Télaprévir : le virus de l’hépatite C ACTUALITÉS RECHERCHE

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Rédigé par
le Dr A. Louvet, hôpital Huriez de Lille
Télaprévir : le virus de l’hépatite C
n’a qu’à bien se tenir !
Dans l’hépatite chronique C, les patients infectés par un virus de génotype 1 sont les plus
difficiles à traiter avec un taux de réponse virologique prolongée de 40 à 50 % sous bithérapie interféron pégylé α (P) et ribavirine (R). Une étude franco-allemande randomisée
de phase IIb a évalué l’intérêt de l’antiprotéase télaprévir (T) chez 334 patients naïfs non
cirrhotiques infectés par un virus C de génotype 1. Les patients étaient répartis en quatre
Lab’infos
bras : conventionnel (P 2a + R pendant 48 semaines), T12P12 (T et P pendant 12 semaines),
T12PR12 (T, P et R pendant 12 semaines) et T12PR24 (T, P, R pendant 12 semaines, puis
P + R pendant 12 semaines supplémentaires). À la 12e semaine, les patients ayant reçu
le télaprévir avaient plus souvent une charge virale négative que les patients traités de
manière conventionnelle. La baisse de charge virale sous télaprévir était très rapide (de
l’ordre de 5 log en 3 semaines). Seuls les patients traités dans le groupe T12PR24 avaient
plus fréquemment une réponse virologique prolongée (ARN négatif 6 mois après l’arrêt du
traitement) par rapport au bras conventionnel (69 % contre 46 %). Cela était principalement lié à un taux de rechutes faible (14 % dans le bras T12PR24) qui contrastait avec les
autres bras avec télaprévir (48 % et 30 % dans les bras T12P12 et T12PR12). Ces rechutes
étaient associées à la survenue de résistances au télaprévir. La tolérance du télaprévir était
acceptable, avec cependant la survenue de rashs sévères dans 5 % des cas qui ont dû faire
stopper le télaprévir.
Commentaire
Cette étude démontre les excellents résultats
obtenus par la trithérapie T, P, R avec un taux
de réponse virologique prolongée de 69 % en
réduisant la durée de traitement par interféron
et ribavirine à 24 semaines. Elle confirme également la nécessité de l’utilisation de la ribavirine
pour empêcher la rechute et l’émergence de résistances. De futures études devront évaluer les excellents résultats de cette molécule chez des patients
difficiles à traiter (cirrhotiques, non répondeurs).
Bien que les résultats à long terme ne soient pas
encore connus, le télaprévir se positionne comme
une molécule très attractive dans le traitement de
l’hépatite C. Les résultats de l’étude de phase III
sont attendus avec la plus extrême impatience !
Référence
Hézode C, Forestier N, Dusheiko G et al. Telaprevir and peginterferon with or without ribavirin for chronic HCV infection. N Engl J Med 2009;360(18):1839-50.
Les médecines alternatives aussi décevantes
que les traitements classiques pour les malades
souffrant de TFI
Une enquête nationale menée auprès d’environ
3 000 malades souffrant de troubles fonctionnels intestinaux s’est intéressée à l’emploi des traitements alternatifs
et à la satisfaction des patients les utilisant. Un patient
sur deux y avait eu recours, avec, par ordre décroissant
les probiotiques (les deux tiers des malades), l’homéopathie, l’ostéopathie, la relaxation, la phytothérapie,
l’acupuncture, la psychothérapie, les cures thermales,
la sophrologie et l’hypnothérapie. Les facteurs prédictifs
de recours à ces méthodes étaient le sexe féminin, l’ancienneté de la maladie, l’anxiété/dépression. En cotant
96 | La Lettre de l’Hépato-gastroentérologue • Vol. XII - n° 3 - mai-juin 2009
le niveau de satisfaction sur une échelle de 1 à 10, les
traitements conventionnels obtenaient un score de 4,9,
les probiotiques de 4,4, l’homéopathie de 3,6. Les moins
satisfaisants étaient la sophrologie et l’hypnothérapie.
En conclusion : un recours fréquent à des méthodes non
traditionnelles, mais une satisfaction non supérieure.
Enquête menée à l’initiative des laboratoires IPRAD
(Hagege H et al. Gastroenterol Clin Biol 2009;33[Hors
série]1:A35).
M.A. Bigard
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