
34 | La Lettre du Sénologue ̐ n° 53 - juillet-août-septembre 2011
DOSSIER THÉMATIQUE Les petits cancers du sein
1. Rosen PP, Groshen S, Kinne DW,
Norton L. Factors influencing
prognosis in node-negative
breast carcinoma: analysis of 767
T1N0M0/T2N0M0 patients with
long-term follow-up. J Clin Oncol
1993;11:2090-100.
2. Colleoni M, Rotmensz N, Peru-
zzotti G et al. Minimal and small
size invasive breast cancer with
no axillary lymph node invol-
vement: the need for tailored
adjuvant therapies. Ann Oncol
2004;15:1633-9.
3. Rosner D, Lane WW. Should all
patients with node-negative breast
cancer receive adjuvant therapy?
Identifying additional subsets of
low-risk patients who are highly
curable by surgery alone. Cancer
1991;68:1482-94.
4. Ichizawa N, Fukutomi T,
Iwamoto E et al. Long-term results
of T1a, T1b and T1c invasive breast
carcinomas in Japanese women:
validation of the UICC T1 subgroup
classification. Jpn J Clin Oncol
2002;32:108-9.
5. Quiet CA, Ferguson DJ, Weich-
selbaum RR, Hellman S. Natural
history of node-negative breast
cancer: a study of 826 patients
with long-term follow-up. J Clin
Oncol 1995; 13:1144-51.
6. Hanrahan EO, Gonzalez-
Angulo AM, Giordano SH et al.
Overall survival and cause-specific
mortality of patients with stage
T1a,b N0M0 breast carcinoma.
J Clin Oncol 2007;25:4952-60.
7. Leitner SP, Swern AS, Wein-
berger D, Duncan LJ, Hutter RV.
Predictors of recurrence for patients
with small (one centimeter or less)
localized breast cancer (T1a,b
N0M0). Cancer 1995;76:2266-74.
8. Gonzalez-Angulo AM, Litton JK,
Broglio KR et al. High risk of
recurrence for patients with
breast cancer who have human
epidermal growth factor receptor
2-positive, node-negative tumors
1 cm or smaller. J Clin Oncol
2009;27:5700-6.
9. Curigliano G, Viale G, Bagnardi V
et al. Clinical relevance of HER2
overexpression/amplification in
patients with small tumor size and
node-negative breast cancer. J Clin
Oncol 2009;27:5693-9.
10. Kaplan HG, Malmgren JA,
Atwood M. T1N0 triple negative
brest cancer: risk of recurrence and
adjuvant chemotherapy. Breast J
2009;15:454-60.
11. Fisher B, Dignam J, Tan-Chiu E
et al. Prognosis and treatment of
patients with breast tumors of one
centimeter or less and negative
axillary lymph nodes. J Natl Cancer
Inst 2001;93:112-20.
Références
bibliographiques
rapie adjuvantes augmentent la survie et la survie
sans récidive dans tous les sous-groupes (sous
réserve de RH+ pour l’hormonothérapie). Il s’agit
néanmoins d’une conclusion statistique reposant sur
la méta-analyse d’études cliniques dont les patientes
avec des tumeurs infracentimétriques étaient exclues
la plupart du temps.
Quelques données, essentiellement rétrospectives,
suggèrent néanmoins que certaines tumeurs infra-
centimétriques pourraient bénéficier d’un tel traitement.
En 2001, Fisher et al. ont repris les données de 5 essais
randomisés du NSABP en identifiant 234 patientes
avec une tumeur infracentimétrique RE– et 1 024 avec
une tumeur infracentimétrique RE+. Les patientes RE–
étaient randomisées en 2 bras : chirurgie, ou chirurgie +
chimiothérapie ; les patientes RE+ étaient randomisées
en 3 bras : chirurgie, chirurgie + hormonothérapie,
chirurgie + hormonothérapie + chimiothérapie. Pour
les patientes RE–, les auteurs ont mis en évidence
une survie sans rechute à 8 ans de 81 % pour le bras
chirurgie seule et de 90 % pour le bras chirurgie +
chimiothérapie (p = 0,06). Il n’a pas été observé de
différence en termes de survie globale (93 % versus
91 %). Pour les patientes RE+, les taux de survie sans
rechute ont été respectivement de 86 %, 93 % et 95 %
pour les bras chirurgie seule, chirurgie + tamoxifène et
chirurgie + tamoxifène + chimiothérapie (p = 0,01).
Les taux de survie globale étaient également supé-
rieurs : 90 % versus 92 % versus 97 % (p = 0,01). L’âge
inférieur à 50 ans et le type histologique (CCI ou CLI)
constituaient des facteurs de risque pour cette popu-
lation (11). Dans une étude randomisée spécifique de
petites tumeurs T1a-b N–, le tamoxifène adjuvant a
montré également un bénéfice en survie sans réci-
dive, alors que la survie globale n’était pas modifiée
(12). Le tamoxifène semble donc apporter un bénéfice
aux tumeurs T1a-b RH+, alors que le bénéfice lié à la
chimiothérapie, seule pour les tumeurs RH– ou en
association au tamoxifène pour les tumeurs RH+, ne
semble pas significatif.
Le trastuzumab diminue le risque de rechute et de décès
des patientes avec un cancer surexprimant HER2. Cepen-
dant, les cancers infracentimétriques (en particulier les
T1a) ont été le plus souvent exclus des études de tras-
tuzumab adjuvant. On ne dispose donc pas de données
formelles quant au bénéfice lié au trastuzumab pour
ces petites tumeurs. Des arguments indirects peuvent
néanmoins ressortir : l’étude Héra, qui comparait 1 et
2 ans de trastuzumab versus observation après chimio-
thérapie, montre un bénéfice en survie sans récidive de
même ordre pour les patientes avec une tumeur N– de
1,1 à 2 cm que pour l’ensemble de la population (13). Une
série rétrospective de l’institut Curie s’est intéressée à
96 cas de cancer de moins de 1 cm, dont 75 N– HER2+ ;
33 patientes ont reçu une chimiothérapie adjuvante
associée au trastuzumab dans 94 % des cas. À 25 mois,
aucune récidive n’a été observée dans le groupe traité
par trastuzumab, alors que 5 des 56 patientes n’ayant
pas reçu de traitement adjuvant ont récidivé (14). Malgré
leurs biais évidents, ces études concluent en faveur du
trastuzumab et de la chimiothérapie pour les tumeurs
infracentimétriques HER2+.
Des conférences de consensus, dont les plus connues
sont celles de Saint-Gallen (15), Nice-Saint-Paul-
de-Vence (16), ou le National Comprehensive Cancer
Network (NCCN) [www.nccn.org] fournissent réguliè-
rement des recommandations sur la prise en charge
adjuvante des cancers du sein. Les experts de Nice-
Saint-Paul-de-Vence préconisent la chimiothérapie si
elle permet une amélioration de la survie sans rechute
à 10 ans d’au moins 5 % en valeur absolue, et l’hormo-
nothérapie pour un taux d’au moins 2 %. Le logiciel
Adjuvant! Online indique, en fonction des différents
facteurs pronostiques et des comorbidités, le bénéfice
attendu avec la chimiothérapie et/ou l’hormono-
thérapie. Ainsi, pour une femme de 50 ans avec une
tumeur de moins de 1 cm, de grade 2, sans récepteurs
hormonaux et sans atteinte ganglionnaire axillaire,
le risque de rechute à 10 ans est de 19 %, le bénéfice
absolu apporté par la chimiothérapie est de 5,7 %, ce
qui, selon les recommandations de Nice-Saint-Paul
2009, justifie une chimiothérapie adjuvante (figure
3). En revanche, les tumeurs infracentimétriques RH+
et N– après 50 ans ne requièrent pas, toujours selon
Adjuvant! Online, l’addition de la chimiothérapie à
l’hormonothérapie. Rappelons cependant qu’Adju-
vant! Online ne considère ni les emboles vasculaires
ni HER2, dont la surexpression est, d’une part, un
Figure 3. Indication de chimiothérapie adjuvante en fonc-
tion des paramètres analysés par Adjuvant! Online.
Séno 53 sept 2011.indd 34 20/09/11 09:17