5/100. TRAITEMENT T R 26/08/02 A I 14:55 T E Page 100 M E N T S D I F F I C I L E S Adénocarcinome pancréatique : place actuelle de la chimiothérapie et de la radiochimiothérapie concomitante ● D. Smith* adénocarcinome pancréatique demeure un défi extrêmement difficile pour le clinicien. Quel que soit le stade évolutif, il nous faut prendre en charge une maladie le plus souvent incurable. Soulager les symptômes de la maladie et son retentissement psychologique constitue un objectif que les récentes avancées scientifiques sont loin d’avoir complètement atteint. Y a-t-il une place pour un traitement complémentaire de la chirurgie ? Quel est le meilleur traitement palliatif d’une tumeur localisée, doit-on proposer une chimiothérapie palliative devant une évolution métastatique ? Ces aspects seront successivement abordés au cours de cet exposé. Nous excluons de notre propos les adénocarcinomes de l’ampoule de Vater, dont le génie évolutif est différent. L’ QUELLE EST LA PLACE DU TRAITEMENT ADJUVANT ? La résection chirurgicale reste le traitement de référence de l’adénocarcinome pancréatique. Pour 5 à 20 % des patients jugés opérables lors du diagnostic, seulement 15 à 30 % bénéficient d’une exérèse satisfaisante (1). Au total, la résection chirurgicale à visée curative n’est réalisée que chez 10 % des malades environ. La survie médiane des patients dont la résection est carcinologiquement satisfaisante est de l’ordre de 12 mois, avec 20 à 25 % des patients en vie à 5 ans dans les séries les plus optimistes. Le pronostic extrêmement sombre, même dans ces formes théoriquement favorables, a conduit à proposer des compléments thérapeutiques à la chirurgie. La chimiothérapie Les piètres résultats de la chimiothérapie dans les formes métastatiques n’ont pas justifié la réalisation d’essais de phase III de chimiothérapie postopératoire. Un seul essai de faible effectif a testé l’intérêt d’une polychimiothérapie associant doxorubicine, 5-fluoro-uracile (5FU) et mitomycine C par rapport à la chirurgie seule (2). S’il montre une différence significative à un et 2 ans, il n’y a pas de différence significative de survie à 5 ans (4 % versus 8 %) (tableau I). Ces données sont trop ténues pour justifier d’appliquer ce protocole en routine. * service d’hépatogastroentérologie, CHU Haut-Lévêque, Pessac. 100 Tableau I. 5FU : 5fluoro-uracile, Doxo : doxorubicine ; MMC : mitomycine C (Bakkevold, 1995). Protocole n Décès toxiques Survie à 5 ans • pas de chimiothérapie 31 – 8% • 5FU+DOXO+MMC 30 1 4% La radiothérapie La radiothérapie externe adjuvante postopératoire n’a jamais fait l’objet d’une étude randomisée. De même, l’irradiation peropératoire n’a, à ce jour, jamais été évaluée dans une étude contrôlée d’effectif suffisant. La comparaison des résultats obtenus après radiothérapie peropératoire aux résultats de la chirurgie seule laisse supposer une amélioration du contrôle local en diminuant le taux de rechute locale sans obtenir de gain sur la survie globale (3). La radiochimiothérapie concomitante En complément de la chirurgie, le Gastro-Intestinal Study Group a démontré dans un essai de faible effectif la supériorité du traitement postopératoire (radiothérapie combinée au 5FU continu) sur la chirurgie seule (4). Les auteurs rapportent une amélioration du contrôle local et un doublement du taux de survie à 2 ans. Ces résultats n’ont cependant pas été confirmés par un essai contrôlé européen qui testait chez 228 patients des modalités thérapeutiques comparables (5). Les résultats préliminaires montraient une différence en faveur du traitement adjuvant sans atteindre la significativité (23,5 mois versus 19, et 42 % de survie à 2 ans versus 50 % pour le bras traité) (tableau II). Il ressort toutefois des séries prospectives non comparatives un avantage en termes de contrôle local ne générant qu’un bénéfice faible en survie. Les schémas thérapeutiques employés ne sont cependant pas optimaux, la radiothérapie est administrée en split course et ne comporte qu’une sensibilisation par du 5FU délivré en bolus les trois premiers jours de chaque série d’irraLa Lettre de l’Hépato-Gastroentérologue - no 2 - vol. III - avril 2000 5/100. TRAITEMENT 26/08/02 14:55 Page 101 Tableau II. Traitement adjuvant postopératoire des adénocarcinomes pancréatiques (essais de phase III). GITSG Série complémentaire EORTC* Schéma thérapeutique n Survie médiane (mois) RT + 5FU chirurgie seule 22 21 20 11 RT + 5FU 30 18 RT + 5FU chirurgie seule 228 23,5 19 Survie à 2 ans Survie à 5 ans 18 % 7% 46 % p = 0,22 50% 42 % * 45 % d’adénocarcinomes périampullaires. diation. Une association radio et chimiothérapie moderne comprendra une radiothérapie administrée en continu délivrant une dose de 45-50 Gy associée à une combinaison 5-fluoro-uracile en continu et cisplatine en bolus les première et cinquième semaines de radiothérapie. L’essai ESPAC récemment terminé a inclus 380 patients dans quatre bras testant les différentes combinaisons : chirurgie, radiochimiothérapie concomitante, radiothérapie adjuvante postopératoire et chimiothérapie adjuvante postopératoire par 5FU-acide folinique. Vers un nouveau concept : un traitement néo-adjuvant La forte toxicité et les résultats insuffisants des traitements postopératoires ont conduit certaines équipes à proposer un traitement préopératoire. En effet, en situation postopératoire, près d’un quart des patients ne recevront pas le traitement du fait de la morbidité de la chirurgie ou seront traités après un délai de récupération trop long pour espérer une stérilisation de la zone d’exérèse par la radiothérapie. Limiter le risque d’ensemencement peropératoire, appliquer le traitement en territoire bien oxygéné, éviter une exérèse inutile aux patients en diffusion métastatique rapide sont des arguments en faveur d’une radiochimiothérapie néo-adjuvante. Plusieurs études de phase II ont montré la faisabilité de cette technique, dont la tolérance est acceptable et qui ne complique pas les suites opératoires (6, 7) ; le contrôle local apparaît alors renforcé, sans impact majeur sur la survie, compte tenu de la forte propension de ces tumeurs à développer rapidement des métastases hépatiques. En France, une étude de phase II est en cours, sous l’égide de la Société Française de Radiothérapie et d’Oncologie (SFRO) et de la Fondation Française de Cancérologie Digestive (FFCD). L’intérêt d’une telle approche devra être confirmé en phase III avant de l’appliquer hors essai thérapeutique. Quelle attitude hors essai thérapeutique ? Les résultats insuffisants des approches postopératoires ne permettent pas d’en faire un standard, le traitement préopératoire des formes résécables d’emblée n’est pas justifié hors essai thérapeutique (standards, options, recommandations de la Fédération Nationale des Centres de Lutte contre le Cancer). La Lettre de l’Hépato-Gastroentérologue - no 2 - vol. III - avril 2000 TRAITEMENT DES FORMES MÉTASTATIQUES Intérêt de la chimiothérapie palliative Le pronostic spontané de ces patients est en moyenne de 2 à 3 mois. En dehors des patients dont l’état général ne permet aucun traitement (OMS 3 ou 4, aucune activité possible, alitement supérieur à 50 % des heures de veille) et dont l’espérance de vie est inférieure à 2 mois, la question se pose de l’intérêt d’une chimiothérapie dans ce contexte. • Peut-on espérer un gain de survie ? Trois des six études contrôlées qui ont comparé une chimiothérapie à un bras contrôle recevant uniquement des soins palliatifs, ont montré un bénéfice significatif en survie. Dans les deux études les plus récentes, ce gain est de l’ordre de 4 mois (8, 9, 10) (tableau III). Tableau III. Schéma thérapeutique n Survie (mois) p Mallison pas de traitement Polychimiothérapie 19 21 3 11 p < 0,001 Palmer pas de traitement 5FU + DOXO + MMC 20 23 4 8 p = 0,05 Glimelius pas de traitement 5FU + AF ± VP16 29 24 2,5 6 p = 0,05 5FU : 5-fluoro-uracile ; AF : acide folinique ; Doxo : doxorubicine ; VP16 : étoposide. • Peut-on améliorer la qualité de vie ? Une étude de la qualité de vie au moyen du questionnaire EORTC QLQC30 a complété l’étude de Glimélius (10). La chimiothérapie améliorait la qualité de vie de façon significative par rapport au bras contrôle, puisque 38 % des patients traités, versus 13 %, avaient une qualité de vie jugée bonne. Quarante-trois pour cent des patients sous chimiothérapie bénéficiaient d’une période asymptomatique ou voyaient leurs symptômes s’améliorer en l’absence de toxicité sévère, versus 12 % dans le groupe traité par soins palliatifs. 101 5/100. TRAITEMENT T R 26/08/02 A I 14:55 T E Page 102 M E N T Ainsi, la survie sans détérioration de la qualité de vie était significativement plus longue dans le bras traité (4 mois versus 1 mois). Palmer (9) a évalué le score d’anxiété et de dépression chez 31 patients : la chimiothérapie a permis de diminuer le syndrome dépressif mais n’a pas influé sur l’anxiété. • Peut-on améliorer les symptômes ? L’extrême intensité des symptômes de l’adénocarcinome pancréatique, les douleurs, le retentissement physique et psychologique souvent majeur ont conduit Rothenberg à proposer un score original fondé sur l’évaluation de paramètres cliniques (11) : état général, intensité des douleurs et consommation d’antalgiques, courbe pondérale. La gemcitabine, dans une étude contrôlée (12), comparée au 5FU en bolus hebdomadaire, s’est avérée légèrement supérieure en termes de survie (4,4 mois versus 5,6 mois) mais surtout en termes de bénéfice clinique, puisque 22 % des patients sous gemcitabine, versus 5 % (p < 0,05), présentaient une amélioration du score. • Comment évaluer l’efficacité du traitement ? Quelle que soit la molécule utilisée, le taux de réponse objective (réduction du volume supérieure à 50 %) ne dépasse pas 15 % (1). Cependant, ces résultats sont probablement sousestimés du fait des difficultés de mesure de la taille d’une tumeur pancréatique d’évolution purement loco-régionale (difficultés d’apprécier précisément les limites de la tumeur, réaction fibreuse de la tumeur et parfois de ses métastases qui minore la réduction de taille induite par le traitement). Ainsi, l’efficacité du traitement sera aujourd’hui plus volontiers évaluée par la survie et l’amélioration des symptômes, selon l’algorithme de Rothenberg qui définit le bénéfice clinique comme un objectif essentiel du traitement. Compte tenu de l’extrême sévérité de la maladie, les médianes de survie sont le plus souvent courtes, et le pourcentage de survivants à long terme est une mesure bien souvent intéressante à considérer, puisque certains patients survivront un à 2 ans sous chimiothérapie ou après radiothérapie. Monochimiothérapie • Le 5-fluoro-uracile Le 5FU est la molécule de référence testée maintes fois dans cette localisation (1). Aucune molécule n’avait jusqu’à présent permis d’obtenir des résultats supérieurs. On peut toutefois considérer que l’efficacité du 5FU est mineure, si l’on en juge S D I F F I C I L E S par les résultats des derniers essais où le 5FU, administré en bolus 5 jours toutes les 6 semaines, ne donne aucune réponse objective (13). Dans un vaste essai européen, le 5FU administré en perfusion continue de 225 mg/m2/jour, 8 semaines sur 9, n'a permis d'obtenir que 1 % de réponse objective et une médiane de survie de 22 semaines chez 280 patients (14). La meilleure modalité d’administration du 5FU n’a cependant pas été bien évaluée dans cette indication. L’expérience du cancer colorectal a montré un avantage significatif par la modulation du 5FU par l’acide folinique. La demi-vie très brève du 5FU et son action spécifique sur les cellules en phases S confortent son utilisation en perfusion continue qui permet une augmentation de dose sans majorer la toxicité (tableau IV). • Efficacité des nouvelles drogues : la gemcitabine En monothérapie seule, la gemcitabine (2’2’- difluorodéoxycytidine) a montré un bénéfice clinique substantiel malgré un taux de réponse objective très faible, le plus souvent inférieur à 10 % (11, 12, 15) (tableau V). Plusieurs essais ont confirmé son efficacité en première et deuxième ligne de traitement, ainsi que sa supériorité par rapport au 5FU (16). Dès le début du développement de ce nouvel analogue nucléosidique, une mauvaise concordance est apparue aux investigateurs entre le faible taux de réponse objective et les fréquentes améliorations symptomatiques constatées chez les patients dont le volume tumoral demeurait stable. Un algorithme de mesure du bénéfice clinique a alors été élaboré, rendant compte d’une manière simple et aisément reproductible des principaux symptômes de la maladie. Les deux paramètres principaux sont : – l’évaluation de la douleur quantifiée par la consommation d’antalgiques et l’intensité de la douleur sur une échelle visuelle analogique ; – l’évaluation de l’état général, chez les patients dont l’indice de Karnofsky est inférieur à 80. L’évaluation du poids est un critère de mesure d’efficacité secondaire par rapport aux deux premiers paramètres. Un algorithme original permet de définir une réponse en termes de bénéfice clinique : un patient, pour être jugé répondeur, doit remplir au moins l’un des critères suivants : • diminution d’au moins 50 % de sa consommation d’antalgiques ; • et/ou diminution de 50 % de l’intensité de la douleur ; • et/ou amélioration de 20 points de l’indice de Karnofsky durant Tableau IV. Essais de phase II : efficacité des associations 5FU /acide folinique). Auteurs Drogues Effectif Réponses Survie Acide folinique perfusion continue 5FU bolus 22 0 – De Caprio 1991 (20) Acide folinique bolus 5FU bolus 42 3 (7 %) 6,2 mois Bruckner 1988 (21) Acide folinique bolus 5FU bolus 8 4 – Weinerman 1994 (19) Acide folinique bolus 5FU bolus 30 3 (13 %) 4 mois Crown 1991 (18) 102 La Lettre de l’Hépato-Gastroentérologue - no 2 - vol. III - avril 2000 5/100. TRAITEMENT 26/08/02 14:55 Page 103 Tableau V. Gemcitabine : résultats des essais de phase II. Taux de réponse Survie (mois) 32/32 (6,3 %) 6,3 5/44 (11 %) 5,6 6/57 (10,5 %) 3,8 Carmichæl Casper Rothenberg* * Patients réfractaires au 5FU. au moins 4 semaines sans détérioration des autres paramètres. Parmi les patients dont l’intensité de la douleur, la consommation d’antalgiques et l’état général restent stables, une prise pondérale supérieure à 7 % peut faire considérer le patient comme répondeur (tableau VI). L’évaluation du bénéfice clinique au moyen de cette échelle a donc constitué l’objectif principal d’une étude comparative randomisée en simple aveugle entre la gemcitabine et le 5FU en bolus hebdomadaire (12). La gemcitabine est administrée à la posologie de 1 000 mg/m2 de façon hebdomadaire les sept premières semaines, puis après une semaine de repos, trois semaines sur quatre. Cent soixante patients porteurs d’un adénocarcinome pancréatique prouvé histologiquement ont été inclus dans cette étude. Cent vingt-six ont été randomisés. Ces patients étaient symp- consommation d'antalgiques tomatiques : 70 % des patients de chaque bras avaient un indice de Karnofsky inférieur à 70 % ; 95 % une consommation d’antalgiques supérieure à 10 mg d’équivalent morphine/jour ; et 70 % une intensité de la douleur supérieure à 20 sur une échelle de 100. Dans le groupe gemcitabine, 15 patients sur 63, versus 5 dans le groupe 5FU, ont été considérés comme répondeurs selon la méthodologie de l’essai. Ces patients ont tous vu leur douleur diminuer, 4 sur les 15 ont augmenté leur indice de Karnofsky, et 11 ont gardé un état général stable, versus un et 2 respectivement dans le bras 5FU. Un seul patient, déjà considéré comme répondeur, a vu son poids augmenter sous gemcitabine. Le pourcentage de répondeurs est significativement supérieur dans le bras gemcitabine (23,8 versus 4,8 p = 0,0022). Le temps médian d’apparition du bénéfice clinique est de 7 semaines, avec une durée moyenne de réponse de 18 semaines sous gemcitabine. La survie sans progression et la survie globale sont significativement allongées chez les répondeurs, quel que soit le traitement reçu (3,7 mois versus 1,6 mois pour la survie sans progression, et 10,7 mois versus 4,8 pour la survie globale) (tableau VII, p. suivante). La toxicité de la gemcitabine est faible, principalement hématologique. Ainsi, l’incidence des neutropénies grade 4 (< 500 granulocytes/mm3) est de 6,9 %, non différente du 5FU (3,3 %). Une anémie grade 3-4 était notée chez 10 %, et 17 patients sur 63 ont nécessité des transfusions (tableau VIII, p. suivante). intensité de la douleur DOULEUR amélioration de la douleur et/ou de l'état général RÉPONDEUR indice de Karnofsky ÉTAT GÉNÉRAL stabilité des deux paramètres aggravation de la douleur et/ou de l'état général NON RÉPONDEUR POIDS augmentation de poids > 7% poids stable ou diminué RÉPONDEUR NON RÉPONDEUR Tableau VI. Évaluation du bénéfice clinique. La Lettre de l’Hépato-Gastroentérologue - no 2 - vol. III - avril 2000 103 5/100. TRAITEMENT T R 26/08/02 A I 14:55 T E Page 104 M E N T S D I F F I C I L E S Tableau VII. Gemcitabine versus 5FU. Survie à 1 an (%) Survie médiane (mois) Survie sans progression (semaines) Bénéfice clinique (%) Taux de réponse objective (%) Gemcitabine 18 5,6 9 23,8 5,4 5 FU 2 4,4 4 4,8 0 0,0025 0,0025 0,0002 0,0022 p L’efficacité et la bonne tolérance s’avèrent reproductibles en pratique. Ainsi, aux États-Unis plus de 3 000 patients ont été traités en compassionnel avant l’accord de commercialisation par la FDA (juin 1996) (17). Deux mille trois cent quatre-vingt dossiers sont exploitables, 80 % de ces patients étaient métastatiques. Le score d’évaluation était simplifié, puisqu’il s’agissait d’une échelle verbale avec sept niveaux d’intensité de la douleur et six paliers d’antalgiques. L’algorithme était cependant identique. La survie médiane était de 4,8 mois, avec une probabilité de survie de 21 % à 9 mois et de 15 % à 12 mois. Chez les patients naïfs, la survie est comparable aux résultats des études contrôlées : 5,1 mois, versus 4,4 mois chez les patients déjà traités. Enfin, le bénéfice tel qu’il a été évalué par les thérapeutes était obtenu chez 18,4 % des patients après quatre cycles de traitement. Seulement 5 % des arrêts thérapeutiques étaient liés à la toxicité, et seuls les effets indésirables importants ont été rapportés, pour la plupart inférieurs à 10 %. • Autres molécules Le docetaxel a fait l’objet de plusieurs études de faibles effectifs dont les résultats sont discordants. Les taux de réponse de 20 % n’ont pas été confirmés (22). Androulakis rapporte seulement deux réponses chez 33 patients et une survie de 36 semaines (23) avec 36 % de survivants à un an. Malgré sa toxicité héma- tologique, le docetaxel semble apporter un bénéfice clinique et devra être évalué en association. L’irinotecan a permis d’obtenir un taux de réponse de 9 % et une survie médiane de 5,2 mois chez 34 patients (35). LES POLYCHIMIOTHÉRAPIES De très nombreuses études ont été publiées, comparant pour la majorité d’entre elles de petits nombres de patients. Certaines études ont débuté avant 1980 et utilisent des critères d’évaluation que l’on jugerait certainement obsolètes aujourd’hui. Certains résultats encourageants n’ont pas été confirmés ultérieurement, et les comparaisons de ces polychimiothérapies entre elles et avec le 5FU seul n’ont pas permis de détrôner le 5FU qui reste le traitement de référence (1). L’association 5FU/cisplatine En monothérapie, le cisplatine est peu efficace (1) ; il existe cependant une synergie importante avec le 5FU qui a conduit à évaluer cette association dans plusieurs études de phase II et de phase III (13, 24, 25, 27). Les résultats en phase II permettaient d’obtenir un taux de réponse élevé (26 % pour Rougier), avec une médiane de survie globale de 7 mois et pour certains une amélioration de la qualité de vie Tableau VIII. Toxicité de la gemcitabine. Grade 1 Grade 2 Grade 3 Grade 4 Toxicité clinique de la gemcitabine (%) Nausées 28 22 9 3 Diarrhées 17 4 1 0 Fièvre 22 7 0 0 Rash cutané 17 6 0 0 Alopécie 16 1,6 0 0 Toxicité hématologique Neutropénie 10 26 19 7 Thrombopénie 16 21 9,7 0 30,9 24,2 6,5 3,2 Anémie 104 La Lettre de l’Hépato-Gastroentérologue - no 2 - vol. III - avril 2000 5/100. TRAITEMENT 26/08/02 14:55 Page 105 (24, 27). Ces résultats encourageants ont conduit la Fédération Nationale des Centres de Lutte contre le Cancer (FNCLCC) à réaliser une étude de phase III qui comparait l’association cisplatine 100 mg/m2 suivi d’une perfusion continue de 5FU 1 000 mg/m2 sur 120 heures au 5FU en bolus 5 jours toutes les 6 semaines (13). Deux cent dix-sept patients ont été randomisés. Il s’agissait pour 80 % d’entre eux de formes métastatiques au pronostic extrêmement péjoratif. Ainsi, 25 % des patients de chacun des bras n’ont pu recevoir le traitement ou n’ont reçu qu’un cycle de traitement. Seulement 42 % des patients dans le bras cisplatine-5FU et 31 % dans le bras 5FU ont reçu plus de deux cycles de traitement. Aucune réponse objective n’a été observée dans le bras 5FU en bolus, 12 % dans le bras cisplatine -5FU (p < 0,01). Il existe un net avantage en survie sans progression dans le bras cisplatine-5FU (19 % versus 6 % à 6 mois) et un doublement du taux de survie à un an, sans que la différence de survie globale ne soit cependant statistiquement significative (17 % versus 9 % ; p = 0,08). La toxicité est nettement majorée dans le bras comportant le cisplatine, avec 48 % de toxicité grades 3-4, versus 20 % pour le 5FU (p = 0,001) et 4 décès toxiques. Le cisplatine apporte un avantage par rapport au 5FU, même si sa forte toxicité contrebalance les bénéfices potentiels de l’association. La modulation du 5FU par l’acide folinique permettrait non seulement un gain en efficacité comme il a été démontré dans le cancer colorectal mais pourrait également limiter la toxicité. Ainsi, dans l’étude d’André (25), qui administre chez 48 patients le 5FU en perfusion de deux heures après une injection de 200 mg/m2 d’acide folinique, on retrouve un plus faible taux de mucite et de leucopénie. Une étude de phase II randomisée a comparé le cisplatine administré en bolus, suivi du 5FU selon deux modalités, soit en perfusion continue sur 5 jours, soit en bolus de 400 mg/m2, précédé d’une injection de 200 mg/m2 d’acide folinique. Le taux de mucite est significativement diminué dans le bras modulé (16 % versus 4 %) sans différence dans le taux de réponse (26). Ainsi, la combinaison du cisplatine et du LV5FU2, qui allie tolérance et maintien d’une dose-intensité efficace de 5FU, mériterait d’être évaluée dans cette indication. Autres associations • Gemcitabine/5FU Cette combinaison a été évaluée dans une étude de phase II qui associait le 5FU, l’acide folinique et la gemcitabine (28) (FOLFUGEM, GERCOR). La synergie entre le 5FU et la gemcitabine permet d’obtenir 17,5 % de réponse objective, un bénéfice clinique chez 50 % des patients et une médiane de survie de 8 mois au prix d’un surcroît significatif de toxicité (alopécie grades 2-3 pour 100 % des patients, 22 % de neutropénies conduisant à une réduction des doses et un report du traitement pour près de la moitié des patients). L’association 5FU en perfusion continue et gemcitabine hebdomadaire offre des résultats similaires. • Cisplatine/gemcitabine Cette association donne également des résultats encourageants, trois études de phase II ont été présentées à l’ASCO, dont une étude randomisée qui comparait la combinaison à la gemcitabine en monothérapie. La survie sans progression et le taux de réponse sont significativement en faveur de l’association, la survie globale est augmentée sans atteindre la significativité (21 semaines versus 34). Le bénéfice clinique est comparable dans les deux bras (48 % versus 54 %), alors que la toxicité est majorée par l’association (19 % de neutropénies grades 3 et 4, versus 11 % pour la gemcitabine seule). D’autres associations sont en cours d’évaluation : le protocole ECF, dans une étude de phase III européenne, les combinaisons docetaxel-cisplatine et gemcitabine-oxaliplatine, dans des études de phase II. La FFCD débutera prochainement un essai à quatre bras comparant le LV5FU2 et la gemcitabine, avec ou sans cisplatine. On peut donc considérer aujourd’hui que deux schémas thérapeutiques différents (gemcitabine et 5FU/cisplatine) ont démontré leur supériorité par rapport au 5FU en bolus. L’efficacité reste cependant bien modeste, même si pour de rares patients la chi- Phase II testant la combinaison cisplatine/gemcitabine dans l’adénocarcinome pancréatique. Auteurs n Schémas thérapeutiques % réponses SSP (mois) S médiane Heinemann et coll. pASCO 99, Abs 1052 41 Gemcitabine 1 000 mg/m2 3 sem/4 CDDP 50 mg/m2 J1J15 1 3 11,5 4,3 8,3 Philip et coll. pASCO 99, Abs 1053 27 Gemcitabine 1 000 mg/m2 3 sem/4 CDDP 50 mg/m2 J1J15 2 6 36,4 6,2 7,4 Colucci et coll. pASCO 99, Abs 961 51 Gemcitabine 1 000 mg/m2 S1 à S7 puis 3 sem/4 1 3 11 p = 0,03 8 sem 21 sem 48 % 52 sem/4 et CDDP 25 mg/m2 3 sem/4 0 0 31 16 sem 34 sem 54 % La Lettre de l’Hépato-Gastroentérologue - no 2 - vol. III - avril 2000 Réponse CR PR Bénéfice clinique 105 5/100. TRAITEMENT T R 26/08/02 A I 14:55 T E Page 106 M E N T miothérapie peut véritablement transformer le vécu de la maladie et augmenter significativement la survie. Cela justifie un recours mesuré à ces nouveaux traitements d’autant que le coût en est extrêmement élevé. TRAITEMENT DES FORMES D'ÉVOLUTION LOCO-RÉGIONALE Dans cette situation, la médiane de survie est de l’ordre de 6 à 8, soit le double de la survie en situation métastatique (1). La stratégie thérapeutique cherchera à la fois à obtenir un contrôle local optimal afin d’éviter les complications obstructives de la maladie et à prévenir le risque d’évolution métastatique à distance par la chimiothérapie. Cela passe par une prise en charge complexe en concertation avec les différents intervenants qui harmoniseront les moyens thérapeutiques nécessaires dans l’espoir d’allonger la survie dans les meilleures conditions possibles. Ces résultats seront obtenus au mieux par une confrontation et une concertation multidisciplinaires. Association radiochimiothérapie et radiothérapie L’effet synergique de la radiothérapie et de la chimiothérapie administrées de manière concomitante apporte un bénéfice en survie bien démontré dans les études du GITSG des années soixante-dix (29, 30). Le traitement comportait alors une irradiation en split course de 2 à 3 séries de 20 Gy, espacées de 15 jours à 3 semaines, sensibilisées par le 5 FU en bolus les trois premiers jours de l’irradiation. Ce traitement a permis un doublement de la survie globale par rapport à la radiothérapie exclusive. Comparaison radiochimiothérapie et chimiothérapie Dans deux études, le même traitement concomitant a été comparé à une chimiothérapie par 5FU pour la première et à une polychimiothérapie (SMF) dans la seconde ; seule cette dernière retrouve une différence significative en survie en faveur de la radiochimiothérapie concomitante (31, 32). L’apport des nouvelles chimiothérapies conduit à tester à nouveau une stratégie agressive par radiochimiothérapie à la chimiothérapie par gemcitabine, essai actuellement mené par la FFCD. L’effet palliatif démontré de la chimiothérapie peut prendre également une place importante dans la stratégie en synergie avec la radiochimiothérapie concomitante. La meilleure séquence n’est pas déterminée. Une chimiothérapie première aurait l’avantage d’évaluer la réponse avant la radiothérapie, d’améliorer l’état général du patient et d’éviter un traitement local à un patient dont l’évolutivité tumorale va conduire à une progression métastatique rapide. Quelles associations de radiochimiothérapie ? Les traitements combinés modernes utilisent le 5FU en continu associé à une radiothérapie de 60 gy et permettent, pour une toxicité acceptable, un effet antalgique durable et une médiane de survie de 12 mois avec 19 % de survivants à 2 ans (10). Plusieurs études de phase II ont testé l’intérêt d’une association combinée cisplatine-5FU à la radiothérapie. Le 5FU peut alors 106 S D I F F I C I L E S être délivré en continu à 250 ou 300 mg/m3. Avec ce protocole, de façon exceptionnelle, certaines équipes ont pu envisager la résécabilité secondaire de la tumeur avec, pour quelques observations, des rémissions histologiques complètes sur la pièce opératoire (33-34). D’autres agents radiosensibilisants sont en cours d’évaluation, notamment le cisplatine, le taxol et la gemcitabine. CONCLUSION L’intérêt de la chimiothérapie et de la radiochimiothérapie concomitante dans l’adénocarcinome pancréatique est aujourd'hui démontré, avec un bénéfice en faveur de la gemcitabine et de la combinaison 5FU-cisplatine par rapport au 5FU en bolus. L’évaluation de l’efficacité du traitement sera avant tout clinique, nouveau concept qui ramène le clinicien au lit du malade. Ces traitements sont néanmoins des traitements anticancéreux actifs, et l’obtention d’un bénéfice clinique est directement corrélé à une prolongation de la survie sans progression et de la survie globale. ■ R É F É R E N C E S B I B L I O G R A P H I Q U E S 1. 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Lab’infos Rébétol® est maintenant disponible en pharmacie de ville Rébétol® (ribavirine en gélules de 200 mg) avait obtenu l’AMM en association avec l’interféron alpha-2 b (Viraféron®) pour le traitement de l’hépatite C chronique en mai 1999. Les patients concernés étaient les La Lettre de l’Hépato-Gastroentérologue - no 2 - vol. III - avril 2000 patients non traités et les patients rechuteurs. Le Viraféron® était disponible en pharmacie de ville et le Rébétol® en pharmacie hospitalière, ce ne facilitait pas les traitements pour les malades. Rébétol® est maintenant disponible en ville, avec une prescription initiale hospitalière par un spécialiste exerçant dans un établissement public ou privé. Pendant 6 mois, l’ordonnance peut être renouvelée par un médecin en ville ou hospitalier, généraliste ou spécialiste. La bithérapie est maintenant le traitement de référence chez les sujets naïfs et chez les rechuteurs et cette simplification de prescription permettra certainement une meilleure observance de cette thérapeutique. 107 5/100. TRAITEMENT 26/08/02 14:55 Page 108 DUSPATALIN 108