FIMFA 2007-2008-TD d’algèbre I Rachel Ollivier TD 6 - Formes quadratiques Exercice 1. On appelle niveau d’un corps K l’élément ν(K) de N≥1 ∪ {∞} défini par : ν(K) = ∞ si − 1 n’est pas une somme de carrés d’éléments de K, inf{n ∈ N, n ≥ 1, ∃(x1 , . . . , xn ) ∈ K n , x21 + · · · + x2n = −1} sinon. 1. Montrer que si deux corps sont isomorphes alors ils ont le même niveau. La réciproque est-elle vraie ? √ 2. Calculer le niveau des corps suivants : Fpn , Q(i 2), Q(j) et Q(j21/3 ). 3. Soit K un corps de niveau fini. Montrer que ν(K) = ν(K(X)). 4. On suppose maintenant que K est un corps de caractéristique différente de deux. Pour n ≥ 1, on considère la forme quadratique n X Xi2 . Q(X1 , . . . , Xn ) = i=1 Si Q admet un vecteur isotrope dans K n, montrer que Q(K n ) = K. 5. Supposons que n est de la forme n = 2k avec k ∈ N et que Q n’a pas de vecteur isotrope. Montrer que pour tout vecteur non nul (x1 , . . . , xn ), il existe une matrice Tx1 ,...,xn ∈ Mn (K) telle que : (a) t Tx1 ,...,xn Tx1 ,...,xn = Q(x1 , . . . , xn ) Id. (b) La première ligne de Tx1 ,...,xn est (x1 , . . . , xn ). 6. En déduire que l’ensemble des sommes non nulles de 2k carrés d’éléments de K est un groupe multiplicatif. 7. Montrer que si le niveau d’un corps est fini, alors c’est une puissance de 2. Exercice 2. Soit E un K-espace vectoriel de dimension finie n ≥ 2 et Q une forme quadratique non dégénérée sur E de forme polaire B. Soient H un hyperplan de E et u ∈ O(Q) vérifiant u|H = IdH . 1. Si Q|H est non dégénérée, montrer que si u 6= IdE alors u est la réflexion orthogonale d’hyperplan H. 2. Si Q|H est dégénérée, montrer que u = IdE . Exercice 3. Soient E un K-espace vectoriel de dimension finie n ≥ 2, Q une forme quadratique non dégénérée sur E. 1. Soient x ∈ E − {0} un vecteur isotrope et λ ∈ K ∗ . Montrer qu’il existe u ∈ O(Q) tel que u(x) = λx. On fixe cet élément de O(Q) et l’on pose F1 = ker(u − IdE ), F−1 = ker(u + IdE ). 2. Soit x′ un vecteur non nul propre pour u et non isotrope. Montrer que x′ ∈ F1 ∪ F−1 . 3. (a) On suppose que n est impair et det(u) = 1. Montrer que F1 6= {0}. (b) On suppose que n est impair et det(u) = −1. Montrer que F−1 6= {0}. 1 2 (c) On suppose que n est pair et det(u) = −1. Montrer que F1 6= {0}. 4. On suppose que K est algébriquement clos. En choisissant la forme quadratique Q(x, y, z) = 2xz + y 2 sur K 3 , montrer que si n ≥ 3, l’endomorphisme u n’est pas nécessairement diagonalisable. Exercice 4. Soit p un nombre premier impair et −s un carré dans F∗p . Soit t ∈ F∗p . Calculer le nombre de couples (x, y) ∈ Fp × Fp tels que x2 + sy 2 = t. Exercice 5. Soit m ∈ N m ≥ 1 et V un espace vectoriel de dimension m sur le corps Fp où p est un nombre premier impair. Soit B : V × V → Fp une forme bilinéaire symétrique. 1. Démontrer que si B(x, x) = 0 pour tout x ∈ V , alors la forme bilinéaire B est nulle. 2. Si B est non nulle, démontrer que V admet une base orthogonale pour B. Exercice 6. Soit V un espace vectoriel hermitien de dimension 2. On note E l’ensemble des éléments hermitiens de End V dont la trace est nulle et pour x ∈ E, on pose Q(x) = − det(x). 1. Calculer la dimension du R-espace vectoriel E. 2. Prouver que Q est une forme quadratique définie positive sur E. 3. Calculer la forme polaire associée à Q. Exercice 7. Soit q : Mn (R) → R, q(A) = tr(A2 ). Calculer le rang et la signature de q. Exercice 8. Soit E un K-espace vectoriel sur un corps K algébriquement clos de caractéristique différente de 2. Soient Q et Q′ deux formes quadratiques sur E telles que Q−1 (0) = Q′ −1 (0). Montrer qu’il existe a ∈ K ∗ tel que Q′ = aQ. Donner un contre exemple pour E = R2 . Exercice 9. Soit K un corps de caractéristique différente de 2 et E = R[X]. Déterminer une base orthogonale de E pour la forme bilinéaire symétrique b : E × E → K, b( ∞ X n=0 n pn X , ∞ X n=0 n qn X ) = ∞ n−1 X X pn q m + pm q n . n=1 m=0 Exercice 10. Soit K un corps de caractéristique différente de 2 distinct de F3 . Soient Q une forme quadratique sur un K-espace vectoriel E et s ∈ K ∗ tel que l’ensemble Q−1 (s) est non vide. Montrer que Q−1 (s) engendre E. (Indication : pour a ∈ Q−1 (s), on considère f (x) = Q(a + x) − Q(a) − Q(x). Si Q−1 (s) n’engendre pas E, il existe une forme linéaire g telle que Q−1 (s) ⊂ ker g. On montrera que f gQ = 0.)