100
75
50
Survie sans progression (%)
Mois
25
0
0 6 12 18
XELOX-bév.
Bév. entretien
24 30 36
100
75
50
Survie globale (%)
Mois
25
0
0 6 12 18
XELOX-bév.
Bév. entretien
24 30 36 42
Figure 2. Survie des
patients traités par
chimiothérapie d’in-
duction suivie soit par
le même traitement
soit par bévacizumab
seul pour un cancer
colorectal métastatique
(d’après Tabernero J
et al., abstr. 3501).
Médiane (IC95) HR
XELOX-bév. 10,4 (9,3-11,9) 1,11 (0,89-1,37)
Bév. entretien 9,7 (8,5-10,6)
Médiane (IC95) HR
XELOX-bév. 23,4 (20,0-26,0) 1,04 (0,81-1,32)
Bév. entretien 21,7 (18,3-25,1)
Bév. : bévacizumab.
La Lettre du Cancérologue • Suppl. 4 au vol. XIX - n° 6 - juillet 2010 | 59
Résumé
En oncologie digestive, le congrès de l’ASCO 2010 a été marqué par l’essai positif PRODIGE 4/ACCORD 11,
qui a démontré la supériorité du FOLFIRINOX sur la gemcitabine dans le traitement des adénocarcinomes
métastatiques du pancréas. Toutefois, ce nouveau standard thérapeutique, responsable d’une plus grande
toxicité hématologique et digestive, devra être proposé à une population de patients jeunes et en bon état
général. Dans la prise en charge des tumeurs endocrines pancréatiques bien différenciées, un nouveau stan-
dard thérapeutique a également vu le jour avec les résultats définitifs d’une étude randomisée montrant un
allongement significatif des survies sans progression et globale avec le sunitinib comparativement au placebo.
En revanche, les études évaluant les thérapies ciblées anti-EGFR par cétuximab en adjuvant dans le cancer
du colon, ou antiangiogénique par bévacizumab dans le cancer métastatique de l’estomac, étaient négatives.
Dans le traitement de première ligne des cancers colorectaux métastatiques KRAS sauvage, l’étude COIN n’a
pas montré d’amélioration significative des survies sans progression ou globale par l’ajout du cétuximab à
une chimiothérapie à base d’oxaliplatine.
Mots-clés
Adénocarcinome
métastatique
du pancréas
FOLFIRINOX
Tumeurs endocrines
Sunitinib
Cancer colorectal
Cancer gastrique
KRAS
Cétuximab
Bévacizumab
Highlights
In digestive oncology, the 2010
ASCO Annual Meeting was
marked by the positive study
PRODIGE4/ACCORD11 which
demonstrated the superiority
of FOLFIRINOX compared
to gemcitabin in pancreatic
metastasis adenocarcinoma
treatment. However, this
new standard chemotherapy,
causing a greater hematologic
and digestive toxicity, will be
offered to a population of
young patients in good general
condition. In support of well-
differentiated pancreatic endo-
crine tumours, a new standard
of care has also emerged with
the fi nal results of a random-
ized study showing a signifi cant
increase in progression-free
survival and overall survival
with sunitinib compared
with placebo. In contrast,
studies evaluating anti-EGFR
targeted therapy by cetux-
imab in adjuvant colon cancer
or anti-angiogenic treatment
by bevacizumab in metastatic
gastric adenocarcinoma were
negative. In fi rst-line treatment
of KRAS wild-type metastatic
colorectal cancer, the COIN
study showed no significant
improvement in progression-
free survival or overall survival
by the addition of cetuximab
to oxaliplatin-based chemo-
therapy.
Keywords
Pancreatic metastatic
adenocarcinoma
FOLFIRINOX
Endocrine tumours
Sunitinib
Colorectal cancer
Gastric cancer
KRAS
Cetuximab
Bevacizumab
Cancer du rectum localisé :
radiothérapie longue ou courte ?
Une étude randomisée de phase III a comparé
radiothérapie (RT) hypofractionnée (5 × 5 Gy)
versus radio-chimiothérapie (RCT) conventionnelle
(50,4 Gy en 28 fractions + 5-FU continu) dans une
population de 326 patients traités pour un adéno-
carcinome du moyen ou du bas rectum de stade
usT3Nx (Ngan S et al., abstr. 3509). La chirurgie
était réalisée 1 semaine après la RT hypofrac-
tionnée ou 4 à 6 semaines après la fi n de la RCT
conventionnelle. La grande majorité des malades
(92 %) était évaluée par écho-endoscopie et/ou
IRM préalablement à tout traitement. Après un
suivi médian de 5,9 ans, le taux de rechute locale
à 3 ans (objectif principal de l’étude) était de 7,5 %
dans le bras RT hypofractionnée versus 4,4 % dans
le bras RCT conventionnelle (p = 0,24). Il n’y avait
pas de différence signifi cative entre les deux bras
pour le taux de survie sans rechute métastatique à
5 ans (72 % versus 69 % ; p = 0,85) ou la SG à 5 ans
(74 % versus 70 % ; p = 0,56).
Comme dans l’essai polonais qui a comparé une
RT sur 5 jours à une RCT classique (2), les deux
modalités de traitement semblent à peu près
équivalentes. On pourra juste regretter que les
chiffres communiqués ne rapportent que les
toxicités radio-induites de grades 3-4 et qu’aucune
information n’ait été délivrée concernant le
contrôle sphinctérien. Quoi qu’il en soit, il semble
aujourd’hui tout à fait défendable d’effectuer une
RT 5 × 5 Gy chez les patients fragiles ou nécessitant
une chirurgie rapide.
Cancer colorectal métastatique
Traitement d’entretien par bévacizumab
seul ou poursuite de la chimiothérapie
d’induction ?
L’étude randomisée de phase III MACRO a évalué
l’intérêt d’un traitement d’entretien par bévaci-
zumab après traitement d’induction (Tabernero J
et al., abstr. 3501). Au total, 480 patients ont été
randomisés entre 6 cycles de XELOX + bévacizumab
(7,5 mg/kg) toutes les 3 semaines puis poursuite du
même traitement jusqu’à progression ou 6 cycles de
XELOX + bévacizumab puis traitement d’entretien
par bévacizumab seul jusqu’à progression. L’objectif
principal était la non-infériorité en survie sans
progression (SSP). Les résultats de l’étude n’ont pas
montré de différence signifi cative en termes de SSP
(10,4 mois versus 9,7 mois), de SG (23,4 mois versus
21,7 mois) ni de réponse objective (RO) [46 % versus
49 %] (figure◆2). Néanmoins, la non-infériorité
en SSP n’était, stricto sensu, pas formellement
démontrée (HR : 1,11 [IC95 : 0,89-1,37] avec un inter-
valle de confi ance dépassant la limite fi xée à 1,32).