Pierre Amarenco Rédacteur en chef Hôpital Lariboisière, Paris é d i t o r i a l 4 À nos correspondants et à nos patients ■ P. Amarenco* au nom du comité de rédaction Toute nouvelle entreprise a un sens et porte un message. Nous avons voulu créer Correspondances en neurologie vasculaire pour répondre à un formidable besoin d’information et proclamer l’existence de cette nouvelle discipline médicale. La prise de conscience que 150 000 nouveaux patients, chaque année, sont atteints d’infarctus ou d’hémorragie cérébrale a gagné nos administrations et leurs tutelles. Elles savent désormais que ces malades ne peuvent plus rester les parents pauvres de la médecine, et de la neurologie en particulier, sans structures de soins spécifiques et sans personnels formés. Des unités d’urgence neurovasculaire devraient progressivement voir le jour. Jamais en médecine de telles structures de soins n’auront été autant évaluées, comparées, méta-analysées ni leur efficacité autant démontrée avant leur ouverture. Nous souhaitons accompagner ce mouvement et en être l’un de ses supports. Notre spécialité, la neurologie vasculaire, rassemble les médecins qui traitent les patients atteints d’“attaque cérébrale”. Ils viennent d’horizons très divers de la médecine allant de la neurologie à la chirurgie vasculaire en passant par la rééducation, l’urgence ou la cardiologie, la gériatrie ou la médecine interne, la neurochirurgie ou la radiologie, l’ophtalmologie ou la diabétologie, la médecine générale ou la recherche. Un lien est devenu indispensable. La composition de la Société Française Neuro-Vasculaire, la SFNV, en est le reflet. Notre objectif est d’en être le miroir et un trait d’union. Cette revue leur est destinée. Ces 150 000 patients souffrent d’hypertension artérielle, de diabète, d’hypercholestérolémie, d’arythmie cardiaque, d’athérosclérose, d’autres artériopathies ou artériolopathies, de complications infectieuses, métaboliques, nutritionnelles, musculo-tendineuses, cutanées, épileptiques… Les soins que nous leur apportons quotidiennement sont éminemment thérapeutiques et préventifs. Nous voulons répondre au besoin d’information des acteurs de notre nouvelle discipline, qu’ils exercent aux confins de la neurologie et des disciplines cardiovasculaires. Nous voulons accompagner et proclamer le passage du “nihilisme thérapeutique” au traitement de l’accident vasculaire cérébral basé sur les preuves, avec l’explosion thérapeutique en cours dans tous les domaines, phase aiguë, prévention, rééducation. Nous croyons au rôle très “structurant” de la parution périodique d’une revue portant sur sa spécialité quotidienne. Cela solidifie le sentiment d’appartenance à une même famille. Cela nous rapproche les uns des autres. Au travers des “Dossiers thématiques” et de la publication de “Fiches procédures”, chacun pourra faire évoluer ses pratiques pour élever le niveau de prise en charge des patients. Les “Entretiens” avec nos correspondants mettront en lumière leur expérience pour que chacun puise à la source de leur expertise. Nous ouvrirons une large “Fenêtre sur les unités d’urgence neurovasculaire” et sur la vie de notre spécialité (“Vie professionnelle”) et de notre Société savante (“La page de la SFNV”). Correspondances en neurologie vasculaire - n° 1 - avril-mai-juin 2001 Notre objectif sera aussi d’informer sur l’état de la recherche, au travers d’une “Revue de presse” étoffée et aussi éclectique que possible, et de notre rubrique “RechercheInnovation”. Ces informations essentielles créent le ferment sur lequel se bâtissent de nouvelles idées, de nouveaux concepts nécessaires à la vie et à l’évolution de notre discipline. Elles sont aussi autant d’opportunités de susciter de nouvelles vocations. L’avenir de la neurologie vasculaire passe par la formation de ses futurs acteurs – internes, neurologues, urgentistes, radiologues, cardiologues, gériatres, etc. – et dans ce premier numéro, Maurice Giroud nous présente le diplôme interuniversitaire de neurologie vasculaire. Jour après jour, face au patient, à sa famille, à la détresse, à l’espoir ou au désespoir, il faut rassurer, expliquer, montrer, faire comprendre, associer, convaincre, annoncer, consoler, aider, réadapter, rééduquer, établir la confiance, en un mot communiquer. Médecins, infirmières, orthophonistes, kinésithérapeutes, psychologues, tous unis assurent cette mission. Notre rubrique “Dossier patients” parlera au patient, l’informera et sera une aide, un support à cette communication et à la qualité de ce lien indispensable. Résolument, Correspondances en neurologie vasculaire sera un instrument pour vaincre et surmonter l’“attaque cérébrale”. Correspondances en neurologie vasculaire - n° 1 - avril-mai-juin 2001 5