La toxicité hépatique du traitement antituberculeux
A.Mammeri, L.Djebar, F.Kessal,S.Taharboucht, A.Hatri,F.Hamrour,O.Hocine,R.Guermaz,
S. Zekri, M. Brouri. Service de Médecine Interne, EPH EL BIAR
Introduction : la tuberculose est une maladie infectieuse traitée par une chimiothérapie bien
codifiée. L’obstacle majeur à la mise en route de ce traitement est son propre effet secondaire et
notamment la toxicité hépatique. Le management de ses effets indésirables est d’autant plus
important que de guérir les patients.
Matériel et méthodes : Sur une étude mono centrique, rétrospective sur 10 ans, nous avons colligé
80 dossiers de patients hospitalisés traités par des anti tuberculeux. 87.5% des localisations de la
maladie sont extra pulmonaires. Tous nos patients ont bénéficié d’un bilan pré thérapeutique, et
aucun ne présentait d’antécédents hépatiques.
Résultats : La prévalence des effets indésirables est de 15%. L’âge des patients varie entre 16 et 83
ans et le sex-ratio est de 1.96. Le bilan pré thérapeutique est strictement normal chez 82.5% des
patients. Les effets indésirables digestifs sont estimés à 9%, et hématologique à 4 %. Les autres
effets ( neurologiques, articulaires et cutanés) n’ont concerné que deux patients. Quatre patients ont
présenté une toxicité hépatique dont le délai moyen de survenue était de 14 jours. une choléstase
modérée est noté chez un patient, qui a continué son traitement avec succès. Deux malades ont
présenté une cytolyse justifiant un arrêt du traitement, temporaire chez le premier et définitif chez le
second. Ce dernier est décédé dans un tableau d’hépatite fulminante. Pour le quatrième, la
réapparition d’un syndrome mixte après chaque tentative de réintroduction du traitement a justifié
son arrêt définitif.
Conclusion : Les effets secondaires des antituberculeux peuvent être à l’origine d’une mauvaise
observance thérapeutique ou menacer le pronostic des patients. La toxicité hépatique est de loin la
plus difficile à prévoir et à gérer.