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La Lettre du Cancérologue
vient d’être indexée dans la base Pascal
de l’Institut de l’information scientifi que
et technique du CNRS (INIST-CNRS).
132 | La Lettre du Cancérologue • Vol. XVIII - n° 3 - mars 2009
ÉdIToRIAL
Cancer du sujet jeune : quelles particularités ?
Cancer in young people: which particularities?
P. Bey*
* Direction de l’Institut Curie, Paris.
P
ourquoi s’intéresser au cancer du sujet
jeune alors que l’augmentation rapide du
nombre de cancers en France a touché
essentiellement les plus de 65 ans, et que l’aug-
mentation attendue dans les vingt prochaines
années (plus de 50 %) touchera aussi les plus
de 65 ans ?
Plusieurs raisons à cela : ce sont des cancers
certes rares, mais qui concernent tout de même
quelques milliers de personnes chaque année en
France dans la tranche d’âge 15-25 ans, qui ont
un impact très fort et qui nécessitent une prise
en charge globale spécifi que.
Les tumeurs que l’on observe dans cette tranche
d’âge sont très diverses. Certaines sont proches
des tumeurs observées chez l’enfant, d’autres
sont proches de celles observées chez l’adulte
et quelques-unes sont spécifi ques de l’adoles-
cent et de l’adulte jeune. Le résultat thérapeu-
tique est directement dépendant de la qualité
du diagnostic, des traitements et des compé-
tences dont on dispose. Dans tous les cas, ces
tumeurs demandent des compétences qui ne
peuvent être acquises et entretenues qu’avec
une certaine masse critique, ce qui suppose que
des équipes se spécialisent. Il apparaît de ce fait
évident que les lieux de prise en charge de ces
patients doivent être ceux où l’on a l’habitude
de s’occuper des enfants atteints de cancer et de
traiter les tumeurs de l’adulte jeune.
D’autre part, l’avenir est à l’implication de plus
en plus forte de la biologie dans cette prise en
charge, à la fois pour le diagnostic, le pronostic
et aussi pour la prédiction de la sensibilité aux
différents traitements. L’un des enjeux futurs
pour ces tumeurs très diverses est d’améliorer
les possibilités de guérison, mais aussi de limiter
les séquelles à long terme, car les patients guéris
auront par défi nition une espérance de vie qui se
compte en dizaines d’années.
De plus, pour avoir la meilleure effi cacité, il
faut que des équipes pluridisciplinaires mais
aussi transdisciplinaires existent sur le même
site. Enfin, il faut développer la recherche
clinique et la recherche translationnelle avec
les autres équipes sur les plans national et
international.
À l’évidence, l’Institut Curie répond à beaucoup
de ces conditions pour une prise en charge effi -
cace des cancers chez les sujets jeunes ; nous en
avons fait un élément fort de notre projet d’éta-
blissement pour les cinq prochaines années, et
nous nous en donnons les moyens. ■