
216  |  La Lettre du Cancérologue • Vol. XVIII - n° 4 - avril 2009
Cancer du pancréas exocrine : actualités 2008
DOSSIER THÉMATIQUE
Journée FFCD-PRODIGE
Dans le même temps, une équipe des SOR (Stan-
dards, options et recommandations) [14] publiait 
une synthèse méthodique sur l’intérêt de la radio-
chimiothérapie, dont il ressort les conclusions 
suivantes :
la radio-chimiothérapie concomitante augmente 
 ➤
la durée de survie par rapport aux soins de support 
(niveau de preuve C) ;
par rapport à la radiothérapie seule, la radio-
 ➤
chimiothérapie concomitante augmente la durée 
de survie, mais également la toxicité (niveau de 
preuve B1) ; 
les 4 essais randomisés et les 2 méta-analyses 
 ➤
comparant la radio-chimiothérapie à la chimio-
thérapie seule permettent de conclure que la radio-
chimiothérapie n’est pas supérieure en termes de 
survie (niveau de preuve B1) et qu’elle augmente 
la toxicité (niveau de preuve A) ;
les données récentes sont plutôt en faveur d’une 
 ➤
irradiation limitée au volume tumoral. Pour la radio-
thérapie, un effet dose n’a été que suggéré, mais non 
clairement démontré ;
le 5-FU reste le radiosensibilisant de référence 
 ➤
(niveau de preuve B1) ;
la chimiothérapie d’induction avant radio-chimio-
 ➤
thérapie semble améliorer la survie, mais cette stra-
tégie doit être validée par un essai randomisé.
Maladie métastatique
L’axitinib, un inhibiteur oral des récepteurs du 
VEGF-1, 2 et 3, a été testé à la dose de 5 mg, 2 fois 
par jour, en combinaison avec la gemcitabine, versus 
gemcitabine seule (randomisation 2:1). L’inclu-
sion de 102 patients dans l’étude était nécessaire, 
l’objectif étant d’augmenter la survie médiane de 
4 mois (15). L’hypothèse, optimiste, n’a pas été 
confirmée, mais une tendance à l’allongement de 
la survie médiane a toutefois été observée avec 
l’axitinib (6,9 mois versus 5,6 mois). Le taux de 
réponse a été de 7 % pour le bras gemcitabine + 
axitinib versus 3 % dans le bras gemcitabine seule. 
La qualité de vie a été plutôt meilleure dans le bras 
gemcitabine. Une analyse en sous-groupe non 
programmée suggère une meilleure survie chez 
les patients développant sous axitinib une tension 
artérielle diastolique ≥ 90 mmHg. Une étude de 
phase III a été entreprise pour démontrer un bénéfice  
de survie. 
Une étude randomisée a testé un inhibiteur de 
farnésyltransférase, le tipifarnib (Zarnestra®), 
versus un placebo associé à de la gemcitabine (16). 
 L’objectif primaire était d’améliorer la qualité de vie 
des patients – évaluée par une échelle de douleur 
quotidienne, la consommation d’analgésiques, le 
questionnaire FACT-HEP, ainsi que le performance 
status. Soixante-douze pour cent des patients du bras 
tipifarnib et 84 % des patients du bras gemcitabine + 
placebo ont vu leur qualité de vie se dégrader, dans 
un délai moyen de 69 jours pour le bras tipifarnib 
et de 91 jours dans le bras placebo (p = 0,40). Il n’y 
a eu aucune différence de survie. 
Une méta-analyse (réalisée à partir des données de 
la littérature) a pris en compte 15 essais randomisés 
comparant la gemcitabine en monothérapie à une 
bithérapie avec gemcitabine. Cette méta-analyse 
suggère un effet bénéfique d’une polychimiothérapie 
par rapport à la gemcitabine seule chez les patients 
de statut OMS 0-1, avec une réduction du risque de 
décès de 24 % (p < 0,001). Au contraire, les patients 
de statut OMS 2 ne retirent pas de bénéfice d’une 
polychimio thérapie (17).
D’autres investigateurs ont étudié le “bénéfice 
clinique” et la qualité de vie chez les patients inclus 
dans l’étude gemcitabine + capécitabine (GemCap) 
versus gemcitabine seule (18). Le bénéfice clinique a 
été évalué selon les critères de Burris, et la qualité de 
vie par des échelles linéaires analogiques appréciant 
le poids du traitement (objectif primaire), le bien-
être physique, l’humeur, l’adaptation à la maladie 
et les possibilités fonctionnelles. Les données sur 
la douleur et la consommation d’antalgiques sont 
disponibles pour 94 % des patients, ainsi que 86 % 
des questionnaires de qualité de vie. Le taux de béné-
fice clinique a été de 26 % dans le bras GemCap, 
versus 25 % dans le bras gemcitabine, ce bénéfice 
étant d’une durée médiane de 9,5 semaines pour 
GemCap et de 6,5 semaines dans le bras gemcitabine 
(p < 0,02). Aucune différence de qualité de vie n’a 
été observée. 
Cette même étude a également permis d’estimer la 
valeur du CA 19-9 dans l’évaluation de la réponse 
sous chimiothérapie. Le CA 19-9 à l’inclusion a une 
valeur pronostique. Seuls les CA 19-9 anormaux ont 
été analysés. En cas de valeurs égales ou supérieures 
à 59 fois la normale, la médiane de survie est de 
5,8 mois, versus 10,3 mois pour des valeurs infé-
rieures (p < 0,0001). Par contre, la baisse du CA 19-9 
sous chimiothérapie n’a aucune valeur pronostique. 
Tous les répondeurs ont connu une baisse d’au moins 
50 % du CA 19-9, mais près de la moitié des malades 
en progression avaient aussi une baisse de plus de 
50 % du CA 19-9. Les auteurs concluent qu’une 
réponse biologique n’est pas un critère de substi-
tution valide prédictif de la survie (19).