ASCO 2007
Cancers bronchiques
255
400
350
450
300
Années
200
250
100
150
0
50
1980 1982 1984 1986 1988 1990 1992 1994 1996 1998 2000 2002 2004
CPC
CBNPC
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histologies
Figure 4.
Évolution du nombre de résumés “poumon” à l’ASCO.
La Lettre du Cancérologue - Vol. XVI - n° 6-7 - juin-juillet 2007
chirurgie versus 4 dans le groupe chirurgie seule. En dépit
d’une amélioration à la fois de la survie globale et de la survie
sans progression, la diff érence reste statistiquement non signi-
fi cative. Cette absence de signifi cation statistique s’explique
certainement par l’insuffi sance du nombre de patients, mais
aussi par une survie du groupe contrôle meilleure que celle
prévue sur le plan statistique.
L’étude IFCT 0002 est une phase III multicentrique compa-
rant deux schémas d’administration de la chimiothérapie. Les
patients sont traités soit par deux cycles de chimiothérapie
avant l’intervention et éventuellement deux autres cycles après
la chirurgie en cas de réponse, soit par deux cycles avant l’inter-
vention suivis éventuellement à nouveau de deux autres cycles,
toujours avant l’intervention chirurgicale. La chimiothérapie
comporte soit une association de carboplatine + paclitaxel,
soit une association de cisplatine + gemcitabine. Les résultats
préliminaires de cette étude sont présentés avec l’inclusion de
528 patients. L’analyse montre un taux de réponse à la chimio-
thérapie comparable, avec 52,3 % pour cisplatine + gemcitabine
versus 49,2 % pour carboplatine + paclitaxel. L’administration
de plus de deux cures de chimiothérapie n’améliore pas le taux
de réponse clinique ni de réponse pathologique sur la pièce
opératoire. En revanche, la compliance à l’administration de
la chimiothérapie est bien meilleure quand celle-ci est admi-
nistrée en préopératoire (90,4 % versus 75,2 %, p = 0,0011). On
remarque, d’une part, la quasi-absence de décès toxiques (1/528),
ce qui diff ère des données observées dans les chimiothérapies
adjuvantes, et, d’autre part, un chiff re de mortalité postopé-
ratoire d’environ 3 %, non infl uencé par le nombre de cycles
de chimiothérapie préopératoire. Dans la même thématique,
les résultats préliminaires de l’étude espagnole NATCH ont
été publiés (abstract 7578). Cette étude a inclus 625 patients
de stades IA à IIA dans 3 bras : soit chirurgie (211 patients),
soit chimiothérapie préopératoire par paclitaxel + carboplatine
(203 patients), soit la même chimiothérapie administrée en
situation adjuvante (211 patients). Seule la population traitée en
préopératoire a été présentée. Les stades IB représentent 65 % des
patients. Le taux de réponse à la chimiothérapie préopératoire
est de 58,7 %, et on observe 6 % de progression sous chimiothé-
rapie. Le taux de réponse complète sur la pièce opératoire est
de 8,8 %. Il y a 11 % de neutropénies de grade 3-4. Les résultats
défi nitifs sont attendus pour 2009, mais, déjà, G. Scagliotti, dans
la discussion sur ce thème, évoque l’absence de diff érence dans
les deux modalités de chimiothérapie.
Le bien-fondé du néo-adjuvant est discuté, l’un de ses prin-
cipaux intérêts étant de pouvoir être administré à un plus
grand nombre de patients que les traitements adjuvants. Une
méta-analyse des traitements néo-adjuvants a été publiée
(19). Celle-ci donne, au global, un hazard-ratio de 0,82
(IC95 : 0,69-0,97) en faveur de l’approche néo-adjuvante.
Il est probable qu’aucune étude ne résolve la question du
meilleur moment pour administrer la chimiothérapie : avant
ou après la chirurgie. La question n’est d’ailleurs probablement
plus d’actualité : cette modalité est largement répandue en
pratique courante. Son choix varie selon les écoles de pensée
et selon les options thérapeutiques des équipes chirurgicales,
qui, souvent, préfèrent ne pas retarder le moment de l’in-
tervention, celle-ci restant, en 2007, la partie fondamentale
du traitement. Enfin, d’autres questions scientifiquement
plus importantes ont pris le devant de la scène. On peut
citer, en particulier, la place de la pharmacogénomique, de
la génomique ou de la protéomique dans la sélection des
patients, tout comme la place des traitements ciblés, qu’ils
visent l’EGFR ou l’angiogenèse.
TRAITEMENT DES CARCINOMES
À PETITES CELLULES PULMONAIRES
Le traitement des carcinomes à petites cellules pulmonaires
(CPC) a été l’objet d’une présentation en session plénière. Cette
présentation sort un peu de l’ombre une maladie dont l’incidence
a diminué ces dernières années et qui, en l’absence de progrès
thérapeutique, est en passe de devenir une maladie orpheline. La
courbe des abstracts de l’ASCO ces dernières années témoigne
du manque d’intérêt pour cette maladie (fi gure 4). Le traite-
ment de première ligne des carcinomes à petites cellules a peu
évolué, il repose sur l’association de cisplatine + étoposide, à
laquelle on ajoute une radiothérapie thoracique la plus précoce
possible dans les formes limitées de la maladie. La question de la
radiothérapie prophylactique cranioencéphalique a été résolue
dans les formes limitées de la maladie, où ce traitement est
indiqué chez les patients en réponse. Dans les formes étendues,
cette question reste débattue ; une méta-analyse récente (20)
évaluait le bénéfi ce potentiel en survie à 5,4 % à 3 ans. Une étude
de l’EORTC a comparé l’irradiation prophylactique cérébrale
(IPC) à l’absence de traitement chez les patients porteurs de
formes étendues en réponse après chimiothérapie (abstract 4).
Le critère de jugement était l’apparition de métastases céré-
brales symptomatiques. Deux cent quatre-vingt-six patients ont
été randomisés, 143 dans le groupe IPC et 143 dans le groupe
contrôle. La tolérance de la radiothérapie était bonne, avec 29 %