Highlights Chicago, 1 -5 juin 2012

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Échos
des
congrès
Highlights de l’ASCO 2012
Chicago, 1er-5 juin 2012
F. Penault-LLorca*
Ciblage de pointe dans le cancer du sein
HER2+
© Mario Savoia
(Blackwell K et al., LBA1)
Cette année, la session plénière du dimanche 3 juin,
qui rapportait les abstracts présentant des avancées
majeures susceptibles de changer nos pratiques, a ouvert
sur l’essai EMILIA. Cet essai de phase III confirme l’intérêt du T-DM1 (trastuzumab-emtansine) dans le cancer
du sein HER2+ après la première ligne thérapeutique
incluant du trastuzumab. Le T-DM1 apparaît ici comme un
paradigme de la drogue “propre” délivrant la chimiothérapie directement dans les cellules HER2+. Cela souligne
aussi l’importance d’une détection fiable du statut HER2.
Des pistes moléculaires
pour les carcinomes épidermoïdes
du poumon
(Paik PK et al., abstr. 7505)
Parents pauvres des cancers bronchopulmonaires non
à petites cellules jusqu’ici, les carcinomes épidermoïdes
du poumon présentent eux aussi des cibles thérapeutiques “druggables” : des amplifications de FGFR1 (25 %
des cas), des anomalies de PTEN (28 %), des mutations
de PI3K (8 %) et, plus rarement, des mutations de DDR2
et de KRAS (1 et 2 %). Des essais thérapeutiques sont
en cours pour cibler ces altérations et permettront une
approche personnalisée de ce cancer fréquent chez
les fumeurs.
Arrêtons de cibler EGFR
n’importe comment !
* Centre Jean-Perrin,
Clermont-Ferrand.
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Deux études négatives ont suscité des commentaires
acides des participants quant à l’inutilité de mener des
essais avec des drogues ciblées sans étude préalable
des cibles :
✓✓ dans les cancers ovariens épithéliaux, en maintenance, en première ligne non progressive, l’étude
EORTC (Vergote I et al., LBA5000), sans sélection préalable
sur le statut des mutations activatrices d’EGFR par de
l’erlotinib ;
✓✓ dans les carcinomes urothéliaux métastatiques ou
localement avancés, l’étude de Grivas, associant le
cétuximab au classique gemcitabine-CDPP (Grivas P
et al., abstr. 4506).
Attention au niveau de sensibilité
de la détection des mutations de KRAS
dans les carcinomes colorectaux
La recherche des mutations de KRAS, telle qu’elle
est actuellement effectuée dans les plateformes de
diagnostic moléculaire, ne permet pas de détecter
de faibles taux de mutations tumorales de KRAS en
cas de clone tumoral muté minoritaire (< 10 % des
cellules tumorales). Une étude française (Tougeron D
et al., abstr. 3520) a réévalué par pyroséquençage,
de façon rétrospective, 168 tumeurs qui avaient
été étiquetées “KRAS sauvage” par les techniques
classiques de séquençage. Trente tumeurs (18 %)
se sont avérées porteuses de clones KRAS mutés
minoritaires. Les patients avaient un taux de réponse
et une survie sans progression significativement
moindres que ceux avec une tumeur KRAS sauvage,
sans toutefois que cela affecte la survie globale. Une
analyse plus précise du statut mutationnel d’une
tumeur, prenant en compte le degré d’hétérogénéité tumorale à travers la description des clones
minoritaires, montre que l’on pourrait traiter moins
de patients par anti-EGFR, mais avec une efficacité
supérieure.
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Correspondances en Onco-Théranostic - Vol. I - n° 3 - juillet-août-septembre 2012
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