La Lettre du Cancérologue • Vol. XXII - n° 5 - mai 2013 | 191
présenté une HTA, contrôlée par un traitement
antihypertenseur, sauf chez 8 patients (dont 7
avaient une HTA à l’état basal).
Les données ont été actualisées (6), montrant une
médiane de survie globale (SG) de 29,9 mois, et
20,6 % de patients survivants à 5 ans (IC95 : 10,9-
32,4).
➤
La deuxième étude de phase II (7) a évalué
l’axitinib à la dose de 5 mg × 2/j chez 62 patients
prétraités par sorafénib. Une réponse a été observée
chez 13 patients (21 %), et une stabilisation de la
maladie constatée chez 21 patients (34 %). La
médiane de survie sans progression (SSP) était de
7,4 mois. Ces données suggèrent l’absence de résis-
tance croisée entre les 2 antiangiogéniques…
➤Le résultat d’une troisième étude japonaise (8)
chez des patients réfractaires à des cytokines a
montré un taux de réponse de 55 % et une médiane
de SSP de 12,9 mois (IC95 : 9-8-15,6).
L’étude de phase III AXIS (9) a comparé l’axitinib
au sorafénib dans les carcinomes à cellules claires
métastatiques en seconde ligne après échec d’une
première ligne (sunitinib, interféron + bévacizumab,
cytokines ou temsirolimus).
Au total, 723 patients de 22 pays, prove-
nant de 175 sites, ont été randomisés (1:1)
entre axitinib (5 mg × 2/j ; n = 361) et sora-
fénib (400 mg × 2/j ; n = 362). Il était autorisé d’aug-
menter la dose d’axitinib à 7 mg puis à 10 mg × 2/j
chez les patients sans hypertension ou sans toxicité
supérieure à un grade 2. À l’inverse, en cas de toxi-
cité, la dose pouvait être réduite à 3 mg x 2/j, voire
à 2 mg × 2/j (figure 1).
Le critère de jugement principal était la SSP, les
critères secondaires étaient la SG, le taux et la durée
de réponse, le temps jusqu’à détérioration (critère
composite intégrant décès, progression ou aggra-
vation des symptômes).
Le résultat en intention de traiter a montré une
médiane de SSP de 6,7 versus 4,7 mois, avec respec-
tivement l’axitinib et le sorafénib (HR = 0,665 ;
IC
95
: 0,544-0,812 ; p < 0,0001) [figure 2, p. 192],
et un taux d’arrêt pour intolérance de 4 versus 8 %
respectivement.
La médiane de SSP de 12,1 mois dans le groupe
des patients traités préalablement uniquement
par cytokines est similaire aux résultats retrouvés
dans les études de phase III et non inférieure à
celles rapportées pour le sunitinib (8,3 mois) et
le pazopanib (7,4 mois) dans cette situation. La
médiane de SSP de 6,5 mois dans le bras sorafénib
est également similaire à celle rapportée antérieure-
ment (10). Les résultats pour les patients prétraités
par sunitinib sont également en faveur de l’axitinib,
mais avec une SSP moindre (figure 3, p. 192).
Le taux de RO par revue indépendante était de
19 % pour l’axitinib versus 9 % pour le sorafénib
(p = 0,0001), avec des durées de réponse respecti-
vement de 11,0 versus 10,6 mois.
Il n’a été enregistré aucun décès toxique. Les princi-
paux effets indésirables ont été les diarrhées, l’HTA,
la fatigue, une anorexie, une dysphonie, une hypo-
thyroïdie survenant dans plus de 30 % des cas avec
l’axitinib, une érythrodysplasie palmoplantaire, une
alopécie et des rashs dans le bras sorafénib. Dans
le bras axitinib, 9 % des patients ont présenté une
élévation de l’hémoglobine (polyglobulie), 32 %
une élévation de la thyréostimuline (TSH) supé-
rieure à 10 UI/l. Au total, 95 patients (27 %) dans
le bras axitinib et 48 (14 %) dans le bras sorafénib
ont dû avoir une supplémentation en hormones
thyroïdiennes.
Une synthèse paradoxale par l’axitinib de la synthèse
érythropoïétine avait déjà été rapportée (11).
Les taux d’anémie (52 versus 35 %) et d’hypo-
phosphatémie (50 versus 13 %) étaient plus impor-
tants avec le sorafénib.
La dose-intensité moyenne était de respectivement
99 versus 92 %. La dose a été augmentée au-delà
de 5 mg × 2/j chez 132 patients (37 %) traités par
axitinib.
L’axitinib inhibe sélectivement les récepteurs 1, 2 et 3 du VEGF
(Vascular Endothelial Growth Factor)
.
Dans l’étude de phaseIII AXIS, qui le compare au sorafénib, il augmente significativement la survie sans
progression ; il est maintenant enregistré comme traitement de deuxième ligne du cancer du rein méta-
statique à cellules claires.
Mots-clés
Cancer du rein
métastatique
Carcinome à cellules
claires
Inhibiteur VEGFR
Axitinib
Summary
Axitinib selectively inhibits
vascular endothelial growth
factors receptors (VEGFR) 1,
2, 3. It resulted in significantly
longer progression-free survival
compared with sorafenib in
the phaseIII trial AXIS and is
now licensed as a second-line
therapy in patients with meta-
static renal clear cell carcinoma.
While cross-trial comparisons
are challenging, the axitinib
data for the cytokine-refractory
subgroup compare favourably
with similar patient populations
treated with sunitinib (about
8,3 months) or pazopanib(7,4
months). For sorafenib, the
median progression-free
survival of 6.5 months observed
in the cytokine-refractory
subgroup is consistent with
previous phase III results.
Keywords
Metastatic kidney cancer
Clear cell carcinoma
VEGFR inhibitor
Axitinib
Figure 1. Essai de phase III AXIS : cancer du rein métastatique en deuxième ligne (9).
Randomisation stratifiée selon le PS (ECOG) et le type de traitement antérieur
* Dose de départ de 5 mg × 2/j avec option de titration de dose jusqu’à 10 mg × 2/j.
Cancer du rein métastatique
Après première ligne
Axitinib 5 mg × 2/j*
Sorafénib 400 mg × 2/j
R
1:1