauche pour l’écarteur et l’aspirateur (Fig. 18). La table d’opération est inclinée en proclive de 20◦ . Les anses intestinales glissent ainsi par gravité vers le pelvis. Le premier temps consiste à explorer la cavité péritonéale à la recherche de localisations secondaires et à effectuer une échographie peropératoire évaluant l’extension hépatique de la tumeur. Puis, si la résection est décidée, l’artère hépatique propre et le tronc porte sont mis sur lacs en vue d’une éventuelle manœuvre de Pringle. 10 © 2014 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. - Document téléchargé le 14/11/2014 par SCD Paris Descartes (292681) EMC - Techniques chirurgicales - Appareil digestif Cancers de la vésicule biliaire. Technique chirurgicale 40-970-A 5 1 6 2 5 4 2 1 3 3 4 Figure 18. Emplacements des trocarts pour une résection 4b–5 laparoscopique. 1. Trocart de 10 mm pour l’optique ; 2. trocart de 12 mm sur la ligne médioclaviculaire droite pour l’échographe ; 3. trocart de 12 mm droit sur la ligne médioclaviculaire gauche pour les instruments de dissection ; 4. trocart de 5 mm sur la ligne axillaire droite pour écarteur ou aspirateur ; 5. trocart de 5 mm sur la ligne axillaire gauche pour écarteur ou aspirateur. Les ganglions du pédicule hépatique sont prélevés. Le canal cystique est disséqué et sectionné près de sa terminaison ainsi que l’artère cystique. L’incision de la capsule de Glisson est effectuée de la même manière que par laparotomie. Le parenchyme hépatique est ouvert le long et à droite de l’insertion du ligament suspenseur, ce qui permet d’identifier, de clipper et de sectionner les pédicules venant du récessus de Rex. Puis le foie est ouvert à sa face inférieure en allant horizontalement vers la droite, puis le long de l’incision longeant la scissure latérale droite pour rejoindre l’incision supérieure. L’ouverture se fait d’avant en arrière. Le parenchyme est ouvert le long et à droite de la scissure latérale. La veine hépatique droite a été repérée par échographie peropératoire. Le pédicule du 5 qui est vertical est découvert en sectionnant le parenchyme hépatique au dissecteur ultrasonique de bas en haut en avant du plan du hile. Il est clampé et sectionné. Le pédicule du 8 à direction antérieure est respecté. L’ouverture du parenchyme le long de l’incision supérieure permet d’aborder la veine hépatique médiane qui est clampée et sectionnée. Sa ligature est réalisée par des points appuyés de fil non résorbable 4/0, ou par application d’une agrafeuse linéaire (Endo GIATM 30 mm, cartouche vasculaire). Les segments 4 et 5 sont entièrement mobilisés. L’hémostase et la biliostase sont contrôlées. Une compresse hémostatique est placée sur la tranche de section parenchymateuse. La pièce est extraite dans un sac à travers une incision sus-pubienne ou de la fosse iliaque droite s’il existait une cicatrice d’appendicectomie. Le drainage n’est pas systématique. Figure 19. Lymphadénectomie portale. Prélèvement des ganglions rétropancréatiques après décollement rétroduodénopancréatique. 1. Artère hépatique ; 2. tronc porte ; 3. tête du pancréas ; 4. veine cave inférieure ; 5. estomac ; 6. duodénum. Kocher. Elle permet d’évaluer l’aspect des ganglions rétropancréatiques. En l’absence de ganglions macroscopiquement envahis, la lymphadénectomie débute par la dissection des ganglions pancréaticoduodénaux postérieurs et supérieurs. Le tissu celluloadipeux est prudemment séparé de la face postérieure de la tête du pancréas. Quelques vaisseaux duodénaux supérieurs sont sectionnés pour exposer la partie supérieure de la tête du pancréas. Le petit épiploon est ouvert, et l’artère hépatique commune est repérée sur un lacs et squelettisée. Les ganglions cœliaques droits sont séparés de la partie droite du tronc cœliaque. La naissance de l’artère gastroduodénale est aussi exposée. L’artère pancréaticoduodénale supérieure qui est la première collatérale de la gastroduodénale est identifiée ce qui confirme que la dissection des ganglions pancréaticoduodénaux postérosupérieurs est complète. L’arcade pancréaticoduodénale supérieure peut être sectionnée, ce qui évite sa blessure au cours de la dissection des ganglions. Le péritoine du pédicule hépatique est incisé le long de l’artère hépatique propre, qui est aussi squelettisée, de même que l’artère hépatique droite et la veine porte. Les ganglions rétroportaux sont réséqués à partir du bord supérieur du processus uncinatus. Les tissus lymphatiques disséqués en bloc sont ainsi séparés des vaisseaux hépatiques et de la tête du pancréas. La résection hépatique est ensuite réalisée, si possible par une résection limitée au lit vésiculaire. Le tissu adipeux du triangle de Calot contenant le ganglion cystique est disséqué, et l’artère cystique sectionnée à son origine. Si des ganglions sont adhérents, ou si le parenchyme pancréatique est envahi, une duodénopancréatectomie est alors nécessaire [9] . Elle sera effectuée selon la technique précédemment décrite (cf. supra). Lymphadénectomie portale (Fig. 19) Cette lymphadénectomie régionale est indiquée pour les cancers de stade supérieur à T1a [43] . Elle comporte en plus de la résection des ganglions du pédicule hépatique, celle des ganglions rétropancréatiques. La lymphadénectomie des ganglions situés au-delà de cette zone est discutée et constitue pour certains auteurs une contre-indication à la résection hépatique. En l’absence d’envahissement de la voie biliaire principale, le premier temps de la lymphadénectomie portale est le décollement rétroduodénopancréatique selon la manœuvre de EMC - Techniques chirurgicales - Appareil digestif © 2014 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. - Document téléchargé le 14/11/2014 par SCD Paris Descartes (292681) Chirurgie palliative En dehors des interventions à visée curative qui ne permettent pas une résection R0, des interventions de drainage biliaire ont été décrites chez les patients ictériques présentant une contreindication à l’exérèse. Ces interventions sont cependant devenues exceptionnelles en raison du développement des techniques de mise en place de prothèses transtumorales par voie endoscopique ou transpariétohépatique. Les drainages chirurgicaux 11 40-970-A Cancers de la vésicule biliaire. Technique chirurgicale ne sont indiqués qu’en cas d’impossibilité ou d’échec de ces techniques. Le drainage par anastomose biliojéjunale peut porter sur les voies biliaires gauches ou sur le canal biliaire du segment 5. L’échographie peropératoire permet d’identifier les canaux biliaires à dériver. CVB diagnostiqué Cancer précoce T1, T2 Cancer évolué T3, T4 Cholécystectomie élargie Localisation de la tumeur Drainage du canal hépatique gauche Il est indiqué si les canaux hépatiques droit et gauche communiquent de manière à assurer un drainage de la totalité du foie. Le pont parenchymateux entre les segments 3 et 4 est sectionné, facilitant l’abord du hile hépatique. Le canal hépatique est identifié par abaissement de la plaque hilaire. Il est incisé longitudinalement, et l’anastomose biliojéjunale est effectuée sur une anse en Y par des points séparés de fil à résorption lente 5/0. Drainage du canal biliaire du segment 3 Il est indiqué lorsque le canal hépatique n’est pas utilisable en raison de l’envahissement du hile. Une hépatotomie est effectuée au bord antérieur du segment 3. La branche portale est visualisée en premier lieu. Elle est isolée, liée et sectionnée. Le canal hépatique du segment 3 est situé au-dessus et en arrière de la veine. Il est incisé longitudinalement et une anastomose est réalisée sur une anse en Y. Fundus et corps Collet, cystique Envahissement hépatique Envahissement du hile Cholécystectomie + résection hépatique 4b-5 Hépatectomie droite Résection voie biliaire Figure 20. Arbre décisionnel. Technique chirurgicale devant un cancer de la vésicule biliaire (CVB) diagnostiqué en préopératoire. Drainage du canal biliaire du segment 5 L’échographie peropératoire permet de repérer les canaux dilatés, et de guider l’hépatotomie. Celle-ci est effectuée au bistouri ultrasonique. Le canal est disséqué sur 2 à 3 cm de manière à effectuer l’anastomose sur une anse en Y. Cette anastomose peut être associée à une dérivation gauche. Indications (Fig. 20) L’objectif de l’exérèse chirurgicale est une résection R0 ne laissant pas de cellules tumorales, au niveau des viscères ou des ganglions. L’envahissement de contiguïté locorégional, duodénum, côlon, foie, n’est pas une contre-indication absolue à une chirurgie d’exérèse, mais la morbidité (48–54 %) et la mortalité (15–18 %) de ces résections élargies, sont élevées [11] . L’indication opératoire et le choix de la technique de résection sont corrélés à l’extension tumorale locorégionale et aux circonstances du diagnostic. Les recommandations émises pour la prise en charge des CVB différencient les CVB occultes et les CVB évolués [5, 44, 45] . Indications en fonction du stade histologique Elles sont définies par la classification TNM de la lésion. Celleci n’est disponible qu’après l’exérèse et l’examen histologique de la pièce opératoire, mais peut être suspectée en préopératoire. Les lésions occultes correspondent aux stades limités Tis à T2. Les lésions macroscopiques sont évaluées par l’imagerie. Kondo a décrit six types de mode et de degré d’extension du cancer qui peuvent être définis en préopératoire, et ainsi prévoir l’étendue de l’exérèse à réaliser [46] (Fig. 21). Les CVB Tis et T1a (type 6 de Kondo) limités à la muqueuse sans franchissement de la lamina propria relèvent de la cholécystectomie simple. En effet il n’a jamais été retrouvé dans des séries autopsiques d’envahissement lymphatique ou veineux, d’infiltration nerveuse ou des organes adjacents [19] . Cependant l’ouverture accidentelle de la vésicule biliaire aggrave le pronostic en provoquant la dissémination des cellules tumorales et en transformant ainsi le stade initial en T3. Lorsque le diagnostic de cancer est évoqué en peropératoire, il convient alors d’effectuer un lavage de la région sous-hépatique et, en cas de laparoscopie, l’excision des orifices de trocarts associée à la fermeture du péritoine. Lorsque le diagnostic n’est établi qu’en postopératoire, l’opportunité de ces compléments se pose. Il n’y a pas dans la littérature d’éléments de décision. Les CVB de stades T1b, dépassant la lamina propria mais pas la muscularis mucosae s’accompagnent de métastases ganglionnaires dans 4 à 20 % des cas, d’infiltration veineuse dans 20 %, et d’envahissement hépatique dans 13 % [47, 48] . La cholécystectomie simple ne constitue pas le traitement optimal. Elle est grevée d’un taux de récidive supérieur à 50 % [49] . L’exérèse doit donc être étendue au parenchyme hépatique par une résection du lit vésiculaire ou une bisegmentectomie 4b–5, associée à une lymphadénectomie du pédicule hépatique [50, 51] . Les CVB de stades T2 s’accompagnent de métastases ganglionnaires dans 20 à 60 % des cas (type 4 de Kondo). Celles-ci siègent habituellement au niveau du pédicule hépatique. L’exérèse curative implique la résection du parenchyme hépatique par bisegmentectomie 4b–5 ou résection du lit vésiculaire et une lymphadénectomie portale N1. Les CVB de stades T3 et T4 atteignant ou franchissant la séreuse, sont considérés comme avancés. La réalisation d’une résection R0 implique la résection du parenchyme hépatique qui peut être envahi par contiguïté ou présenter des nodules de perméation, une lymphadénectomie et la résection en bloc des viscères envahis. La résection hépatique est fonction de la localisation tumorale. Elle doit permettre d’obtenir une marge saine de 20 mm. Pour les tumeurs siégeant au niveau du corps de la vésicule (type 1 de Kondo), une résection des segments 4b et 5 est indiquée. Si la tumeur siège au niveau du collet vésiculaire, le canal hépatique droit n’est distant que de 2 mm, et le hile hépatique peut être envahi. Dans ce cas la lobectomie droite est indiquée. Dans tous les cas une lymphadénectomie doit être associée. L’envahissement ganglionnaire est le principal facteur prédictif de survie. La lymphadénectomie intéresse le pédicule hépatique, et doit être poursuivie le long de l’artère hépatique jusqu’au tronc cœliaque. La lymphadénectomie portale des ganglions rétropancréatiques est indiquée en cas d’envahissement des ganglions du pédicule. Si elle nécessite une duodénopancréatectomie céphalique, elle n’est réalisable que dans des cas sélectionnés. La lymphadénectomie des ganglions para-aortiques n’est pas recommandée, car l’envahissement de ces ganglions, équivalent à un stade M+, est un facteur de très mauvais pronostic, et leur exérèse nécessiterait une chirurgie extensive. L’envahissement biliaire 12 © 2014 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. - Document téléchargé le 14/11/2014 par SCD Paris Descartes (292681) EMC - Techniques chirurgicales - Appareil digestif Cancers de la vésicule biliaire. Technique chirurgicale 40-970-A Type 1 Type 4 Type 2 Type 2 Type 5 Type 6 biliaire [52] . 1. Type 1 : au parenchyme hépatique périvésiculaire (stades T3, T4). 2. type 2 : au hile hépaFigure 21. Extension des cancers de la vésicule tique (stade T4). 3. type 3 : au parenchyme hépatique et au hile (stade T4) ; 4. type 4 : cancer localisé avec adénopathies pédiculaires et rétropancréatiques (stades T1b, T2, N2) ; 5. type 5 : cancer du collet ou canal cystique étendu à la voie biliaire principale (stade T4) ; 6. type 6 : cancer localisé (stades T1a, N0). par extension tumorale au ligament hépatoduodénal peut être macroscopique ou microscopique. La résection de la voie biliaire n’est pas indiquée de principe. Elle ne doit être réalisée qu’en cas d’envahissement macroscopique ou microscopique à l’examen anatomopathologique extemporané, ou si elle est nécessaire pour effectuer une lymphadénectomie complète du pédicule hépatique, ou si une résection pancréatique ou une lobectomie droite sont indiquées [45] . En cas d’ictère par sténose, seuls 5 % des patients peuvent avoir une résection R0, et la résection biliaire ne permet pas de survies prolongées sans récidive. L’infiltration de la voie biliaire principale par une tumeur du collet (type 5 de Kondo) nécessite une résection de celle-ci associée à une lymphadénectomie portale et la résection parenchymateuse périvésiculaire. En cas d’envahissement de la veine porte ou de sa bifurcation (types 2 et 3 de Kondo), une résection segmentaire ou marginale avec reconstruction est indiquée. Ces résections sont sélectives en fonction de l’envahissement. L’envahissement du pédicule droit implique une hépatectomie droite étendue au segment 4. L’atteinte de l’artère hépatique gauche ou de l’artère hépatique propre est une contre-indication à l’exérèse. Lorsqu’une hépatectomie droite élargie est envisagée, le drainage biliaire préopératoire est indiqué afin de diminuer le risque de défaillance hépatique postopératoire. La valeur seuil de bilirubinémie à atteindre est inférieure à 50 mol/l. De même l’embolisation de la branche droite de la veine porte est indiquée si le volume mesuré du foie conservé est inférieur à 30 %. L’infiltration duodénale ou pancréatique implique une hépatoduodénopancréatectomie céphalique en cas d’envahissement massif duodénal ou pancréatique. Cette intervention est aussi indiquée pour réaliser la lymphadénectomie rétropancréatique. Si l’infiltration duodénale est localisée, une exérèse marginale latérale peut être réalisée. L’infiltration de l’angle colique droit, de l’estomac, de l’épiploon impliquent des résections en bloc associant à la résection hépatique une colectomie, une gastrectomie ou une omentectomie. Le pronostic de ces envahissements est meilleur que celui de l’envahissement du pédicule hépatique. EMC - Techniques chirurgicales - Appareil digestif © 2014 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. - Document téléchargé le 14/11/2014 par SCD Paris Descartes (292681) Indications en cas de diagnostic postopératoire du cancer sur une pièce de cholécystectomie (Fig. 22) Le diagnostic de cancer par l’examen anatomopathologique postopératoire d’une vésicule retirée pour lithiase, a une prévalence évaluée entre 0,3 et 1,5 % [52–54] . Les tumeurs découvertes et non vues en peropératoire sont en règle de petite taille, et de stade inférieur ou égal à T2. Si le stade tumoral est inférieur ou égal à T1a, avec ganglion cystique indemne, la cholécystectomie est en règle suffisante si la vésicule n’a pas été ouverte en peropératoire. En effet l’envahissement ganglionnaire nul dans de nombreuses séries reste exceptionnel et a été évalué au maximum à 1,8 % [48] . Pour les stades T1b et T2, le risque de récidive précoce et de dissémination métastatique a été évalué à 10 à 29 %, et leur délai moyen de survenue de six mois [55, 56] . La prévalence de l’envahissement ganglionnaire était évaluée à 9,3 % pour les T1b et à 100 % pour les T2, et s’associait dans plus de la moitié des cas à une infiltration veineuse, nerveuse ou hépatique [19, 48] . Il n’existe aucune recommandation sur le bilan avant réintervention. Le scanner injecté reste l’examen de référence. Le TEP-FDG a une sensibilité et une précision de 69 et 64 % pour diagnostiquer les lésions résiduelles avant réintervention [57] . La connaissance du geste initial et de l’analyse histologique guident la réintervention. Celle-ci permet de réaliser la résection du lit vésiculaire et une lymphadénectomie emportant les relais pédiculaires, périportaux jusqu’aux relais cœliaques [50, 51] . En cas de laparoscopie initiale, elle permet aussi de réséquer les orifices de trocarts [55] . La réintervention curative permet pour les T2, d’améliorer la survie globale sans récidive (survie globale à cinq ans 55 % après re-résection versus 35 %) [58, 59] . La réintervention doit être le plus précoce possible, les patients réopérés dans un délai moyen de deux semaines ayant une meilleure survie que ceux opérés tardivement [60] . Pour les stades T3 et T4, ignorés lors de la cholécystectomie, ou traités de manière insuffisante, la réintervention a pour but 13 40-970-A Cancers de la vésicule biliaire. Technique chirurgicale Figure 22. Arbre décisionnel. Conduite à tenir devant un cancer de la vésicule biliaire (CVB) découvert fortuitement en post- ou en peropératoire. CVB découvert fortuitement Classification histologique T1a T1b, T2 T3, T4 Cholécystectomie seule Réintervention Résection étendue Évaluation des ganglions Cholécystectomie étendue N1/N2 négatifs N1/N2 positifs Simple cholécystectomie Cholécystectomie élargie d’effectuer une résection R0 à la demande associée à une lymphadénectomie portale, lorsque l’imagerie n’a pas révélé d’extension ne permettant pas une telle exérèse. “ Point important • L’exérèse est la seule méthode thérapeutique permettant des survies prolongées. Elle doit être R0. • L’extension tumorale au foie et aux ganglions est précoce. • Le parenchyme hépatique périvésiculaire doit être réséqué dès lors que le stade tumoral est supérieur à T1a. La lymphadénectomise de principe du pédicule hépatique est indiquée. • En cas d’exérèse initiale incomplète, la réintervention de complément permet d’améliorer le pronostic. • En cas de suspicion de cancer la voie laparoscopisque n’est pas recommandée. Place de la laparoscopie Si un cancer est suspecté en préopératoire, la cholécystectomie laparoscopique n’est pas recommandée [36] . Les arguments à l’encontre de cette voie d’abord sont le risque de perforation vésiculaire, favorisant la dissémination des cellules cancéreuses et le risque de récidive sur les orifices de trocarts. La perforation vésiculaire survient dans 20 à 25 % des cas lors de la dissection, et les patients chez qui elle s’est produite ont un plus mauvais pronostic que les autres, avec un taux de récidive de 27 % versus 14 % [15, 61] . Les récidives sur les orifices de trocarts apparaissent deux fois plus fréquentes que celles sur les incisions de laparotomie, 11 à 15 % versus 4 à 6,5 % [55, 56] . Sont incriminés dans ce fait le pneumopéritoine et son effet spray, le dioxyde de carbone, la mobilisation de la vésicule. Le diagnostic préopératoire d’un petit cancer est difficile, de même que son degré de pénétration dans la paroi vésiculaire. Les polypes ayant un diamètre de plus de 15 mm et les épaississements localisés de la paroi vésiculaire situés en regard du lit vésiculaire sont suspects. Cependant dans le cadre du bilan préopératoire d’un CVB avéré, la cœlioscopie peut constituer le premier temps opératoire pour éliminer une carcinose péritonéale qui contre-indiquerait tout geste à visée curative. Chirurgie prophylactique La cholécystectomie de principe est indiquée en cas de découverte d’un polype de diamètre supérieur à 1 cm. En effet le risque de dégénérescence est présent dans ce cas, et les polypes de plus de 15 mm sont a priori malins [62] . De même en cas de vésicule porcelaine, en particulier si les lésions sont focales, le taux de dégénérescence atteint 30 %, ce qui plaide en faveur de la cholécystectomie de principe [63] . En cas de lithiase vésiculaire asymptomatique, la conférence de consensus de la Société nationale française de gastroentérologie (SNFGE) de 1991, réactualisée en 2009 recommande l’abstention thérapeutique. La cholécystectomie prophylactique pour prévenir le risque de cancer présente un risque supérieur au bénéfice escompté. Cependant, en cas de calcul de diamètre supérieur à 3 cm, il semble que le risque de cancer soit multiplié par deux à trois par rapport aux calculs plus petits (40 % versus 7 à 12 %) [64] . L’opportunité d’une cholécystectomie de principe chez les sujets jeunes ayant un calcul de plus de 3 cm reste discutée. Résultats En 1994, une série multicentrique française de 724 cas de CVB faisait état d’un taux moyen de survie à cinq ans, tous stades confondus, de 5 %. Après chirurgie curative, ce taux s’élevait à 93 % pour les patients ayant un cancer superficiel Tis, mais était respectivement de 23 et 20 % pour les cancers T1 et T2. Seuls 22 % des patients avaient pu bénéficier dans cette série d’un geste à visée curative [4] . L’enquête de l’Association française de chirurgie colligeait 429 patients opérés de 1988 à 2008. La survie globale à un an et cinq ans était respectivement de 59 et 27 %. Cinquante-neuf pour cent des patients avaient pu bénéficier d’un geste curatif, même pour des CVB localement avancés, et ce grâce à une chirurgie radicale [5] . Le pronostic global s’est donc amélioré au cours des deux dernières décennies passant pour les T4 de 0 % de survie à cinq ans à 17 % au prix de résections élargies. En regard, le taux de procédures palliatives a chuté de 51 à 10 %. Les traitements néo-adjuvants pourraient encore améliorer la résécabilité de ces 14 © 2014 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. - Document téléchargé le 14/11/2014 par SCD Paris Descartes (292681) EMC - Techniques chirurgicales - Appareil digestif Cancers de la vésicule biliaire. Technique chirurgicale 40-970-A cancers. L’abord cœlioscopique n’influencerait pas de manière péjorative la survie des patients cholécystectomisés chez lesquels le diagnostic de CVB est fait a posteriori sur la pièce opératoire [5, 45, 52, 65–67] . Le risque de greffe tumorale sur les orifices de trocarts a été évalué dans plusieurs revues de la littérature. Toutes datent de plus de dix ans. Il varie selon les séries de 0 à 14 %, et majore le taux de récidive pariétale (11 % versus 3 %) [45] . Plusieurs facteurs majorent ce risque : le stade tumoral (T1b ou T2), la différenciation tumorale, l’expérience de l’opérateur, les manœuvres multiples. Il a été suggéré que lors de toute cholécystectomie laparoscopique la fixation des trocarts à la paroi, l’utilisation d’un sac d’extraction, la fermeture du péritoine soient effectuées de principe [67] . La présence d’une cholécystite n’aggrave pas le pronostic mais expose à un risque plus élevé de perforation vésiculaire (53,8 %) et de conversion (15,4 %) [68] . Toute perforation vésiculaire aggrave le pronostic, transformant une lésion T1a ou T1b (survie à cinq ans : 95 et 75 %) en lésion T3 (moins de 10 % de survie à cinq ans) [5] . La cœlioscopie n’influence donc pas de manière péjorative la survie des patients à condition de ne pas perforer la vésicule et de réaliser une résection secondaire dès qu’existe un risque de dissémination locorégionale [44] . Le degré et le type d’envahissement hépatique conditionnent la survie. Wakai a défini trois types d’envahissement : envahissement direct par contiguïté, envahissements par emboles veineux périportaux ou angiolymphatiques, ou nodules métastatiques à distance de la tumeur, prédominant dans les segments 4 et 5 [16] . La survie ne dépasse pas un an lorsque l’envahissement hépatique est sous forme de nodules. Le geste de résection conditionne le pronostic. La survie à deux ans passe de 13 % pour les résections R0 à 0 % pour les résections R1 ou R2 [16] . [2] [3] [4] [5] [6] [7] [8] [9] [10] [11] Conclusion Le diagnostic précoce est le principal facteur pronostique des CVB. Pour les stades inférieurs ou égaux à T1a, le risque d’extension au parenchyme hépatique et aux ganglions régionaux est inférieur à 1,5 %. La cholécystectomie simple, incluant l’exérèse du ganglion cystique, par laparotomie ou laparoscopie est suffisante. Ces cancers sont le plus souvent de diagnostic histologique postopératoire. La réintervention n’est pas nécessaire si la vésicule n’a pas été ouverte au cours de l’intervention initiale. Dès lors que la tumeur dépasse la lamina propria, une extension de la résection au parenchyme hépatique et une lymphadénectomie du pédicule hépatique sont indiquées afin d’obtenir une exérèse R0. La résection hépatique est effectuée à la demande et peut se limiter à la résection du lit vésiculaire pour les cancers T1b et T2. Pour les cancers T3 et T4, l’étendue de l’exérèse est corrélée à l’extension locorégionale. En cas d’envahissement du hile hépatique, elle peut nécessiter une hépatectomie droite élargie. La lymphadénectomie pour ces stades doit être portale, rétropancréatique, en évitant si possible de réaliser une duodénopancréatectomie céphalique. Ces exérèses étendues ont permis quelques survies prolongées chez des patients sélectionnés. Lorsque l’exérèse n’est pas possible, les traitements endoscopiques de drainage biliaire sont indiqués. Les traitements complémentaires par chimio- ou radiothérapie n’ont pas fait la preuve de leur efficacité, mais les nouvelles molécules mises sur le marché semblent avoir une plus grande efficacité. L’incidence du CVB semble diminuer au cours de ces dernières années. Une raison de cette diminution pourrait être la réalisation plus fréquente d’une cholécystectomie dès lors qu’une lithiase biliaire a été diagnostiquée, en raison du développement de la chirurgie cœlioscopique. Références [1] Czendes A, Becerra M, Rojas J, Medina E. Number and size of stones in patients with asymptomatic gallstones and gallbladder carcinoma: a prospective study of 592 cases. J Gastrointest Surg 2000;4: 481–5. EMC - Techniques chirurgicales - Appareil digestif © 2014 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. - Document téléchargé le 14/11/2014 par SCD Paris Descartes (292681) [12] [13] [14] [15] [16] [17] [18] [19] [20] [21] [22] [23] [24] Ries KC, Meisner AL. Cancer of the liver and biliary tract. In: Ries LA, Young JL, Keel GE, Eisner MP, Lin YD, Horner MJ, editors. SEER Survival Monograph: Cancer Survival Among Adults: U.S. SEER Program, 1988-2001, Patient and Tumor Characteristics. Bethesda: National Cancer Institute; 2007. p. 52–4. Louchini R, Fortin D, Beaupré M, Beaudoin C, Godin M. La survie relative à 5 ans des cancers : qu’affiche le Québec entre 1984 et 1999 ?. Bibliothèque et Archives Canada; 2010, www.msss.gouv.qc.ca. Cubertafond P, Gainant A, Cucchiaro G. Surgical treatment of 724 carcinomas of the gallbladder. Results of the French Surgical Association Survey. Ann Surg 1994;219:275–80. Regimbeau JM, Fuks D, Pruvot FR, Farges O. Cancer de la vésicule biliaire : principes du traitement chirurgical à visée curative. In: Regimbeau JM, Pruvot FR, Farges O, Fuks D, editors. Chirurgie des cholangiocarcinomes intrahépathiques, hilaires et vésiculaires. Monographies de l’AFC. Paris: Arnette; 2009. p. 102–51. Glenn F. The scope of radical surgery in the treatment of malignant tumors of extra hepatic biliary tract. Surg Gynecol Obstet 1954;99:529–41. Shirai Y, Ohtani T, Tsukada K, Hatakeyama K. Combined pancreaticoduodenectomy and hepatectomy for patients with locally advanced gallbladder carcinoma. Cancer 1997;80:1904–9. Principe A, del Gaudio M, Ercolani G, Golfieri R, Cuchetti A, Pinna AD. Radical surgery for gallbladder carcinoma: possibilities of survival. Hepatogastroenterology 2006;71:660–4. Shirai Y, Wakai T, Sakata J, Hatakeyama K. Regional lymphadenectomy for gallbladder cancer: rational extend, technical details and patients outcomes. World J Gastroenterol 2012;22:2775–83. Yamaguchi R, Nagino M, Oda K, Kamiya J, Uesaka K, Nomura Y. Perineural invasion has a negative impact on survival of patients with gallbladder carcinoma. Br J Surg 2002;89:1130–6. Nasu Y, Tanaka E, Hirano S, Tsuchikawa T, Kato K, Matsumoto J, et al. The prognosis after curative resection for gallbladder cancer with hilar invasion is similar to that of hilar cholangiocarcinoma. J Hepatobiliary Pancreat Sci 2012;19:273–80. Yamaguchi K, Chijiiwa K, Shimizu S, Yokohata K, Tsuneyoshi M, Tanaka M. Anatomical limit of extended cholecystectomy for gallbladder carcinoma involving the neck of the gallbladder. Int Surg 1998;83:21–3. Shimizu Y, Ohtsuka M, Ito H, Kimura F, Shimizu H, Togawa A, et al. Should the extrahepatic bile duct be resected for locally advanced gallbladder cancer? Surgery 2004;136:1012–7. Gadzijev EM. Surgical anatomy of hepatoduodenal ligament and hepatic hilus. J Hepatobiliary Pancreat Surg 2002;9:531–3. Wakai T, Shirai Y, Yokoyama N, Nagakura S, Watanabe H, Hatakeyama K. Early gallbladder carcinoma does not warrant radical resection. Br J Surg 2001;88:675–8. Wakai T, Shirai Y, Yokoyama N, Ajioka Y, Watanabe H, Hatakeyama K. Depth of subserosal invasion predicts long-term survival after resection with T2 gallbladder carcinoma. Ann Surg Oncol 2003;10:447–54. Sasaki E, Nagino M, Ebata T, Oda K, Arai T, Nishio H, et al. Immunohistochemically demonstrated lymph node micrometastases and prognosis in patients with gallbladder carcinoma. Ann Surg 2006;244:99–105. Bartlett DL. Gallbladder cancer. Semin Surg Oncol 2000;19:145–55. Kimura W, Nagai H, Kuroda A, Morioka Y. Clinicopathologic study of asymptomatic gallbladder carcinoma found at autopsy. Cancer 1989;64:98–103. Gores GJ. Cholangiocarcinoma: current concepts and insights. Hepatology 2003;37:961–9. Sirica AE. Cholangiocarcinoma: molecular targeting strategies for chemoprevention and therapy. Hepatology 2005;41:5–15. Yeh CN, Jan YY, Chao TC, Chen MF. Laparoscopic cholecystectomy for polypoid lesions of the gallbladder: a clinicopathologic study. Surg Laparosc Endosc Percutan Tech 2001;11:176–81. Duffy A, Capanu M, Abou-Alfa GK, Huitzil D, Jarnagin W, Fong Y, et al. Gallbladder carcinoma (GCB): 10-year experience at Memorial Sloan-Kettering Cancer Centre (MSKCC). J Surg Oncol 2008;98:485–9. Kalra N, Suri S, Gupta R, Natarajan SK, Khandelwal N, Wig JD, et al. MDCT in the staging of gallbladder carcinoma. AJR Am J Roentgenol 2006;186:758–62. 15 40-970-A Cancers de la vésicule biliaire. Technique chirurgicale [25] Schwartz LH, Black J, Fong Y. Gallbladder carcinoma: findings at MR imaging with cholangiopancreatography. J Comput Assist Tomogr 2002;26:405–10. [26] Zhuang PY, Tang ZH, Liu YB, Quan ZW, Zang YJ. Diagnostic and pronostic role of laparoscopic staging for gallbladder carcinoma. Dig Surg 2012;29:367–73. [27] Ohtsuka M, Miyazaki M, Itoh H, Nikagawa K, Ambiru S, Shimizu H, et al. Route of hepatic metastasis of gallbladder carcinoma. Am J Pathol 1998;109:49–54. [28] Araida T, Higushi R, Hamano M, Kodera Y, Takeshita N, Ota T, et al. Hepatic resection in 485 R0 pT2 and pT3 cases of advanced carcinoma of the gallbladder: results of a Japanese Society of Biliary Surgery survey- a multiple study. J Hepatobiliary Pancreat Surg 2009;16:204–15. [29] Shirai Y, Sakata J, Wakai T, Ohashi T, Hatakeyama K. Extended radical cholecystectomy for gallbladder cancer: long-term outcomes, indications and limitations. World J Gastrenterol 2012;34:4736–43. [30] Schauer RJ, Meyer G, Baretton G, Schildberg FW, Rau HG. Prognostic factors and long-term results after surgery for gallbladder carcinoma: a retrospective study of 127 patients. Langenbecks Arch Surg 2001;386:110–7. [31] Jensen EH, Abraham A, Jarosek S, Habermann EB, Al-Rafaie WB, Vickers SA, et al. Lymph node evaluation is associated with improved survival after surgery for early stage gallbladder cancer. Surgery 2009;146:706–11. [32] Farges O, Regimbeau JM, Fuks D, Le Treut YP, Cherqui D, Bachellier P, et al. Multicenter european study of preoperative biliary drainage for hilar cholangiocarcinoma. Br J Surg 2013;100:274–83. [33] Nagino M, Kamiya J, Nishio H, Ebata T, Arai T, Nimura Y. Two hundred forty consecutive portal vein embolization before extended hepatectomy for biliary cancer: surgical outcome and long-term follow-up. Ann Surg 2006;343:364–72. [34] Weber SM, De Matteo RP, Fong Y, Blumgart LH, Jarnagin WR. Staging laparoscopy in patients with extrahepatic biliary carcinoma: analysis of 100 patients. Ann Surg 2002;235:392–9. [35] Kondo S, Kimura Y, Hayakawa N, Kamiya J, Nagino M, Uesaka K. Regional and para aortic lymphadenectomy in radical surgery for advanced gallbladder carcinoma. Br J Surg 2000;87:418–22. [36] Kondo S, Takada T, Miyazaki M, Miyakawa S, Tsukada K, Nagino M, et al. Guidelines for the management of biliary tract and ampullary carcinomas: surgical treatment. J Hepatobiliary Pancreat Surg 2008;15:41–54. [37] Akyurek N, Irkorucu O, Salman B, Erdem O, Sare M, Tatlicioglu E. Unexpected gallbladder cancer during laparoscopic cholecystectomy. J Hepatobiliary Pancreat Surg 2004;11:357–61. [38] Maker Av, Butte JM, Oxenberg J, Kuk D, Gonen M, Fong Y, et al. Is port site resection necessary in the surgical management of gallbladder cancer. Ann Surg Oncol 2012;19:409–17. [39] Shimada H, Endo I, Togo S, Nakano A, Izumi T, Nakagawara G. The role of lymph node dissection in the treatment of gallbladder carcinoma. Cancer 1997;79:892–9. [40] Miyazaki M, Shimizu H, Ohtsuka M, Yoshidome H, Kato A, Yoshitomi M, et al. Hepatic S4a + S5 and bile duct resection for gallbladder carcinoma. J Hepatobiliary Pancreat Sci 2012;19:225–9. [41] Gumbs A, Tsai T-Z, Hoffman JP. Initial experience with laparoscopic hepatic resection at a comprehensive cancer center. Surg Endosc 2012;26:480–7. [42] Buc E, Sauvanet A. Duodéno pancréatectomie céphalique. EMC (Elsevier Masson SAS, Paris), Techniques chirurgicales - Appareil digestif, 40-880B, 2011. [43] Benson AB, Abrams TA, Ben-Josef E, Bloomston PM, Botha JF, Clary BM, et al. NCCN clinical practice guidelines in oncology: hepatobiliary cancers. J Natl Compr Canc Netw 2009;7:350–91. [44] Commission d’évaluation de la SFCD. Cancérologie digestive : pratiques chirurgicales. Recommandations de la Société française de chirurgie digestive (SFCD) et de l’Association de chirurgie hépatobiliaire et transplantation hépatique (ACHBT), février 2009. [45] Sikora S, Rajneesh K. Surgical strategies in patients with gallbladder cancer: nihilism to optimism. J Surg Oncol 2006;93:670–81. [46] Kondo S, Nimura Y, Kamiya J, Nagino M, Kanai M, Uesaka K, et al. Mode of tumor spread and surgical strategy in gallbladder carcinoma. Langerbecks Arch Surg 2002;387:22–8. [47] You DD, Lee HG, Paik KY, Heo JS, Choi SH, Choi DW. What is an adequate extent of resection for T1 gallbladder cancers? Ann Surg 2008;247:835–8. [48] Lee SE, Jang JY, Lim CS, Kang MJ, Kim SW. Systematic review on the surgical treatment for T1 gallbladder cancer. World J Surg 2011;17:174–80. [49] WagholiKar GD, Behari A, Krishnani N, Kumar A, Sikora SS, Saxena R, et al. Early gallbladder cancer. J Am Coll Surg 2002;194:137–41. [50] Fetzner UK, Hölsher AH, Stippel DL. Regional lymphadenectomy stongly recommended in T1b gallbladder cancer. World J Gastroenterol 2011;38:4347–8. [51] Hari DM, Howard JH, Leung AM, Chui GC, Sim MS, Bilchik AJ. A 21-years analysis of stage I gallbladder carcinoma: is cholecystectomy alone adequate? HPB 2013;15:40–8. [52] Kwon AH, Imamura A, Kitade H, Kamiyama Y. Unsuspected gallbladder cancer diagnosed during or after laparoscopic cholecystectomy. J Surg Oncol 2008;97:241–5. [53] Yamamoto H, Hayakawa N, Kitagawa Y, Katohno Y, Sasaya T, Takara D, et al. Unsuspected gallbladder carcinoma after laparoscopic cholecystectomy. J Hepatobiliary Pancreat Surg 2005;12: 391–8. [54] Sun CD, Zhang BY, Wu LQ, Lee WJ. Laparosocpic cholecystectomy for treatment of unexpected early-stage gallbladder cancer. J Surg Oncol 2005;91:253–7. [55] Lundberg O, Kristoffersson A. Port site metastases from gallbladder cancer after laparoscopic cholecystectomy. Results of a Swedish Survey and review of published reports. Eur J Surg 1999;165: 215–22. [56] Lundberg O, Kristoffersson A. Open versus laparoscopic cholecystectomy for gallbladder carcinoma. J Hepatobiliary Pancreat Surg 2001;8:525–9. [57] Yamada I, Ajiki T, Ueno K, Sawa H, Otsubo I, Yoshida Y, et al. Feasibility of (18)F-fluorodeoxyglucose positron-emission tomography for preoperative evaluation of biliary tract cancer. Anticancer Res 2012;32:5105–10. [58] Goetze TO, Paolucci V. The prognostic impact of positive lymph nodes in stagesz T1 to T3 incidental gallbladder carcinoma: results of the german registry. Surg Endosc 2012;26:1382–9. [59] Fuks D, Regimbeau JM, Le Treut YP, Bachellier P, Raventos A, Pruvot FR, et al. Incidental gallbladder cancer by the AFC-GBC2009 study group. World J Surg 2011;35:1887–97. [60] Muratore A, Amisano M, Vigano L, Massucco P, Caussotti L. Gallbladder cancer invading the perimuscular connective tissue: results of reresection after prior non-curative operation. J Surg Oncol 2003;83:212–5. [61] Ouchi K, Mikuni J, Kakugawa Y. Laparoscopic cholecystectomy for gallbladder carcinoma: results of a japanese survey of 498 patients. J Hepatobiliary Pancreat Surg 2002;9:256–60. [62] Myers RP, Shaffer EA, Beck PL. Gallbladder polyps: epidemiology, natural history and management. Can J Gastroenterol 2012;16:187–94. [63] Stephen A, Berger D. Carcinoma in the porcelain gallbladder: a relationship revisited. Surgery 2001;129:699–703. [64] Diehl AK. Gallstone size and the risk of gallbladder cancer. JAMA 1983;250:2323–6. [65] Whalen GF, Bird I, Tanski W, Russell JC. Laparoscopic cholecystecomy does not demonstrably decrease survival of patients with serendipitously treated gallbladder cancer. J Am Coll Surg 2001;192:189–95. [66] Shih SP, Schulick RD, Cameron JL, Lillemoe KD, Pitt HA, Choi MA, et al. Gallbladder cancer: the role of laparoscopy and radical resection. Ann Surg 2007;245:893–901. [67] Steinert R, Lippert H, Reymond MA. Tumor cell dissemination during laparoscopy: prevention and therapeutic opportunities. Dig Surg 2002;19:464–72. [68] Kim JH, Kim WH, Kim JH, Too BM, Kim MW. Unsuspected gallbladder cancer diagnosed after laparoscopic cholecystectomy: focus on acute cholecystitis. World J Surg 2010;34:114–20. Pour en savoir plus Thésaurus national de cancérologie. Cancer des voies biliaires : www.snfge.org/tncd. Société nationale française de gastroentérologie. Recommandations de pratique clinique. Prise en charge de la lithiase biliaire : www.snfge.org. 16 © 2014 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. - Document téléchargé le 14/11/2014 par SCD Paris Descartes (292681) EMC - Techniques chirurgicales - Appareil digestif Cancers de la vésicule biliaire. Technique chirurgicale 40-970-A Castaing D, Veilhan LA. Anatomie des voies biliaires. EMC (Elsevier Masson SAS, Paris), Techniques chirurgicales. Appareil digestif, 40-760, 2006. Castaing D, Salloum C. Techniques des hépatectomies par laparotomie. EMC (Elsevier Masson SAS, Paris), Techniques chirurgicales. Appareil digestif, 40-765, 2011. Cherqui D, Chouillard E, Laurent A, Tayar C. Hépatectomies par abord laparoscopique. EMC (Elsevier Masson SAS, Paris), Techniques chirurgicales - Appareil digestif, 40-768, 2006. International Union Against Cancer (UICC). TNM classification of malignant tumors. New York: Wiley-Blackwell; 2009. A. Gainant, Professeur des Universités en chirurgie digestive ([email protected]). Faculté de médecine de Limoges, 2, rue du Docteur-Marcland, 87000 Limoges, France. Chirurgie digestive générale et endocrinienne, CHU Dupuytren, 2, avenue Martin-Luther-King, 87042 Limoges cedex, France. M. Mathonnet, Professeur des Universités en chirurgie digestive. Chirurgie digestive générale et endocrinienne, CHU Dupuytren, 2, avenue Martin-Luther-King, 87042 Limoges cedex, France. Toute référence à cet article doit porter la mention : Gainant A, Mathonnet M. Cancers de la vésicule biliaire. Technique chirurgicale. EMC - Techniques chirurgicales - Appareil digestif 2014;9(4):1-17 [Article 40-970-A]. Disponibles sur www.em-consulte.com Arbres décisionnels Iconographies supplémentaires Vidéos/ Animations EMC - Techniques chirurgicales - Appareil digestif © 2014 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. - Document téléchargé le 14/11/2014 par SCD Paris Descartes (292681) Documents légaux Information au patient Informations supplémentaires Autoévaluations Cas clinique 17 Cet article comporte également le contenu multimédia suivant, accessible en ligne sur em-consulte.com et em-premium.com : 1 autoévaluation Cliquez ici © 2014 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. - Document téléchargé le 14/11/2014 par SCD Paris Descartes (292681)