PCSI1SUITES RÉELLES - CONVERGENCE - DIVERGENCE (résumé) 2016-2017
I - Limite d’une suite réelle
(1) - Limite finie
Soit 𝑢= (𝑢𝑛)𝑛0= (𝑢𝑛)𝑛= (𝑢𝑛), une suite réelle.
Définition : soit , un réel. On dit que la suite 𝑢converge vers si on peut rendre 𝑢𝑛aussi
petit qu’on veut à partir d’un certain rang (APCR), autrement dit si, pour tout 𝜀 > 0, on peut
toujours trouver un rang 𝑁à partir duquel 𝑢𝑛𝜀(pour tout 𝑛𝑁). On a donc :
(𝑢converge vers le réel )(pour tout 𝜀 > 0, on a : 𝑢𝑛𝜀APCR) .
(i.e)
(𝑢converge vers le réel )(𝜀 > 0,𝑁,𝑛,(𝑛𝑁⇒ ∣𝑢𝑛𝜀)) .
On dit que la suite 𝑢converge (ou encore que la suite 𝑢est convergente) s’il existe un réel
tel que 𝑢converge vers . Ainsi :
(𝑢converge) (,𝜀 > 0,𝑁,𝑛,(𝑛𝑁⇒ ∣𝑢𝑛𝜀)) .
Remarque : 𝑢𝑛𝜀signifie exactement 𝜀𝑢𝑛+𝜀.
Rappel : si 𝑎et 𝑏sont des réels, on a 𝑎∣−∣𝑏𝑎±𝑏𝑎+𝑏.
Proposition (unicité de la limite) : si la suite 𝑢converge vers et converge vers , alors =.
Ceci prouve l’unicité de ce que l’on appelle, lorsque la suite 𝑢converge, la limite de la suite 𝑢.
On note = lim
𝑛+(𝑢𝑛) = lim(𝑢𝑛) = lim(𝑢), ou encore 𝑢𝑛
𝑛+ou 𝑢𝑛.
Proposition : si la suite 𝑢est convergente, alors la suite 𝑢est bornée.
Remarque : la réciproque est fausse, une suite bornée n’étant pas forcément convergente.
Par exemple : 𝑢𝑛= (1)𝑛,𝑣𝑛= cos(𝑛)définissent des suite bornées, mais non convergentes.
Définition : on dit que la suite 𝑢diverge (ou est une suite divergente) lorsque la suite 𝑢ne
converge pas. Ainsi :
(𝑢diverge) non(𝑢converge) non (,𝜀 > 0,𝑁,𝑛,(𝑛𝑁⇒ ∣𝑢𝑛𝜀))
ou encore :
(𝑢diverge) (,𝜀 > 0,𝑁,𝑛, (𝑛𝑁et 𝑢𝑛> 𝜀) ).
(2) - Limite infinie
Définition : on dit que la suite 𝑢diverge vers +si on peut rendre 𝑢𝑛aussi grand qu’on
veut à partir d’un certain rang, autrement dit si, pour tout 𝐴, on peut toujours trouver un rang
𝑁à partir duquel 𝑢𝑛𝐴(pour tout 𝑛𝑁). On a donc :
(𝑢diverge vers +)(pour tout 𝐴, on a : 𝑢𝑛𝐴APCR) .
(i.e)
(𝑢diverge vers +)(𝐴,𝑁,𝑛,(𝑛𝑁𝑢𝑛𝐴)) .
On note : lim
𝑛+(𝑢𝑛) = lim(𝑢𝑛) = lim(𝑢)=+, ou encore 𝑢𝑛
𝑛++ou 𝑢𝑛+.
De même, on dit que la suite 𝑢diverge vers −∞ si on peut rendre 𝑢𝑛aussi petit qu’on veut à
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partir d’un certain rang, autrement dit si, pour tout 𝐴, on peut toujours trouver un rang 𝑁
à partir duquel 𝑢𝑛𝐴(pour tout 𝑛𝑁). On a donc :
(𝑢diverge vers −∞)(pour tout 𝐴, on a : 𝑢𝑛𝐴APCR) .
(i.e)
(𝑢diverge vers −∞)(𝐴,𝑁,𝑛,(𝑛𝑁𝑢𝑛𝐴)) .
On note : lim
𝑛+(𝑢𝑛) = lim(𝑢𝑛) = lim(𝑢) = −∞, ou encore 𝑢𝑛
𝑛+−∞ ou 𝑢𝑛→ −∞ .
Proposition : si la suite 𝑢diverge vers +(ou −∞), alors la suite 𝑢n’est pas bornée.
Conséquence : si 𝑢𝑛→ ±∞, alors 𝑢n’est pas convergente, i.e 𝑢est divergente.
Ce qui signifie : si 𝑢diverge vers +ou −∞, alors 𝑢diverge. OUF !
Remarque : une suite divergente est une suite qui
soit diverge vers +ou diverge vers −∞
soit n’a pas de limite.
(3) - Opérations sur les limites
Rappels :
pour tous réels 𝑎et 𝑏:∣∣𝑎∣−∣𝑏∣∣ 𝑎±𝑏𝑎+𝑏(double inégalité triangulaire)
si 𝑥,𝑎et sont des réels, alors on a l’équivalence : (𝑥𝑎)(𝑎𝑥𝑎+).
Proposition : si, à partir d’un certain rang, on a 𝑢𝑛𝑣𝑛avec 𝑣𝑛0, alors la suite 𝑢converge
vers (𝑢𝑛).
Proposition : si (𝑢𝑛)est une suite bornée et 𝑣𝑛0, alors la suite (𝑢𝑛𝑣𝑛)converge vers 0(𝑢𝑛𝑣𝑛0).
Proposition : si 𝑢et 𝑣convergent, avec 𝑢𝑛et 𝑣𝑛, alors :
𝑢+𝑣converge avec (𝑢𝑛+𝑣𝑛)+
𝑢×𝑣converge avec (𝑢𝑛𝑣𝑛)ℓℓ
𝜆𝑢 +𝜇𝑣 converge avec (𝜆𝑢𝑛+𝜇𝑣𝑛)𝜆ℓ +𝜇ℓ(où 𝜆et 𝜇sont des constantes réelles).
∙ ∣𝑢converge avec 𝑢𝑛∣→∣
Proposition : si 𝑢converge avec une limite non nulle, i.e 𝑢𝑛avec = 0, alors :
il existe un rang 𝑁0à partir duquel 0<1
2𝑢𝑛3
2.
𝑢𝑛= 0 à partir d’un certain rang.
1
𝑢converge avec 1
𝑢𝑛
1
si 𝑣𝑛, alors 𝑣𝑛
𝑢𝑛
Opérations avec les limites infinies : si est un réel, on a
(+) + (+)=+,(+) + = +,(+)×(+)=+,(+)×(−∞) = −∞ .
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1
±∞ = 0 ,×(+)=(signe de )(si = 0). MAIS :
(+)+(−∞),±∞
±∞ ,0
0,±∞ × 0,1±∞ ,(+)0,1
0sont des formes indéterminées .
si 𝑢𝑛>0à partir d’un certain rang, et 𝑢𝑛0, on note 𝑢𝑛0+, alors 1
𝑢𝑛
+1
0+= +.
(4) - Limites et inégalités
Proposition : si, à partir d’un certain rang, 𝑢𝑛0(ou 𝑢𝑛>0) et si 𝑢converge, alors lim(𝑢𝑛)0.
Proposition : si, à partir d’un certain rang, 𝑢𝑛𝑣𝑛(ou 𝑢𝑛> 𝑣𝑛) et si 𝑢et 𝑣convergent, alors
lim(𝑢𝑛)lim(𝑣𝑛).
ATTENTION :après un «passage à la limite», les inégalités strictes deviennent larges !
Si 𝑢,𝑣convergent et 𝐴<𝑢𝑛< 𝑣𝑛< 𝐵 (à partir d’un certain rang) alors 𝐴lim(𝑢𝑛)lim(𝑣𝑛)𝐵.
Proposition : si 𝑢converge vers = lim(𝑢𝑛)avec ℓ > 0, alors on a, à partir d’un certain rang, 𝑢𝑛>0,
i.e il existe un rang 𝑁0tel que (𝑛𝑁0𝑢𝑛>0). Mieux, on est assuré d’avoir, à partir d’un certain
rang, 0<1
2𝑢𝑛3
2(donc 𝑢𝑛minoré par une constante strictement positive).
Conséquence : si 𝑢et 𝑣convergent, avec lim(𝑢𝑛) = ℓ < ℓ= lim(𝑣𝑛)alors on est asssuré d’avoir, à
partir d’un certain rang : 𝑢𝑛< 𝑣𝑛.
Exercice (théorème de Césaro) : si 𝑢= (𝑢𝑛)𝑛0est une suite qui converge vers , alors la suite
𝑐= (𝑐𝑛)𝑛0converge également vers , où la suite (𝑐𝑛)𝑛0est définie par :
𝑛,𝑐𝑛=1
𝑛+ 1 (𝑢0+𝑢1+𝑢2+⋅ ⋅ ⋅ +𝑢𝑛).
Conséquence (lemme de l’escalier) :
si lim
𝑛+(𝑣𝑛+1 𝑣𝑛) = alors lim
𝑛+𝑣𝑛
𝑛=(et donc, si = 0,𝑣𝑛𝑛ℓ).
(5) - Existence de limites
Théorème de convergence par encadrement (théorème de la maréchaussée...) :
si on a
𝑎𝑛𝑢𝑛𝑏𝑛(à partir d’un certain rang)
les suites (𝑎𝑛)et (𝑏𝑛)convergent vers la même limite
alors la suite (𝑢𝑛)converge et lim(𝑢𝑛) = .
Théorème de divergence par minoration (théorème de l’ascenseur...) :
si on a
𝑎𝑛𝑢𝑛(à partir d’un certain rang)
lim(𝑎𝑛)=+
alors la suite (𝑢𝑛)diverge vers +:lim(𝑢𝑛) = +.
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Théorème de divergence par majoration :
si on a
𝑢𝑛𝑏𝑛(à partir d’un certain rang)
lim(𝑏𝑛) = −∞
alors la suite (𝑢𝑛)diverge vers −∞ :lim(𝑢𝑛) = −∞.
Théorème de la limite monotone :
si (𝑢𝑛)est une suite croissante alors
si (𝑢𝑛)est majorée (par la constante 𝑀) alors (𝑢𝑛)converge et lim(𝑢𝑛)𝑀.
sinon (𝑢𝑛)diverge vers +(𝑢𝑛+).
De même :
si (𝑢𝑛)est une suite décroissante alors
si (𝑢𝑛)est minorée (par la constante 𝑚) alors (𝑢𝑛)converge et lim(𝑢𝑛)𝑚.
sinon (𝑢𝑛)diverge vers −∞ (𝑢𝑛→ −∞).
Conséquence :toute suite réelle monotone possède une limite (finie ou infinie).
(6) - Théorème des suites adjacentes
Définition :
si (𝑢𝑛)est une suite croissante,(𝑣𝑛)une suite décroissante, et si lim(𝑣𝑛𝑢𝑛) = 0,
alors les deux suites (𝑢𝑛)et (𝑣𝑛)sont dites adjacentes.
Théorème :
si (𝑢𝑛)et (𝑣𝑛)sont des suites adjacentes, alors les deux suites (𝑢𝑛)et (𝑣𝑛)convergent, et possède
la même limite . On a donc lim(𝑢𝑛) = lim(𝑣𝑛) = .
Remarque : sous les hypothèses de départ, on a, pour tout 𝑛:𝑢𝑛𝑣𝑛. Les termes 𝑢𝑛et 𝑣𝑛
sont donc des valeurs approchées (respectivement par défaut et par excès) de à𝑣𝑛𝑢𝑛près.
(7) - Caractérisation séquentielle de la borne supérieure
Proposition : soit 𝐴, une partie non vide et majorée de . Cette partie possède donc une
borne supérieure, notée 𝑆= sup(𝐴). Elle est caractérisée par :
𝑆= sup(𝐴)𝑆est un majorant de 𝐴
il existe une suite (𝑢𝑛)d’éléments de 𝐴qui converge vers 𝑆
De même, si 𝐴est une partie non vide et minorée de , alors 𝐴possède une borne inférieure,
notée 𝐼= inf(𝐴). Elle est caractérisée par :
𝐼= inf(𝐴)𝑆est un minorant de 𝐴
il existe une suite (𝑢𝑛)d’éléments de 𝐴qui converge vers 𝐼
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II - Suites extraites
Définition : soit (𝑢𝑛), une suite réelle. On dit que (𝑣𝑛)est une suite extraite de la suite (𝑢𝑛)
s’il existe une application strictement croissante 𝜑:telle que, pour tout 𝑛,𝑣𝑛=𝑢𝜑(𝑛).
Exemples :
𝑝𝑛=𝑢2𝑛(𝜑(𝑛) = 2𝑛) : 𝑝0=𝑢0,𝑝1=𝑢2,𝑝2=𝑢4,𝑝3=𝑢6, ... La suite (𝑝𝑛)est extraite de (𝑢𝑛).
𝑖𝑛=𝑢2𝑛+1 (𝜑(𝑛) = 2𝑛+ 1) : 𝑖0=𝑢1,𝑖1=𝑢3,𝑖2=𝑢5,𝑖3=𝑢7, ... (𝑖𝑛)est extraite de (𝑢𝑛).
𝑠𝑛=𝑢𝑛+1 (𝜑(𝑛) = 𝑛+ 1) : 𝑠0=𝑢1,𝑠1=𝑢2,𝑠2=𝑢3,𝑠3=𝑢4, ... (𝑠𝑛)est extraite de (𝑢𝑛).
𝑐𝑛=𝑢𝑛2(𝜑(𝑛) = 𝑛2) : 𝑐0=𝑢0,𝑐1=𝑢1,𝑐2=𝑢4,𝑐3=𝑢9, ... (𝑐𝑛)est extraite de (𝑢𝑛).
Proposition : si une suite (𝑢𝑛)possède une limite (finie ou infinie), alors toutes ses suites extraites
possèdent la même limite.
Conséquences : pour prouver qu’une suite (𝑢𝑛)n’a pas de limite, il suffit
soit de trouver une suite extraite de (𝑢𝑛)qui n’a pas de limite
soit de trouver deux suites extraites de (𝑢𝑛)qui ont des limites différentes.
Un résultat intéressant :si les deux suites extraites de (𝑢𝑛),(𝑢2𝑛)et (𝑢2𝑛+1), possèdent la même limite
(finie ou infinie), alors on a forcément 𝑢𝑛.
Autrement dit : (lim(𝑢2𝑛) = lim(𝑢2𝑛+1) = )(lim(𝑢𝑛)existe et lim(𝑢𝑛) = ).
III - Suites récurrentes du type 𝑢𝑛+1 =𝑓(𝑢𝑛)
Proposition : soit 𝑓, une fonction définie sur un intervalle 𝐼telle que 𝐼est stable par 𝑓(i.e
𝑥𝐼,𝑓(𝑥)𝐼, qu’on note 𝑓(𝐼)𝐼). On a donc 𝑓:𝐼𝐼.
On définit une suite unique 𝑢par : 𝑢0𝐼et 𝑛,𝑢𝑛+1 =𝑓(𝑢𝑛). La suite 𝑢ainsi construite est à
valeurs dans l’intervalle 𝐼(𝑛,𝑢𝑛𝐼). On a les résultats suivants :
si 𝑓est une fonction croissante sur l’intervalle 𝐼: alors la suite (𝑢𝑛)est monotone (croissante
ou décroissante : la monotonie de 𝑢est alors fixée par la comparaison de 𝑢0et 𝑢1).
si 𝑓est une fonction décroissante sur l’intervalle 𝐼: alors les suites extraites (𝑢2𝑛)et (𝑢2𝑛+1)
sont monotones, et de monotonies contraires (l’une est croissante, l’autre est décroissante).
si 𝑓n’est pas une fonction monotone sur l’intervalle 𝐼: alors ... ça se complique !
IV - Suites complexes
Définition : soit (𝑧𝑛)𝑛, une suie à valeurs complexes. Ainsi, pour tout 𝑛,
𝑧𝑛=𝑥𝑛+𝑖𝑦𝑛, où 𝑥𝑛=Re(𝑧𝑛)et 𝑦𝑛=Im(𝑧𝑛).
On dit que la suite complexe 𝑧= (𝑧𝑛)converge vers le complexe si :
𝜀 > 0,𝑁,𝑛,(𝑛𝑁⇒ ∣𝑧𝑛𝜀)
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