La Lettre du Neurologue • Vol. XVI - n° 4 - avril 2012 | 117
ÉDITORIAL
Philippe Damier
Service de neurologie, CHU de Nantes.
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”
Les nouveaux visages de la neurologie
e new faces of neurology
En une vingtaine d’années, la neurologie a connu de profondes mutations.
L’imagerie, en particulier avec l’IRM encéphalique oumédullaire, a bouleversé
ladémarche diagnostique. Lediagnostic sémiologique neurologique peut
àprésent être vérifié entemps réel. De nouvelles perspectives s’ouvrent sur des tableaux
d’encéphalopathie diffuse, avec la possibilité d’identifier des maladies inflammatoires
oudysmétaboliques antérieurement seulement suspectées ou inconnues. Les progrès
technologiques permettent dèsà présent de différencier les zones ischémiques de celles
ensouffrance vasculaire (séquence en diffusion/perfusion), devisualiser des faisceaux
nerveux (tractographie), d’analyser lacomposition neurochimique d’une région
(spectroscopie) oud’identifier les zones cérébrales en activité (IRM fonctionnelle).
Surtout, le champ de la thérapeutique a explosé. Il n’est pas un domaine oùil n’existe
pas de traitement. La fibrinolyse a conduit à une réorganisation complète de la filière
desaffections neurovasculaires : des hémiplégiques pris en charge précocement quittent
sans séquelles les services de neurologie. Une immunothérapie sophistiquée et parfois
agressive permet le contrôle des maladies inflammatoires du système nerveux central,
comme la sclérose en plaques, ou périphérique. Plus de 10 classes thérapeutiques
différentes existent pour traiter l’épilepsie, avec des traitements mieux tolérés que
leurs précurseurs historiques. Les maladies neurodégénératives ne sont pas en reste,
avecdes traitements permettant de contrôler correctement des maladies de Parkinson
pendant au moins unedizaine d’années, et d’autres capables de stabiliser les troubles
mnésiques initiaux des patients atteints de maladie d’Alzheimer. Destraitements
neurochirurgicaux, avec des résultats souvent spectaculaires, sont proposés
danscertainesformes d’épilepsie, de maladie de Parkinson ou autres mouvements
anormaux. Il reste encore beaucoup à faire, bien sûr, et c’est tout le défi de la recherche
actuelle en neurosciences expérimentale et clinique.
Outre les signes dermatologiques accompagnant certaines affections neurologiques,
sujet de ce dossier, il faut désormais avoir en tête que la neurologie n’est plus une
spécialité “contemplative”, etqu’une manifestation dermatologique chez un patient
neurologique peut être le fait d’une réaction àl’undes nombreux traitements
actuellement utilisés danscettediscipline.
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