Proposition 1.6. Soit Φune forme quadratique sur E. Il existe une unique forme bilinéaire symétrique
ϕtelle que Φ(x) = ϕ(x, x). La forme ϕs’appelle la forme polaire de Φet on a pour tout (x, y)∈E2
ϕ(x, y) = 1
2(Φ(x+y)−Φ(x)−Φ(y)) .
On peut alors parler de matrice d’une forme quadratique dans une base B: c’est simplement la matrice
de la forme polaire de Φdans cette base. De même le rang de Φest défini comme le rang de la matrice de
ϕdans une base.
Exemple 1.7. Dans R3, on pose Φ(x, y, z) = 3x2+y2+ 2xy −3xz. La forme polaire de Φest donnée par
ϕ(u, v)=3x1x2+y1y2+x1y2+x2y1−3
2(x1z2+x2z1)où u=
x1
y1
z1
et v=
x2
y2
z2
.
2 Orthogonalité
Soit Φune forme quadratique de forme polaire ϕ.
1) Le cône isotrope de Φest l’ensemble CΦ:= {x∈E|Φ(x)=0}.
2) On dit que Φest définie si CΦ={0}.
3) On dit que x, y ∈Esont orthogonaux par rapport à Φsi ϕ(x, y) = 0.
4) Si A⊂Eon pose A⊥={y∈E| ∀x∈A, ϕ(x, y) = 0}.
5) ker Φ = E⊥.
6) Φest dite non-dégénérée si ker Φ = {0}.
7) Une base Bde Eest dite Φ-orthogonale si ϕ(ei, ej)=0pour tout i6=j.
Définition 2.1.
Exemple 2.2. Soit E=R3et soit Φla forme définit par Φ(x, y, z) = x2−y2. On a alors
(x, y, z)∈CΦ⇐⇒ x2=y2⇐⇒ |x|=|y|
On voit alors que CΦn’est pas un espace vectoriel en général. Par contre, on a x∈CΦ=⇒λx ∈CΦ.
Soit u=
x
y
z
∈ker Φ. On doit avoir ϕ(u, ei)=0pour tout 1≤i≤3. On a donc x=y= 0 et
ker Φ = Vect(e3). La base canonique est une base Φ-orthogonale.
Soit Φune forme quadratique. Il existe une base Φ-orthogonale.
Théorème 2.3.
Démonstration. On procède par récurrence sur n. Si n= 1 il n’y a rien à faire. Soit n > 1. Si Φ≡0
toute base de Eest Φ-orthogonale. On suppose donc Φ6≡ 0. Il existe v∈Etel que Φ(v)6= 0. En d’autres
termes, la forme linéaire ϕ(v, ·)est non nulle. Son noyau est donc un hyperplan Hde E. Puisque v /∈H,
on a E= Vect(v)⊕H. Par récurrence, il existe une base (e1, . . . , en−1)de Hqui est Φ|H-orthogonale. On
vérifie alors que la base (e1, . . . , en−1, v)est Φ-orthogonale.
Corollaire 2.4. Soit Aune matrice symétrique. Alors il existe une matrice inversible Ptel que tP·A·P
est diagonale.
Méthode de Gauss. Soit Φune forme quadratique et soit B= (e1, . . . , en)une base Φ-orthogonale. On
a alors
∀x∈E, Φ(x)=ΦXe∗
i(x)ei=Xλie∗
i(x)2où λi= Φ(ei).
Ainsi Φs’écrit comme une combinaison linéaire de carrés de formes linéaires indépendantes. La méthode
de Gauss permet de calculer ces formes linéaires.
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